Les boucliers de L'âme [PV Emi ] [Finish]

Selen arriva enfin à l'infirmerie. Elle frissona, et retroussa le nez. Pouah, mais pourquoi ça put toujours autant dans ces endroits? Elle avait toujours haït les infirmeries, car ça ressemblait trops à l'Hôpital psy où elle avait été internée. Elle déposa doucement Emi sur un lit vide. Elle n'avait toujours pas reprit conscience, et c'était plutôt alertant. Elle était si pâle que Selene sentit son coeur se serrer. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle s'attachait à cette petite. Elle tira les rideaux autours du lit, et se mit en quête d'une infirmière, ou d'un médecin, enfin quiconque capable de l'aider, mais elle garda un oeil sur l'enfant. Il y avait plein de médicaments dans les étagères, des liquides et des solides, des rouges, des bleux, et des roses bonbon. Selene vit aussi des plantes, bien conservées dans une armoire verrouillée, qui lui rappelaient les herbes que les pygmés utilisaient pour soigner leurs malades. Après avoir fait un bref tour des lieus, elle revint s'assoire au chevet de la malade. J'éspère qu'elle va se réveiller, se dit-elle. Allez Emi, réveilles-toi.

Malgré qu’elle sentait ses cheveux humides à cause de l’eau qu’on lui avait versé sur la tête, malgré qu’elle sentait ses joues lui picoter, elle restait dans cet autre monde, celui qui semblait à un souvenir. Cependant, il était flou, trop même. L’odeur du poisson refit surface et de nouveau, elle prenait le simple rôle d’observatrice. La petite blondinette ressemblait toujours à cette petite poupée , mais une poupée en colère. Elle sautait sur place en lançant de nouveau le bâton, criant à son chien d’aller le chercher alors que lui s’amusait à rester sur place. L’enfant était en rage et était aller rejoindre son père sur la terrasse. Un grand homme aux cheveux aussi blond que ceux de fille mais avec de grands yeux d’un brun si foncé qu’il semblait noir. Il l’a regardait avec un grand sourire et quitta sa cuisson pour laisser un baiser sur le front de sa progéniture qui le repoussa vivement en criant. Elle commença d’une voix pleurnicharde et à la fois colérique à critiquer son chien et à lui demander d’en avoir un autre. Le regard de son paternel changea aussitôt et Emi eut un élan de surprise dans sa inconscience. Ce souvenir.. C’était là que tout avait commencé. La raison pour lequel son père était à l’hôpital. Elle voulait sortir de ce rêve, le plus vite possible. Emi connaissait la suite, elle ne voulait pas la voir, n’y l’entendre. Cependant, elle semblait forcée d’y rester. Comme elle se souvenait, son père la prenait par la taille pour la mettre de force contre son genoux plié alors qu’elle criait d’un son très aigu en le suppliant d’arrêter. La main se leva et s’arrêta aussitôt. Emi se tenait contre un corps maintenant froid alors qu’il était tantôt chaud. Les lèvres de son paternel étaient d’un mauve allant vers le bleu. La jeune fille en profitait pour s’éclipser, mais son père ne bougeait toujours pas et la jeune enfant prit peur. La suite arrivait.. Elle n’en voulait pas.. L’enfant s’approchait de la route, sa mère de l’autre côté avec une vieille dame. Elle criait alors que la elle de ses souvenirs courrait dans la rue. Une voiture, des cris puis une odeur de poisson brûler.. Emi se releva en sursaut, criant un seul mot d’un voix secoué de pleurs. Ses joues étaient inondées de ce liquide incolore, salé et froid.

- Otousan! [Père en japonais..]

Alors que sa voix se dissipait dans le silence de la pièce, la gamine releva la tête pour observer où elle était. Une odeur dérangeante, différente de celle du jardin où elle se trouvait. Une pièce blanche, trop blanche. Elle était couchée sur un lit confortable, mais tâché de rouge par sa faute. Ses iris azur se déplaçaient vers la droite pour observer Selene qui l’avait sûrement amener dans cette pièce avant d’observer ses mains où le sang avait séché. Le haut de cœur lui vena en voyant le sang et elle se releva rapidement de son lit pour se diriger vers un lavabo qui se trouvait non loin d’elle. Sa tête tournait et lui faisait mal , mais elle réussi tout de même à s’y rendre pour laver ses mains et faire disparaître le liquide rouge. Elle voulait sa mère, celle qui lui permettait d’oublier cette phobie, celle qui la berçait pour qu’elle oublie tout. Elle voulait des bras chauds autour d’elle pour la consoler, lui faire oublier ces images, lui faire oublié le rouge sur sa robe et sur la voiture, oublier les lèvres de son père qui frémissait et sa peau blanche. Ses larmes coulaient toujours alors qu’elle se mettait en boule entre le lavabo et le mur.

( Désolé si c'est long.. Beaucoup d'inspi ^^'')

Selene ne savait plus depuis combien de temps elle était là. Elle s'était assise sur une chaise, et attendait quelque chose, elle ne savait quoi. Elle s'assoupit.

Une pièce plus sombre, obscure, vide et fermée. Au mur, une peinture qui semblait grise, mais qui était en réalité blanche. Des taches de sang s'étalaient un peu à droite d'une porte massive, blanche aussi, lacérée de coups de griffes. Le plafond était gris, le sol recouvert d'une moquette blanche salie par des taches brune, du sang aussi. Un matelas à même le sol, couvert d'un dras négligemment jeté, tenait lieu de tout aménagement. Et puis, à coté, une autre porte, en verre incassable, rayé lui aussi. Derrière, une chambre de princesse, un lit à baldaquin doré, une couette écarlate, une moquette douce et chaude. Deux coussins de plumes étaient posés sur le lit, et des petits poufs entouraient une table en bois foncé. Un bureau portait un ordinateur derniers cris, et une gigantesque armoire entrouverte laissait échapper un prolifération de tissus de toutes les couleurs. Mais, contrairement à la première salle, elle était occupée. Une jeune fille de 14 ans environ, rousse et élancée, se regardait dans un miroire. Elle portait une combinaison vert pomme qui moulait sa fine taille et qui illuminait ses yeux verts luisants. A son poignet, une sorte de bracelet en cuir blanc semblait ne servir qu'à agrémenter sa tenue, mais en réalité il mesurait la tension nerveuse de la jeune fille et sa concentration en SlnH, neurotransmetteur unique sécrété par l'organisme de l'enfant. Soudain, elle secoua la tête tentant de chasser la voix persécutante de son double mental, et une sirène retentit dans la chambre. Une armée d'infirmier se rua alors dans la pièce, armés de fusils de chasse et de pistolets paralysants. Entrant en action, la jeune fille se métamorphosa sur le champs en tigre noir, aux yeux vertx brillants de colère, à l'allure fine et menaçante. L'animal se dressa sur ses pattes arrières et bouscula un vase, qui se brisa au sol dans un fracas couvert par les rugissement de la bête, mais c'était trop tard. Déjà, les infirmiers avaient tiré leurs fléchettes sur l'animal, qui s'éfondra au sol. Aussitôt, il reprit forme humaine, et c'était de nouveau la jeune fille qui se trouvait allongée par terre. Le bracelet émettait toujours un signal, et les hommes qui l'entouraient portèerent la jeune fille dans la seconde chambre.

"Elle pourra rugir tout ce qu'elle voudra ici, elle ne sortira pas avant d'être calmée"dit l'un d'entre eux. Ils sortirent, en verrouillant la porte, et on entendit au loin le chef crier dans son portable: "Cible Anoka maitrisée." Et sur le matelas restait le corps recroquevillé d'une adolescente meurtrie.

Selene ouvrit les yeux. Elle s'était endormie. Elle alla passer de l'eau sur son visage, et revint s'assoir. Elle crut qu'elle allait se rendormir lorsqu'elle vit Emi qui pleurait doucement. L'enfant ouvrit les yeux, et la regarda. Puis la petite vit ses mains et, se levant, chercha à les laver au lavabo, mais elle se mit en boule entre le lavabo et le mur. Prise de pitié, Selene se leva et, s'asseyant devant le mur, prit la petite dans ses bras. Elle la berça doucement en lui chantant une chanson que les pygmés lui avaient appris.

Emi ne remarqua pas que la lycéenne était réveillée. Comment pouvait-elle le savoir étant donné que ses yeux étaient clos et sa tête contre le lavabo? Malgré le voile noir, les larmes continuaient de couler et elle ne réussissait pas à les arrêter. Soudain, elle sentit quelque chose de chaud la prendre dans ses bras. Elle ouvrit les yeux de surprise , mais ne recula pas contrairement à son habitude. C’était ce qu’elle voulait, se faire bercer alors pourquoi la refuser. Cachant ses mains dans ses manches, l’enfant laissa sa tête se reposer sur la poitrine de Selene. Elle chantait une chanson, une merveilleuse chanson même. Tranquillement, les paupières d’Emi semblaient se fermer tranquillement avant de les rouvrir pour tenter de rester debout. Elle fini par céder et se laissa porter par la musique sans pour autant dormir. Lorsque l’adolescente fini sa mélodie, la gamine commença à parler d’une voix faible comme toujours, mignonne mais épuisée.

- Où.. Où avez-vous.. avez-vous appris cette chanson?

Cependant, avant même d’entendre la réponse, elle était retourné dans un sommeil plutôt profond. Son corps en boule contre Selene, cherchant la moindre chaleur dans le creux de ses bras. Elle espérait qu’elle ne la trouve pas glacé et la repousse puisqu’on lui avait souvent fait remarquer qu’elle était froide. Tranquillement, les mèches blanches qui étaient pourtant d’un blond doré avant venaient cacher son visage d’enfant qui comme toujours était dénudée d’un sourire.

La petite se serrait contre elle. Selene la sentait, en boule, au creux de ses bras. Elle acheva sa chanson, tranquillisé par le fait que la petite ne l'avait pas repoussée. L'instinct maternel était quelque chose que Selene avait découvert assez tôt chez elle, avec les enfants de l'Hôpital, et elle aimait tenir les petits au creux de ses bras. Emi lui rapelait un enfant, un petit garçon qui avait été interné avec elle parce que ses parents n'arrivaient plus à maitriser son comportement violent (tout le contraire d'Emi sur ce point semblait-il). Mais à peine arrivé, il s'était révélé profondément choqué et en manque d'amour.
La chanson terminée, la petite murmura:

- Où...Où avez-vous...avez-vous appris cette chanson?

Alors qu'elle allait répondre, la petite s'était endormie. Son visage sans sourire était caché par ses mèches blondes. Selene ota les cheveux de sa figure tout doucement, pour ne pas la réveiller, et pris conscience de nouveau de la froideur de sa peau. Mais pour elle qui avait toujours chaud, c'était plutôt agréable. Elle continua à bercer doucement l'enfant, cherchant à la protéger de ce qui lui faisait si mal.

Elle songeait à son enfance, à sa vie chez ses parents adoptifs, lorsqu'elle se souvint d'un charme que lui avait enseigné la sage du village où elle était enfant.

Le bouclier de l'âme

Au coeur de la forêt, sur l'arbre le plus haut
cueillir une goutte de rosée dans la lumière de l'aube
s'ennivrer des chants mélodieux des oiseaux
et de la caresse du vent sur notre visage.

Au coeur de la nuit, dans les eaux profondes
cueillir une algue noir comme le ciel
s'ennivrer du doux murmure de la rivière
et de la caresse des flots sur nos mains.

Au coeur de soi-même, dans l'intimité de notre être
cueillir ce que nous avons de plus beau
s'ennivrer du savoir que nous avons appris
et de la caresse des êtres que nous aimons.

En se rappelant ces paroles, Selene se sentait plus calme. Peut-être pourraient-elles éssayer avec Emi, mais se balader la nuit dans l'école serait sans doute défendu. En tout cas, elle tendit la main vers son sac, tout doucement pour ne pas réveiller l'enfant, et entrepris de recopier sur une feuille vierge les vers qu'elle venait de réciter.

Emi dormait toujours, étant dans un monde noir et sans rêve. Non c’était faux. Elle faisait toujours le même rêve. Celui où elle était au milieu d’un champ. De longues herbes dorés dansaient au gré du vent comme le feuillage des arbres qui formaient un cercle autour d’elle. Au centre de la plaine, une jeune fille, Marie-Emilianne. Une chevelure blanche qui suivait à son tour le mouvement du vent et de grands yeux bleus qui observaient un papillon rouge sur une rose d’un rouge foncé et sanglant. Un sourire illuminait son visage d’enfant alors que ses yeux brillait de bonheur. Ce lieu était une pure création de son imagination, le monde parfait comme elle le nommait. Rapidement, l’enfant se releva, en sursaut comme toujours. Elle se leva rapidement, manquant de trébucher avant d’atteindre son lit et son carnet à dessin. Elle tourna les pages rapidement, en cherchant une précisément. Un début de dessin représentant la scène de son rêve. Cependant, il y avait des défauts puisqu’elle avait de la difficulté à se souvenir. Un mouvement rapidement et un tracé de dessiner. Elle tentait de remettre en place les morceaux du puzzle pour le finir. Mais, comme toujours, elle ne plus le finir. Elle avait finit de dessiner le papillon et la rose , mais le visage de l’enfant était toujours vide, sans yeux n’y bouche. L’élève du primaire ferma la cahier avant de revenir vers Selene qui venait d’écrire quelques choses. Elle s’assit devant elle , les joues rouge comme des pommes et les iris se promenèrent de droite à gauche rapidement avant d’observer à travers les mèches la lycéenne.

- Go..Gomenasai.. Qu’est que tu écris?

Selene était en train d'écrire lorsque l'enfant s'éveilla en sursaut et se précipita vers le lit où elle était allongée peu de temps auparavent. Elle feuilleta brièvement son carnet et trouva ce qu'elle cherchait. Selene vit de loin qu'il sagissait d'un dessin inachevé d'une prairie, avec une silhouette et ce qui lui sembla être une fleur. Emi attrapa un crayon et traça quelques traits. Mais elle semblait avoir du mal à retrouver ce qu'elle voulait dessiner. La petite revint vers elle, s'assit et lui demanda:

- Go..Gomenasai.. Qu’est que tu écris?

"Un poème que j'ai appris quand je vivais chez les pygmés. On disait que si on faisait tout ce qu'il y a écrit dedans, on est plus serein et on peut prendre plus de distance avec tous ce que l'on ressent. On forme une sorte de bouclier mental entre nous et ce qui nous perturbe. C'est plutôt dur à réaliser, il faut faire tout plein de choses, mais il parrait que ça en vaut la peine"répondit Selene.

La jeune fille attendit de voir la réaction de l'enfant. Le chamanisme ne marchait pas toujours, mais dans ce genre de cas, ça fonctionnait souvent.

Emi l’observa, attendant une réponse de celle qui l’avait bercé. À quatre pattes, elle s’approcha à nouveau d’elle, les joues aussi rouge que des tomates. Ses mouvements étaient tous lents et surtout, elle tremblait. Son cœur battait rapidement au creux de sa cage thoracique, lui créant un horrible douleur peu rassurante. Elle arriva enfin à la droite de Selene et laissa son dos touché le mur en soupirant. Tranquillement, elle relaxait,calmant ses pulsations cardiaques pour finalement redevenir normal. La présence de la lycéenne semblait autant la stresser que la calmer ,mais elle ne se sentait pas en danger ou en insécurité. Sa tête glissa tranquillement pour tomber sur le bras de la jeune fille alors que la primaire l’écoutait attentivement. Cependant, les paroles de celle-ci la mélangèrent un peu. Selene Minami venait d’écrire un poème qu’elle avait sûrement apprise lorsqu’elle était plus jeune ou en voyage chez les pigmés, une tribu sûrement autochtone. Pour ce qui était du reste, Marie-Emilianne ne pigea pas un seul mot. Un bouclier mental entre nous et quelque chose de nouveau perturbant. Qu’est que cela veut dire? Emi déplaça quelques mèches de ses cheveux afin de mieux voir avant de relever sa tête pour observer Selene d’un regard à la fois inquiet et interrogateur.

- Qu’est qu’un bouclier mental? Je comprend pas vraiment le sens de tes paroles..

La petite se rapprocha de Selene à quatre pattes. Elle avait un regard interrogateur, et Selene devina qu'elle n'avait pas compris. En effet, la petite demanda:

Qu’est qu’un bouclier mental? Je comprend pas vraiment le sens de tes paroles..

Selene inspira un coup. C'était une notion complexe qui lui avait demandé du temps pour la comprendre. Elle éssaya d'éxpliquer:

"Cette chanson, je l'ai apprise quand j'avais à peine quelques années, et je ne l'ai mise en pratique que plus tard. Je suis partie en hôpital psychiatrique quand j'avais environ 14 ans, parceque je ne maitrisais pas mes pouvoirs. Je devenais folle, barbare et hystérique à chaque fois que quelque chose me génait. Comme souvent, je n'arrivais pas à m'adapter à mon don. C'était plus grave chez moi que pour la plupart des gens parceque, lorsque je me transforme en tigre, je deviens de sexe masculin. Ces changements qui s'opéraient dans mon organisme à chaque transformation ont aussi modifié mon cerveau, et j'ai hérité d'une sorte de double mental qui dirige plus ou moins mes métamorphoses.

Pour arriver à me maitriser, et à m'adapter à mon envirronement, j'ai alors suivi pas à pas toutes les étapes de ce poème. En me concentrant sur ces écrits comme sur une recette de cuisine, j'ai réussi à isoler dans mon cerveau les différentes entités qui me composent. Dans mon propre cas, j'ai réussi à contrôler mon double mental, mais je sais que pour des gens plus normaux, la concentration sur ce poème leur permet d'isoler les différents éléments perturbateur de leur vie.

Quand je suis arrivée ici, je me suis sentie déroutée et perdue. En suivant de nouveau le poème, j'ai réussi à m'adapter à ce qui m'entoure, et à percevoir ce que je pouvais en tirer. Il s'agit en fait plus ou moins de trier ce qui nous encombre l'esprit en formant une barrière entre ce que nous voulons, et ce qui nous perturbe"
Sur ces paroles, Selene attendit avec impatience de voir si l'enfant avit mieux compris.

L’enfant regardait attentivement la jeune fille, rougissant de honte de lui avoir posé cette question lorsque Selene lui donna comme exemple son propre cas. Selon ce qu’elle pouvait saisir du cas de la lycéenne, celle-ci était allé dans une hôpital psychiatrique car elle ne contrôlait pas encore ses pouvoirs. Ainsi, Alice Bass, la mère d’Emi avait eu raison en disant à sa fille qu’elle allait retrouver des personnes comme elle, ayant des particularités qu’elle n’avait pas. La gamine hocha la tête d’un faible mouvement allant de droite à gauche en s’engouffrant des ses souvenirs et ce qu’elle venait de comprendre sur le poème lui-même. Il pouvait aidé à séparer ce qui nous dérangeait de nos autres pensées. Qu’est qui dérangeait la petite? Son pouvoir lui-même l’énervait. Pourquoi n’avait-elle pas été normale comme père et mère ainsi que ses voisins ou ses camarades de classe? Si elle n’aurait pas eu ce stupide pouvoir, Nathan serait en train de sourire avec sa mère et heureux au lieu de se trouver sur un lit d’hôpital qui était autrefois côtoyé par un autre lit où Marie-Emilianne était lorsqu’elle était également plongé dans le comas. Mais, ce souvenir était le seul qu’elle avait de son père. Depuis son amnésie, elle avait eu que le retour du jour où elle avait découvert son pouvoir et la vue du mari de sa mère dans la petite pièce blanche semblable à celle où elle se trouvait présentement. Marie-Emilianne secoua la tête vivement, créant une vague dans sa chevelure blanche avant de reposer celle-ci sur l’épaule de Selene.

- Désolé d’avoir posé cette question.. Ainsi, ton pouvoir con..consiste à la transformation animale en tigre?

- Désolé d’avoir posé cette question.. Ainsi, ton pouvoir con..consiste à la transformation animale en tigre?

Selene sourit à l'enfant, qui posa sa petite tête sur l'épaule de la lycéenne. Sa longue chevelure blanche se mélait aux mèches rousses de la jeune fille, qui enchaina:

"Tes questions ne me gènent pas, tu sais. Je sais ce que ça fait d'arriver ici sans savoir ce que l'on y fait, et sans avoir personne pour répondre à ses questions. Alors surtout ne te gènes pas!

Mon pouvoir, c'est de me transformer en plusieurs animaux: un tigre, une chauve-souris ou une raie manta. Le tigre est mon préféré, le plus dangereux et celui que je maitrise le mieux. La chauve-souris est la plus petite, c'est la plus mimi aussi. Et la raie manta est proprement gigantesque, je ne peux pas me transformer n'importe où. Mais mes trois transformations ont la peau et le pelage noir d'encre. Et mes yeux restent verts, ce qui fait que je peux difficilement me faire passer pour un vrai animal."

Ben vas-y, balances lui tous nos secrets! Et l'effet de surprise alors?

Mais Selene ne voulait pas cacher ses transformations à Emi sous prétexte de garder un effet de suspense si jamais elle l'attaquait. Elle reprit:

"Mais tout le monde a un pouvoir ici, je suis curieuse de savoir le tien..."

L’enfant se sentait déjà mieux lorsqu’elle lui dit que ça ne la gênait pas. Le pouvoir de la jeune fille l’étonnait tout en attirant sa curiosité. Cependant, Emi n’eut aucune question à poser puisque Selene répondait avant qu’elle n’eut le temps d’y poser. Un pouvoir touchant d’une certaine façon trois éléments de la nature. Sa transformation préféré était celle du tigre selon ce qu’elle comprenait. Le tigre est toujours sur terre donc il touche plus cet élément. Le second est la chauve-souris qui touche l’air étant donné qu’elle vole. Le dernier de ces animaux est la raie manta qui est un animal aquatique dont qui touche l’eau. Les yeux azurs de l’enfant semblait s’illuminer de joie ou alors simplement d’admiration et un semblant de sourire commença un peu à se tracer pour disparaître à la dernière phrase de celle-ci. Son pouvoir n’avait rien d’intéressant contrairement au sien. Cachant ses mains dans ses manches comme pour se protéger du danger qu’elle pouvait représenter, Emi releva un peu la tête en se mordillant la lèvre.

- La curiosité est un vilain défaut.. Ma mère me disait toujours ça.. Elle m’avait également averti que j’allais rejoindre un lieu où plusieurs personnes comme moi allait se trouver. J’ai..J’ai le pouvoir de bloquer les sens par effet du froid.. Pour l’instant, je ne peux qu’enlever totalement ou partiellement une douleur ressentie.. C’est plutôt compliqué à exprimer.. Si.. Si je te toucherais pendant qu’on te frapperait, par exemple, tu ne sentirais pas le coup ou simplement un petit picotement selon ce qu’on m’a expliquer.. Selon le monsieur qui m’a amené ici, si je développe mon pouvoir, je devrais être capable d’empêcher quelqu’un de voir ou alors de sentir quoi que ce soit.. Mais.. Mais il faut pas que je touche la personne trop longtemps.. Tu.. Tu as peut-être remarqué tantôt.. J’ai.. J’ai la peau froide.. à cause de mon pouvoir.. Mes cheveux aussi sont touchés.. Avant, il était d’un magnifique blond doré.. J’ai.. J’ai envoyé Otousan à l’hôpital.. Le jour où j’ai découvert mon pouvoir, je l’es touché trop longtemps.. Il… Il est rentré dans le comas.. J’étais également dans le même état d’après ce que maman m’a dit.. Je.. Je me suis faite frappé par une voiture en m’enfuyant de peur..Maman m’a dit que j’avais fait de l’amnésie à me réveillant.. Je me souvenais du visage d’okaasan et de mon vrai nom ,mais de rien d’autre.. J’ai.. J’ai failli envoyé maman à l’hôpital.. Et.. Et je me souvenue de tout.. Je déteste ce pouvoir..

Emi s’arrêta là. C’était la première fois qu’elle parlait de son histoire à quelqu’un ,mais cela ne lui avait pas enlever du poid, au contraire. Elle avait peur que Selene se pousse un peu ou s’éloigne de peur d’avoir un contact avec l’enfant. Les larmes coulaient toutes seules sur son visage enfantin alors qu’elle imaginait parfaitement la suite. Comme toujours, on allait s’éloigner d’elle. On allait refuser de s’approcher ou alors se serra elle par pure peur. Pourtant, elle était collé contre Selene alors qu’à l’habitude, elle se serait reculé de plusieurs pas. Elle appréciait la lycéenne même si elles venaient de se rencontrer. La rouquine lui faisait penser à sa mère.. Quelqu’un en qui elle se sentait bien.

Emi eut l'air étonnée et entousiasmée par le pouvoir de la rousse, mais Selene s'en voulut d'avoir posé cette question. Après tout, ici, c'était très personnel. Mais la petite fille lui répondit timidement. Pour Selene, ce fut une surprise: le blocage des sens par le froid, c'était proprement incroyable. Au fur et à mesure que l'enfant parlait, la jeune femme prit toute l'ampleur de ce pouvoir. Pour une si petite fille, il était évident que cela devait être difficile à supporter, et tout au long de son réçit, Selene comprit toute la rudesse de ce qu'elle avait enduré. L'enfant pleurait en racontant à la rousse ce qu'elle avait fait inconsciemment à son père, puis son accident, et son amnésie. Être amenée ici devait aussi être une épreuve pour la pauvre enfant, se dit-elle.

Après une dernière sentence, .. Je déteste ce pouvoir.. , Emi se tut eet pleura en silence en se serrant contre Selene. La jeune fille comprit que la petite craignait qu'elle la repousse, mais la rousse savait ce que c'était d'être repoussée pour ce que l'on est. Elle avait été reconnaissante à Emi pour ne pas s'être enfuie face à la révélation de son pouvoir, et elle ne repoussa pas l'enfant. A vraie dire, elle possédait une température corporelle tellement élevée qu'elle pensait que si jamais elle usait de son pouvoir sur elle, inconsciemment, Selene aurait le temps de se dégager ou de se transformer.

Mais son pouvoir est très intérressant. Il vaut mieux l'avoir dans notre camps, car quand elle l'aura dévellopé, elle deviendra une adversaire redoutable.

Bien entendu, son esprit sauvage ne pensait qu'aux avantages. Selene soupira, et dit:

"Ne détestes pas ton pouvoir, il fait partie de toi. J'ai haïs le mien avant, mais tu te rendra vite compte que sans lui, tu ne serais pas toi. Il fait partie de toi, de ta personnalité, et tout tes actes sont dictés par ce que tu es. Je penses que ce pouvoir reflète une partie de ce que tu es, sinon il n'y aurait pas tant de pouvoirs différents. Mais apprivoises le, ne le détestes pas, car il fait de toi un être extraordinaire.

On peut s'entrainer dans plusieurs endroits dans cette école, et si tu veux progresser, il faut améliorer ton pouvoir. Plusieurs groupes sont en désacords ici, les SA qui sont l'élites, qui dirigent plus ou moins l'école, et ceux qui s'y opposent. Mais ils sont très puissants, et pour pouvoir résister, il faut dévelloper ses dons.

Dans mon cas, je préssens que je pourrai me transformer en plein d'autres choses, mais je n'y arrives pas encore. C'est très dur d'évoluer, mais on peut toujours chercher à améliorer ce que l'on sait faire. Alors ne te laisses pas abatre et apprivoises ton pouvoir!"

Ses mains, toujours cachés, se serrait contre sa maigre taille alors que les larmes de l’enfant venaient tranquillement atterrir sur le coton blanc du chandail à manche longue. Sa tête reposait toujours sur l’épaule de la rouquine qui ne bougeait toujours pas pour s’éloigner. N’avait-elle donc pas peur d’Emi? N’y de ce pouvoir qu’elle détestait tant? L’enfant essuya ses larmes pour mieux voir avant d’observer le visage de la lycéenne. Elle ne semblait pas être effrayer, du moins, c’était ce que son regard disait. Elle semblait même compatir. De la pitié pour Emi? Non, elle n’agirait pas ainsi si tel était le cas.. La gamine retrouve sa place à côté de son épaule pour l’écouter. Ne pas détester son pouvoir.. Au contraire, devoir l’aimer.. Le pouvoir fait partie de nous.. Emi secoua la tête en soupirant, replaçant les mèches blanches devant ses yeux qui eux, venaient de se fermer. Ses dents se serrent fortement avant qu’elle ne parle, tentant de garder ses sanglots et sa rage en elle.

- Ce.. Ce pouvoir ne.. ne fait pas partie de moi.. Il fait partie de Marie-Emilianne.. La peste que j’étais autrefois.. Celle qui par caprice à entraîner le comas de son père.. Je n’en veux pas de ce pouvoir.. Il ne fait que m’apporter des cauchemars.. Il ne fait que me faire mal.. Je n’en veux pas.. Qu’il le prenne et me laisse rejoindre ma mère.. Je veux ma maman.. Je connais personne ici.. Je connais que toi et.. et tu vas te lasser de me voir près de toi.. Je ne suis qu’une gamine après tout.. Je suis pitoyable..

Emi s'arrêta de parler, serrant ses mains contre elle en tentant de faire marcher son pouvoir. Elle essayait souvent de se punir ainsi. Elle essayait de voir ce que son père avait ressentie ou alors sa mère ,mais ça ne marchait jamais. Son pouvoir semblait inefficace contre sa propre personne. Soupirant de découragement, elle plia ses genoux pour accoter ses coudes dessus, se montrant à elle même ses petites menottes blessés. Il y avait les cicatrices récentes et les plus vieilles. Étant maladroite, c'était normale pour elle. Rapidement, elle les recacha avant de se retourner vers Selene.

- Pourquoi détestais-tu ton pouvoir?

La petite semblait surprise que Selene ne s'éloigne pas. Et elle était scéptique quand à la véracité de ses propos. Emi se sera contre la rousse, et elle lui parla, lui dit que son pouvoir correspondait mieux à la petite fille qu'elle était avant l'accident, qu'elle voulait retrouver sa maman et qu'elle se trouvait pitoyable. Devant tant de découragement, Selene se sentit toute triste pour l'enfant. Elle la vit soritr ses petites mains bléssées, puis les recacher prestement dans ses manches. Selene allait parler lorsque la petite lui posa cette question:

- Pourquoi détestais-tu ton pouvoir?

-Mon pouvoir s'est manifesté assez bizarrement la première fois. J'étais assez agée, plus vieille que toi, et d'un coup, je me suis retrouvée un instant avec des pattes de tigre. C'était assez bizarre et très angoissant, mais comme j'ai vécu plusieurs années dans la jungle, j'ai réussi à le cacher. Au fur et à mesure, alors que je me transformais de plus en plus, et complètement, je me suis rendue compte que je me transformais en tigre mâle. Une sorte de deuxième personnalité est apparu dans ma tête, plus sauvage et masculine, que je ne controlais pas du tout. Je la détestais. C'est comme avoir quelqu'un d'autre dans ta tête, que éssaie de te transformer de force. C'est pour cela que je suis partie en hôpital psy. Mais s'ils me croyaient folle, la réalité était pour eux bien pire: j'étais une mutante à double personnalité, donc très instable.

Après, j'ai réussi à isoler mon double, que j'appelle Alex lors de nos conversations mentales, et j'ai maitrisé mon don. Maintenant que c'est moi qui le contrôle, et même s'il est acariatre et méchant, je l'aime beaucoup."acheva Selene en souriant.

Bah mon oeil, tu m'aimes pas du tout et c'est réciproque. Je ne sais pas quel majheur j'ai fait pour devoir cohabiter avec toi.

Je me suis bien habituée à tes sautes d'humeur, moi. Alors tu devras faire avec, pensa la jeune femme. La rousse se tourna doucement vers Emi:

"Est-ce que tu ne préfères pas cacher tes sentiments? Tu es peut être très sensibles, et en inhibant les sensations des autres, tu éssais sans doute de te protéger aussi...Je ne sais pas. Mais sache que, d'une manière ou d'une autre, rien n'arrive par hasard, et l'Emi que tu es maintenant résulte de ce pouvoir. Penses y: si tu n'avais pas fait de mal à ton père, tu serais réyée la petite peste que tu m'as décrite."

Emi l’écouta toujours aussi attentivement. Elle avait parfaitement entendu le soupir que la rouquine avait lâché lorsqu’elle avait fini de parler. Une preuve que Selene allait se tanner rapidement de la petite? Peut-être pas comme peut-être que oui. Elle ne pouvait pas vraiment le savoir puisqu’elle ne la connaissait pas vraiment. Elle éprouvait seulement une certaine sécurité lorsqu’elle était près d’elle. Secouant légèrement la tête, Emi remarqua que Selene avait recommencé à parler et tenta de suivre ses paroles. Elle aussi n’a plus avoir une vie des plus heureuse. Cela doit être tout de même très effrayant de se voir avec des pattes de tigre soudainement.. Et également d’entendre une autre personne dans sa tête. Ses dernières paroles mirent en doute l’enfant. Cacher ses sentiments.. Elle essayait toujours de la faire ,mais ses yeux la trahissaient toujours. Son âme était parfaitement reflétée par diverses de ses émotions à travers les orbes curieuses et bleutées. Inhiber les sensations des autres pour se protéger elle-même? Ce n’était sûrement pas ça puisqu’elle évitait toujours les contacts avec les autres, de peur de les blesser avec son pouvoir. Emi continua d’écouter malgré ses diverses pensées dérangeantes pour rester bouche bée sur la dernière phrase. Il est vrai que si elle n’aurait pas été une peste, son père n’aurait pas tenté de la frapper et elle n’aurait pas découvert son pouvoir. Cependant, elle aurait plus le découvrir plus tard ,mais la façon dont elle l’aurait apprise aurait-elle été pire?

- Mes souvenirs de mes actes avant sont encore des flous.. Je n’essaye pas vraiment de m’en souvenir.. C’est douloureux.. Lorsque je me suis réveillé, ma mère avait un regard d’espoir pour papa et de découragement pour moi.. J’imagine qu’elle avait peur que je sois encore la petite peste.. Mais.. l’autre personne dans ta tête, Alex.. Il me déteste.. ou se fiche de moi..? J’aimerais bien savoir ce qu’il pense de.. de moi..

La petite fille écoutait Selene avec attention. Elle semblait songeuse, et Selene vit que ses paroles avaient fait mouche. Après quelques instants de réfléction, Emi parla, et lui posa cette question:

-Mais.. l’autre personne dans ta tête, Alex.. Il me déteste.. ou se fiche de moi..? J’aimerais bien savoir ce qu’il pense de.. de moi..

Te voila bien avancée maintenant. Qu'est-ce que tu vas lui dire, hein? Que je déteste les enfants? Que je vois tout le monde comme une menace? Tu vas lui faire peur et elle ne voudra plus de toi.

Mais je ne veux pas mentir, pensa Selene. Elle me fait confiance, alors je ne vais pas lui cacher que tu es une menace pour tous ceux que tu rencontre. Selene prit la parole:

"Il méprise tous ceux qu'il rencontre, tu sais. Il réagit avec l'instinct d'un tigre surtout, et il n'aime pas être au contact d'autres humains. Lorsqu'on s'est rencontrées, il n'a vu en toi qu'une proie qu'il pourrait chasser, mais maintenant je crois qu'il t'aime bien, enfin à sa manière. C'est assez bizarre de vivre avec quelqu'un comme ça, il cherche des raisons de se transformer partout, c'est très curieux. Mais je le retiens parfaitement maintenant, et il ne pourrait te faire aucun mal. Mais je te le répète: je crois qu'il t'apprécie à sa manière.

Et ton pouvoir, tu pourrais me montrer comment il marche, si cela ne te dérange pas bien sûre?

L’enfant restait immobile, jouant avec ses doigts en attendant une réponse. Derrière son toupet, les grands yeux curieux d’Emi étaient fixés sur la lycéenne qui semblait un peu absente. Était-elle en train de discuter avec celui qui cohabitait avec elle dans sa tête? Sûrement. Enfin, elle pu entendre la voix féminine qui la rassurait tant, mais ses paroles la rendaient un peu mal à l’aise. Il méprise tous ceux qu’il connaît. Cela voulait donc dire qu’il l’a détestait? Emi continuait de l’écouter jusqu’à ce qu’elle commence la partie selon laquelle il l’aimerait, mais seulement à sa façon. Un début de sourire se traça sur les fines lèvres rosés de l’enfant qui s’étendaient jusqu’au début de ses joues pour marquer ses yeux d’une certaine brillance. Un visage d’enfant plutôt mignon. Cependant, il disparût aussitôt lorsqu’elle posa l’autre question.. Utiliser son pouvoir.. Son premier geste fût un recule rapide. Elle se releva aussi rapidement que lorsqu’elle était aller dessiner son rêve. Elle se redressa de dos, finissant par se mêler les pieds pour retomber durement sur le sol. Les iris semblaient être plus petit, rétrécis dans leur orbite. Elle tremblait de la tête au pied, un frisson parcourrant sa colonne vertébral avant de s’en prendre à ses bras puis ses jambes. Sa vue se faisait flou malgré qu’elle était fixée sur le sol. Les larmes coulaient sans qu’elle le veuille, se faisant projeter de gauche à droite par ses mouvements de tête répétitifs.

- Non.. Non.. Je.. Je veux pas.. Pas question.. J’ai.. J’ai déjà .. perdue quelqu’un qui m’était important.. Je.. Je veux pas.. Je veux pas te faire ça… Tu.. Tu es la première personne que je rencontre ici.. J’ai.. j’ai confiance en toi.. Je.. Je veux pas.. Dé.. Désolé Selene.. Désolé..

Selene vit la petite se redresser, retomber sur le sol, frissoner et se mettre à pleurer. Quelle boulette, elle n'avait aucune délicatesse. Très en colère contre elle-même, Selene reprit l'enfant dans ses bras en essuyant doucement les larmes qui coulaient sur ses petites joues blanches.

" Chut, ne pleure pas, je suis désolée, je n'aurais pas du demander ça...Ne t'inquiètes pas, c'est pas grave, ne pleure plus."

Selene se sentait toute triste de voir l'enfant pleurer, mais ce qui l'étonna encore plus fut de sentir qu'Alex lui aussi était triste. Ca ne lui ressemblait pas.

Oui, bon, c'est bon, tout le monde à le droit à un petit moment de faiblesse non?

Selene sourit, et se tourna vers la petite:

"Alex est très triste quand tu pleures, et il est très en colère que je te le dises"

Selene ne put retenir un léger éclat de rire. Alex pestait dans sa tête, l'injuriant mentalement, mais son désespoir de voir son rôle de macho entaché d'une touche de tendresse était hilarant. Selene porta la petite sur un lit, car elle commençait à avoir vraiment froid, assise comme ça sur le sol, et lui dit:

" Peut-être qu'un peu de repos te ferait du bien? Je ne sais pas si tu a déjà une chambre, mais sinon tu peux dormir ici. "

Elle continuait de secouer sa tête, se donnant mal au cou à force de répéter ce mouvement de façon trop rude pour ses pauvres muscles. Elle arrêta ce geste, sa vue toujours aussi floue et sa respiration saccadée par ses pleurs l’empêchant de reprendre son souffle. Elle sentait sa tête lui tournée soudainement et celle-ci se balançait de l’avant puis vers l’arrière sans qu’elle ne s’en rend compte. Elle repensait en même temps à ses paroles, à tous ce qui avait été dit, tout ce qui s’était produit depuis qu’elle l’avait rencontré dans le jardin. Elle lui avait rentré dedans , par accident , en tentant d’éviter de foncer dans d’autres personnes. Elle s’était assise sur un banc pour parler.. Du moins, Selene parlait. Emi n’avait prononcé qu’une seule phrase avant de tomber dans les pommes à cause de la vue du sang sur ses mains. Elle s’était ensuite réveillé à l’infirmerie et pour la première fois, elle avait commencé à parler de son pouvoir avec quelqu’un. Avec qui aurait-elle plus en parler auparavant? Sa mère n’y connaissait pas grand-chose là dedans. Elle aurait pu en parler avec le monsieur qui l’avait amené dans cette école ,mais elle s’était endormi. De plus, ce n’était pas vraiment de son genre de parler avec quelqu’un qu’elle connaissait pas..

Néanmoins, elle avait même dévoilé son histoire à cette dernier même si elle ne la connaissait pas. Selene lui inspirait tout simplement confiance et lui en avoir parler avait créé une étrange sensation à la gamine. C’était comme si on lui permettait de se libérer de poids pendant quelques instants, comme si parler, lui aurait été bénéfique. Auparavant, elle ne pouvait pas en parler avec Alice. Sa mère pleurait toujours lorsqu’on prononçait le nom de son père ou simplement lorsqu’on parlait de celui-ci. Emi le savait car chaque fois que ses tantes ou simplement sa grand-mère venait, elle parlait un peu de Nathan et la gamine remarquait facilement les larmes de celles-ci. Elle secoua de nouveau la tête, réveillant la douleur dans son cou qui s’était calmé. Elle porta sa main à ses yeux, essuyant les larmes qui perlaient à ses cils, mais d’autre revenait les noyer. Elle senti quelques chose de chaud la prendre à nouveau dans ses bras et sans attendre, elle se serra contre la lycéenne, laissant cette dernière essuyer les larmes qui perlaient sur ses joues et son menton. Elle l’écouta parler avec attention avant de laisser un petit rire l’échappé. Ainsi, celui qui ‘’cohabité’’ dans la tête de Selene ne la détestait pas, contrairement à ce que la gamine avait crue lorsqu’elle lui en avait parler. Et même qu’il était triste présentement et selon ce qu’elle pouvait comprendre, c’était loin d’être dans ses habitudes. Elle se sentit soulever du sol et s’accrocha au cou de Selene pour lui facilité la tâche malgré que cela ne devait pas être trop dure, l’enfant était aussi lourde qu’un petit sac de sucre. Elle se laissa tomber sur le lit, chaud contrairement au plancher. Tranquillement, elle se décrocha de Selene et retira ses chaussures pour s’installer en indien sur le confortable matelas.

- On.. On m’a donné une chambre selon ce que j’ai écouté du monsieur qui m’a amené ici.. Il m’a donné une clé avec le numéro un inscrit sur le porte-clé.. Mais.. Je.. Je ne sais pas où se trouve le dortoir.. Je sais seulement que mes bagages m’y attendent..

Edit Meg' > Espace plus tes posts Emi ^^'

La petite fille s'assit en tailleur sur le lit. D'après ce que Selene comprit, on lui avait attribué une chambre, mais Emi ne savait pas où était le dortoir.

Bah tiens, c'aurait été trop facile pour les nouveaux arrivants si on les avait aidés dés le départ....

Selene sourit tendrement: ce cher Alex se souciant des autres? C'était anormal....Mais il est vrai qu'Emi était la première à qui elle parlait de son double mental. Même à la clinique, ils n'avaient jamais su pour Alex, ils n'avaient fait que déceler un changement de personnalité.
Elle regarda Emi, si frêle et si fragile, et elle se demanda comment la petite réagira face à ses camarades...

Sans doute mieux que tu le penses, ma chère. Après tout, elle connait son pouvoir, du moins en partie. Elle y arrivera, t'inquiètes pas.

Mm, là aussi les rôles avaient changés....Alex la réconfortait maintenant....Elle prit la parole:

"Je peux te montrer où ils sont, si tu as envie...Les filles sont regroupées, on sera dans le même batiment, mais pas au même étage. Si tu as un problème, je te donnerai mon numéro de chambre pour que tu viennes me voir, OK? Ne t'inquiètes pas ma puce, l'école est grande, mais on a tous des sortes de portables pour communiquer, et si tu as envie de me voir, ce ne sera pas difficile."

La gamine restait ainsi, basculant son corps de l’avant pour ensuite se diriger vers l’arrière, répétant plusieurs fois ce manège en chantonnant la mélodie de la berceuse qu’on lui avait chanté un peu plus tôt. D’une certaine façon, l’enfant se berçait comme si elle voulait faire disparaître ce qui l’inquiétait, comme si elle tentait de se rassure elle-même, comme ce qu’elle faisait chaque fois qu’il y avait de l’orage ou qu’elle restait plongé dans le noir. Elle espérait que ses colocataires ne détestent pas les veilleuses puis que c’était l’une de ses seules façons pour l’enfant de s’endormir lorsqu’une pièce était plutôt grande. Le cadran que lui avait offert sa mère lors de son anniversaire faisait plus qu’afficher l’heure. Il avait une forme particulière, celle d’un bonbon dure dans un emballage bleu et blanc. Si Emi cliquait sur l’un des boutons derrière son cadeau, une lumière d’un bleu allant vers le blanc sortait pas les espaces vide qui démarquait chaque ligne du changement de couleur sur le cadran, soit entre le bleu et le blanc. Alice Bass avait également demandé à faire changer la sonnerie du réveil matin, une bonne idée que cette dernière avait eu. À la place de ce bruit dérangeant et qui réveillait toute personne en sursaut, la primaire avait le droit à sa chanson préférée pour la sortir tout doucement du lit. Cependant, cette chanson était également une berceuse tout comme une petite musique qu’elle aimait bien chanté de temps à autre ce qui faisait qu’elle ne se réveillait pas tout le temps. Malgré tout, Marie-Emilianne n’avait jamais voulu la faire changer depuis qu’elle avait reçu le cadeau lors de ses neuf ans. Dango Daikazoku était sa chanson, celle qu’on lui chantait depuis sa naissance. Du moins, c’est ce que ses souvenirs lui disent.

Emi secoua légèrement la tête pour sortir de ses pensées et regarda Selene avec un petit sourire timide. Elle semblait être.. occupée ou en questionnement. La gamine supposa qu’elle parlait avec Alex. Malgré qu’elle ce connaissait depuis peu de temps, la petite créature glacée avait remarqué que la lycéenne changeait un peu lorsqu’elle parlait à son double mental. En fait, c’était les deux orbes émeraudes face à elle qui changeaient. Emi trouvait que son regard se faisait plus vide lorsqu’elle lui parlait ou alors c’était la couleur de ceux-ci qui devenaient plus clair ou plus foncé. Du moins, quelques choses dans ceux-ci étaient différents même si l’enfant ne réussissait pas à trouver quoi exactement. Cela surprenait bien Emi qui avait toujours eu l’habitude de découvrir ce qui changeait chez quelqu’un lorsque l’attitude se modifiait chez l’individu. À force de dessiner et observer tous les détails pour faire la meilleure représentation possible, la gamine avait eu l’habitude de se décrire mentalement les gens qu’elle rencontrait comme si elle allait les dessiner. Pour être exacte, elle les dessinait normalement tout de suite après les avoir scruter durant quelques minutes. Étrangement, le visage de Selene semblait anxieux ou tout simplement inquiet. Que se passait-il? De quoi parlait-elle donc avec Alex? À peine eu-t-elle ouvert la bouche qu’elle la referma, écoutant l’adolescente avec attention. Des sortes de portable pour communiquer.. L’homme qui l’avait amené lui en avait également parlé. Comment les avait-il donc appeler déjà.. Les Keitai si sa mémoire ne faisait pas erreur. Les joues de la gamine se colorèrent légèrement d’un rouge écarlate lorsqu’elle l’appela « Ma puce ». Normalement, c’était le surnom que lui donnait sa mère et donc, se faire appeler ainsi ici lui faisait étrange, provoquant une sorte de froissement dans sa poitrine ,mais également un bien tout aussi particulier. Emi s’étira un peu, attrapant son cahier et ses crayons avant de faire le croquis d’un keitai selon ce qu’elle se souvenait. Elle tendit le dessin à Selene, penchant la tête vers la droite avant de s’exprimer.

- Tu.. Tu parles de ça.. ? Un keitai je crois.. Je.. Je suis allé m’en chercher un.. plus tôt lorsqu’on a commencé à me faire visiter l’école.. Le monsieur m’a dit qu’il le mettrait dans ma chambre avec mes bagages lorsque je l’ai acheté.. Je.. Je n’es pas encore créer mon adresse par contre.. Si..Sinon.. Je serais bien d’accord pour que tu me montres où est le dortoir..et où est.. ta chambre.. Dit Selene.. Tu.. Tu semblais inquiète tantôt.. ou anxieuse.. À.. À moins que je fasses erreur.. Si.. Sinon.. Cela.. fait combien de temps que tu.. que tu es dans cette école.. ?

Elle est perspicace, la gamine. Ben tiens, tu es angoissée à l'idée de la laisser dans cette école de dingues! Quoique, coté dingue, on est bien barge aussi tous les deux....

Selene se reprit, et répondit à Emi:

"Je suis un peu anxieuse de te laisser dans cette école, ça peut être un peu...difficile au début tu sais. Pour répondre à ta question, ça fait quelque chose comme 8 mois que je suis ici. Au début, j'ai remarqué que certains des autres qui étaient rentrés avec moi avaient l'air si tristes et seuls que je ne savais pas trop quoi faire....Les jeunes enfants surtout avaient toujours l'air si seuls....Moi j'ai de la chance avec Alex, il est plutôt gentil, c'est comme avoir un frère avec soi partout, enfin un jumeau. Mais bon, j'avoue que ça peut être très énnervant aussi..."

Selene étouffa un rire. Le plus dur, c'était lorsqu'elle trouvait un mec qui lui plaisait. Là, Alex devenait mortellement jaloux et ça ne finissait jamais bien.

Selene tira un morceau de papier de son sac, et elle écrivit son adresse Keitai dessus, avec son numéro de chambre.

"Voila mon adresse Keitai, comme ça tu pourras me contacter partout. Mes collocs sont un peu bizarres, mais elles ne sont pas méchantes. Tu verras, tu vas vite t'adapter à cette école, je suis sûre que ça ira bien..."

[Désolé du retard x_o]

Emi la regardait toujours avec ce petit sourire timide en coin, l’écoutant le mieux qu’elle le pouvait malgré qu’elle se sentait soudainement fatigué. Depuis que Selene l’avait assise sur le lit, Emi avait une étrange envie de dormir comme si le matelas l’incitait à récupérer le sommeil qu’elle n’avait pas. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes avant de se réveiller en sursaut en secouant la tête pour essayer de se tenir réveiller. La gamine commença ainsi à bouger les mains, ou plutôt, mêlé ses doigts entre eux, les dénoués, ouvrir et fermé la paume de sa main. Bref, occupé son attention pour ne pas succomber au sommeil. Malgré cela, elle écoutait toujours autant Selene de ses deux oreilles. Les paroles de cette dernière faisaient rougir l’enfant de gêne et celle-ci rentrait la tête dans ses épaules en détournant le regard. Ainsi, la lycéenne s’inquiétait pour Marie-Emilianne malgré qu’elle ne se connaissait que depuis quelques heures. Puis, elle commença à lui parler de son cas avec Alex. Huit mois.. Cela devait faire étrange d’une certaine façon.. Être coupé du monde extérieur.. Recevait-elle tout de même des nouvelles ou des lettres de ses connaissances? Néanmoins, comme elle le disait, elle était chanceuse d’avoir Alex. Avoir quelqu’un qui a toujours été avec vous ici devait être merveilleux. L’enfant aurait bien aimé que sa mère soit avec elle présentement.. Ou alors de la voir chaque jour au moins.. Cependant, cela semblait être impossible. Le regard qu’Alice lui avait lancé lorsqu’elle était partie répondait parfaitement à la question de l’enfant. Deux grands yeux d’un bleu foncé, bordé de larmes dans les coins avant de se faire cacher par ses mains pour ne pas que sa fille la voit ainsi. Sa mère avait toujours semblé si forte, indestructible, mais cela changeait lorsqu’on touchait ses cordes sensibles, soit Emi et Nathan. Secouant de nouveau la tête de façon à rester éveiller et à quitter ses souvenirs, la primaire tendit sa main, tremblante d’angoisse à l’idée de touché Selene, et prit le papier entre ses doigts pour ramener rapidement le morceau devant elle, parcourant l’écriture de cette dernière avec attention. Une magnifique écriture était utilisée même si cette dernière avait écrit rapidement. La chambre 28.. Au troisième étage si Emi comprenait bien le système que lui avait expliquer l’homme en noir. La hall, puis le premier étage qui était celui des primaires. Ensuite, c’était l’étage des collégiens et l’autre était celui des lycéens. Puis, il y avait un autre étage, mais l’homme ne lui avait pas dit qui se trouvait là. Était-ce les universitaires? Peut-être bien.. Mais pourquoi ne pas les avoir nommé alors? Emi releva légèrement la tête en souriant avant de se laisser tomber sur le dos, fermant les yeux sans pour autant dormir.

- Dit.. Tu.. Tu crois que je devrais dormir ici ou.. ou allez au dortoir.. Je.. Je.. Je n’es pas le goût de déranger mes colocataires..

L'enfant avait l'air songeuse....A quoi ou qui pouvait elle penser....Selene n'en savait rien, mais elle comprenait qu'elle ne devait pas la déranger.

D'après toi, on a l'air de quoi quand on discute? De fous, tout simplement. Encore heureux qu'on ne parle pas tout haut, ce serait génial. Mais si tu rappelles bien, on se disputait tout haut au début, c'est ce qui nous a valu l'hôpital psy....Enfin bon, on s'est amélioré, hein?

Alex redevenait grognon, tout allait bien. Emi posa alors une question:

Dit.. Tu.. Tu crois que je devrais dormir ici ou.. ou allez au dortoir.. Je.. Je.. Je n’es pas le goût de déranger mes colocataires..

Selene sourit. Ben tiens, ça l'aurait surpris que la petite n'ait rien à faire de ses collocs. Elle s'installa sur le lit, assise, en prenant soin de ne pas froisser sa robe, et lui répondit:

"Personnellement, je déteste tout ce qui ressemble à une infirmerie, alors dormir là, ...je ne suis pas sûre que ce soit génial. Et puis, tu sais, tes collocs t'attendent peut être, tu ne les dérangeras surement pas. Et puis même, c'est ta chambre maintenant, tu n'as pas à avoir peur d'y aller ou quoique ce soit. Mais fais comme tu veux."

[>Emi, on finit le rp?]