Takuetsu no gakuen
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Takuetsu no gakuen


 
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La Loi du Silence

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Auteur Message
Mitsuko Ogawa
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Mitsuko Ogawa

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MessageSujet: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 10:50

L'histoire est une fanfiction créée à partir de la série Avatar, le Dernier Maitre de l'Air. Elle raconte l'histoire d'Elwing, une jeune fille muette. Mais je vous laisse lire la suite ^^

J'écris cette histoire au fur et à mesure. Elle n'est pas finie, mais je vous ferais signe à chaque fois que je mettrais un nouveau chapitre .

Cette histoire ne raconte pas la vie d'une personne existant réellement, ni la mienne, ni celle d'une de mes connaissances. Tous les événements cités sortent de mon imagination, et ne font référence à rien de particulier. Idem pour les personnages, les situations, ou les lieux.

Attention : les chapitres 4 et 5 sont assez violents et contiennent des descriptions pouvant heurter les esprits les plus sensibles.

Les chapitres étant trop longs pour être postés dans un seul message, il seront postés dans différents messages avec un lien à la fin s'il y a changement de page pour la suite ^^


La Loi du Silence Photo-770050-M



Le Silence … Je ne peux pas dire que je n’ai connu que ça. Ce serait faux. Je ne suis pas sourde, ou du moins, pas encore. Non, je suis muette. Ma vie vous intéresse ? Cela m'étonne. Elle est remplie, et parfois triste, mais elle est surtout solitaire, et régie par le silence ... Mais puisque vous le voulez, alors approchez-vous … et écoutez … ceci est mon histoire, l’histoire d’une jeune fille sans voix …

Chapitre 1 _ Le Commencement

Nous sommes dans un petit village modeste. Ici, personne ne sait de quelle nation il est. Le feu ? La terre ? L’eau ? L’air ? On s’en moque et on l’ignore, tout comme on ignore à qui appartient cette parcelle de terre. Tout appartient à tout le monde. On ne parle pas beaucoup cependant. Beaucoup ici sont des réfugiés, et, si nombreux sont ceux qui souffrent de blessures physiques, plus nombreux encore sont ceux qui souffrent de blessures morales.

Mais aujourd’hui est un jour spécial. La famille principale, les Kerianne, est sur le point d’accueillir un nouveau membre.

Ils sont déjà beaucoup dans la famille. Les parents, les parents des parents, les deux fils … mais voilà, aujourd’hui est un jour spécial, car c’est une fille qui va naître.

En quoi est-ce si particulier ? Dans ce village, il n’y a pas beaucoup de femmes, décimées par une maladie uniquement féminine quelques années auparavant, et la petite va être la première des trois enfants Kerianne.

Pour le moment, tout est calme. C’est le crépuscule, et tout le monde s’endort. Le soleil pointe encore à peine à l’orée de la forêt entourant le village.

Pourtant, la fièvre gagne peu la maison des Kerianne.

- Apportez de l’eau !
- Des serviettes !
- Ouvrez la fenêtre !

Janaël serre tendrement la main de sa femme, et la couve des yeux. Il replonge dans ses souvenirs et se revoit, fuyant la folie des hommes dans une barque avec sa famille. Il venait alors de se marier. Désormais, il est le plus heureux des hommes. « Chef » d’un petit village tranquille, marié à la plus belle femme du monde, père de deux garçons robustes et bientôt, d’une jolie petite fille.

Soudain, sa femme ferme les yeux, se crispe et lui serre la main.

- Elle arrive ! crie-t-on

Janaël se colle contre le mur pour ne pas gêner. Chaque fois, c’est la même chose. Il est impressionné, émerveillé … et un peu dégoûté lorsqu’on lui remet la petite chose visqueuse entre les bras … mais tellement attendri également. Cette fois-ci ne déroge pas à la règle. Une chose néanmoins diffère …

L’angoisse. Car tout ne se passe apparemment pas comme prévu. Le bébé met trop de temps à sortir, sa femme s’épuise … Il commence à paniquer.

- Calmez-vous, et sortez, on s’occupe d’elle, ne vous en faites pas.

Il sort. Dehors, l’attente est interminable … et d’autant plus insupportable qu’il ne sait pas ce qui se passe. Impuissant, il décide de garder espoir. Elinda est une femme exceptionnelle et très forte. Ce ne peut pas être grave.

Le soleil est maintenant couché depuis longtemps. Il lève la tête et assiste alors à une chose incroyable …les étoiles semblent tomber du ciel ! C’est magnifique … il espère que que sa femme peut assister au spectacle.

La porte s’ouvre, on lui fait signe de rentrer. Il s’avance. Il voit Elinda couchée, épuisée mais heureuse, tenant un bébé, une fille … sa fille dans ses bras. Elle lève les yeux, lui sourit d’un sourire fatigué, mais éclatant.

- Il faut que je vous parle.

On l’entraine dans un coin. Il s’inquiète.

- Elles vont bien ?
- Oui, enfin presque. Il y a eu quelques soucis lors de l’accouchement.
- Dites-moi tout.
- Eh bien … commençons par votre fille. Elle a mis trop de temps à sortir … son organisme en a été affecté. Elle n’a poussé aucun cri à sa naissance … son pensons qu’elle est muette …

Il accuse le coup.

- Et … ma femme ?
- Vous n’aurez pas d’autres enfants. A part ça, elle va bien.

Janaël sourit tristement, un peu rassuré. Il retourne auprès d’Elinda, qui lui tend l’enfant. Il la prend dans ses bras. Elle le regarde, intriguée, ses grands yeux bleus ouverts sur le monde et ses curiosités. Il retient une larme.

Au moins, elles sont vivantes, et en bonne santé.

- Comment allons-nous l’appeler ?

Elinda regarde par la fenêtre les étoiles filantes qui continuent à tomber.

- Elwing, dit-elle C’est un nom ancien qui signifie …
- … Pluie d’étoiles … c’est un nom parfait.

Il regarde l’enfant. Elle lui sourit.

Une nouvelle vie a commencé.

______________

Ceci est l'histoire de ma naissance. Ni vraiment heureuse, ni vraiment très triste ... Si vous voulez connaitre la suite de mon histoire, je vous la raconterai ... mais plus tard. Chaque chose en son temps ...
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Mitsuko Ogawa
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 10:52

Mes premières années ont été assez joyeuses. Ma famille m’aimait, et je les adorais. En particulier mes grands frères, Kyle et Riven. Ils prirent soin de moi plus que quiconque. Tout allait bien, jusqu’à ce jour-là … J’avais 3 ans … C’était un jour vers la fin de l’automne …

Chapitre 2 _ Un maitre de l'Air_ partie 1 : une découverte

- Les enfants ! Où êtes-vous ?

Inquiète, Elinda sort sur le perron. Elle se rassure néanmoins bien vite, car elle les voit jouer de l’autre côté de la rue. Elle tousse. Ils relèvent la tête. Kyle, le plus grand, bientôt 19 ans, se précipite vers sa mère.

- Tu es folle ! Il ne faut pas que tu sortes ! Le médecin te l’as interdit, il faut que tu te reposes. *on le sentait réellement inquiet.* Je prends soin d’eux *ajoute-t-il plus bas*

Elinda se résigne. Inutile de résister, elle n’a pas le choix. Après avoir bien précisé que le médecin peut aller voir ailleurs, elle rentre et s’assoit sur son fauteuil, près de la fenêtre, et à côté du feu. Elle ferme les yeux.

Oui, on lui a dit de se reposer, qu’elle est malade, que ce n’est pas grave, que ça passera si elle évite de se fatiguer … seulement voilà, elle ne peut pas ne pas se fatiguer. Ses fils s’occupent de la petite, elle le sait, mais elle s’inquiète pour tout. Elle tente de se calmer, et sans s’en rendre compte, s’endort.

Pendant ce temps, les garçons jouent avec leur petite sœur. Ils s’adorent tous les trois et sont inséparables. Elle les suit partout … enfin, partout où elle peut aller.

C’est l’automne. Le vent souffle, les feuilles volent, la température rafraîchit. Surtout, l’atmosphère est plus mystérieuse …

Elwing est une jolie petite fille. Heureuse de vivre, elle est très curieuse.

Le vent joue dans ses cheveux, caresse son visage … elle rit, cherche à l’attraper. Puis soudain se tait, et ferme les yeux.

- Eh, Elwing, qu’est-ce que tu fais ?

Elle regarde, de ses grands yeux bleus. Elle porte sa main à son oreille.

- Tu écoutes ? Quoi ?

Ne l’entend-t-il pas ? Elle lui montre l’air, essaie de lui faire comprendre qu’elle parle du vent. Il ne saisit pas.

- Bon, il est temps de rentrer. La nuit tombe.

La soirée se passe calmement. Mais lorsque les deux frères racontent cet épisode, une ride barre soudain le front de Janaël. Il regarde Elwing. Ses yeux sont impénétrables, impossible de savoir ce qu’il pense. Il échange un regard avec sa femme.

La discussion reprend, sur d’autres sujets.

Une semaine plus tard, l’incident est presque oublié. Mais la santé d’Elinda devient inquiétante. Elle tousse de plus en plus et il lui est même arrivé de s’évanouir.

On rappelle le médecin. On attend, inquiets, le verdict. Bien que jeune, Elwing comprend que la situation est grave.

- Elle s’épuise. J’ai bien peur qu’elle ne survive pas à un hiver trop rude …
- Il n’y a pas un remède ?
- Il y en a bien un … mais il est rare.
- Dites-moi lequel.
- Il s’agit de la feuille d’une plante … Une tisane préparée à partir d’une seule feuille pourrait, dit-on, guérir un village entier. Il paraitrait qu’il en pousse dans les montagnes. Tenez, voici une illustration :

La Loi du Silence Feuille.preview

On le remercie. On le paye, il part. L’expédition s’organise.

Janaël ne peut pas quitter le village. Il reste. Kyle accompagnera Riven dans les montagnes.

- Tout le monde est d’accord ?

Une question qui n’attend pas de réponse. Pourtant, tout le monde aquiesce. Janaël sent qu’on tire sur sa manche. Il baisse les yeux.

Elwing. Il plonge ses yeux dans les siens.

Je veux y aller

Elle met tout le poids de cette phrase dans son regard.

- Hors de question.

Je veux sauver Maman.

Ce n’est pas discutable, c’est une affirmation. Elle ira qu’il le veuille ou non. Il soupire.

- Quelle tête de mule ! Je sais de qui tu tiens !

Il réfléchit. L’hiver est proche, les prédateurs dorment … il ne devrait pas y avoir de problèmes.

Elle est là. Elle le fixe toujours, du haut de ses trois ans.

- C’est d’accord,cède-t-il, mais tu obéis au doigt et à l’œil à tes frères !

Un mince sourire éclaire son visage. On fixe le départ pour le lendemain. Le sujet est clos. Tout le monde part se coucher.
6 heures le lendemain. Tout le monde est debout.
Même Elwing.
Surtout Elwing.

Elle est là, prête. Elle attend.
Ils partent. Le chemin est long jusqu’aux montagnes. Ils ont décidé de faire la route à cheval autant que possible. Enfin, ils arrivent au pied des monts.

Puis, c’est l’escalade. La montée est facile. Ils grimpent rapidement. Elwing suit le rythme. La force de la jeunesse sans doute … et la force de la volonté.

Au bord du chemin, si on peut appeler ça un chemin, aucune trace de la plante. Ils commencent à désespérer de la trouve, lorsqu’ils l’aperçoivent enfin. Elle est là, devant eux. Mais voilà, c’est l’hiver. Il n’y a plus aucune feuille … Aucune ? Non, il en reste une … 15 mètres au dessus d’eux. Ils la regardent, découragés. Ils s’apprêtent à rebrousser chemin. Ils se retournent. Elwing ne les suit pas. Elle est restée plantée devant l’arbre. Elle a le regard rivé sur la feuille.
Une brise légère se met à souffler.
La feuille se balance.
Elwing se concentre.
La feuille se frémit.
Elle a besoin de cette feuille.
Le vent se met à souffler plus fort.
Il lui faut cette feuille.
Une bourrasque la détache. Un courant d’air lui apporte et elle se retourne triom …
UN COURANT D’AIR LUI APPORTE ?!
Incrédules, ils la regardent venir vers eux, la feuille dans sa main, irradiant une joie immense et une fierté non dissimulée.

- Elwing … qu’as-tu fait ?

Elle hausse les épaules. Cela lui parait évident … tout comme le vent lui murmure de douces mélodies à l’oreille, elle a parlé au vent. Pas au sens propre, évidemment. Dans sa propre langue. Et il l’a comprise, elle en est sûre. Sinon, pourquoi lui aurait-il donné cette feuille ?

Ils la dévisagent, bêtement. Elle leur retourne leur regard, sans comprendre.
Comment ?
Comment peuvent-ils lui expliquer que ce qu’elle a fait n’est pas normal ?
Et d’abord, qu’a-t-elle fait ?

Silencieux, ils redescendent le chemin, remontent sur leurs chevaux et se dépêchent d’arrivert au village.

Janaël est là, qui les attend.

Les voyant revenir la mine sombre, il s’inquiète, mais se rassure devant la mine réjouie d’Elwing.
C’est d’ailleurs elle qui vient trottiner jusqu’à lui et lui remet la précieuse feuille.
Il la prend et, faisant signe à ses fils de le suivre, se dirige vers la cuisine et donne la feuille à sa mère qui se dépêche de préparer la tisane et de la donner à Elinda. Il les entraine à l’écart.

- Que s’est-il passé ?

Que répondre ? La vérité vaut mieux.

- Et bien … la feuille était trop haute. On s’apprêtait à repartir lorsque le vent s’est mis à souffler. La feuille s’est détachée et est arrivée dans les mains d’El.

- Oh non …c’est ce que je craignais … les garçons ?
- Oui ?
- Vous pourriez vous occuper de la petite quelques minutes ? Je dois parler à votre mère.

Ils baissent la tête.

- El ? Viens, on va jouer dehors, maman a besoin de repos.

Ils sortent. Des bruits de voix leur parviennent, des bribes de conversation.

- … maitrise de l’Air … partir …
- impossible … trop jeune … supporterait pas …
- Nous sommes … le savait … danger … place ici …
- … un peu de temps …
- …

Soudain, Janaël est sur le perron. Tous lèvent les yeux vers lui. Elinda, en larme apparait à ses côtés. D’une voix qu’il essaie de maintenir neutre, il prend la parole :

- Elwing, tu dois partir.

La phrase avait claqué comme un fouet. Comme un coup de poing. Elle sent une larme couler.

[/size]Pourquoi ? Pourquoi n’ais-je pas le droit de rester ?
Qu’est-ce que j’ai fait ?


Elinda s’avance, s’assoit devant l’entrée, ouvre les bras. Elwing s’y précipite et s’y blottit. Elle craque, pleure.
Elinda lui caresse tendrement le visage, passe sa main dans ses cheveux.*

- Mon petit maitre de l’Air … tu ne peux pas rester ici. Aucun maitre des éléments n’est admis ici, et tu es trop jeune pour te maitriser … nous ne pouvons pas déménager. Tu iras en ville, chez une amie. Tu verras, tu t’amuseras bien là-bas. Tu feras plein de rencontres ! Et puis, tu reviendras nous voir, ce n’est pas un adieu … Allez … ne pleure plus … Sois forte Elwing. … je peut te confier un secret ?

Elwing relève la tête. Elle regarde sa mère. Celle-ci se penche en avant, lui murmure à l’oreille.

- Moi aussi je suis un maitre de l’Air. Mais je ne peut pas utiliser ma maitrise ici, comme je te l’ai dit. Et je ne peut rien t’enseigner. Mais le soir, je viendrai écouter le vent. Pour t’entendre … et te donner des nouvelles d’ici. Tu ne sera jamais seule, ma fille.

Ces mots … Elwing les garde en elle. Ils la rassurent. Elle les croit. Elle sèche ses larmes. Se met debout. Sa mère l’emmène dans sa chambre et commence à préparer ses affaires.

Le lendemain, on vient la chercher. Une dame souriante, pleine de fraicheur.

- C’est elle Elwing ? Bonjour, toi !

Elwing la regarde, surprise, mais pas effarouchée. Elle lui sourit, hoche la tête.

- Moi, c’est Keily. On va vivre ensemble pour quelques temps. Tu vas m’attendre dans le chariot ?

Elle y va. Les adultes discutent. Elle n’entend pas.

- Ne t’inquiètes pas, Je prendrai soin d’elle.
- Merci.
- Soigne-toi bien. Je viendrai vous voir dès que je pourrais.

Elle monte dans le chariot, à côté d’Elwing.

- Allez, en route !

Le chariot s’ébranle. Elwing se retourne, adresse un signe d’au revoir à sa famille. Tout le monde lui répond. Sa mère, elle, met sa main à son oreille. Elwing sourit. Fais de même. Elles se sont comprises, complices.

Tu ne seras jamais seule, ma fille …

Une nouvelle page se tourne.

--------------------------------------

C’est ainsi que se termine la page la plus tranquille de mon histoire.

Avec Keily, j’ai découvert la ville et ses mystères. On était loin d’un des Temples nomades, mais pour moi, c’était déjà impressionnant.

Cependant, nous étions à l’aube de la guerre, et la maitrise qu’on m’enseigna en ce temps-là était loin d’être celle à laquelle je rêvais …

Mais pour cela, il me fallut attendre plusieurs années.
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Mitsuko Ogawa
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 10:58

Je grandis. Lorsqu’on m’apprit à écrire, ma vie devint bien plus facile. Jusque là, Keily m’avait enseigné beaucoup de choses, mais j’étais tellement curieuse que ça ne me suffisait jamais. C’est à cet âge là que commencèrent les différents cours : maitrise de l’Air et Techniques de combat, bien que parfois ils se recoupent, à mon grand désespoir …

Chapitre 3 : Premier cours

- Prêts ? Hajimé !

Le duel commence. En deux minutes, il est réglé. La différence de niveau entre les deux combattants est largement visible.

- En ligne !

Tirée de son observation, Elwing obéit. Avec les autres élèves, ils se mettent en rang d’oignons. Avec elle, ils sont 15. Leur professeur leur fait face.

- Je me présente. Maitre Lang. Je serai votre professeur de maitrise pour cette année … ou moins longtemps, si vous ne respectez pas les règles. A votre tour.

Tous les élèves, les uns après les autres, se présentent. Quand vient son tour, elle s’avance et tend un papier sur lequel sont marqués trois mots.

« Elwing Kerianne. Muette. »

Il prend le papier. Fronce les sourcils. Lit les deux premiers mots à voix haute. Sans rien ajouter, il fait signe à celui d’après de continuer.

Une fois les présentations finies, il décide de leur faire une démonstration.

- La maitrise de l’Air, ce n’est pas créer de petits vents ridicules pour faire tomber des feuilles ou balayer une maison. L’Air est une force.

On installe un mannequin devant lui.

- Une des forces les plus puissantes qui soient.

Elle tranche …

… écrase …

… étire …

… explose.

Chaque mot a été suivi d’une démonstration de son application. Elwing est horrifiée. Ce n’est pas du tout ce à quoi elle s’était attendue.

Elle entend un soupir agacé. Discret, presque inaudible. Elle regarde autour d’elle. Apparemment, elle est la seule à l’avoir entendu. Elle cherche d’où il vient, remarque un homme, un moine apparemment, assis dans le coin opposé. Il semble à la fois désolé et en colère. Surpris aussi, quand il voit qu’elle le fixe. Il sourit légèrement, d’un sourire en coin, mystérieux. Il se lève. Doucement, sans aucun bruit. Comme porté par un courant d’air …

Il s’avance. Sûr de lui. Imposant. Impressionnant.

- Lang ?
- C’est « Maitre » La …

Il se retourne. Se tait.

- Que veux-tu ?
- Je m’occupe de cette élève.
- Laquelle ?
- Elle.

Il la pointe du doigt.

- Ah … elle … bah ! Fais-en ce que tu veux ! C’est une muette …

Prononcé ainsi, le mot sonne presque comme une insulte.

- Elle ne peut peut-être pas parler, mais elle, au moins, elle sait écouter.

« Maitre » Lang ne répond rien. Le moine se retourne vers Elwing.

- Je t’attends ici même ce soir au coucher du soleil.

Sur ce, il tourne les talons et s’en va. Maitre Lang lui fait signe de s’en aller, puisqu’elle ne participe plus au cours, ce qu’elle fait.

Elle n’a jamais eu l’occasion de visiter la ville dans ses moindres recoins avec Keily, alors elle profite de l’après-midi pour fouiner partout. Elle visite des boutiques, s’émerveille devant les vitrines, se perd parfois … mais le soleil n’a pas encore totalement disparu qu’elle est de retour dans la salle. Il n’y a plus personne. Seul un mot est placé à l’entrée.

« Tu es en avance ! ^__~
Ton premier cours consiste à me rejoindre.
Bonne chance ! »

Mais comment a-t-il su que … ?

Mais bon, pas le temps de trainer. Il faut qu’elle le retrouve avant de devoir rentrer.
Comment ? Elle a sa petite idée … "Elle, au moins, elle sait écouter" …
Elle ferme les yeux.
Tend l’oreille.

[/size]Que veux-tu savoir apprentie ?
Je veux savoir où est mon maitre.


Les gens passent à côté d’elle sans lui prêter attention. Ils parlent fort, mais ça ne la dérange pas.
Le vent lui parle.
Non, plus que ça, tout souffle d’air.
Celui-ci lui indique la chute d’une pomme, celui-là l’écart d’un passant, …
… un autre le chemin qu’il a pris.
Elle le sent.
Elle le suit.
Elle traverse ainsi la ville, et arrive au pied du haut mur d’une tour.

Il est là-haut …

Elle prend son courage à deux mains, commence à monter. En bas, les pierres sont écartées, et les prises faciles. Mais en montant, elles se resserrent, rendant l’escalade de plus en plus dure. Elle manque tomber. Une violente bourrasque la maintient le long de la paroi.

Merci.
De rien, jeune apprentie …

Se sentant soutenue, elle reprend l’ascension, plus confiante.

Elle arrive en haut. La vue est splendide. Une légère brise souffle, rafraichissante dans l’air chaud de cette soirée. Il est là, assis plus loin. Lorsqu’elle le remarque, il se lève, et vient vers elle.

- Ta première leçon est terminée. Bravo.

Hein ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

- Maintenant, on va redescendre.

Je le crois pas … Tant d’efforts pour redescendre tout de suite …

Il se met au bord et saute dans le vide, se rattrapant à une prise un peu plus bas.

Wow … c’est parti …

Ne voulant pas tenter le diable, elle descend plus doucement, prise par prise. A peine arrive-t-elle à la hauteur du moine qu’il repart. Elle soupire. Il est décidément bien bizarre …

Il faudra qu’un jour je lui demande son nom …
_________________________________________________________

Mon maitre s’appelait Eril, et il refusa que je l’appelle « maitre », ce qui au début me dérangea. Mais au final, nous devînmes très bons amis. Tous les soirs, il me donnait rendez-vous au coucher du soleil, et me confiait sa leçon. Le retrouver, grimper une tour, arriver à le faire tomber … le plus dur était sans aucun doute le dernier. Maitre Lang étant également le professeur d’apprentissage des techniques de combat, Eril demanda mon transfert avec lui. Avec lui, je devins plus agile, et plus rapide. Bientôt, nous partîmes en voyage, et au bout de quelques temps, nous fûmes au même niveau. J’avais alors environ 8 ans … et ma vie allait bientôt prendre un nouveau tournant.
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 11:09

Ma vie s’écoula ainsi lentement au fil des jours. Eril m’avait appris tout ce qu’il savait, mais cela ne me suffisait plus. Nous partions souvent en voyage, car il considérait que les Nomades de l’Air, comme il les appelait, devaient beaucoup voyager, afin de connaitre toutes les terres connues. De temps en temps, mes parents venaient me rendre visite, mais le plus souvent c’était moi qui revenais dans mon village. Malheureusement, l’ambiance joyeuse que j’avais connue étant petite disparaissait de jour en jour. Des brigands avaient élu domicile dans les montagnes alentour. C’est une histoire complexe que je vous raconterai peut-être, mais plus tard. Lorsque mon récit reprend, j’ai 10 ans. Je suis au village où l’atmosphère s’est dégradée au point que plus personne ne sourit. Tout le monde vit dans la crainte de voir arriver au loin la poussière indiquant la venue des brigands ...

Chapitre 4 : Détruite

- Les maîtres de l’Air aident les gens. Ils sont pacifiques et prônent le respect de toute vie. Retiens-le bien, Elwing, car c’est un des principes les plus importants.

Elwing hoche la tête. Elle boit littéralement les paroles de sa mère.

Cela fait presque deux heures maintenant qu’elles sont parties dans la montagne toutes les deux. Elinda cherchait des champignons, des Anthurus argentés qui ne poussent qu’à partir de 1000m. Elles sont parties tôt, afin d’être revenues le soir même. La journée s’annonce magnifique, ensoleillée. Parfaite pour une petite promenade entre filles, et des mots de sagesse nomade chuchotés sous les arbres. Oui, parfaite ... pour le moment.

Alertée par un signe quelconque, Elinda se retourne. Ses yeux s’agrandissent d’effroi. Intriguée, Elwing se retourne à son tour, et reste abasourdie par ce qu’elle a devant les yeux. Du bas de la montagne, de la fumée monte vers le ciel. Un incendie. Une sensation étrange la saisit. Une impression bizarre ... Elinda porte sa main à son cœur.

- Non ...

L’air interrogatif, Elwing regarde sa mère, avant de comprendre toute la portée de cette phrase. Son village trouve dans cette direction ... Est-il possible que ...

D’un même mouvement, elles rangent leurs affaires, et courent jusqu’au village. Les traces de sabots qu’elles rencontrent sur le chemin et la poussière en suspension dans l’air leur font accélérer leur course. Elles s’arrêtent à l’entrée de leur village. Aucun mot n’aurait pu décrire l’horreur qu’elles ont sous les yeux.

Tout est en feu. Le panneau signalant l’entrée du village crépite encore quelques instants avant que les poteaux qui le soutiennent, rongés par les flammes, carbonisés, ne cèdent. Tout s’écroule devant elles dans un grand fracas de bois craqué. Comme réveillée par ce bruit soudain, Elinda commence à s’éloigner en courant à travers les rues. Elwing la suit du mieux qu’elle peut. Toutes deux s’arrêtent devant une maison en flammes au centre de la ville.

Non ... Pourquoi ... ?

Mais là n’est pas le plus horrifiant. Mettre le feu à des maisons, en soi, ce n’est rien. Mais c’est à ce moment là qu’elles prennent conscience des coups qu’on donne à la porte. Quelqu’un frappe de l’intérieur. Ils ont enfermé les gens à l’intérieur de leur maison avant d’y mettre le feu. Les volets, fermés et barricadés fermement de l’extérieur, empêchent toute fuite. Quels êtres humains peuvent faire ça ? Qu’est-ce qui les a poussés à faire une telle chose ? Elwing n’arrive pas à comprendre.

Il fait chaud. Une chaleur infernale. Et pourtant, elles ne peuvent pas bouger. Pas partir. Elinda rompt la première l’immobilité. Elle tente d’ouvrir la porte, mais celle-ci a été bien close. Elle crée donc une rafale qu’elle envoie sur la porte. Celle-ci tient bon. Elinda en envoie une autre, puis une autre encore. Pendant ce temps, Elwing, statufiée, incapable du moindre mouvement, la regarde. Au loin, on entend des maisons s’effondrer sur elles-mêmes.

La porte tremble sous les asseaux du vent, asseaux désespérés conduits par une Elinda tout aussi désespérée. Elwing reprend conscience et attrape le bras de sa mère, priant qu’elle comprenne ce qu’elle lui dit.

Si tu ouvres la porte tout va s’effondrer ! Il faut trouver autre chose !

- Mais quoi ? Tu veux que je les laisse comme ça ? Notre devoir est d’aider les gens !

Oui, mais pas en nous tuant pour ça ! S’il te plait !

- Tu es bien trop jeune Elwing, tu ne peux pas comprendre ...

Elinda passe une main remplie de tendresse maternelle sur la tête de sa fille. Son visage s’anime en un sourire triste. Elwing est elle persuadée que c’est elle qui a raison. Sa mère la fait s’asseoir de l’autre côté de la rue, en l’obligeant à ne pas bouger, puis elle retourne devant la maison et de rafales elle passe à de véritables tornades. La porte finit par craquer, et tombe. Elinda se précipite à l’intérieur.

Maman ! Non ! Tout va s’effondrer !

Le feu continue de détruire les fondations de la maison. Personne n’est encore ressorti. Les jambes tremblantes, Elwing se lève et se dirige vers ce qui était sa maison. Une silhouette se profile à l’entrée.

Maman ! Vite, tout va tomber ! Dépêche-toi !

Un grand craquement, suivit d’un fracas énorme et toute la maison s’écroule. Après le tumulte, le silence est pesant. On entend juste quelques crépitements, signes que les restes de l’habitation continuent de brûler.
[/size]
Maman ?

...

MAMAN !!


Mais seul le silence lui répond. Effondrée, Elwing tombe à genoux sur le sol. Elle n’a plus aucune force.

« Tu ne seras jamais seule ma fille »

Menteuse. Je suis seule maintenant. Totalement seule.

Le vent souffle, chassant la fumée loin du village ravagé par les flammes. Elwing ferme les yeux et respire un grand coup. Son premier cours lui revient en mémoire. Le tout premier.

« L’Air est une force. »

Les Maitres de l’Air sont pacifiques ? On n’avait rien demandé, ils nous ont attaqués. On a beau être pacifistes, on peut se défendre ... mais on n’était pas là ... L’Air est une force ... oui, une sacrée force ...

Elwing rumine sa colère. Elles étaient parties, elles étaient revenues trop tard, le village était anéanti, et toute sa famille venait de mourir sous ses yeux. Les émotions tourbillonnent en elle, comme le vent autour d’elle se met à tourbillonner. Elle est en colère, elle est triste ...

... et elle réclame vengeance.

--------------------------------

Vous savez tout du premier événement qui détruisit ma vie. C’est ainsi que, en un instant, je perdis tout ce que je possédais. Non, pas encore tout. Il me restait le vent, l’Air, mon élément ...

Mais pour combien de temps ?
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Mitsuko Ogawa
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 11:10

J’étais détruite. J’avais tout perdu. Enfin, pas encore tout exactement. Tout avait disparu dans les flammes, carbonisé, brûlé jusqu’à n’être plus que cendres, dispersées ensuite par le vent. J’étais restée seule au milieu des décombres. Combien de temps ? Je n’aurais su le dire. Le vent soufflait doucement. Je ne bougeais pas. Puis je me mis en mouvement. Et survint le deuxième événement qui changea ma vie ...

Chapitre 5 : Vengeance


Telle une poupée oubliée par le marionnettiste reste pantelante, inutile d’immobilité, Elwing reste agenouillée sans mouvement devant ce qui fut sa maison et n’est désormais plus que ruines. On l’aurait crue morte s’il n’y avait eu le mouvement régulier de sa poitrine, se soulevant et s’abaissant au rythme d’une respiration douloureuse. Le vent souffle, inlassablement.

Bouge, jeune apprentie. L’immobilité est contraire à ta nature.
Je ne veux pas. A quoi me sers de bouger si tout ce qui m’est cher ne le peut plus ?
Bouge pour eux. Ne perds pas espoir.
C’est trop tard. Je suis faible. Je suis nulle.
Non, tu ne l’es pas. Tu le seras si tu restes là à te morfondre sur toi-même. Se relever après être tombé est un signe de force.


Elwing ne répond pas. Il n’y a rien à répondre. Tout est tellement vrai. Chancelante, elle se relève. Un pas, puis un autre. Elle s’éloigne du lieu de désolation. Alors qu’elle sort de ce qui était autrefois un village et n’est plus qu’amas de bois carbonisé, elle remarque des traces de pas. Non, pas de pas. Des traces de sabots. Qui s’éloignent. Sa soif de vengeance revient. Ils n’avaient rien demandé, et ils les ont attaqués ... Ils vont payer. Elle suit les traces, un étrange mélange d’émotion bouillonnant au fond d’elle. Colère ? Tristesse ? Haine ? Sans doute un peu de tout cela. Et beaucoup de désespoir.

Les traces ne conduisent à rien de moins qu’un village tranquille. On entend au loin des rires d’enfants. Devant elle, un homme portant un sabre à la ceinture passe en souriant. Lorsqu’il s’aperçoit de sa présence, il s’arrête et se tourne vers elle, intrigué.

- Ca va ? Tu sembles avoir pleuré ...

Les yeux d’Elwing restent fixés sur l’arme qu’il porte au côté. Cette poignée ... Ce fourreau ... Il remarque le regard insistant de la jeune fille et lui sourit d'un air gêné.

- Ah, ça ... je l’ai acheté au marché, aujourd’hui.
"Je peux la voir ?"
- ... Oui, si tu veux.

Il ne semblait pas prêter beaucoup d’attention au fait que la jeune fille soit muette. Il décroche le sabre et lui tend. Elle l’observe. L’entrouvre pour voir la lame. Ses yeux parlent pour elle lorsqu’elle retourne son regard vers l’homme. « Menteur » disent-ils. Dans le regard de celui-ci, la peur a remplacé la curiosité. Le sourire est crispé. Il tend la main pour récupérer l’arme ... Trop tard. Elwing est déjà en garde, qui l’attend.
Eclat de lame.
Hurlement de douleur.
La main tombe sur le sol avec un bruit sourd.
Bientôt suivie de la tête, puis du corps dont elle a été séparée. Des yeux vagues, mornes, sans expression la regardent depuis le néant où se trouve l’âme de leur possesseur. Etrange expression que celle de cette tête sans corps posée sur le sol ...

Un cri la ramène à la réalité. Un cri de femme, aigu. Déchirant. Elwing se retourne vers celle qui l’a lancé. L’observe, alors que du sang tombe goutte à goutte de son sabre, du sabre de son père, vers le sol.
Le sabre de son père. Une arme magnifique, forgée par un maitre du feu spécialement pour lui. Une arme possédant un tranchant incomparable.
Le cri alerte le village. Il est trop tard pour fuir, si cette idée lui avait seulement traversé l’esprit, car tous les hommes du village sont sortis et la regardent. L’un deux s’approche. Torse nu, sans armes. Etonnée, Elwing ne réagit pas. L’homme se campe face à elle. D’un seul coup, une large flamme sort de sa main, se dirigeant droit sur elle. Le feu se reflète dans ses yeux.
Le Feu.
Son village.
Destruction.
Elwing perd conscience de ses faits et gestes. De brillants, ses yeux deviennent ternes. Ils perdent leur éclat à mesure qu’elle perd conscience de ce qui l’entoure. Son esprit n’analyse plus rien. Son corps seul agit.
Avant que la flamme ne l’ai atteinte, elle s’est déplacée. Une petite lame de vent très fine, donc très tranchante, fend la flamme, lui ouvrant un passage vers l’homme. Les yeux encore écarquillés par la surprise - qui aurait pensé qu’une petite fille d’une dizaine d’année fasse une telle chose ? – son buste vacille légèrement avant de s’écraser à côté de ses jambes. Autres cris aigus. Cris d’horreur. Cris apeurés. Elwing se tourne vers eux, toujours inconsciente. Le temps semble s’arrêter alors que les principaux protagonistes se « regardent ». Un groupe d’hommes s’avance. Combien sont-ils ? Aucune importance pour elle.
Deux ont un sabre long, un troisième porte un poignard, plus court. Ils se méfient.
Ils font bien.
D’un bond, Elwing se retrouve derrière eux. Un coup de manche bien placé, l’homme au poignard s’effondre, la nuque brisée. Les deux autres se retournent. Les lames s’entrechoquent.
Les hommes sourient. Ils sont plus forts. Au corps à corps, ils ont l’avantage. Elle n’a aucune chance.
C’est sans compter son statut de fille de l’Air. Une boula d’air comprimé tournant à haute vitesse se crée dans la main qu’elle libère. Elle avance la main tout e esquivant les sabres. Alors qu’elle reçoit une coupure dans le dos, la boule d’air rencontre le ventre du deuxième homme. Hurlement de douleur. La boule continue son chemin. Perfore le ventre. Le deuxième homme tombe à son tour. Le dernier combattant, dans un cri de rage, charge. Mais force et rage ne sont d’aucune utilité contre agilité et vitesse. Elle esquive en souplesse un coup qui aurait du lui arracher le bras et enfonce la lame de son arme dans la poitrine du dernier assaillant. D’un coup de pied dans le ventre, elle repousse le corps inerte et essuie le sang du sabre sur le haut troué. Puis elle se retourne vers l’assemblée horrifiée.

Décrire la suite serait long, et trop sanglant pour figurer en détails ici.

Lorsque le soir tombe, le calme est revenu. Elwing reprend ses esprits au milieu des corps mutilés des habitants du village. Choquée, elle ne bouge pas. Ne réagis pas.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

La réponse parait évidente. C’est elle qui les a tués. Mais elle ne se souvient de rien ... Elle se pose des questions. Tellement de questions. Mais c’est alors qu’elle est frappée par le silence. Ce n’est pas le silence au sens où on l’entend normalement. La nuit appelle dehors les animaux nocturnes et les bruits qui les accompagnent. C’est un silence ... intérieur. Angoissant. Pour la deuxième fois en cinq minutes, la vérité la choque lorsqu’elle en prend conscience.

Le vent ne lui parle plus.

---------------------------------------

Pour le coup, là, j’étais véritablement seule, avec mes questions et aucune réponse pour me satisfaire. La seule chose dont j’étais sûre, c’était que je venais de commettre un massacre dont je ne me rappelais rien. Le feu provoque encore chez moi aujourd’hui une sorte de blocage, et ceci certainement jusqu’à mes derniers jours ...

J’avais anéanti leur village à l’air et au sabre comme ils avaient anéanti le mien au feu. J’avais ma vengeance ...
Mais je me sentais tellement seule ...
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Mitsuko Ogawa
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptySam 11 Avr - 11:11

Je crois que jamais solitude n’a été si pesante. C’était comme perdre un frère jumeau. Non, pire. C’était une partie de moi qui s’était envolée avec la disparition de ma compréhension de l’esprit du vent, de son souffle familier sur mon visage. Qu’avais-je fait pour qu’il parte ? Je n’en savais rien. Mais je ne souhaitais qu’une seule chose : son retour.

Chapitre 6 : Morts et Renaissance

Silence.
Solitude pesante.
Absence infiniment regrettée.
Et pourtant. C’est la seule chose qu’elle regrette.
Elle ne regrette pas sa vengeance. Non. Rien. Elle leur a rendu ce qu’ils lui ont fait. Sauf qu’elle ne les a pas brûlés vivants. Elle les a transpercés. Explosés. Mais elle les a tué sans les faire souffrir très longtemps, enfin du moins d’après les blessures qu’ils ont.
Alors pourquoi ? Pourquoi est-il parti ? Pourquoi se sent-elle si seule ? Si vide ? Son cœur n‘est pas plus calme. Sa respiration pas moins douloureuse. Son âme moins tourmentée. Elle est perdue.
Réentendra-t-elle un jour la voix du vent murmurer à son oreille ? Elle le souhait tellement … mais jamais elle n’a autant douté de quelque chose. Sa mère l’avait prévenue. L’air doit servir à aider les gens. L’air est pacifique.
Mais alors comment Lang faisait-il pour l’utiliser, lui qui ne croit qu’en la violence ? Mystère …
Toujours est-il qu’avec elle, ça ne marche pas. Même pas du tout. D’ailleurs comment ça fonctionne, cette maitrise ? Comment faire pour la faire revenir ? Eril serait bien déçu d’elle s’il la voyait … Mais elle ne compte pas rentrer. Pas maintenant en tout cas. Peut-être la croira-t-on morte, comme sa famille. Peu importe. Ca n’a pas grande importance.
Elle doit retrouver sa voie. Sa voix. La voix du vent. Elle doit briser le silence qu’elle sent l’emmurer peu à peu. On lui a dit de bouger ? Elle va le faire.
Mais elle n’a pas de but.
Avant, elle avait l’envie de devenir un maitre de l’Air. Mais maintenant ... maintenant qu’il n’est plus là, qu’elle est seule ...
Elle ne regrette rien, mais elle est horrifiée.
Elle voit rouge. Du sang. Partout. Et l’odeur âcre lui agresse les narines. Il faut qu’elle se lave. Retire ce sang. Avec un peu de chance, oublie.
Elle a repéré un lac sur le chemin. Ca devrait faire l’affaire.
Fantôme presque translucide, Elwing se lève. Le sang séché sur ses vêtements gène ses mouvements.
Elle rentre dans une maison avec un peu de remords pour ce qu’elle s’apprête à faire. Mais en même temps, les habitants n’en ont plus besoin ... Evidemment puisque les occupants sont éventrés sur la place. Elle se dirige vers une probable salle de bain, ouvre quelques placards, prends une serviette de bain et quelques vêtements, en espérant qu’ils lui iront en attendant qu’elle lave les siens, car elle n’est pas très grande ... Elle en profite pour prendre un sac.
Elle ressort dans le village. Si elle laisse les corps comme ça, les charognards vont venir ... Elle ne peut décemment pas ne rien faire. Alors, elle rentre dans une maison, prend une torche qu’elle allume et la jette au milieu des corps qui s’embrasent instantanément. Elle part ensuite, sans un regard pour le bucher funéraire, et s’enfonce dans la forêt, sabre dans le dos et sac à la main.
Elle arrive enfin, au bout d’un moment, à un lac qu’elle avait repéré lors de sa virée avec sa mère. Ca date l’avant-veille, et pourtant, ça lui parait s’être passé il y a une éternité.
Le lac. Une étendue d’eau au milieu d’un océan de verdure. Elwing pose ses « bagages » sur un rocher, au bord de l’eau. Elle retire ensuite son haut et son pantalon et, ses affaires à la main, rentre dans l’eau fraiche. L’eau autour d’elle se colore de rouge. Mais alors pourquoi ses mains restent-elles aussi rouges ? Et l’odeur ... pourquoi ne part-elle pas ? Elwing sent que quelque chose ne tourne pas rond chez elle. Elle pose ses habits trempés et presque entièrement propres à côté des secs, s’éloigne du bord et s’immerge complètement. L’eau froide lui enserre la tête comme un étau. Au moins, elle ne pense plus à rien. Elle n’a plus conscience de rien. Elle n’existe plus. Elle oublie tout.
Oublier. Juste oublier.
Pour un soir. Pour une nuit. Pour la vie.
Ne penser à rien. N’être rien.
Poussière tu étais, poussière tu es, poussière tu seras.
Poussière dans l’Univers.
Elwing sort de l’eau, attrape une serviette et s’enroule dedans. S’assoit sur la berge, le bout des pieds dans l’eau. Elle a l’air songeur, mais pourtant, non. Rien.
Elle ne pense à rien.
Coquille vide, elle reste ainsi plusieurs secondes. Plusieurs minutes. Plusieurs heures. Au bout d’un moment, elle se lève et va enfiler les vêtements. Gestes mécaniques. Regard vague. Elle va pour récupérer ses affaires qui, si elles ne sont pas séchées, ne doivent plus être que légèrement humides. Mais l’eau des affaires a dégouliné sur les rochers. Elwing glisse, tente de se rattraper, ne trouve rien pour s’accrocher. Sa tête heurte violemment la pierre. Elle se sent tomber lourdement à l’eau avant de perdre connaissance.

.......

Sa tête lui fait mal. Comme si, régulièrement, on lui donnait des coups dedans. Elle ouvre péniblement un œil. Se réveille en sursaut. Où est-elle ? Elle ne reconnait rien ...

Bon, on se calme, et on observe tranquillement les choses.

Elle est dans une maison, apparemment en bois. Elle n’a aucune idée d’où se trouve cette maison et de qui l’a transportée là. Peu d’objets, pas de décoration. Peu de confort.
Elle retrouve peu à peu des sensations, et avec, la mémoire. Elle s’est cognée la tête, et elle est tombée à l’eau. Quelqu’un a du la repêcher et la ramener ici. Elle s’enroule dans le plaid qui la recouvre et se lève, d’abord chancelante, puis prenant de l’assurance à chaque pas. D’une main tremblante, elle pousse la porte d’entrée qui s’ouvre sans efforts et se retrouve dehors.

Il fait frais, mais cela reste supportable. Surtout enroulée dans une couverture comme elle l’est. A côté de la porte, allongé dans une chaise à bascule, un vieil homme se balance doucement. Tout est calme. Presque trop. Le silence ... Il n’est pas pesant, non ... mais il est étrange. Après avoir observé un moment le vieil homme silencieux, elle s’assoit par terre à côté de lui et observe également le paysage. Ils sont dans les montagnes, apparemment. Les sommets les entourent de toutes parts, encore verdoyantes en cette fin d’été. Alors qu’elle regarde l’homme qui l’a probablement sauvée d’une noyade certaine, il tourne également la tête vers elle et fait quelques gestes. Elwing les reconnait. Langage des signes.

- Tu comprends ce que je dis ?

Elle tente de lui répondre dans cette langue, mais ses mains sont rouillées. Elle les bouge pour qu’ils retrouvent leur souplesse. En attendant, elle hoche donc simplement la tête. Il sourit, plissant son visage ridé qui bizarrement parait d’un seul coup enfantin. Un sourire bonhomme sur un visage émacié. Qu’a vécu cet homme ? La question traverse un instant l’esprit d’Elwing. Mais bien vite, il reprend sa discussion silencieuse.

- Je t’ai trouvée dans l’eau alors que j’allais pêcher. Je t’ai ramenée ici, comme il semble que tu sois seule. Considère cette maison comme la tienne.

« La tienne ». Sait-il seulement ce que ça signifie, ce que ça représente pour elle ? elle sent ses yeux la picoter. Mais elle sourit. Ses mains se délient.

- Merci.

------------------------------------------------------

J’avais de nouveau un « chez moi ». Avec ce vieil homme, dont je ne sus jamais le nom, je réappris la valeur du silence. J’étais totalement libre de mes mouvements, même si je restais la plupart du temps assise dehors par terre à regarder le paysage et à écouter les bruits de la nature ... sauf un, qui me restait inaudible.
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptyMar 14 Avr - 16:56

Wow....
*jette son stylo-plume par la fenêtre..*
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptyMar 14 Avr - 22:38

Waw j'aime vraiment beaucoup U_u j'en suis quasi jalouse
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptyMer 15 Avr - 13:05

J'ai l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part...

t'es pas sencée poster ce que t'as écrit sur papier patr hasard?

* s'en va en sifflottant mine de rien *
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Mitsuko Ogawa
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence EmptyDim 19 Avr - 16:34

yuyuuuuuuuu >.<

moi aussi je t'aime, c'est pourquoi? =D

L'interlude de moitié de roman (grosso modo) intitulé "Carnets de route" arrive bientôt, promis >.<

mais là je l'ai pas sur moi x)
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MessageSujet: Re: La Loi du Silence La Loi du Silence Empty

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