Chambre N°28 (F) : Une nouvelle colocataire ! [PV: Michiko Shiraishi & Selene Minami]

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Ayumi n’avait pas eu envie de se lever ce matin [Comme tout le monde, je présume]. Si bien, qu’elle était arrivée en retard à son premier cours de la matinée ; enfin très en retard.
Arrivée en classe, son professeur la réprimanda : « Mademoiselle Suzuki, si cela se reproduit, vous aurez une retenue. » Il en était ainsi, elle soupira et alla s’installer sans discuter. A quoi bon protester ? Cela ne ferait qu’empirer les choses même si il lui était difficile de ne pas faire un scandale. La jeune fille n’avait jamais vraiment eu la côté auprès des professeurs… Elle savait très bien pourquoi, mais elle n’avait pas envie de changer pour autant.

Première pause de la journée, il était 12h05 précisément. La lycéenne fit un petit tour au parc, histoire de s’aérer la tête. A cause, ou devrais-je plutôt dire grâce à l’absence de son professeur de mathématiques, elle et sa classe commençaient plus tard. Ils avaient donc 3h pour manger.
Ayumi se rendit, comme tous les jours, au réfectoire afin de prendre son repas. Elle mangea rapidement, seule comme d’habitude. Pourtant, ce n’était pas le monde qui manquait… Le réfectoire était rempli à craquer… Elle ne finit même pas son assiette. Quelle perte de temps que de manger. La jeune fille sortit d’un pas soutenu de la grande salle. Toujours aussi vivement, elle rejoignit sa chambre et claqua la porte.
Ayumi s’enferma à double-tour. Au moins là, personne ne viendra la déranger. Elle soupira.

* Ouf ! Enfin un peu de calme *

Ayumi ouvrit la fenêtre. Il faisait beau. Un grand soleil illuminait le ciel et répandait ses rayons sur le pensionnat ainsi que sur toute la végétation environnante. Elle prit une grande inspiration d’air frais et s’accouda d’un air pensif tout en admirant le paysage. La jeune fille avait toujours une part de sensibilité en elle. Non, celle-ci n’était pas encore devenue un monstre. Du moins, pour l’instant. Lorsqu’elle en avait la volonté, cette dernière pouvait même être attendrie par de si jolies choses. Elle resta là, à contempler le paysage lorsque…

« TOC TOC TOC »

Quelqu’un venait de toquer à la porte. La lycéenne sortit immédiatement de ses pensées et lança un grognement pas très féminin. Elle s’exclama :

- QUOI ENCORE !!

C’était sortit tout seul. Ayumi prit la peine de se corriger, on ne sait jamais qui peut se trouver derrière la porte. Il valait donc mieux prendre des précautions.

- Mmmmh… Qui est là ?

Elle ne put s’empêcher de penser :

* Le loup qui te mangera *

C’était une comptine qu’elle avait apprise lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. "Toc toc toc, qui est là ? Le loup qui te mangera...". Malheureusement, elle avait oublié la suite des paroles. A l’époque, elle avait peur du loup, mais sans le savoir, ce loup qui l’effrayait tant, c’était elle…
Pendant un lapse de temps très court, elle repensa à son entrevue avec Shinobu. Elles avaient rendez-vous jeudi, cela promettait d’être amusant.

Revenons-en à cette mystérieuse personne qui venait de toquer, qui était-ce ? Ayumi n’en avait aucune idée. Elle laissa la fenêtre entre-ouverte et s’approcha de la porte en attendant une réponse.

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Aujourd'hui c'était le jour de l'arrivée de Michiko à Takuetsu. Elle était arrivée dans la mâtinée et on lui avait attribuer une chambre dans laquelle elle avait pu déposer ses affaires. Elle était pas bien chargée, un grand sac de sport ou il y avait tout ses vêtements et l'étui de son violon. le reste devait lui être envoyé dans des colis dans les jours à venir. En arrivant elle avait posé ses affaire sur le lit qui était apparemment inoccupé , la table de nuit à côté était vide contrairement au second lit ou divers effets personnels étaient posés autour de la lampe de chevet. Sur le bureau elle y avait trouvé des livres de cours et par la même occasion elle put connaître le nom de sa colocataire. "Ayumi Suzuki", la multicolore venait d'inscrire ce nom dans sa mémoire quand le surveillant qui lui avait ouvert la chambre avec un passe partout lui indiqua qu'il fermait la porte le temps qu'elle enfile son uniforme par ce qu'ils ne devaient pas trop s'attarder. Michiko s'était exécutée et avait laissé son tee-shirt blanc et son bermuda en jean posés sur son sac. Après quoi elle avait eut quartier libre pour découvrir l'établissement elle ne se présenterait aux élèves de sa classe que dans l'après midi.

Elle ne savait pas trop à quoi s'attendre et donc elle avait erré dans l'école sous à l'état de brume très légère pour pas se faire remarquer. La Shiraishi avait attendue la derniere sonnerie avant de rejoindre sa chambre sans se presser. Ce fut seulement arrivée dans le couloir qui menait à sa chambre qu'elle reprit une densité normale. L'adolescente se demandait si Ayumi était déjà là, elle essaya de voir par le trou de la serrure. La clé y était insérée de l'intérieur de la chambre.
Michiko toqua joyeusement à la porte car elle avait hâte de la rencontrer !

- QUOI ENCORE !!

*Oups! *

Visiblement ce n'était pas réciproque. Soit elle était dans un mauvais jours soit s'était une personne ronchon. Cela devait être la première possibilité puisqu'elle se corrigea l'instant d'après.

- Mmmmh… Qui est là ?

La Shiraishi se reprit et lança à travers la porte d'une voix enjouée:

-Ayumi Suzuki ? Ajimemashite ! Shiraishi Michiko dessu ! Je partage vôtre chambre, pourriez-vous m'ouvrir ? On ne m'a pas encore fourni un double de la clé !

Par réflexe elle s'était inclinée et avait manqué de se cogner contre la porte. Ce fut le tintement de ses bracelets qui lui évita une bosse sur le front. Elle aurait eu l'air maligne en train de masser la tête quand la porte s'ouvrirait!
Après tout le prénom de sa colocataire ressemblait à celui de sa petite sœur Yumi cela annonçait peut être qu'elle allait bien s'entendre. Et puis un double de la clé n'aurait pas forcément servi si Ayumi laissait sa clé dans la serrure ! C'était juste histoire d'engager la conversation.

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Une voix se fit entendre, elle provenait de derrière la porte. Une voix féminine.

- Ayumi Suzuki ? Ajimemashite ! Shiraishi Michiko dessu ! Je partage vôtre chambre, pourriez-vous m'ouvrir ? On ne m'a pas encore fourni un double de la clé !

Alors c’était donc le grand jour, derrière la porte se tenait sa colocataire. Ayumi s’était demandée si elle en aurait une, la réponse est donc positive. Il n’y avait que les SA et les universitaires qui avaient des chambres seuls – d’après ce qu’elle avait entendu dire. De plus, les SA avaient l’air d’être beaucoup mieux traités que les autres. Normal, Takuetsu devait tenir à tout ces petit hypocrites de SA pour en faire des armes de destruction…
Ayumi sortit de ses pensées. Il y avait un truc qui sonnait bizarre dans la phrase de sa nouvelle colocataire… Elle connaissait son nom ? Mais... Comment connaissait-elle son nom ? Pourtant cette voix ne ressemblait pas à celle d’une personne à qui elle aurait donnée son prénom… Enfin, il faut dire qu’elles étaient dans la même classe car les chambres regroupaient deux personnes de la même classe… Bref, elle la questionnera plus tard.

Ayumi s’apprêta à déverrouiller la porte, elle cru entendre un tintement de bracelets. Mais avant de l’ouvrir, elle observa l’état de la chambre. C’est le vrai bazar ! Des vêtements sales – ou propres ? - un peu partout, des produits esthétiques étalés sur le sol, des sacs à main accroché n’importe où, des pièces de monnaies en vrac dans un tiroir ouvert, un lit pas fait et… Hein ? Mais, que faisait ce sac de sport sur le lit jusqu'à présent inoccupé ?

* Ne me dit pas que… Elle est déjà rentrée ?! *

Qu’avais du-telle pensé de tout ça ? Et si elle s’amusait à répéter ça à tout le monde, quelle réputation elle aurait ? La jeune fille lança à l’adresse de l’inconnue.

« Cinq secondes ! U_U' »

Ayumi ramassa tous les vêtements ainsi que ce qu’elle put saisir d’autre et engouffra le tout dans un placard.
A toujours tout remettre le lendemain, le ménage dans sa chambre n’avait pas été fait depuis qu’elle était arrivée ; c'est-à-dire depuis environ un mois… La jeune fille ferma les tiroirs et rangea la majorité de ses produits de beauté dans ses nombreuses trousses de toilettes. En deux temps trois mouvements tout était rangé – enfin presque…presque… Bon c’était déjà mieux, on pouvait à peu près marcher sans risquer de s’étaler parterre. Il ne lui manquait plus qu'a espérer que personne n'ouvre son placard. Il y en avait un autre strictement identique réservé à sa colocataire.
Ayumi ouvrit la porte à la nouvelle venue, elle tentait de paraître le moins essoufflée possible. Elle lui dit comme pour la saluer.

« Tu peux me tutoyer »

Elle laissa entrer la jeune fille qui put prendre connaissance des lieux – à moins qu’elle eut déjà eu l’occasion de le faire comme s’en doutait Ayu. Sa nouvelle colocataire, elle l’avait déjà vue en cours. Celle-ci était menue et avait à peu prés la même taille qu’elle. Il y avait une chose de peu commun chez cette jeune fille : ses cheveux. Ils étaient multicolore, naturel ? Ce serait vraiment très peu probable. Une coloration ? Ca aussi c’était très peu probable à moins qu’elle ai passé plusieurs heures à colorer chaque cheveux différemment…
Mal grès le désordre qui régnait en mettre entre les quatre murs de la chambre, il y faisait plutôt frais et ça sentait l’été. Non, Ayumi n’était pas crade mais très désordonnée.
La jeune fille aux cheveux électriquement roses s’approcha du sac inconnu. Il y avait écrit un nom en lettres attachés sur la sangle. Ayumi le lit à voix haute à l’adresse de son interlocutrice :

« Michiko Shiraishi ? »

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La porte s'ouvrit enfin sur une fille de son âge, probablement de sa classe, aux cheveux et aux yeux rose, elle semblait légèrement essoufflée et la multicolore se doutait que se fut le rangement de la chambre, désormais un peu plus banale, qui lui causait ce petit défaut de souffle.

En rentrant elle se jeta sur le lit, à côté de son sac ,avec un soupir d'aise. Il allait falloir qu'elle s'habitue à cette chambre, à ce placard remplis d''affaires menaçant de s'ouvrir pour déverser son contenu, et à cette étrangère que représentait Ayumi Suzuki. Suzuki comme les motos ? Blagues à part, sa colocataire était peut être assez riche ? Tout à ses pensées la Shiraishi avait tendu le cou en direction de la fenêtre. L'été, il faisait bon, les nuages volaient haut dans le ciel en amas cotonneux et mystérieux, une brise fraiche entrait dans la chambre. La lycéenne l'accueillit en fermant les yeux pour savourer la caresse du vent sur sa peau.
Elle avait hâte qu'il fasse nuit pour se faufiler dans les jardins, là où il y avait le moins d'éclairage et profiter du ciel étoilé. Le ciel d'été pouvait être observé plus commodément que celui de l'hiver bien que ce dernier ne se laisse observer dans un laps de temps plus court.

« Michiko Shiraishi ? »

-La seule et l'unique ! Répondit-elle d' une voix enjouée en se relevant et s'installant jambes croisée d'un même mouvement. Ce nom te dit quelque chose ? Si tu veux regarder tu peux mais bon j'ai pas encore toute mes affaires. Dit-elle en indiquant son sac d'un hochement de tête. La seule chose que je te demande c'est de faire gaffe au violon qui est au pied du lit.

Et toujours son éternel sourire chaleureux et bienveillant.

[Gomen, j'ai pas trop d'inspi ce soir ><]

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En entrant, Michiko alla directement s’affaler sur son lit. Elle prit tout de suite ses aises. Le bazar n’avait pas l’air de la déranger plus que ça. Ayumi referma la porte.

« La seule et l'unique ! Ce nom te dit quelque chose ? Si tu veux regarder tu peux mais bon, j'ai pas encore toute mes affaires. La seule chose que je te demande c'est de faire gaffe au violon qui est au pied du lit. »

Michiko avait emprunté un ton de voix bien enjoué, remarqua Ayumi. Elle devait contente de rencontrer sa nouvelle colocataire. En tout cas, son prénom était donc bel bien Michiko, Ayumi le nota dans un coin de son cerveau. Oui bien sûr que ce nom lui disait quelque chose. Les professeurs faisaient l’appel tous les jours ; les noms et prénoms de ses camarades de classe commençaient donc à rentrer. Puis elle jeta un coup d’œil au pied du lit, effectivement il y avait un violon ; ne pas le toucher. Ayumi aime enfreindre les interdictions… Mais elle n’est pas assez méchante pour ça, si ? Il ne fallait quand même pas qu’elle s’embrouille déjà avec sa colocataire. Elles vont quand même passer toute l’année voir plus ensemble. Bon, je ne sais pas comment qualifier l’acte d’Ayumi : inconscient, gamin, débile, doublement stupide, complètement immoral… Vous allez voir pourquoi, la jeune fille demanda :

« Je peux emprunter ton violon ? »

Enfin ce n’était pas vraiment une question, mais plutôt une affirmation. Sans laisser le temps à Michiko de répondre quoique ce soi, elle s’empara du malheureux violon. Enfin pas encore, car il était précieusement gardé dans une housse rigide. Michiko devait beaucoup y tenir, comme tout musicien aime son instrument. Ayumi enleva le violon de son enveloppe protectrice avec une délicatesse qui lui était rare. Cette dernière le détailla pendant un court instant. L’instrument était en parfait état, d’un bois assez clair et surtout bien lustré, ce qui prouvait qu'il était bien entretenu. Ayu ne saurait dire le nom du bois en dans lequel était dessiné le violon. Quoiqu'il en soit, elle mit la mentonnière contre son cou et caressa les cordes puis la table d’harmonie. C’était le moment.
Tout à coup, la lycéenne laissa tomber le si beau et précieux violon sur le sol. Elle eut un cri de surprise, une main devant la bouche pour amplifier sa stupeur. Immédiatement, elle le ramassa et se pencha envers sa colocataire en signe de politesse :

« Oh ! Je suis vraiment désolée !! Gomenasai !!! »

Mais qu’arrivait-il à la jeune fille ? Pourquoi était-elle si polie tout à coup ? Non, elle n’avait pas malencontreusement fait tomber l’instrument comme elle le laissait entendre. Cette petite peste l’avait fait exprès. La raison ? Elle n‘en savait rien. Ce qu’elle savait, c’est que c’était son rôle d’énerver les gens et de les pousser à bout. C’était comme un jeu, un jeu très amusant. Et puis, autant mettre ses excellents talents de comédienne à profit; même si - normalement - il n'y avait aucun profit à faire cela, mais plutôt des inconvénients...
Pour en revenir à l’innocent violon, celui-ci était légèrement endommagé. Il était marqué d’un coup à l’endroit où il avait heurté le sol. Ayu passa ses doigts longs et fins sur le coup qu’avait subit l’instrument, d’un air pensif. Bien évidemment, le violon était encore apte à être utilisé, c’est juste que, à cause de cette peste, sa caisse de résonnance possédait un défaut esthétique.
Ayumi restait les yeux rivés sur son acte malsain – sans pour autant le regretter – en attendant une réaction de la part de Michiko. Elle se demander elle allait la taper, pleurer ou encore, l’excuser avec un grand sourire aux lèvres.

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« Je peux emprunter ton violon ? »

Michiko haussa un sourcil mais acquiesça pendant qu’Ayumi se saisissait de l’étui. Etait-elle , elle aussi une violoniste ? Voulait-elle jouer un morceaux pour comparer son violon trois-quart au sien ? Ou était-elle tout simplement curieuse de voir un vrai violon ? Dans tout les cas cela ne dérangeait en rien la multicolore. Tout ce qu’elle demandait c’était que l’instrument ne subisse pas dégâts.

Elle souriait en observant sa colocataire détailler l’instrument avec attention. Elle remarqua aussi la pâleur laiteuse de la peau de la Suzuki qui contrastait beaucoup avec son propre teint. Elle avait de belle mains, des mains de fille fine et longues, et surtout ces ongles long que la Shiraishi n’avait jamais la patience d’entretenir. Et là c’est le drame.

La lycéenne vit son merveilleux violon quitter les mains de sa colocataire et chuter comme au ralentit.. Elle tendit les mains pour essayer de l’attraper et s’était carrément jetée pour le saisir. Ce fut un double raté par ce qu’elle manqua et le violon et la maladroite. Pour ne pas trop mal atterrir elle avait roulé et avait finit en position assise –mais pas dans le bon sens- son dos plaqué au sol et ses pieds sur le lit d’Ayumi, elle semblait assise sur le côté du meuble et dépendante d’une drôle de gravité.

« Hou… »Maugréa-t-elle alors que la tête finissait de tourner et que le plafond retrouvait sa place.

« Oh ! Je suis vraiment désolée !! Gomenasai !!! »

« Ah ! Le violon !! »

Dans un tour de rein digne d’un singe, elle balança ses jambes et poussa sur ses mains pour se retrouver de nouveaux sur les pieds, en position accroupie. Dans un tourbillon de brume le malheureux fut arraché des mains de la jeune fille au cheveux couleur chewing-gum avec fermeté et délicatesse. L’instrument demeura en suspend au dessus du lit de Michiko pendant que l’archet s’extirpait de l’étui et venait se poser sur le lit en volant dans les airs.. La réalité était que l’eau à l’état de gaz prenait beaucoup plus d’espace que à l’état solide, ainsi l’eau du corps de la multicolore emplissait l’intégralité de la pièce et rendait le fond de l’air particulièrement humide, presque lourd.

L’instrument n’avait pas bougé, toujours maintenu par sa propriétaire. Petit à petit l’air redevenais sec et frais au fur et à mesure que la lycéenne se re-densifiait. Elle réapparaissait assise en tailleur sur le lit en train de l’examiner sous toute les coutures. Frôlant le bois avec inquiétude, tapotant la caisse de résonance en approchant l’oreille pour y déceler un son modifié, ce fut lorsqu’elle trouva le coup marqué par le sol que son regard, mêlant dureté et sérieux, se radoucit. Dans son inspection, la Shiraishi en avait complètement oublié la présence d’Ayumi.

Elle poussa un long soupire de soulagement et se saisit de l’archet. Le violon alla se placer tout seul au creux du cou de Michiko, juste au dessus de la clavicule.Ce fut à ce moment là qu’elle se rappela qu’elle se trouvait en la présence de sa colocataire. Elle était gênée de l’avoir ainsi ignorée, mais elle n’en montrait rien pour le moment. Elle jeta un coup d’œil au violon puis son regard passa à Ayumi. Elle plongea ses iris d’or, qui avaient perdu leur chaleur habituelle, dans celle de quartz rose presque améthyste de sons vis à vis et demanda d’une voix sans ton, dont la froideur tranchait avec la bonne humeur qu’elle affichait la minute précédente.

« T’es maladroite hein ? »

En réalité Michiko n’était pas vraiment en colère, du moins pas encore. Elle n’arrivait pas à croire qu’Ayumi l’ait fait exprès. Mais en même temps pouvait-on prendre un instrument, dont on se doute de la valeur, les violons étant connus pour leur prix qui décourage plus d’un débutant, avec tant d’attention et le faire tomber ? Comme ça ? La multicolore n’avait rien à se reprocher à l’encontre de sa colocataire, apparemment il s’agissait d’une réelle maladresse et elle avait l’air tellement désolée ! Mais…Ce sale petit mais qui s’insinuait dans son esprit la poussait à se demander le pourquoi d’une telle attaque si il s’agissait bien d’une attaque.

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Le violon était en train de tomber. Cette scène semblait se passer au ralentit pour Michiko ainsi que pour Ayumi qui guettait impatiemment qu’un « boum » retentisse ; signe que le violon eut touché le sol. C’est à ce moment là que la jeune fille aux cheveux arc-en-ciel se jeta en tentant tant bien que mal de rattraper le malheureux instrument. Mais, maladroitement, celle-ci roula et se retrouva projetée contre le mur. Elle murmura un « Hou » cela signifiait que ce n’avait pas été une partie de plaisir. Pour combler le tout, le violon s’était violemment écrasé contre le sol. Pauvre colocataire, elle avait tout raté. D’ailleurs, Ayumi la fixait pour voir sa réaction, le violon dans les mains. Mademoiselle Shiraishi se releva rapidement, elle était agile. Mais elle s’évanoui dans l’air. Hein ? Pour continuer dans l’étrangeté, l’instrument se mit à voltiger jusqu’au dessus du lit de Michiko. Ayumi, regarda autour d’elle sans bouger d’un poil. ; sa colocataire aussi avait disparut… Une brume venue d’on ne sait où avait à présent envahis la pièce. C’était une sorte de brouillard en moins épais mais plus humide. Le tout rendait l’air lourd, un peu comme dans un sauna mais avec moins de chaleur. Ayumi, contrairement à toute personne normalement constitués, ne pensa pas à comment est-ce que cela c’était produit mais se lamenta intérieurement avec une tête de déterrée :

* Mon maquillage va couler … T_T *

Pathétique, n’est-ce pas ? Mais il en était ainsi. Ayu’ commençait tout juste à s’inquiéter de ce qu’il se passait lorsque la brume qui s’était installée dans toute la pièce se dissipa peu à peu pour redevenir… Euh… Une Michiko Shiraishi ?! Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous avec leurs pouvoirs bizarres et compliqué ? Au moins, l’air était redevenu « normal » et respirable. Ayumi prit une grande inspiration, elle détestait de sentir alourdie ou encore étouffée par ce genre de climat.
Sur le lit, Michiko était réapparue assise en tailleur, elle semblait très inquiète à propose de son violon adoré et le détaillait sous toutes ses formes. Ayumi affichait un air faussement désolé devant sa colocataire mais il n’en était pas du tout ainsi au fond d’elle-même. Non, la lycéenne était fière d’elle, fière de son acte stupide. Michiko plaça son violon au creux de son cou, comme si elle allait commencer à jouer mais s’arrêta dans son élan pour plonger ses yeux à présents moins chaleureux dans ceux d’Ayumi. Elle demanda :

« T’es maladroite hein ? »

Sa voix était plus froide que toute à l’heure, beaucoup plus. Apparemment elle était blessée ou en colère. Pourtant, aucune réprimande. De toute façon, elle avait l’air trop gentille pour ça. Peut-être prenait-elle cela comme une attaque ou tombait-elle dans le panneau que lui avait dressé le petite Suzuki ?

« Si tu savais. »

Dit-elle d’un ton on ne peut plus normal mais encore, avec une pointe de désolation. C'était une réponse à deux interprétations. La première, le fait qu'elle affirmait na pas être maladroite. On ne peut pas dire qu’elle mentait car cet « incident » avait été fait exprès. Ok, il lui arrivait parfois d’être maladroite comme l’orsqu’elle fait tomber ses affaires ou quand elle se prend les pieds dans quelque chose. Mais cette dernière n’aimait pas se prendre la honte devant les gens qui assistaient à ses quelques bourdes… Quand à la deuxième signification, le fait que Michikone se doutait pas de la nature de cet incident...
Bref, la jeune fille ajouta :

« C’est quoi cette histoire de brouillard ? Tu peux te transformer, c’est ça ? »

Elle passa complètement au-dessus du problème du violon abimé sans vraiment se rendre compte de la valeur sentimentale et du prix de cet objet.

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Plus ça allait plus Michiko avait du mal à cerner les réactions de sa colocataire. Elle avait beau avoir le même prénom que son Ayumi de son ancien bahut les tempéremmenst étaient différents. Partagée entre méfiance et bonne volonté, elle se demandait si elle devait prendre au premier dégré ce qu'elle lui disait ou chercher un sens sous entendu. Comme ce "si tu savais" qui avait répondu à la question qu'elle avait posé après avoir récupérer son bien. Affliction ou pied de nez ? Comme pour s'éclaircir les idées la lycéenne termina sa vérification du violon et joua les notes de base, non, il n'était pas désacordé.

« C’est quoi cette histoire de brouillard ? Tu peux te transformer, c’est ça ? »

La multicolore avait posé son violon et l'archer sur le lit et s'était penchée sur le coin du lit pour saisir l'étui. La question de la Suzuki avait fusé naturellement comme si la chute du violon n'avait jamais été. C'était quoi ça ? Après tout elle pouvait en faire autant, envenimer les choses ne feraient que la déservire. Mais cela ne l'empècherait pas de jouer quelques tours à la miss. Michiko répondit tout en rangeant le tout dans la malette.

"Transformer oui et non, dissoudre ou évaporer serait plus approprié à mon cas."

Elle claqua le fermoir ce qui aurait put paraitre involontairement pour une marque de colère, en réalité il était juste rouillé -bien que l'instrument soit niquel-l'étuit avait bien vécut. Elle reporta son attention sur Ayumi. Elles étaitent assez différentes. Des deux l'invitées surprise c'était surtout Michiko pourtant la Rose demeurait debout, comme en alerte. S'attendait elle à ce qu'elle fasse sauter toute la pièce ?

*Tu divague un peu michi ! Elle te connais pas c'est normal de garder un peu de réserve. *

Mouais bon à peine arriver elle fait tomber le violon c'est joyeux aussi. Enfin on rééssait de voir si on peut s'entendre, sinon faudra se préparer à s'en tenir au bonjour aurevoir quand elle vont se croiser. Pas très joyeuse perspective ça.

"Et toi t'es là pourquoi ? T'as tué beaucoup de gens ?"

Sa seconde question tenais plus de la boutade que du sérieux. Sa première question lui avait penser au moment où dans les films deux prisonniers faisaient connaisance. Sous un certain angle c'était pas si éloigné de la réalité, l'école était en autharciez non ?

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Michiko joua quelques notes sur le violon. Le son était puissant et apparemment, normal vu la réaction satisfaite de sa propriétaire. Ayumi n’y connaissait rien, ce n’était pas vraiment son secteur, le violon. Mais il avait l’air accordé car le son n’était pas déplaisant, agréable même. De plus, Michiko avait l’air d’avoir les doigts agiles à force d’en jouer. Cela devait faire longtemps. Cette dernière dit :

" Transformer oui et non, dissoudre ou évaporer serait plus approprié à mon cas. "

Ayumi resta silencieuse, mais n’en pensait pas moins. Elle s’imaginait sas colocataire se dissoudre… Bizarre… Comme un cachet effervescent dans un verre d’eau ? Bien entendu, il lui arrivait à d’avoir des comparaisons bizarres… A moins que ce ne soit réellement comme cela ?! La jeune fille resta pensive et abandonna l’idée d’élucider ce mystère.
« CLAC » Ayumi haussa les sourcils en signe de dédain tout en regardant Shiraishi sceller son violon dans sa coque protectrice. Etait-ce un signe d’énervement ? Ou la housse était-elle tout simplement rouillée ? Stout compte fait, Auzuki haussa les épaules, elle s’en fichait.
La jeune fille aux cheveux arc-en-ciel lui demanda :

" Et toi t'es là pourquoi ? T'as tué beaucoup de gens ? "

A l’entente de ces propos, Ayumi éclata d’un rire franc et bruyant. Il faut dire qu’Ayu était bon public et aimait bien rigoler. Du moins, lorsqu’elle était de bonne humeur. Elle, tuer des gens ? Serial Killer en herbe ? Non, détrompez-vous. La lycéenne n’était pas comme ça. Quoiqu’il devait y en avoir plein dans ce pensionnat de fous. Ces dons devaient avoir le pouvoir de pousser certains élèves à se sentir supérieur aux autres et à s’en prendre aux pauvres « gens normaux ». La nature humaine… C’est comme cela, que voulez-vous que nous y fassions ?
Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Bonne question. Notre chère Suzuki était venue ici sans but précis, sur un coup de tête, comme toujours. Elle avait juste envie de quitter son train-train de vie si ennuyeux. Et puis, dans cet internat, il y a des gens comme elle, ce qui promettait d’être intéressant.
Pour en retourner aux dires de Michiko, elle ne devait pas être sérieuse, cela devait être une petite plaisanterie de sa part. Elle avait de l’humour la petite.

« J’ai une tête de tueuse ? »

Lui demanda-t-elle en la regardant. Ayumi, qui était restée debout comme plantée dans le sol mais qui n’était pas prête d’y prendre racine, s’approcha de sa colocataire à pas lents ; un sourire en coin tout en continuant de la fixer intensément. Assez effrayant d’après les dires de certains, étranges pour d’autres. La jeune fille aux cheveux roses bonbons s’approchait dangereusement de son interlocutrice, lorsqu’elle fut à une dizaine de centimètres de celle-ci. Elle se pencha par-dessus l’épaule de Michiko et approcha son visage de son oreille afin de lui chuchoter:

« La mort est trop douce »

Tout a fait, Ayumi aimait pousser les gens à bout. Elle n’avait encore jamais tué personne, cela semblait tellement ennuyant. C’est tellement mieux de s’amuser avec les gens tel des patins, les voir vous supplier à genoux, vous implorer de les laisser s’en tirer. Mais ce n’était pas si facile. Quiconque croise le chemin de cette petite peste s’en souvenait.

* Jusqu’aujourd’hui, personne ne c’est suicidé par ma faute à c’que je sache... *

D’ailleurs aujourd’hui, Ayumi avait envie de s’amuser. Celle-ci se redressa d’un air espiègle.

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« J'ai une tête de tueuse ? »
Lui demanda Ayumi en demeurant immobile au milieu de la pièce avec un drôle sourire le tout saupoudrer d'un regard intensément fixé sur la Shiraishi. Après l'éclat de rire la fille aux cheveux arc-en-ciel pensa avoir marqué des points elle ne se doutait pas que sa colocataire lui répondrait aussi sérieusement. En même temps elle ne s'était douté de rien du tout vu qu'elle avait dit ça sans réfléchir.

*Elle fait peur comme ça..*

Oui elle était effrayante et la lycéenne répondit tout de même, bien que la question puisse sembler à première vue rhétorique. Elle fit de son mieux pour avoir un ton égal et ne pas détourner le regard.

« Je dirais une tête d'excentrique rose bonbon un peu schyzo sur les bords. Il ne te manque plus qu'un cutter ou une paire de ciseau. »

Petit à petit la rose s'approchait, une lenteur calculée qui ne laissait rien présager de bon. L'imagination débordante de Michiko lui fit voir mille et un pouvoirs qui auraient pu la tué sur l'instant. Qu'est ce que qui lui avait pris de lancer pareil sujet et d'en rajouter une couche en plus. Vas-y Michi donne lui des idées ! Et pourquoi pas le journal du jour pour savoir qu'est ce qui a déjà été fait ? Comme ça la journée serait marquée par l'originalité meurtrière.

« La mort est trop douce. »

Là ce fut de trop pour elle, tout le corps de l'adolescente se contracta. Hors de question de mourir !! Elle ne comprit le sens exact de la phrase que trop tard. Le mot « mort » lui fit l'effet d'un électrochoc et elle repoussa sa camarade de classe de toute ses forces. Autrement dit très brutalement étant donné que la multicolore avait, à quelque chose près, la force d'un garçon. « Mort » Ces quatre petites lettres avaient directement renvoyé Michiko à la première fois que son pouvoir c'était déclaré.

Enfant, elle avait voulut attraper un lézard en train de prendre le soleil au sommet d'un amas de roches. Évidemment elle le rata mais elle perdit également prise sur ses appuis et dégringola accompagnée de grosses pierres. La peur de mourir lui sauva la vie en la transformant en brume mais les minutes qui suivirent furent terrible pour elle. Elle avait fermé les yeux et puis pouf plus corps. Pas moyen de toucher ses parents qui pic-niquaient un peu plus loin ou de leur indiquer sa position en bougeant les objets alors trop lourds pour elle. Elle n'arrivait pas non plus à parler suffisamment fort pour ce faire comprendre. Elle ne pouvait que avoir peur et voir les siens s'enfuir de peur sous les étranges murmures qui les asseyaient. À ses yeux d'enfant elle était devenue un fantôme. Ce fut une demi-heure plus tard quand, complètement exténuée, elle retrouva un corps normal que tout rentrait presque dans l'ordre.

Michiko demeura interdite quelques secondes sur son lit, les bras encore tendus, en regardant Ayumi se relever sur le lit d'en face où elle l'avait projetée. La cadette ne savait trop si elle devait s'inquiéter si sa colocataire allait bien ou si elle devait l'engueuler. Il était trop tard pour continuer à jouer sur les mots. Encore une fois elle avait agit sans réfléchir et cela risquait de lui retomber dessus. Elle passa sur sa fierté qui lui dictait un « bien fait pour ta poire!!» et ramena ses bras le long de son corps.

Bien que son ainée l'avait effrayée, Michiko détestait blesser les gens en usant de cette force acquise au cours de ses entrainements. Elle ne se trouvait pas très féminine et avait tellement l'habitude de ne rien montrer en ce qui concernait directement ou indirectement son pouvoir. Alors user d'une force supérieure à celle d'une fille la dérangeait. Elle s'est bien transformée plusieurs fois en brume au cours de la journée, me direz vous, mais pour ce cas là elle avait vu tellement d'élèves se servir de leurs don spontanément que l'adolescente ne rechignait plus tellement sur ça. Elle tenta de reprendre un peu de contenance, se releva de son lit et alla tendre une main pour aider la Suzuki à se relever.

« Gomen...Daijubu? » [Excuse...Ça va aller ?] Demanda-t-elle d'une voix qui se voulait neutre mais où perçait l'inquiétude et un soupçon d'appréhension.

Encore perdue...ça devenait une habitude..Pour la troisième fois de la journée, Selene Minami, nouvelle lycéene, érrait dans les couloirs à la recherche de quelque chose, dans le cas présent sa chambre. Elle longea un couloir, tourna à droite, puis à gauche.

"Mais enfin, c'est pas vrai! Cette école est un vrai cauchemard!"

Elle portait une robe courte vert pomme qui faisait ressortir ses folles mèches rousses, mais qui malheureusement se révélait éxtrèmement génante pour tirer une valise et en même temps porter deux sacs à main. Même une pro du shopping comme elle commençait à être fatiguée.
Tu vas rencontrer des inconnues, avec qui tu vas devoir cohabiter, partager ton espace vital. Tu ne pourras plus être seule, enfermée dans une chambre comme dans une cage.

Ah non, voila que ça recommençait. Elle avait cru que ces voix, apparues avec son don, cesseraient après son séjour à l'hôpital psychiatrique, mais elle s'était trompée. "Pas question que mes futurs colloc' apprennent ça" se dit-elle. Elle voulait par dessus tout restee discrète sur ses hallucinations et son passé.
Enfin, elle s'arreta devant une porte marquée du chiffre 28. "Comment s'appellent-t'elles déjà? Ah oui, Michiko et Ayumi. Bon, quand faut y aller..."
Elle entendit alors un bruit, venu de la chambre, comme une chute. Puis une voix, une phrase qu'elle ne comprit pas. "Oh mon dieu, se dit-elle, allons-y".
Elle leva la main et frappa deux coups.

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Le petit stratagème d’Ayumi semblait avoir marché. Mais, à sa grande surprise, celle-ci fut projetée en arrière. Elle n’opposa aucune résistance et se laissa tomber sur son lit qui était là pour amortir sa chute. Elle n’aurait jamais pensé une telle réaction, cela promettait d’être intéressant. Un petit sourire en coin éclairait son visage pâle malgré qu’elle vienne de se faire pousser par sa colocataire. Cela ne semblait pas l’avoir offensée ou dérangée le moins du monde. Heureusement que le matelas se trouvait là à ce moment précis pour la rattraper, sinon elle aurait atterrit parterre et ca aurait été beaucoup moins marrant.
Eh oui, Michiko avait peur, Ayu pouvait le sentir. Mais sa crainte ne l’empêchait tout de même pas de se défendre, bon instinct de survie. Enfin, Ayumi n’avait pas l’intention de lui faire de mal, du moins physiquement. Si elle avait peur de se faire assassiner, c’est peut-être qu’Ayu avait un peu trop poussé le jeu mais c’était amusant d’après elle. Fière de son coup, la rebelle continua de fixer la multicolore qui semblait pensive. C’est vrai qu’elle n’en a pas l’air mais son interlocutrice avait pas mal de force à quoi s’ajoute l’intention de se laisser démonter. Son pouls était rapide, ses muscles tendus. Peut-être n’était-elle pas aussi gentille et inoffensive qu’elle le laissait paraître tout à l’heure ? Ayu s’assit plus confortablement sur son lit lorsque Michiko lui tendit la main pour l’aider à se relever. Finalement, elle restait la même.

« Gomen...Daijubu? »

La rebelle posa les yeux sur la main tendue vers elle qui n’attendait qu’une chose : qu’on la saisisse. Pas excès de fierté, Ayumi l’ignora et se releva seule. De plus, elle ignora la question aussi. Il y eu un court silence durant lequel Ayu n’eut pas le temps d’en placer une : quelqu’un venait de toquer à la porte. Encore une visite ? C’était rare. La jeune fille commença à se diriger vers l’entrée, sans un bruit. Lorsqu’elle passa devant sa colocataire, elle lui marmonna à voix basse, de sorte que l’inconnu(e) derrière la porte n’entende rien :

« Sauvée par le gong. T’as de la chance… »

Encore une phrase d’intimidation qui, elle l’espère, ferait son petit effet. Arrivée devant la porte, Ayu prit soin de se recoiffer et de vérifier que son maquillage n’ai pas coulé. On ne sait jamais de qui est-ce qu’il s’agissait.
Ayumi ouvrit la porte, qui n’était pas fermée. Mais cette personne avait tout de même prit la peine de toquer en signe de politesse. A moins qu’il/elle n’ait pas remarqué que la serrure était déverrouillée… Bref, cela qui allait très bien à la lycéenne. Elle ouvrit en affichant un large sourire – hypocrite – qui contrastait avec son air psychopathe qu’elle arborait quelques secondes plus tôt.
La personne était de sexe féminin, elle était dans sa classe et celle de Michiko, la classe F. De plus, cette dernière était nouvelle. Ayu se souvenait très bien de son arrivée. C’était quoi son prénom déjà ? La demoiselle Suzuki jurerait l’avoir sur le bout de la langue mais elle ne s’en souvenait plus… Quoiqu’il en soi, la nouvelle venue marquait des points en portant un aussi jolie robe vert pomme, Ayumi l’avait vu dans un magasine. La couleur du tissu allait très bien avec ses cheveux aux reflets roux et des yeux verts. Il n’y avait aucune faute de gout, la jeune fille appréciait cela. C’était rare de voir autre chose que des uniformes ou des gens mal fringués ici. Tout en détaillant cette personne, elle demanda d’une voix tout à fait normale :

« C’est pour quoi ? »

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Ayumi venait de l'ignorer le plus royalement de monde. La propriétaire que la mains qui risquait de prendre la poussière eut un air gêné. Le bon point c'était que sa colocataire semblait aller pour le mieux, le mauvais point était que le début de relation entre les deux jeunes femmes semblait se dégradé de minutes en minutes. Le silence qui s'était installé en était témoin. La gêne quitta le visage de la basanée pour laisser place à la surprise. En effet on venait de frapper la porte de deux coups secs. Ne connaissant encore personne dans l'établissement, la Shiraishi pensa qu'il s'agissait d'une visite pour sa camarade de classe. Son regard ambré alla de la porte à Ayumi qui passait à présent devant elle. La Suzuki en profita pour lui glisser une nouvelle phrase assassine.

« Sauvée par le gong. T’as de la chance… »

Ccomplètement dépitée la cadette ne put que regarder le dos recouvert de cheveux électriquement rose s'éloigner en direction de la porte. Encore une action à l'encontre de la multicolore qui annonçait des moments loin d'être calme en présence d'Ayumi Suzuki.. La plus jeune lâcha un soupir et se détendit un peu. D'accord cette miss psychopathe l'avait effrayée mais ce n'était pas la peine de le laisser voir à la personne qui attendait qu'on lui ouvre. L'adolescente secoua la tête et ce gifla mentalement pour ce reprendre. Si elle continuait à ce laisser avoir de la sorte elle ferait pas long feu à Takuetsu no gakuen... Bref pendant l'hôtesse se préparait à accueillir son visiteur Michiko se préoccupa de ses affaires au sens propre du terme.

Elle alla ouvrir son placard ainsi que son énorme sac de sport. Elle venait de déposer une pile de tee-shirts aux couleurs pastelles sur une étagère que le grincement des gonds à l'ouverture de la porte attira son attention. Par dessus l'épaule d'Ayumi ,elle aperçut une jeune femme qui se trouvait être dans sa classe et nouvelle tout comme elle. Elle portait une superbe robe verte pomme qui mettait en valeur sa propriétaire aussi bien qu'elle rappelait son regard d'émeraude et faisait ressortir sa chevelure flamboyante. Elle restait admirative devant tant de féminité. Il fallait bien le dire: des trois élèves de la classe F ici présente la demoiselle Shiraishi était loin derrière les deux autres dans se domaine...

* Minami-san? *

La multicolore avait facilement retenu son nom par ce qu'il contenait deux fois la première syllabe de son prénom en plus du fait qu'elle soit arrivée le même jour. Michiko tiqua sur le sourire qu'affichait sa colocataire et sur la voix des plus normale qu'elle laissait entendre. Une drôle d'impression de déjà vu n'est ce pas ?

Plutôt que de laisser transparaitre cette drôle d'impression, la cadette opta pour un sourire chaleureux et amical lorsque Selene l'aperçut avant de reporter son attention aux vêtements et autres effets personnels qui attendaient de retrouver leur nouvelle place.

La porte s'ouvrit alors sur une des deux filles présentes dans la chambre.

"C'est pour quoi?"

La première chose qu'elle vit fut le large sourire de la jeune femme devant elle, puis elle sursauta: l'inconnue avait les cheveux roses.
Tiens, pas très discret. Ce doit être difficile de passer innaperçu ainsi.
Selene se retint, à grand peine, de répondre tout haut à son esprit dérangé, mais elle était trop occupée à détailler sa colloc'. A vrai dire, ce qui la choquait le plus, c'était que ce rose vif lui allait super bien.

"Minami-san?"

A, voila encore quelque chose. L'autre jeune fille présente dans la pièce rangeait ses affaires dans l'armoire. Selene la reconnaissait pour l'avoir apperçu le matin même. Elles étaient arrivées en même temps. Pourtant, là encore, elle s'étonna de ses cheveux multicolores. Et bien, pensa-t'elle, on va bien s'amuser. Mais déjà, réflexe féminin qu'elle n'avait jamais réussi à freiner, elle immaginait la galère que ce devait être d'assortir des telles couleures avec des vêtements.

Elle finit d'observer la chambre, d'une taille respectable, avec trois lit dont un innocupé qui semblait être le sien. Elle avança d'un pas, tira un peu plus sa valise Louis Vuitton, posa ses deux sacs sur le sol et dit:

" Bonjour, je suis bien Selene Minami et je suis votre nouvelle collocataire"

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Ayumi se sentait désagréablement - ou pas - "inspectée" par la nouvelle venue. Cela devait sûrement avoir rapport avec ses cheveux électriquement roses, il faut dire qu'elle même n'en avait encore jamais croisée des tignasses comme ce qu‘elle arborait sur le crâne. Mais voyant la couleur multicolore de sa colocataire, tout semblait possible.
Ou alors détaillait-elle ses vêtements froissés ou encore un de ses bouton sur le nez ? Oh non ! Apeurée par cette idée la demoiselle Suzuki alla se précipiter devant le miroir: il n’y avait rien de tout cela. Elle poussa un soupir de soulagement alors que la roussette se présenta:

" Bonjour, je suis bien Selene Minami et je suis votre nouvelle colocataire. "

Encore une. A présent, tous les lits étaient occupés. Ouf ! Ayu ne voulait surtout pas qu’une nouvelle encore vienne s’incruster. Au moins, cette Selene Minami, avait du goût en matière de vêtement. La lycéenne ne manqua pas de remarquer la magnifique valise qu’elle posa à terre. Peut-être aurait-elle droit à un traitement de faveur, qui sait ? Vous l’aurez remarqué, Ayu était très matérialiste…

Un bruit de gond se faisait entendre depuis quelques minutes, il s’agissait de Michiko qui rangeait ses vêtements. Ayu s’exaspéra, et elle qui n’avait pas assez d’un placard pour ranger ses affaires… Comment allaient-elles faire à trois ? Peu importe, elles se débrouilleraient bien…
Il commençait à faire chaud dans la pièce. C’est pourquoi elle se dirigea vers la fenêtre et l’ouvrit. Après avoir put s‘enivrer de plusieurs inspirations d’air frais, Ayumi se retourna en direction de ses colocataires:

« Enchantée, Selene. Des présentations ne sont peut-être pas nécessaires puisque nous sommes dans la même classe mais… Je m’appel Ayumi Suzuki et voici Michiko Shiraishi. »

Ayumi n’était pas une habituée des bonnes manières mais rester polie ne la tuera pas et puis autant faire bonne impression; même si c’était raté pour Shiraishi…Elle avait même prit la peine de la présenter, chose rare venant de sa part. Après tout, c’était peut-être sont jour de bonté aujourd’hui.

[HJ: Gros manque d'inspi'... Sorry]

Invité

Une dizaines de tee-shirts, deux robes sans manches, trois jeans et une paire de chaussures de sport c'était vite valsé au fond de la penderie ou pendu à un cintre, les sous vêtement et autres chaussettes étaient dans des sachets que Michiko se contenta de retourner dans différents tiroirs, et la trousse de toilette finit sur une étagère. Donc en cinq minute à tout cassé le sac de sport était au sol dans le placard à côté des basquettes. L'adolescente venait de refermé la porte du meuble lorsqu'elle entendit le grincement de la fenêtre indiquer qu'on l'ouvrait. Après quelques seconde Ayumi prit la parole et les présenta :

« Enchantée, Selene. Des présentations ne sont peut-être pas nécessaires puisque nous sommes dans la même classe mais… Je m’appel Ayumi Suzuki et voici Michiko Shiraishi. »

Une minute pourquoi « les » ? La multicolore savait se présenter et elle n'avait pas besoin de quelqu'un d'autre pour le faire ! Étrangement sa réaction fut de tirer la langue à son aînée d'une manière particulièrement gamine : avec le visage crispé, les poings fermées et orientés sur les côtés. La Shiraishi croisa le regard de Selene et se sentit un petit peu honteuse d'avoir réagis de la sorte. Pour cacher sa gène elle prit les mains de la dernière arrivée en s'exclamant le première chose qui lui passa par la tête:

« Tu as dit en classe que tu venais d'Europe, c'est vrai ? Je veux dire tu as vu Paris et tout ??! Dis c'est comment là bas ??? »

Elle avait les yeux pétillants de curiosité et d'admiration, vous vous rendez compte le professeur avait dit qu'elle arrivait tout droit de Paris ! Après cette nouvelle les filles de la classe s'étaient mises à jacasser et le professeur avait du élever la voix pour ramener le silence.

Michiko, comme beaucoup de petites japonaises, admirait la ville de lumière, capitale des histoires d'amours guimauves et/ou torturées, des noces parfaites, du shopping de marques aussi chères que élégantes et de la baguette de pain vendue par des parisiens qui portent un béret noir et un tee-shirt à rayures rouges et blanches tout en naviguant sur une gondole...Quoi que la gondole, il lui semblait que c'était plutôt en Italie ça, à vérifier plus tard...

[Le fournisseur d'inspi semble être en rupture de stock UoU"]

Quel accueil! La jeune fille aux cheveux roses, Ayumi, venait de les présenter, lorsque Selene vit celle aux cheveux multicolores, Michiko, tirer la langue à sa collocataire. Elle n'ont pas l'air de s'entendre, celles-la, pensa Selene. Son regard se tourna vers l'armoire, incroyablement petite, et elle soupira: Allons bon, encore un autre problème en perspéctive.

Finalement, Michiko s'adressa à elle:

« Tu as dit en classe que tu venais d'Europe, c'est vrai ? Je veux dire tu as vu Paris et tout ??! Dis c'est comment là bas ??? »

Selene sourit discrètement. Paris lui manquait tellement, elle était si fière d'appartenir au cercle des privé des aristo parisiennes.

Mouais, c'est ton coté sale bourge qui ressort, c'est tout. Tu peux vraiment être affreuse quand tu t'y mets, toi et ton interet stupide pour la mode et le luxe.

Ce sujet avait toujours faché Alex, son double mental. Il détestait la ville, le luxe et surtout le shopping. Mais Selene le fit taire d'une injonction qu'il serait impoli de rapporter, et répondit:

"Oui, je viens de Paris. C'est une ville géniale, et magnifique. En fait, je ne sais pas où je suis née, mais on pense que mes parents, les vrais, vennaient de New-York. Mes parents adoptifs habitaient à Paris, où j'ai vécu pendant toute mon enfance, jusqu'au moi derniers. Mais ils ont du me forcer à venir ici, sinon jamais je serais partie. C'est une ville superbe, avec tout ce qui est indispensable pour bien vivre: le pain, le vin et le shopping. J'adore! Et puis, ce n'est pas si grand en fait: tous mes professeurs habitaient à quelques rues à peine de chez moi, et mon chauffeur n'avait jamais trop de mal à se garer, c'était pratique. Mais pour aller prendre le petit dejeuner du Dimanche sur les Champs, ça devenait insuportable. Il y a tellement de touristes qu'on ne peut plus se garer, mais les policiers éssayaient toujours de nous garder une place. Enfin bon, tout mon comfort me manque déjà, et j'ai du laisser mon professeur de chant, et celui de danse à Paris, alors je ne sais pas trop comment faire. Et vous, vous venez d'où?"

Selene sentit Alex renifler de mépris.

Tu es vraiment dédaigneuse quand tu t'y met, ça me met en rage. N'oublit pas que c'est mon corps aussi.