Mélodie des premiers pas [PV][NA][clos]

Ce matin un soleil timide avait réveillé Alexandre, éclairant la luxueuse chambre de ses fins rayon. Étendu à demi-nu dans ses draps de satin, notre jeune gosse de riche entreprit de se lever afin de préparer la journée spéciale à venir. Ses yeux s'entrouvrirent fébrilement, la clarté des prunelles bleu ciel brûlé par la chaleur des rayon d'aube. Il resta bien 5 minutes dans son lit sans bouger, à réfléchir... de tout et de rien. Le réveil sonna 7h00, la paume de la main s'abattit sur le pauvre appareil qui n'avait fait là que son devoir, paix à son âme. Les cheveux organisés en une masse informe, la partie droite du visage marquée par les plies des draps, les yeux encore à demi-clos, Alexandre bailla un bon coup avant de se lever dans le plus grand silence.

7h04, le jeune homme encore mal-réveillé pénétra dans la salle de bain. Il saisit une télécommande à portée et alluma la stéréo. Les vapeurs chaudes de la douche s'élevèrent en même temps que le rythme des grattements de guitare. Le lavage du jour se déroula sous les éclats de voix suaves d'une chanteuse nippone dont il avait acheté le CD la veille. Rituel de décrassage terminé, Alexandre en ressortit avec une tête déjà plus présentable. 7h19, Alexandre entra dans la cuisine, alluma la radio et sortit une brique de jus d'orange et deux trois trucs du frigo. La crise, encore la crise, cela faisait des mois qu'un jour ne passait pas sans que les média en parle, il faut dire que le Japon était durement touché, au point de déstabiliser le gouvernement en place. Enfin, de ce qu'il savait tout cela n'avait pas fait perdre grand chose à la famille Valmont, dont à partir de là tout allait bien. 7h32, notre jeune aventurier passa une dernière fois dans la salle de bain pour terminer sa toilette puis il revêtit l'uniforme qu'on lui avait envoyé il y a une semaine, fraîchement repassé par la dame de chambre. 7h45, c'était le départ au pied de l'immeuble, le départ pour l'Académie de Takuetsu no Gakuen.

Dans la voiture le jeune homme resta silencieux. À travers les vitres teintées il pouvait observer le monde qui passait dans les rues, ces millions d'habitants regroupés dans ce petit paradis d'urbanisation appelé la Mégalopole Japonaise. Des gens à perte de vue à l'heure où l'ont va travailler, des immeuble et du béton à n'en plus finir... devant ce paysage sobre et monotone, Alexandre préféra finalement se laisser affaler sur son siège. Le téléphone vibra, un message de son père indiquant qu'il avait fait le virement du mois sur son compte. Pas un "bonne chance" ou un "appelle-moi ce soir pour me parler de cette nouvelle école", mais ça c'était une habitude. La vitre de séparation avec le chauffeur se baissa, une voix visiblement altérée par de nombreuse années d'existence annonça que le rapport sur l'école qu'avait demandé le jeune homme était arrivé, une main le lui fit passer. Dans ces quelques pages se trouvait les résultats d'une enquête qu'il avait faite faire par deux détective privés afin d'en savoir un peu plus sur cette école et notamment son Directeur... Alexandre le feuilleta brièvement avant de la ranger dans son sac. Encore un temps pourri, dehors on entendait une multitude de gouttes venir cogner contre la carrosserie de la voiture. Le jeune homme sortir un parapluie du vis de poche au moment où le chauffeur annonça qu'ils étaient arrivés. Sorti de la voiture, se protégea rapidement sous la toile protectrice pour protéger cette touffe de cheveux insoumis de l'eau.

- Monsieur, puis-je me permettre de...

- Non Kiba, ça ira. Prenez plutôt mes valises!

L'homme apparemment âgé qui avait voulu tenir le parapluie était en fait le chauffeur, celui-ci se dirigea donc vers le coffre et en sortit deux grosses valises. Tout deux firent le chemin, au rythme bien peu pressé, qui les séparait de l'entrée principale. Direction l'administration. L'intérieur du bâtiment, tout comme sa façade extérieure, était impressionnant. Impression de grandeur, goût des ornements, détails de la décoration... c'était loin d'être l'endroit le plus repoussant dans lequel il ait été donné à un étudiant la possibilité d'apprendre. Une fois dans les bureaux, Alexandre fut pris en charge par vieille secrétaire revêche

- Bonjour, Alexandre Valmont je me suis inscrit il y a deux jours, c'est ma première journée j'imagine vous m'avez réservé plein de bonnes surprises...

- Attendez un instant je vous pris, voyons... ah, Valmont. Tenez voici votre carte d'étudiant et votre carte de réfectoire. Pour demander à recevoir votre Keitai disponible dans trois colories différents veuillez vous adresser à la secrétaire de Mr le Directeur en ayant au préalable...

- Écoutez je n'ai aucun doute concernant l'utilité de tout ce que vous avez à me dire! Ce que je vous propose, c'est que vous me donniez ma clé de chambre et je viendrais vous écouter... plus tard.

- Procédure en cours concernant votre chambre...

- Bien sûr... soit, je vous laisse mon chauffeur. Quand vous aurez terminé confiez-lui les clés. Et faîtes vite, il est déjà si vieux et mes bagages si lourdes, le faire attendre plus longtemps serait immoral!

Il clôtura ce court échange avec un air accablant. La secrétaire, elle, haussa un sourcil, soulevant avec difficulté les plis de peau le surmontant. Cette air outrée qu'elle prit en était presque drôle... tous les même à réagir de cette manière, et puis de toute manière il n'y avait presque rien dans ces valises et elles étaient du coup bien légères. Quel intérêt de demander à un vieil homme de porter de trop lourdes bagages si se n'est par cruauté gratuite? Alexandre ne mangeait pas de ce pain là, du moins pas régulièrement. Sur son chemin le jeune homme croisa de nombreux étudiants, certains provocateurs, d'autres intrigués ou d'autres encore sur lesquels il semblait avoir fait impression. Il ne croisa que de rares personnes qui l'ignorèrent, comme s'il était un élément du décors. Lui observa tous les visages uns par uns pour les mémoriser, il les fixa des ses yeux de saphir, la moue impassible, indifférente. Où allait-il? Aucune idée, c'était le petit tour de reconnaissance.

Sur son trajet Alexandre fut interpellé par une mélodie envoûtante. Il distinguait clairement les accord d'un piano et de plusieurs violons. Son ouïe le guida sur quelque mètre puis il s'enfonça dans un étroit couloir non-éclairé. Au bout se trouvait une grande salle disposée en arc de cercle, centrée autour d'une scène d'où provenait la seule lumière du lieu. Sur les estrades ses trouvait une dizaine de personne, sur scène 9 musiciens, visiblement en répétition, tous étudiants apparemment. Les mélodies d'orchestre, quoi de plus enivrant? Alexandre s'assit jusqu'à la fin du morceau, il resta encore assis lorsque tout le monde se leva et lorsque les jeune musiciens partirent. La salle était vide à présent, le piano lui était resté sur sa scène, sombre, majestueux. Le jeune homme descendit les marches et posa un pied sur scène. Sa main effleura le magnifique instrument, son doigt exerça une faible pression sur l'une des touche et un son net s'échappa de la carapace massive de bois. Le silence dura quelque minute, puis un léger bruit de pas... Alexandre se retourna. S'il avait écouté la secrétaire jusqu'au bout il aurait su qu'on avait chargé un élève de lui faire visiter les lieux...

J'en ai jamais assez, je suis vite lassée,
Je voudrais combler ce manque.

Mon obsession me hante,
J'en ai jamais assez, je voudrais bien prouver
Que j'ai beaucoup de chance,
Me rendre à l'évidence.

« Dites les garçons, vous n’avez pas trouvé mieux pour vous faire remarquer que de vous en prendre à une fille plus jeune ? »

« Et tu comptes faire quoi ma mignonne? Allez le dire au directeur ? »

« Arrête ! C’est Yuka Kunimoto. Si tu la touches, tu risques de te mettre certain SA à dos. »

« N’importe quoi. C’est une nana. Regarde, on est quatre, elle ne peut rien contre nous. Al’ attrape cette poupée insolente, on va lui apprendre qui fait la loi ici. »

« Imbécil… »

«-Tu es folle ma parole ?! »

« -Peut-être…Un autre volontaire? »

« Quelle bande d’imbéciles les mecs ici… »

« Bonjour. Tu dois être Alexander ? Je suis Yuka Kunimoto, hôtesse d’accueil sous payée à mes heures perdues, et chargée officielle de te faire visiter l’école, chargée officieuse de voir à quoi tu ressembles. »

« Mais, ce n’est peut-être pas si util à ce que je vois… »

« Quelle bande d’imbéciles les mecs ici… »

Les bruits de pas avaient succédés à cette si belle phrase... l'écho de la grande salle porta jusqu'aux oreilles d'Alexandre, ni éclats de tristesse, ni éclats de colère, un simple constat que font bien des demoiselles et souvent à juste titre. Demoiselle? Oui, il ne faisait aucun doute cette voix claire et féminine n'appartenait pas à un homme. Les doigts traçant, caressant toujours les lignes du piano, Alexandre ne se retourna pas de suite, que dire à une demoiselle ayant explicitement formulé sont désespoir vis-à-vis de la jante masculine de l'Académie? Un brin de curiosité peut-être? Voir de qui il pouvait bien s'agir même s'il semblait évident qu'il ne la connaissait pas? Gardant la même moue pas vraiment expressive, il se tourna lentement, suivant l'angle du piano dont il faisait le tour, et esquissa un fin sourire de convenance. Alexandre vit alors non-loin de l'entrée une fine silhouette dont la chevelure d'or tombait sur son épaule, la tête penchée, alors qu'elle ré-ajustait sa tenue composé d'un corsage et d'une jupe... plus courte que celles des étudiantes en uniforme croisées dans les couloirs? D'un simple coup d'oeil, oui. Elle se redressa après avoir terminé son geste et l'adolescent pu alors constater une chose évidente qui aurait sauté aux yeux de n'importe qui... la demoiselle était ravissante: son teint pâle éclairé par les quelques rayons de soleil entrant dans le lieu scintillait, pur et éclatant, et au milieu de cette peau laiteuse étaient incrustés deux yeux aux prunelles noisettes ressortant avec force grâce à un effet de contraste. Ce regard le captiva un instant, figeant son sourire de politesse. Un pressentiment lui disait que ce visage n'était pas inconnu, assez frustrant comme impression, croire sans être sûr, un vide dans la mémoire, noyé dans le flot, et que l'on tente de faire ressortir. Elle aussi le regardait, peut-être étonnée de voir une personne ici. Son doigt, une nouvelle pression, une nouvelle note sortie aussi sèchement que la dernière un peu avant son arrivée

- Bonjour...

Le mot sortit, la voix non pas mielleuse mais douce, les longs silences étaient parfois agréables surtout lorsque l'interlocuteur avait un regard si captivant que cette jeune demoiselle... d'ailleurs si Alexandre s'était avéré être un séducteur invétéré il aurait sûrement été plus avenant... ce n'était pas le cas. Premier jour et le jeune homme avait des objectifs précis en venant ici, il aurait pu aller dans n'importe quelle autre école mais c'est parmi les autre mutant qu'il avait choisi d'aller, finis les années détentes et on se la coule douce, il devait apprendre à connaître les personnalités importantes de l'Académie, connaître les différents pouvoirs de ses élèves et développer les siens. Un sourire avenant, elle fit quelque pas vers le jeune étudiant

« Bonjour. Tu dois être Alexander ? Je suis Yuka Kunimoto, hôtesse d’accueil sous payée à mes heures perdues, et chargée officielle de te faire visiter l’école, chargée officieuse de voir à quoi tu ressembles. »

Sitôt sa phrase finie, Yuka se trouva devant Alexandre, une main tendue vers lui. Il sourit, amusé, fixant la jeune fille, appréciant le discours de cette "hôtesse d'accueil".

« Mais, ce n’est peut-être pas si util à ce que je vois… »

- Oui, c'est bien moi.

Alexandre saisit cette main amicalement tendue par le bout des doigts, puis il se rapprocha et s'inclina légèrement, mimant un baise-main, avant de se redresser, un sourire amical aux coins de ses fines lèvres. En y réfléchissant, c'est vrai qu'avoir une guide serait nécessaire s'il voulait bien connaître les lieux, et puis elle pourrait lui parler des personnes de l'Académie, ce serait une première opinion intéressante.

- Eh bien enchanté Yuka... content de voir qu'on m'a envoyé une ravissante hôtesse, l'endroit semble si grand, une guide ne serait pas de refus, ce serait même très utile! Je suis arrivé ici par hasard... guidé par la musique, mais il me serait impossible de retrouver mon chemin à présent...

Le jeune étudiant passa une main sur sa nuque en jaugeant une nouvelle fois la salle autour d'eux, vide. Maintenant qu'il y pensait il se demandait quel genre de pouvoir possédait donc Yuka... il n'était pas encore bien habitué à rencontrer d'autre mutant, mais ici il savait bien que tous les élèves en étaient, cela promettait de nombreuses surprises. La question de demander à la demoiselle s'ils ne s'étaient pas déjà vu lui tournait dans la tête, plus tard, si ça se trouve c'était juste une impression de sa part et il passerait à tout les coups pour un dragueur de bas étage. C'est vrai que les rumeurs vont vite dans un milieu scolaire, il devait donc se montrer sous un bon jour, quel travail sur soi!

Alexandre vint s'asseoir sur le petit tabouret face au piano, ses doigts passèrent au-dessus des touches sans les écraser. Ainsi, il semblait vouloir se souvenir d'un air, un morceau qu'il aurait pu jouer. Le regard vers le plafond, toujours l'air d'un type qui veut se souvenir de quelque chose, il s'adressa à Yuka, son visage inexpressif

- Dis, avant qu'on visite l'Académie, tu pourrais me parler des élèves et du personnel? Pas tout mais au moins les personnes à éviter, les gens à pas chercher... j'aimerais avoir ton avis personnel. Je peux te sembler curieux mais j'aime être au courant des choses tu vois, ne pas être pris au dépourvu...

Le jeune homme esquissa un léger sourire amical, éclairant son visage enfantin d'une lueur d'innocence. Quelques notes sortirent, ça ne donna pas grand chose. Elles se suivaient mais ne donnaient pas de mélodie harmonieuse... pas désagréable, non, juste pas mélodique. Il fallut quelque seconde pour qu'enfin quelques notes donnent quelque chose de déjà plus "construit". Malgré l'attention portée à ce qu'il faisait, il restait attentif à ce que pouvait lui dire Yuka, à la moindre mimique qu'elle pouvait laisser apparaître sur son visage d'ange. Quand il eut terminé, il se leva et passa de nouveau sa main sur sa nuque

- Désolé, une envie passagère de sortir quelques notes... mais tu as toute mon attention, si tu veux on peut marcher un peu!

Alexandre s'avança d'un pas, puis finalement recula, mieux valait-il laisser Yuka passer devant, après tout c'était elle l'hôtesse, la guide... c'était également elle qui serait sa toute première source d'information sur place, et peut-être cela influencerait-il le jeune homme pour la suite.

- Eh bien enchanté Yuka... content de voir qu'on m'a envoyé une ravissante hôtesse, l'endroit semble si grand, une guide ne serait pas de refus, ce serait même très utile! Je suis arrivé ici par hasard... guidé par la musique, mais il me serait impossible de retrouver mon chemin à présent...

« Et que me donnes-tu en échange? Toute information au sein de l’académie possède un prix tu sais. »

«Bien. Disons que ceci compensera. »

« Plus sérieusement, sur les élèves, à moins de chercher quelqu’un en particulier. Je ne vois pas vraiment quoi te dire. Il n’existe pas vraiment de groupe, ou bande en opposition les unes aux autres. Si il y a des querelles, elles sont plutôt d’ordre personnelles. Donc, aucun problème là-dessus. Par contre, sur l’administration,…certains trucs peuvent effectivement t’être utile. Notamment les personnes à éviter… »

« Tout d’abord, tu as du entrapercevoir le directeur Ogawa. Ayant le don de te faire revoir les pires moments de ta vie, mieux vaut éviter de finir dans son bureau. »

« Mais, il ne s’occupe pas des affaires courantes. La plupart du temps tu auras d’abord affaire à sa secrétaire : Zuka Suzu-machin chose…j’oublie toujours son nom…suzu... »

« …la vieille. »

« Certain disent que pour lui rester aussi fidèle, elle doit en être amoureuse. Pourtant, elle s’entend bien avec sa femme. L’infirmière de l’école. »

« Par contre, elle déteste Matsuri. »

« Elle, quelques mots ne suffiraient pas à la décrire. Surtout si tu ne connais pas les SA. On devrait donc peut-être plutôt commencer à visiter. »

« Nous étions dans l’amphithéâtre, là où se passe les concerts et autres évènements. Ici, se trouve la salle d’art plastique d’Ai Emna. »

Bien que poli et respectueux, le jeune Alexandre avait encore quelque incommodité qu'il ne pouvait (ne voulait?) rectifier. Il est vrai qu'il avait nommé la demoiselle par son prénom, l'excuse des origines étrangères en était une demi, car Alexandre avait vécut quelques années au Japon. En groupe il se pliait à cette règle de politesse, dans les réceptions ou avec des collaborateurs de son père. Mais dans le cas où il se retrouvait face-à-face avec une personne - il aurait pu tout aussi bien agir de même avec un professeur - il avait tendance à oublier cette bienséance. Était-ce pour se distinguer, pour surprendre, pour de suite instaurer une impression de proximité? En tout cas c'était intentionnel et ce à chaque fois. En tout cas ceci ne sembla pas faire sortir la demoiselle de ses gonds. Constat supplémentaire, le jeune homme était plus au moins habitué à divers réaction de la part des jeunes filles qu'il croisait, surtout lorsqu'il mimait ainsi un baise main pour une première rencontre... la plupart du temps il avait droit à des réactions de timidité. Elle, Yuka, ne réagit pas ainsi, elle n'en sembla pas le moins du monde gêné...

« Et que me donnes-tu en échange? Toute information au sein de l’académie possède un prix tu sais. »

Cette phrase fit sourire Alexandre, voilà qui était amusant... il se tut et se contenta de tâter les touche comme pour redécouvrir l'instrument devant lui. Durant les longues secondes elle resta accoudée au piano. Par chance au final, il apparut que cette courte mélodie avait été suffisante pour obtenir les quelques premières informations qu'il comptait récupérer, bien que l'air fut joué par simple envie, sur un coup de tête, et non pour servir de monnaie d'échange. La jeune fille commença alors à parler, ses lèvres toujours fendue de ce petit sourire malicieux et plein de charme

« [...] sur les élèves, à moins de chercher quelqu’un en particulier. Je ne vois pas vraiment quoi te dire. Il n’existe pas vraiment de groupe, ou bande en opposition les unes aux autres. Si il y a des querelles, elles sont plutôt d’ordre personnelles. Donc, aucun problème là-dessus. Par contre, sur l’administration,…certains trucs peuvent effectivement t’être utile. Notamment les personnes à éviter… »

Quelqu'un en particulier? N'importe qui, la personne considérée comme étant la plus puissante en ces lieux, les mutants un peu bagarreurs à éviter, plus généralement le comportement global des élèves, il est vrai qu'il serait pour la première fois en train d'étudier parmi des dizaines, des centaines d'êtres aux pouvoirs extraordinaires... mais il est vrai que le sens trop général de la question n'incluait pas ces réponses, de toute manières elles viendraient bien assez vite. La brève description que fit Yuka suffit néanmoins, un premier avis sur les lieux. Pas de bandes rivales, donc sûrement peu de bagarre... moins que ce à quoi il s'attendait - peut-être s'attendait-il à l'anarchie - . Alors qu'elle en terminer avec les groupe "élève", Yuka commença à aborder un autre sujet concernant l'administration et des personnes à éviter au sein même de la hiérarchie de l'Académie, ce qui pouvait sembler normal: pour maintenir de l'ordre ici, ne fallait-il pas des personnes craintes, effrayantes, afin d'imposer la discipline aux élèves?...

- Comme qui par exemple?

« Tout d’abord, tu as du entrapercevoir le directeur Ogawa. Ayant le don de te faire revoir les pires moments de ta vie, mieux vaut éviter de finir dans son bureau. »

Pour dire vrai, il ne lui avait parlé que par téléphone. Alexandre ne connaissait rien encore de ce personnage visiblement craint et à juste titre, pourtant c'était justement ce même personnage qu'il visait à connaître le plus, c'était même lui son objectif actuel à atteindre... entrer dans ses bonnes grâce pour savoir quels étaient ses projets. Il avait l'intention de devenir le "favori" du Directeur afin d'en savoir plus... pour lui qui voulait utiliser les pouvoirs de la mutation pour changer le monde, il devait à tout prix savoir si l'homme à la tête de Takuetsu était également animé par un but similaire... ou si au contraire ce pouvoir sur une telle puissance éveillait des buts plus personnels.

Dis comme cela, c'est vrai que le simple fait d'avoir le don de réveiller les souvenirs les plus terribles pouvait éveiller la crainte avant même d'être utilisé. Une crainte normal, primaire, celle d'un être seul face à des images qu'une vie ne suffit parfois pas à faire oublier. L'annonce d'un tel don provoqua un léger frisson le long de l'échine du jeune homme, mais à la crainte se mêlait l'excitation, l'excitation de se savoir hors d'atteinte, au-dessus des peurs que pouvaient ressentir la majorité des élèves. À cet instant il aurait pu laisser apparaître sur son visage tout l'amusement qu'il ressentait. Mais non, pas en présence d'autres personnes, il se contenta donc d'esquisser un sourire intimidé

- Vraiment? Quelle terrible pouvoir... moi qui avait en tête quelques mauvais tours à jouer, je m'abstiendrais!

Alexandre nota la voix claire et calme de Yuka sans pour autant en tirer les conclusions disant qu'elle avait sûrement séjourné plusieurs fois dans le bureau du Directeur... pour lui cela voulait plus probablement signifier que les pouvoirs du maître de ces lieux ne l'effrayait pas plus que ça.

« Mais, il ne s’occupe pas des affaires courantes. La plupart du temps tu auras d’abord affaire à sa secrétaire : Zuka Suzu-machin chose…j’oublie toujours son nom…suzu... la vieille. »

... bon, à choisir quelque chose, se serait la vieil, pour cette dénomination Yuka semblait sûr d'elle bien que ça ait mis un petit moment à venir. Et puis la vieille, c'était parlant, il pourrait la reconnaître du premier coup bien qu'elle ne constituait actuellement pas la priorité du jeune homme.

« Certain disent que pour lui rester aussi fidèle, elle doit en être amoureuse. Pourtant, elle s’entend bien avec sa femme. L’infirmière de l’école [...] Par contre, elle déteste Matsuri. »

Alors ici, l'école c'était une histoire de famille, et encore qu'à cet instant Alexandre n'avait pas connaissance que le Directeur avait une fille. L'intérêt se trouvait dans le fait qu'une rumeur parlait d'une relation d'amour - à sens unique? - de la "vieille" pour le Directeur. Ce n'était peut-être qu'une rumeur mensongère, mais si elle pouvait être vérifiée... les liens sont la faiblesse des hommes, celle des mutants aussi, et ce genre de rumeur était toujours bonne à savoir si elle s'avérait vraie par la suite. Concernant cette "Matsuri", Yuka n'apporta pas de détail, mais sur le coup juste une impression de voir à un instant naître dans ses yeux noisettes un soupçon de malice. Alexandre se contenta donc de garder ce nom derrière l'oreille et de l'associer aux SA - il ne savait pas alors qui étaient les SA - .

- Et bien merci pour ce briefing, ça me sera certainement utile!

Après ce bref intermède plutôt intéressant concernant les personnes dont il fallait se méfier ici, l'hôtesse d'accueil repris son rôle de guide une fois qu'ils sortirent de l'amphithéâtre maintenant vide. Les yeux saphirs d'Alexandre ne quittèrent pas Yuka jusqu'à la salle suivante dans laquelle elle l'invita à entrer. L'endroit était éclatant de par le luminosité plutôt exceptionnelle dont il bénéficiait.

« Nous étions dans l’amphithéâtre, là où se passe les concerts et autres évènements. Ici, se trouve la salle d’art plastique d’Ai Emna. »

Aux quatre coins de la salle étaient exposés des travaux d'élèves, certains plutôt médiocres, d'autre témoignant d'une sensibilité artistique plutôt bien développée. Alexandre s'avança un peu, personnellement il avait tout son temps, donc il pouvait se permettre de trainer un peu. L'Académie devait avoir assez d'argent à en juger par la diversité des matériaux, des peintures et des supports artistiques présent dans la salle. Exposés sur une petite étagères des sculptures d'argiles étaient disposée sur une même ligne... un travail de classe probablement. Des formes monstrueuses, des formes gracieuses, sur cette petite étagère était exposé les personnalités des artistes en herbe, le plus intéressant aurait était de connaître le thème. En tout cas cette courte visite de la salle donna envie au jeune de rencontrer cette Ai Emna pour discuter peut-être plus longuement art... il faut dire qu'Alexandre n'était pas sûr que l'art plaise à son hôtesse, donc dans le doute autant ne pas lancer une conversation qui pourrait éveiller son ennuie. Elle avait certainement envie de passer rapidement à une autre salle, aussi le jeune lui facilita la tâche en sortant comme un grand

- Je vois qu'ici vous avez de quoi éveiller des passions, le richesse du matériel en dis long sur les moyens de l'établissement. C'est plutôt bon signe... j'ai hâte de voir la prochaine salle!

Un sourire enfantin aux lèvres, Alexandre emboita le pas derrière sa jeune guide.

- Pendant que nous marchons, j'ai une autre question qui me vient en tête si ça ne te dérange pas d'y répondre... tout à l'heure tu as employé un terme, "les SA"... de quoi s'agit-il?

Il marchait à présent à hauteur de la jeune fille, le regard porté vers le bout du couloir et non vers le visage de son interlocutrice comme il est de coutume de faire. Cependant, son intérêt n'en était pas moins grand pour la réponse qu'elle allait lui apporter.

« Tu es très porté sur l’art…Tu as pris des cours ? »

« Pendant que nous marchons, j'ai une autre question qui me vient en tête si ça ne te dérange pas d'y répondre... »

« Tant qu’elles ne sont pas d’ordre personnel, je ne vois aucune raison de ne pas y répondre…La SA, ou Special Ability, est une classe regroupant quelques élèves ayant des dons plus ou moins maîtrisés que le directeur juge puissant. Ils ont pas mal d’avantages ici. »

« Nous avons passé les salles de club, mais je te laisse les découvrir par toi-même. Tu t’ennuieras peut-être un jour de pluie puisque, au cas où on ne te l’aurait pas dit, nous ne pouvons plus sortir une fois rentrée à l’académie. »

« Tu dois être assez grand pour te rendre en ville seule. Mais celle-ci aussi dépend de l’académie. »

« Vu que tu ne dois pas avoir ton maillot de bain sur toi, la piscine sera pour une autre fois… »

« Voici la salle de sport. »

« Alors, qu’en penses-tu ? »

« Tu es très porté sur l’art…Tu as pris des cours ? »

Alexandre était alors en train d'observer les petites représentations avec détail et attention. À vrai dire il avait certes, eut des cours à l'école, mais sa sensibilité artistique ne venait pas de là. Elle était née grâce à ses parents qui l'amenaient souvent avec eux dans des expositions dés son plus jeune âge... par la suite il avait développé seul ce goût, se passionnant plus pour ce qui est de la sculpture. À travers l'art on pouvait voir la personnalité d'un être et sa nature profonde, voilà ce qu'il pensait et ce qui, à vrai dire, était le plus intéressant. Bref, il répondit donc très simplement à Yuka d'une voix détaché, car son attention était encore portée sur le détail des petites figures d'art

- Oui, j'ai suivi quelques courts d'art durant l'année dernière... mais ce n'est pas des cours que vient mon intérêt. J'étais déjà plutôt intéressé avant même de l'apprendre en classe.

Son visage impassible durant son observation s'éclaira de nouveau d'un léger sourire amical. À présent Yuka et Alexandre avaient quitté la salle et marchaient dans le couloir. Le silence jusqu'à ce que le jeune homme pose cette question concernant les SA, un terme sortit des lèvres de la jeune étudiante alors qu'ils en étaient encore à parler dans l'Auditorium. Il y eut un laps de temps durant lequel aucun des deux protagonistes ne parla, Alexandre évitait volontairement de regarder la jeune fille et laissait son regard se perdre plus loin devant eux.

« Tant qu’elles ne sont pas d’ordre personnel, je ne vois aucune raison de ne pas y répondre…La SA, ou Special Ability, est une classe regroupant quelques élèves ayant des dons plus ou moins maîtrisés que le directeur juge puissant. Ils ont pas mal d’avantages ici. »

La réponse sortit, dictée par une voix neutre, détaché de son sujet... Yuka n'aimait-elle pas les SA, ou bien s'en fichait-elle tout simplement? Alexandre cru apercevoir un haussement d'épaule de la part de l'étudiante. Mais en tout cas, peu importe le ton qu'elle avait employé notre jeune Valmont venait d'apprendre quelque chose d'intéressant. Ainsi il existait une classe qui, sous l'appelation SA, regroupait de puissants élèves? Des élèves que le directeur jugeait puissant, cela voulait dire qu'il entretenait peut-être des relations plus grandes avec les élèves de cette classe, si tel était le cas l'intérêt d'Alexandre était éveiller au plus haut point. La dernière phrase spécifiant des avantages au sein de l'Académie, ce n'est pas vraiment cela qui l'attira. Si cette classe, ces SA, était privilégié par rapport à ses relations avec le maître des lieux, le jeune homme devait rejoindre cette classe. Il ne se demandait même pas s'il était assez fort, ou si les moyens pour y arriver étaient à sa portée, non... il devait, c'est tout ce à quoi il pensait.

Trève de questions, la voix de Yuka suffisait à comprendre que ce sujet ne l'intéressait pas ou bien qu'elle n'avait pas envie de l'aborder maintenant. Et puis poser trop de question, ce serait aussi lourd que louche. Non, il trouverait quelqu'un d'autre pour toutes ces questions qui lui venaient à l'esprit. Pour l'instant il se contenterait de faire sagement ça visite en gênant le moins possible son hôtesse dans sa tâche. En parlant de sa tâche, les voici qui sortait du bâtiment et qui semblaient se diriger vers un grand Parc, plutôt joli semblait-il à première vue.

« Nous avons passé les salles de club, mais je te laisse les découvrir par toi-même. Tu t’ennuieras peut-être un jour de pluie puisque, au cas où on ne te l’aurait pas dit, nous ne pouvons plus sortir une fois rentrée à l’académie. »

Voici des mots qui voulait tout dire... cet endroit serait-il donc la prison des mutants? Ne plus sortir une fois rentrer, cela pouvait paraître dur à vivre, peut-être même cruel de la part de Directeur. Mais du regard froid d'Alexandre ceci paraissait bien normal qu'un homme ait peur de laisser trop de liberté à des gens potentiellement dangereux, c'est pourquoi il ne condamnait pas cette décision. Ainsi, le jeune Valmont devait donc s'entretenir avec le Directeur, peut-être que moyennant finances et sur une parole solennelle, il serait autorisé à plus de liberté vis-à-vis des sorties de l'Académie... après tout rester enfermé ne l'enchantait guère, et puis de toute façon il avait tant à faire ici qu'il ne profiterait pas d'une sortie pour fuir à jamais l'Académie, ça non. Mais enfin bon, pour l'instant il avait tout bien laissé en ordre derrière lui en venant, par delà les clôtures délimitant les terrains... il pouvait donc rester encore quelque temps ici, rien ne pressait à l'extérieur.

« Tu dois être assez grand pour te rendre en ville seule. Mais celle-ci aussi dépend de l’académie. »

Encore un détail administratif, enfin, maintenant qu'elle le disait ça paraissait plus vraisemblable en effet de laisser plus de liberté aux élèves plus âgés. En muselant trop les libertés des élèves le Directeur risquait la révolte pur et simple après tout, et ce même malgré le pouvoir qu'il avait... sage décision au final. Sur le chemin de nombreuses personnes saluèrent Yuka, à première vu elle était plutôt populaire, surtout qu'il s'agissait aussi bien de lycéens que de collégiens et de primaire. Cette élan de popularité éveilla la curiosité d'Alexandre qui cependant resta muet. Quelques pas plus loin les deux jeunes gens arrivèrent devant un bâtiment encore plus impressionnant que les autres de part sa taille. Lorsque la porte fut ouverte, une odeur de chlore vint titiller l'odorat du jeune Alexandre qui entra, suivant Yuka de près.

« Vu que tu ne dois pas avoir ton maillot de bain sur toi, la piscine sera pour une autre fois… »

Voilà qui expliquait la taille du bâtiment, il devait regrouper plusieurs complexes sportifs, dont une piscine, ce qui déjà devait prendre suffisamment de place. Perspicace cette Yuka, Alexandre n'avait en effet pas pris son maillot, dommage car vu la chaleur un petit plongeon c'était dur à refuser... enfin, pour reprendre ces mots, ce sera pour une autre fois.

Alexandre laisser traîner son regard émeraude un peu partout aux alentours... des murs, Yuka, des murs... stop, retour sur Yuka. Il y avait quelque chose de changé, non il ne rêvait pas. Le premier qualificatif qui vint à l'esprit du jeune étudiant fut de décrire cette démarche comme étant légère, joyeuse... c'était le mot. Pourtant il y a encore quelques minutes elle était plus sur un rythme normal, certes féminin mais moins extravagant. Là, sur le rythme enjoué de ses pas, sa jupe se soulevait de façon régulière, laissant apparaître le haut de ses cuisses dont les courbes étaient, il fallait l'avouer, plutôt charmantes. Quoi? Non, Alexandre n'est pas un pervers, il faisait juste un constat objectif... d'ailleurs il ne tarda pas à faire remonter son regard vers l'un des murs qui les entourait, aucune expression particulière ne donnant vie aux traits de son visage pâle.

Yuka pénétra dans une salle, retirant d'ailleurs ses chaussures rapidement une fois à l'intérieur. Alexandre la suivit. La salle avait une importante superficie au sol. Quelques tatami étaient répartis un peu partout, pieds nu Yuka saute sur l'un d'entre eux sous le regard légèrement surpris d'Alexandre. On aurait dis que cet endroit lui plaisait bien plus que la salle d'art plastique en tout cas, et à en juger par les courbes de ses cuisses précédemment détaillée, on pouvait légitimement penser que la demoiselle entretenait son corps, une sportive?

« Voici la salle de sport. »

Un accueil théâtral, Alexandre eut droit à l'un de ces salut de Japonaise où la demoiselle s'incline sèchement, regard au sol et mains posées sur les cuisses. Voici une visite bien amusante à laquelle il avait droit, aucun doute sur le fait que Yuka avait certainement un don naturel pour communiquer... ce petit air enjoué et malicieux, sans doute pas étonnant qu'elle soit populaire dans les parages - se référer aux nombreux salut dans le parc - . Quoiqu'il en soit lorsqu'elle se redressa, elle invita Alexandre à retirer ses chaussures. Il la regarda un instant et s'exécuta. Les laissant à l'entrée, il entreprit de rejoindre Yuka. C'est alors qu'elle se retourna d'un coup, brusquement. Le jeune homme recula d'un pas, mais Yuka était juste devant lui, son poing à quelques centimètres du visage du jeune homme quine réagit pas. Ses lèvres nouées jusqu'alors se séparèrent et ses paupières se levèrent pour laisser ses grands yeux observer la demoiselle... et la voici déjà retourné, comme si rien ne s'était passé, faisant dos au jeune homme. Mais durant le cours instant durant lequel elle s'était mise en position de combat, Alexandre avait vu son regard... certains auraient ris - plutôt rare vu la proximité du poing par rapport au visage - , d'autres auraient poussé un cri de surprise, lui ne fit rien... car dans le fond de ce regard envoûtant, il avait vu quelque chose qui l'empêchait de tendre vers le rire ou la surprise, une force... non, c'était stupide de réfléchir à cela, ce n'était qu'une position de combat simplement impressionnante par l'effet de surprise. Et pourtant ce regard lui avait fais ressentir quelque chose, de la crainte? Il ne savait pas vraiment, il ne tergiversa pas plus longtemps.

« Alors, qu’en penses-tu ? »

Alexandre ne voyait d'elle que son dos et ses longs cheveux d'or tomber sur ses épaules. Il jaugea rapidement l'état de la salle avec un air plutôt neutre

- Et bien si tu veux parler de la salle, je dirais qu'elle est à la hauteur par rapport à ce que j'ai vu précédemment... grande, en bon état...

Tout en parlant il s'avança pour venir à hauteur puis finalement passer devant Yuka. Son regard toujours perdu en l'air dans une sorte de contemplation pensive.

- ... c'est vrai que depuis que je suis arrivé je n'ai vu que de belles choses. Le Directeur semble avoir à coeur le bien-être de ses élèves on dirait. Tout à l'air... parfait. Enfin, j'attendrais la fin de la visite pour juger, après tout qui sais, peut-être que dans quelque minutes tu m'apprendras que la nourriture est affreuse, que les lits des dortoirs ne sont pas confortables, quelque chose qui me fera mentir sur l'opinion que je commence à me forger...

La seconde partie de sont discours terminait sur un ton ironique. Toujours de dos il continua à s'adresser à Yuka

- Et si tu veux parler de ton attaque surprise, je dois avouer que je suis plutôt impressionné. Ta vitesse d'exécution était tout simplement extraordinaire... si j'étais un adversaire tu en aurais déjà facilement terminé je pense... mais, s'agit-il de ton pouvoir?

Il est vrai que cette attaque fut surprenante, pourtant, Alexandre ne pensait pas que c'était là le pouvoir de Yuka. Cependant il se rendit compte que là, c'était de la mauvaise curiosité... elle avait spécifié qu'elle ne répondait pas aux questions personnelles et de plus, ce n'était pas forcément un bon moment. Il devait rattraper ça... compliqué? Il se retourna vers Yuka pour lui faire face, un sourire maladroit et une main derrière la nuque

- Ah désolé... on avait dis pas de questions personnelles, ça m'a échappé, je pose vraiment trop de questions. En tout cas tu as l'air super forte! Au moins je suis averti, il ne faudra pas que je te cherche!

Le sourire comme seule arme, pratique on sait bien l'utiliser.

- Et si tu veux parler de ton attaque surprise, je dois avouer que je suis plutôt impressionné. Ta vitesse d'exécution était tout simplement extraordinaire... si j'étais un adversaire tu en aurais déjà facilement terminé je pense... mais, s'agit-il de ton pouvoir?

- Ah désolé... on avait dis pas de questions personnelles, ça m'a échappé, je pose vraiment trop de questions. En tout cas tu as l'air super forte! Au moins je suis averti, il ne faudra pas que je te cherche!

« Non, non. Try again in order time… »

« Tu as quel don toi ? »

« Si tu me trouves rapide, cela n’a rien avoir. Je suis simplement ce que certain appelle une « pile électrique », il faut que je bouge…cela occupe. En combat je suis bien loin d’être forte. D’ailleurs, c’est ici que vienne s’entraîner les dons de combats. Peut-être te sera-elle utile aussi cette salle.»

« Bref, assez parlé de moi. Tu n’es pas là pour cela après tout. »

« Il serait probablement ennuyeux de tout faire…Surtout que certaines zone ne te seront peut-être pas utiles. Ici,… »

« se trouve la zone des primaires avec la fontaine aux vœux. »

« Là,… »

« se situe le collège avec la galerie des glaces. Un peu plus loin on trouve les universitaires. Eux dépendent moins de l’académie et ont leurs propres appartements. Le bâtiment t’intéressant le plus si j’en juge par ton uniforme, doit être le lycée. Tu es en E ou en F ?»

« Le premier rectangle représente les dortoirs. Le second, c’est l’administration où tu trouve aussi l’infirmerie… Dans la dernière zone, tu trouves tout ce qui a un rapport avec le campus : le gymnase, l’auditorium, la bibliothèque…et le réféctoire qui, désolé de te décevoir, est loin d’être mauvais. »

Alexandre venait de se retourner pour s'excuser, il s'aperçut alors que Yuka tenait quelque chose dans les mains qu'elle n'avait pas avant qu'il lui passe devant. Qu'avait-elle bien pu faire? Un bref coup d'oeil, le jeune étudiant ne voyait qu'un morceau de papier et un crayon à papier, serrés dans ces petites mains. Elle hocha négativement la tête à la question concernant son pouvoir, répondant de manière brève mais claire

« Non, non. Try again in order time… »

Tiens, des échos de la langue maternelle du jeune homme, cela faisait longtemps mais c'était toujours agréable. N'empêche, Alexandre commençait déjà à mieux voir quel genre de fille était Yuka. Sa question précédente n'avait volontairement pas était posée de manière directe, car depuis le sujet SA qu'il avait ramené de manière pour le coup bien directe, il avait sentie que ça la rendait de suite moins joyeuse et enjouée. Le soucis, c'est que même en passant par des voies détournées comme cet essai par rapport aux pouvoirs, ça ne fonctionnait pas, car elle restait pour le moins... joueuse. Mais pour l'instant, agir de manière détourner semblait la seule "bonne" manière de faire parler Yuka sur des sujets qu'elle n'avait apparemment pas envie d'aborder... soit, il faudrait continuer ainsi avec patience.

« Si tu me trouves rapide, cela n’a rien avoir. Je suis simplement ce que certain appelle une « pile électrique », il faut que je bouge…cela occupe. En combat je suis bien loin d’être forte. D’ailleurs, c’est ici que vienne s’entraîner les dons de combats. Peut-être te sera-elle utile aussi cette salle.»

Alors pour le coup, le qualificatif de "pile électrique" lui échappa. Alexandre était observateur mais il n'était pas pour autant un détecteur à indice, et il fut dire que le caractère de la fille ne permettait pas de voir claire dans son jeu. Bref, cet indice pourtant important ne fut pas noté, et quelque part peut-être tant mieux, ça ferait durer le suspense. Alors étudiante, hôtesse, pile... c'était déjà pas mal pour une seule fille, et la journée ainsi que la visite n'étaient pas encore finis. Bref, au final Yuka ne fut pas bien orgueilleuse par rapport à sa démonstration de de vitesse et de précision de tout à l'heure, oui précision, car bon, le poing ne s'était pas arrêté bien loin du jeune homme. En y repensant, il n'aurait pu l'éviter totalement... s'il avait été sûr d'être en danger il aurait pu se décaler mais pas suffisamment. Mais pourquoi bouger, elle ne l'aurait pas frapper, non c'était une certitude, alors pourquoi se donner la peine d'essayer dans ce cas?

- Je le pense en effet...

Petite phrase en référence au fait que l'endroit pourrait aussi lui être utile. Alexandre devait trouver un professeur, quelqu'un qui maîtrise le combat rapproché, les arts-martiaux... quelqu'un qui lui enseigne, il ne manquait plus qu'à trouver. Un club? Non pas un club, apprendre avec d'autre non merci, le jeune homme devrait trouver une personne juste pour lui.

« Bref, assez parlé de moi. Tu n’es pas là pour cela après tout. »

En effet... la demoiselle avait raison. Mais par plusieurs aspect de sa personne, elle commençait à susciter la curiosité du jeune Valmont. Vraiment, une fille bien particulière... mais comme elle le rappelait si bien, c'était non pour converser mais pour visiter les lieux qu'ils avaient été amené à se rencontrer. Alexandre se rapprocha et posa un genou au sol, suivant sur ce plan la jeune Kunimoto qui s'était assise quelques secondes plus tôt, papier et crayon en main. Et maintenant ce qu'elle souhaitait faire lui apparaissait clair comme de l'eau de roche, et surtout beaucoup plus pratique afin d'éviter de visiter les lieux inutiles sans pour autant les exclure de la "reconnaissance des lieux".

- Oui, tu as raison excuse-moi...

L'heure n'était donc pas à la papote, et là Alexandre venait de comprendre qu'avant la fin de la visite des lieux il n'obtiendrait pas d'autres informations croustillantes. En quelque coups de poignets, Alexandre se retrouvait avec un schéma du domaine de l'Académie. Bon là au premier abord... c'était pas très... lisible dirons-nous, mais les explications allait arriver, chaque chose en son temps

Explication précise, même accompagnées d'une légende sur papier, c'était très... amusant. Alexandre écoutait et surtout regardait avec attention les différents lieux qu'on lui présentait. Il faut dire qu'ainsi munit de son papier et de son crayon, Yuka avait trouvé un bon moyen de faire accélérer les choses. Durant ses explications, elle demanda au jeune homme sa classe, ce à quoi il répondit bien sûr F... sa classe, il n'y avait pas encore pensé en fait. Tellement préoccupé par s'intégrer rapidement et en apprendre un maximum sur les élèves et le Directeur, il en avait presque oublié qu'il était aussi là pour les cours. Génial, en fait c'était mieux quand il se ne se souvenait pas... de tout manière sa culture importante et ses capacités plutôt grandes faisait que les cours étaient plus un moment de détente qu'autre chose.

« Le premier rectangle représente les dortoirs. Le second, c’est l’administration où tu trouve aussi l’infirmerie… Dans la dernière zone, tu trouves tout ce qui a un rapport avec le campus : le gymnase, l’auditorium, la bibliothèque…et le réféctoire qui, désolé de te décevoir, est loin d’être mauvais. »

Une délicieuse pointe d'humour pour reprendre Alexandre, vraiment très amusant. Et bien que dire, cet endroit semblait pas mal, bien qu'à l'évidence beaucoup ne semblaient pas du même avis. Ces jeunes, toujours à se plaindre, à n'être jamais content. Bon évidemment si l'on prenait en compte le facteur liberté de sortir de l'Académie, cela diminuait l'engouement pour le lieu mais bon... on ne peut pas tout avoir.

Alexandre regarda le plan, ne voyant pas que sa guide attendait un regard pour confirmer si tout allait bien. Lorsqu'enfin il leva la tête - vraiment on aurait pu croire qu'il l'avait fait exprès pour l'embêter - le jeune homme adressa un sourire amusé à Yuka

- Je pense que maintenant grâce à toi je suis prêt à m'aventurer seul n'importe où!

Alexandre se leva, ramassant le plan et tendant la main à Yuka pour l'aider se relever, bien qu'il sache qu'elle pouvait y parvenir seule, c'était simplement ne forme de politesse. Plié en quatre, le plan tomba dans sa poche, guidé par une main connaissant parfaitement le chemin. Le jour perçait encore à travers les fenêtres du complexe, Alexandre regarda sa montre qui affichait 16h57. Maintenant il visualisait plus ou moins tous les lieux, pour être honnête il aurait bien déclaré le contraire pour voler encore un peu de temps à la demoiselle... mais non, elle devait certainement avoir des choses à faire, tout comme lui devait repasser à l'administration récupérer ce machin, la boîte à message, ainsi que ses clés de chambre, en espérant être seul à y dormir. Dans un sourire plus que chaleureux, il remercia Yuka avant de s'avancer vers la porte de sortit. Au dernier moment il s'arrêta, ne bougeant plus durant un court instant de réflexion.

- Si mon hôtesse d'accueil n'est pas pressée de se débarrasser moi, accepterait-elle de prendre quelque chose à boire au réfectoire en ma compagnie?... pas de questions indiscrètes, je promets.

Sa phrase terminée il se retourna, son sourire finalement diminué, donnant peut-être un air plus naturel aux traits de son visage sans pour autant paraître froid. Il pensait que Yuka n'aimait pas ce qui était trop direct, ce genre de départ était pour ainsi dire trop direct, et donc cette petite invitation serait un moyen certes de ne pas se quitter dés maintenant, mais surtout de discuter encore un peu, Alexandre sentait vraiment qu'il y avait quelque chose... cette fille, il ne pouvait partir ainsi sans tenter d'en savoir plus sur elle... sans rentrer dans l'indiscrétion bien sûr, l'indiscrétion selon Alexandre.