Loup y'es-tu ? [PV Okami] [NA !]

La brume ... quelle intempérie plutôt énervante ! Après tout, elle recouvre tout un endroit d'une épaisse couche blanche formée de cristaux de glace microscopiques. Elle baisse considérablement la vision, entrainant une cécité incomplète momentanée. Le plus embêtant, c'est que le brouillard a une durée indéterminée, par conséquent, on ne sait jamais quand il se dissipe. Les météorologues ne le savent pas non plus. De plus, ce trait de mauvais temps est souvent signe d'une pluie fine ... le comble ! Enfin, la brume est une intempérie des plus détestables ... et je n'y échappe pas du tout, je hais le brouillard, la pluie, la neige, la grêle ... bref. Je préfère de loin un bon éclat de soleil, qu'il soit court ou long mais qu'il soit présent ! C'est un minimum ... En passant, je hais l'hiver car souvent, toutes ces intempéries se donnent un rendez-vous et font la fête ... Quel gâchis ... Pourquoi ? Parce que nous sommes les cibles de leur petit jeu.

Le matin ... la douceur de l'air matinal qui se pose sur notre visage lorsque l'on ouvre les volets ou autre pour remplir notre lieu de sommeil de lumière. J'aime le début de journée lorsqu'il se montre tiède, juste un peu venté et bien ensoleillé. C'est comme un voile qui se lève sur un nouveau jour qui sera agréable à vivre ... Cependant, je le déteste quand il montre son nez de façon brumeuse. Il est tout blanc et tout humide ... c'est désagréable. À chaque fois que je me lève et que je vois une trace de brouillard, je me dis qu'aujourd'hui, ce sera nul. Mais le destin n'est jamais écrit et penser comme si tout sera nul rend réellement les choses pourries, comme si en fait, c'est de notre faute si tout est gâché, d'une manière ou d'une autre ... Ça, c'est du pur gâchis, notamment à cause de notre humeur grognonne. Alors nous sommes ceux qui gâchent tout, nous entravons nous même notre joie à s'emparer de nous parce qu'une simple brume s'est montrée. Je l'ai enfin compris. Alors je relativise. Après tout, si la journée commence mal, elle peut toujours prendre une tournure heureuse. Mais ce n'est pas sûr non plus. Cependant, penser de manière joyeuse ne fera qu'aider à la tâche ! Même si être de bonne humeur est pour moi, une chose presque impossible, très difficile ... mes souvenirs me hantent ... tout le temps alors me montrer d'excellente humeur est affreusement loin de mes idées. Enfin, j'ai appris à dompter ma psychologie alors sourire pour un rien, c'était facile ... J'étais devenue une personne mauvaise, incapable - ou presque - de se montrer sincère avec les autres ... Je me déteste ... de manière étrange. Pourquoi ? Parce que je suis une personne haineuse, prête à tout pour rester loin de l'aide. Peut être qu'au fond, j'ai besoin d'être aidée ... enfin je n'en sais rien et je ne veux pas savoir, rester dans les ténèbres ne me gêne pas tant que ça, je me protège de la réalité car peut être est elle pire que ce que je traverse au quotidien. Je ne me sens pas comme ces personnes fragiles, bien au contraire ... car oui je hais mon passé mais non je ne suis pas en sucre. J'ai appris à vaincre mes démons - même s'ils reviennent toujours -, de manière à me sentir comme une autre personne. Une fille joyeuse que finalement, n'existe qu'aux yeux des autres. Je me déteste ... je me hais ... je veux m'oublier, perdre la mémoire, être amnésique totalement pour ne me souvenir que de ceux que j'aime et faire disparaître le noir profond qui s'est propagé dans ma mémoire de façon très rapide ... à cause de lui, cet homme si détestable ... Bah, après tout, il a forcé maman à agir comme elle l'avait fait, j'en suis certaine car elle nous aimait ... encore plus après la mort de papa. Mais bref, me perdre dans mes souvenirs m'arrachait une grimace.

Ce matin là, je m'étais réveillée avec la brume. Il était tôt, un cauchemar m'avait forcée à ouvrir les yeux. Je ne trouverais plus le sommeil, c'était certain. J'étais en sueur ... à cause d'un simple diaporama morbide. Je regardais le cadran digital qui me servait de réveil. Il affichait exactement 6:59 du matin. Nous étions un Samedi, par conséquent, pas de cours. Heureusement ! Je soulevai la couverture humide de mon corps et la posai sur le radiateur allumé sur la puissance 3. Je faisais attention à ne pas réveiller Lyn qui ne supporterait pas d'être debout à cette heure-ci. De plus, nous n'avions aucun cours et nous n'étions pas collées. Je me serais faite tuée si je l'avais réveillée ! Enfin bref, j'avais changé de vêtements, je m'étais mise en route d'un lieu calme où je pourrais me sentir bien. Pour cela, j'avais une bonne idée en tête ; la cour de récréation. Les Primaires étant des enfants, je n'avais pas à mentir auprès d'eux, que ce soit par habitude ou par échappatoire. Non, eux, ils ne comprenaient pas très bien et ne chercheraient pas à comprendre. C'est en pensant cela que j'aimais les enfants. Mais pour d'autres raisons aussi. Je ne saurais dire lesquelles, là, maintenant néanmoins, je les appréciais aveuglément.

Après avoir marché plutôt longuement, je m'étais retrouvée là, dans la fraîcheur du matin, assise sur un banc. Dans le fond, je m'ennuyais. La brume était épaisse, je ne voyais pas grand chose. Cependant, je vis une frêle ombre venir vers moi ... était-ce une hallucination ? Je ne parlai pas, simplement parce que parler seule n'était absolument pas une de mes occupations. J'attendis, si je ne rêvais pas, la personne me parlerait elle même.

La brume… Etendue de nuages descendant jusqu’à la terre… Froide, humide et magnifique… La brume est comme un masque lors d’un bal costumé, on connait le nom de la personne qui est devant soi… Mais sait-on qui est-elle vraiment… ? La brume est traitresse, elle est fascinante et languissante. Elle est comme l’âme du ciel, errant tel un fantôme perdu sur la lande des terres perdues…

Okami avait passé la nuit à la fenêtre, à observé les étoiles puis la brume descendant vers l’école et la cour. Elle était restée là, prostrée et immobile. Glacée par la nuit et par ses idées noires, elle était totalement engourdie. La jeune fille ressassait ses souvenirs, ses angoisses et sa haine. Sa vie s’était limitée à des coups, des illusions déçues et quelques rares moments au près de son frère. Ses mains bleuies par le froid du matin avaient fait ressortir les cicatrices violacées de ses avant-bras, anciennes de plusieurs années pour la plupart, d’autres datant de la nuit même…
Son âme noircie par le temps aimait l’hiver. Elle avait l’impression que la neige bien blanche et sans trace pouvait purifier ses erreurs, le froid la mortifiait et l’aider à oublier… Petite, elle se laissait presque mourir de froid, couchée sur le plancher de sa chambre. Plus tard, elle sauta par la fenêtre, pour mourir une fois de plus… Et une fois de plus elle ne réussi pas…
A dix ans, elle avait cinq tentatives de suicide, une par année de « détention » dans cette chambre aménagée avec une petite salle de bain et, plus tard, des barreaux aux fenêtres… Sa guitare pour seule amie, la petite fille avait appris à en jouer et grandit avec son talent…

Ce matin, Okami savait qu’elle n’avait aucun cours, le week end était là et avec lui, son lot d’ennui mortel… Son réveil indiquait 6h30 lorsqu’elle décida de partir se promener pour se dégourdir les jambes. Arrivée dans la cour des primaires, elle s’éloigna un peu, observant les enfants qui étaient déjà là…
Un enfant, son rêve depuis ses quinze ans… Porter ce petit être au creux de son ventre, le voir grandir, le sentir… Elle en rêvait même éveillée… Alors qu’elle n’avait même jamais eu de petit ami, elle rêvait d’un bébé…

Elle se mit à marcher de long en large en rêvassant… Le nez en l’air. Un peu après 7h, elle croisa une silhouette dans la brume épaisse, s’arrêta net et scruta les alentours… Cherchant qui était-ce et que faisait-elle là à cette heure…

Le mensonge ... Amas de fausses paroles et de gestes trompeurs ... Il nous protège, nous couvre, tel une énorme couverture qui nous aide à nous enfermer sur nous-mêmes. Cette chose qu'est le simulacre est en fait une bricole qui a bien plus d'ampleur que ce que nous le croyons car finalement, cela ne fait que nous aider et nous enfoncer dans la raison qui nous pousses à mentir. Est-ce si mauvais que ça ? Je ne le sais pas en fait ... car je ne peux pas interdire aux autres de faire une chose que moi-même je fais, que je la trouve mauvaise ou bonne. Après tout, comme le disent les parents, " les plus petits prennent exemple sur les aînés ". Comment cacher ce que nous faisons alors ? Nous ne le pouvons pas ? Je n'en sais rien. Ne pas savoir ... ça c'est bien énervant !

J'étais là, sur ce banc à attendre que le dialogue s'entame, dans la brume et la fraicheur du petit matin. Parler avec quelqu'un ... pour cela, il fallait déjà que tout commence. Comme le cours d'une journée qui se voit terminée. Pour qu'elle se termine, il faudrait déjà qu'elle ait trouvé un début. C'était exactement pareil pour cette " rencontre " dans le brouillard. Pour l'instant, c'était un dialogue de muets ou plutôt de muettes. Car c'était une silhouette inconnue. Je me levai de mon banc, m'approchai de la personne située plutôt près de moi. Je regardai la silhouette de haut en bas, identifiant chaque détail de son anatomie pour déterminer si son sexe était féminin ou masculin. Je ne m'étais pas trompée, la taille fine de la personne non-identifiée révélait la féminité de la personne face à mon être.

Femme : Individu de sexe féminin fait de chair, d'os et de sang, comme tous les êtres humains.

Oui, une femme. Qu'allais-je faire ? Comment allais-je me comporter face à elle ? Après tout, c'était une personne humaine, comme moi, elle savait différencier haine d'amour et amitié de dépréciation. C'était quelqu'un qui ressentait les sentiments envoyés par un autre individu. Je ne savais pas du tout comment réagir ...

Mentir ?

Non ... je n'en avais pas l'envie et faire des choses allant à l'encontre des commandements de mon cœur ne m'intéressait guère.

Être franche ?

Non plus. J'avais trop peur. Je me rendais à l'évidence ; j'étais une trouillarde enfermée dans la peur, l'angoisse ainsi que la terreur. Une jeune fille emmurée dans ses sentiments. Une " tapette " comme l'on dit. Je me sentais perdue, emprisonnée dans un mur de sentiments, de souvenirs, de peurs ... mais que faire ? Je m'approchais de la jeune fille pour la questionner en prenant mon courage à deux mains. Après tout, lui demander son identité ne me mordrait pas. J'improviserai, j'étais douée pour cette activité. Sourire était le maître mot ... déjà, pour mentir, je devais savoir si je pouvais lui faire confiance. Je ne voulais pas brusquer cette fille ou un truc du genre. Elle était déjà " précieuse ", par le fait qu'elle était humaine et sûrement similaire à moi-même. Cependant, les apparences sont trompeuses et ça, je le savais très bien ... Bon ... j'inspirai et expirai fortement pour me donner un peu de courage. Je pris une mine souriante, chaleureuse et commençai ;

" Bonjour ! Je sais que cela peut paraître un peu ... " brutal " mais qui êtes-vous ? "

Un peu de politesse et de charme dans ma voix. De la joie aussi. Enfin ... tout cela était faux. La jeune femme posée face à moi était belle ... Une jolie blonde aux yeux clairs ... attirante dirais-je. Mais rien de plus. Après tout, je ne la connaissais pas.

[HRP : Très joli RP -^^- J'espère que le mien n'est pas trop mal ;)]

La franchise... La sympatie... La douceur... Tant de choses qui paraissent insignifiantes à n'importe qui sait les maîtriser, sans s'en rendre compte. Les gens ont tendance à croire que lorsqu'ils sont capables de réaliser quelque chose, tout un chacun est capable de le faire. Mais ils ne veulent pas comprendre que les autres sont parfois capables de faire des choses que eux-mêmes ne savent pas faire. On peut expliquer à qui l'on veut pendant des heures, pour beaucoup d'insignifiants petits humains, les gens ne sont pas différents les uns des autres... Et pourtant...

Okami s'était arrêtée en appercevant cette silhouette dans la brume, ombre incunue, personne étrangère. Son instint la poussait à partir en courant, comme l'aurait fait un loup face à un ours. Pourtant, elle n'était pas loup... Du moins en cet instant. Alors en tant qu'humaine, elle se devait de rester là, d'attendre et de voir.
Elle n'était pas habituée à rencontrer des gens, elle ne parlait jamais à personne. Préfèrant grogner lorsque quelqu'un lui adressait une quelconque parole. Elle porta la main à son collier et tira dessus, un collier de cuir noir fermé par une boucle d'argent, comme on met aux chiens. Une plaque ,d'argent elle aussi, y était accrochée, on pouvait y lire "Okami". Petite plaisanterie de son frère lorsqu'il lui avait offert ce collier, il était l'un de ses biens les plus précieux avec "Tsuki", sa guitare. Malheureusement, en cet instant, il la dérangait grandement. En effet, il lui empêchait de devenir louve pendant plus d'une heure, ce qu'elle aurait fait si elle pouvait ne pas le porter.
Elle grogna, abandonnant la "lutte" contre son collier. Et laissa retomber sa main, avant de la glisser dans la poche de son jean. Non, elle ne portait pas l'uniforme imposé par l'école mais un jean trop large et troué ainsi qu'un corset noir dont le lacet montait le long de sa poitrine. Son serre-tête noir, habituel, posé dans ses cheveux qui retombaient devant ses yeux. Et aux pieds, une simple paire de converse noires et élimées. Ainsi était la façon traditionnelle de s'habiller d'Okami. A quoi bon s'habiller autrement? Elle se sentait bien mieux ainsi.

Lorsqu'elle reporta son attention et ses pensées a l'inconnue, celle-ci s'avancait vers elle. Pourtant jolie la jeune femme qui s'approchait d'elle lui donna des sueurs froides et son coeur se mit à paniquer. Elle lui arrivait droit dessus... Elle s'attendait à beaucoup de choses, mais elle ne savait même pas vraiment à quoi...
Elle allait s'excuser et se détourner lorsqu'Elle se mit à parler... Quelques mots formant une phrase. Phrase simple qui plus est. Avec verbes et compléments. Pourtant il fallu de longues secondes à Okami pour qu'elle arrive jusqu'à son cerveau, sa conscience.
Elle du avoir l'air d'une parfaite cruche, idiote peut-être même sourde ou stupide. Il fallait qu'elle réponde assez vite, mais elle était déconcertée qu'on s'adressa à elle. Du moins, parce que ce n'était pas pour lui dire "Dégage!", "Tu n'auras pas de repas aujourd'hui." ou encore "Prochaine fois que tu tente de mourir, je t'enchaîne comme un chien à sa niche!"...
Elle ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit et répondis enfin de sa voix de cristal, d'une douceur et d'une timidité incroyable.

- Okami Passeur, classe F!

Elle avait répondu d'une traite, sans reprendre son souffle. Réponse courte, nette et précise, comme elle y avait été habituée depuis toute petite. Elle eut un long soupir, de soulagement... Après avoir su répondre...
Elle attendit, plantée là que quelque chose se passe...

Sourire ... pour faire le bonheur des autres.
Sourire ... pour montrer que l'on est joyeux.
Sourire ... pour aider à mentir.
Sourire ... pour expliquer sans mots que l'on se sent bien avec quelqu'un.
Sourire ... pour renforcer son masque de verre.

Un sourire ... Oui, je souris, souvent même. Cependant, il n'y a que peu de sourires qui sont francs. J'ai du mal à parler à cœur ouvert, je suis très souvent tentée de jeter ma rage sur les gens qui m'énervent. Je suis tellement intéressée par le fait de blesser ceux qui ressemblent à Eric, mon beau-père. Les hommes, c'est vrai, je les détestes ! Ils sont tous pareils, tous autant attirés par le sexe ... ils sont fous et furieux ... des imbéciles que je hais ... du plus profond de mon être ! Je n'ai qu'une envie, les mordre, leur arracher la peau, les brûler ... Les faire souffrir, tout simplement. Certes, ils ne sont pas comme Eric mais quand même ... ils sont tous aussi bêtes ... enfin bon, je ne peux que les déprécier, c'est psychologique.

Je regardai attentivement la jeune femme. Une blonde aux magnifiques yeux gris. Mon instinct me disait qu'elle était gentille ... Je ne savais pas trop. Je remarquai juste qu'elle était déconcertée, un peu gênée, crispée. J'avais envie de lui prendre la main pour la rassurer ... c'était fou comme son physique me faisait de l'effet. Elle était réellement très jolie. Je sortis de mes pensées lorsque la jeune fille répondit à ma question.

" Okami Passeur, classe F! "

Sa réponse était simple, claire, nette et dite d'une rapidité extrême. Pourquoi était-elle aussi stressée ? Je n'allai pas la manger ! De plus, je n'avais pas faim. Peut-être avait-elle le même souci que moi, celui de se trouver face à un passé extrêmement lourd. Tellement pesant qu'elle le fuyait, comme moi. Pourquoi pensai-je que tout le monde était comme moi ? Hein ? Sérieusement ... je me trouvais bête ... comme habituellement. Après tout, je l'étais, idiote. J'avais peur de mes propres sentiments, je ne voulais que mentir pour me protéger ... frapper pour enlever la haine qui était en moi et ... être bizarre. Personne ne serait capable de m'apprécier réellement si j'étais tant lunatique. Bien sûr, dans mon constat, j'enlevais Lyn et Naomi car ces deux filles me connaissaient sous mon masque ... enfin, ma sœur, Lyn, pas tellement qu'elle ne le croyait. Je questionnai à nouveau la jeune femme ... intriguée par son comportement.

" Pourquoi ... pourquoi es-tu stressée ? Je ... ne vais pas te mordre ! "

Je me sentais bizarre. Ce que je lui avais dit était précipité. J'avais fait une erreur. Je m'excusai à la suite, désagréablement gênée.

" Oh ! Désolée, je n'aurais pas dû ... je suis maladroite ... "

Oui ... je m'étais montrée maladroite. Je m'approchai un peu plus de la jeune fille et m'arrêtai. Je lui proposai du regard de s'asseoir sur le banc car debout, ainsi, nous étions plutôt d'apparence débile ... Même si je me moquai de l'opinion des gens, je ne voulais pas qu'elle prenne sur elle les pots cassés. Je souriais, attirée agréablement par sa façon d'être qui m'était plus que mystérieuse. J'étais intéressée, stressée par le fait de ne rien connaitre de sa personnalité. Peut-être qu'au fond, sa façon d'être concorderait avec la mienne et que nous pourrions devenir amies ?

Rêves pas Nee ... on ne fait pas amies-amies avec une inconnue et on ne pense pas ça d'une personne que l'on ne connait que depuis ... quelques minutes.
Lâches moi imbécile de conscience. Tu sais très bien que tu serais heureuse de te faire une nouvelle amie alors tais-toi ...

C'était bien envoyé mais les représailles seraient très très douloureuse ... lorsque j'envoyais balader ma conscience, je m'en prenais toujours plein la tête. Pourquoi ? Parce que cette dernière était rancunière ... plus que beaucoup de personnes. Bref. Je fixai d'un air tendre - fallait pas être méchante ! - la nymphette. Je me demandai comment cela se faisait que je ne l'avais jamais vue ... elle était en classe F après tout. Je le lui demandai - autant le faire, cela allait plus vite ...

" Tu es en classe F ? Je le suis aussi et pourtant, je ne t'ai jamais vue ... tu es nouvelle ? "

C'était fait ... mais comment allait-elle me voir ? Comme une débile, maladroite et folle ? Je ne savais pas trop ... j'attendis, c'était la meilleure chose à faire après tout.

Totalament crispée, Okami avait peur de représailles sur sa façon de s'être présentée. Sa mère la giflait quand elle parlait trop, peut-être cette fille la giflerait-elle si elle parlait trop peu... Elle la regarda dans les yeux, timidement, presque apeurée... Aujourd'hui, comme chaque fois qu'il faisait un temps de brume, ses yeux étaient gris... Habituellement verts pourtant, ils changeaient souvent, au gré des saisons et du temps qu'il faisait.
Sa mère détestait cela aussi, lui disant que seuls les gens comme elle, aussi étranges, aussi bizarre pouvaient avoir ce genre de choses.

Elle voulait répondre assez vite, mais n'y arrivait pas, trop appeurée. Elle ferma les yeux et inspira plusieurs fois profondément. Si elle n'avait peur que d'une chose, c'était bien ce qui lui rappelait les situations qu'elle avait avec sa mère... Pourtant, il ne lui aurait pas fallu grand chose pour la rassurer. Tout simplement comme son grand frère faisait, lui prendre doucement la main, l'attirer à lui et la serrer dans ses bras. Alors, son coeur s'appaisait et se calmait, ses larmes sèchaient sur ses joues et ses yeux rougis reprenaient leur couleur.

Sa nouveauté dans cet endroit faisait qu'elle ne connaissait personne. Et du coup, personne ne la connaissait non plus, de toute manière, ce genre de choses faisaient parties de ces choses qu'elle gardait profondément enfermée à double tour dans son coeur noir et meurtri...

Après ces quelques mots, Okami se détendit enfin. Elle ouvrit la bouche, sa voix était plus mélodieuse, plus douce, plus belle en somme.

- Oui, je suis nouvelle. Je viens d'arriver... Je suis encore perdue mais ça viendra...

Elle baissa les yeux et se dirigea vers le banc, peut-être pourraient-elle entamer toutes les deux une conversation? Voilà si longtemps qu'elle n'avait plus parler à une fille de son âge... Depuis ses 5ans, exactement...

Elle lui sourit, un sourit discret et faible mais sincère. Pourquoi se mentir? Qu'elle soit véritablement gentille ou qu'elle fasse semblant, cette fille lui donnait envie de parler.
Une amie en vue? Peut-être, peut-être pas... Après tout, ça ne serait pas la première déception et sûrement pas la dernière non plus...

- Et toi? Qui es-tu?

Être ami avec quelqu'un nous aide parfois à sortir du gouffre de la tristesse. Lorsque l'on traverse un " deuil " de trahison, que notre cœur sort doucement de ce trou béant que fait la douleur et que notre âme récupère les morceaux du bonheur perdus, avoir une épaule pour pleurer, se reposer et également une personne pour tout dire, tout expliquer, est très important. Après tout, les amis, l'on en a jamais assez et puis ... on peut en avoir beaucoup mais parmi eux, il n'y en a pas énormément qui sont capables de garder les secrets que l'on leur confie. Mais le pire ... c'est quand la trahison part d'une racine plus proche de soi, une personne qui est un morceau de nous-même, un être qui n'est autre que notre porteur, celui qui nous a donné la vie, nous a éduqué et puis ... finalement ... délaissé, jeté comme un vieux chiffon. J'ai toujours vu ma mère comme cela ; une femme qui m'a désirée, du plus profond d'elle même, une dame qui n'a fait que détruire pour un ... un homme. Cependant, pour le comprendre, il m'a fallu du temps et surtout un évènement ... et tout s'est produit. Mais ... Faut-il la détester ? Je ne sais pas, je ne sais plus ... le brouillard est épais, plus que jamais et je ne vois pas comment le dissiper ...

Je ne savais pas quoi penser de la jeune Okami. Elle me semblait terrorisée, apeurée par une chose inconnue et je ne voulais pas me mêler de tout cela. Je n'en avais pas le droit, je ne la connaissais pas et je n'étais pas curieuse. Je savais juste que je voulais l'aider à sortir du trou noir de la tristesse, de ce lieu infâme qui ne fait que trahir les sentiments de joie et de bonheur. Je voulais agir comme Naomi l'avait fait pour moi. J'avais envie de la protéger, je ne savais comment. Cependant, j'étais certaine que m'approcher de cette jeune fille ne serait pas un mal, plus le contraire. Je savais qu'une personne comme elle était très sensible, à prendre délicatement ... oui, je le savais, je l'étais donc, tout était facile pour moi. Une voix cristalline me raisonna dans l'esprit. C'était Okami, je baissai puis relevai les yeux.

" Oui, je suis nouvelle. Je viens d'arriver... Je suis encore perdue mais ça viendra... "

Nouvelle ... j'étais donc sur la bonne voie. Perdue ... une toute autre histoire ! Allais-je devenir un guide ? Oh non pitié, pas cela ! Je ne le souhaitai pas, non, pas le moins du monde ! Je haïssais plus que tout au monde faire le guide ... c'était long, ennuyeux et surtout ... très très très haïssable ! Je sortis de mes pensées suite à une question de la jeune blonde à la voix douce et mélodieuse.

" Et toi? Qui es-tu? "

Qui suis-je ... très bonne question. Excellente même. Je sais que je suis Needy Lesnicki ... ou plutôt Anita, une jeune fille aux visages innombrables. Je savais mon nom, mon prénom, ma date de naissance mais réellement, qui étais-je ? Je me cherchai encore ... oui, et la recherche serait longue. Bah, je me présentai, comme toute personne polie.

" Je parle tellement ... je m'appelle Needy Lesnicki. De la classe F, comme tu dois t'en douter. Mais que fais tu ici ? et ... as-tu ... peur de moi ? "

[HRP : Très très très très court, je m'en excuse >///<']

L'amitié est une chose subjective, certaines personnes croient que leurs amis sont les meilleurs du monde. Qu'ils seront toujours là pour eux et qu'ils ne se quitteront jamais. Mais la réalité nous fait retomber sur terre comme une claque en pleine figure. Les amis vont et viennent, ils trahissent, blessent, abandonnent et vous font descendre plus bas encore que là où ils vous on trouvé... L'illusion est vite dissoute avec la vie...

Okami resta bouche bée plusieurs secondes, peut-être même une minute. Elle n'en savait rien a vrai dire. Elle écouta la jeune fille parler, la regarda réfléchir et s'interroger.
Elle devait se demander qui était cette fille étrange, seule dans la cour, de si bon matin. Elle devait aussi penser qu'elle était folle...

Peut-être n'avait-elle pas tort?

La jeune blonde aux yeux tantôt verts, tantôt gris était farouche et sauvage... Si elle le pouvait, elle vivrait dans un bois, idolée et loin de tout. Le seul objet humain dont elle ne pouvait se passer était sa guitare. L'une de ses deux compagnes, la seconde étant la Lune. Rien d'étonnant alors, que son instrument s'appelle "Tsuki" (Lune en japonais).
Elle aimait à traîner des heures sous sa peau de louve blanche, sentir l'odeur des pins, la terre sous ses coussinets, entendre le vent dans le feuillage, observer la nature sauvage qui reflétait à merveille son coeur meurtri, comme les arbres le sont par l'homme.
Mais depuis son entrée ici, elle était limitée, son collier si précieux avait été transformé en minuteur pour lui amoindrir sa liberté de mouvement lupin.

Elle revint à elle, émergeant peu à peu de sa bulle, elle observa la dénommée Needy avec des yeux ronds... Elle s'excusait de trop parler, mais si elle ne parlait pas, cela ressemblerait à un dialogue entre sourds et muets. Elle se décida quand même à lui répondre, la voix soudain bien plus franche, farouche, presque agressive.

- Non, je n'ai peur de rien! Je suis ici parce que la nature m'attire comme un aimant. Et que j'en ai été privée durant toute ma vie...

Elle la regarda d'un air à la fois triste et nostalgique...Tirant sur les longues manches noires qui remontait jusqu'aux dessus de ses coudes, cachant ses bras à la vue des autres. Son corset noir la serrait avantageusement et son jeans, déchiré au genou indiquait d'anciennes cicatrices. Elle aurait pu paraître trop maquillée si le noir qui cernaient ses yeux ne lui allongeait pas les cils de façon interminable et ne faisait ressortir la couleur de ses yeux...

Préférer la haine à l'amour peut avoir du bon. Contrairement à ce que l'on croit, détester chaque être qui peut apparaitre face à soi empêche de l'aimer, le chérir, lui donner ce sentiment que l'on ressent lorsque les gens nous plaisent. C'est une échappatoire qui nous protège, si l'on regarde bien. L'amour et l'amitié sont deux choses qui peuvent être délicieuses sur le moment mais lorsqu'ils s'en vont, ils font comme le vent, ils sont froids et repoussants. L'amitié, je pense que c'est pareil car elle vient, on y goûte, on la savoure et quand il n'y en a plus, on se retrouve meurtri, trahi et en plein sentiment de tristesse. Cependant, lorsque l'on sait choisir ses amis, rien ne peut plus nous blesser ... parce qu'une barrière invisible est procurée par l'être chéri, idolâtré, aimé. Enfin ... c'est difficile de choisir un camp alors, on se laisse aller, transporter par ces sentiments jusqu'à ce qu'un jour ... tout disparaisse.

Mes pieds posés sur le sol, mon corps appuyé dessus, une jeune femme face à moi. J'entendais toutes ces choses dans ma tête, ces souvenirs qui tintaient comme jamais. Pourquoi lorsque je me trouvais face à quelqu'un qui était " poursuivi " par ces tâches noires du passé, je me retrouvai perdue dedans ? Je secouai brièvement la tête, sortie de mon calvaire par la voix cristalline d'Okami. Ses mots étaient balancés d'une manière franche, agressive. Je me demandai pourquoi elle agissait ainsi.

" Non, je n'ai peur de rien! Je suis ici parce que la nature m'attire comme un aimant. Et que j'en ai été privée durant toute ma vie... "

Après cela, elle tira sur ses manches. Ses mouvements m'apparaissaient seulement comme de banals gestes que l'on fait tout le temps. Cependant, ses mots résonnaient encore dans ma tête. Ils faisaient un tel tintamarre que je sus que je devais lui répondre calmement. De toutes manières, je ne voyais pas en quoi je devais être méchante. Cela serait inutile, elle ne m'avait pas frappée, elle m'avait répondu. Je sentais monter en moi un stress, comme si nos places étaient échangées. Après tout, j'aurais dit la même chose à sa place ... si la question aurait concerné un quelconque gêne.

" Privée de la nature toute ta vie ?! Mais c'est juste abominable ! "

Je n'ajoutai rien. Ne pas parler de mon passé était une chose très importante. Je posai soigneusement un sourire sur mon visage pour oublier. Je lançai dans ma tête une sorte de jeu. Les mensonges ? Non, une espèce de devinette qui n'en avait pas l'air. Ma mine souriante et pourtant impassible, je commençai.

" Le passé est un fardeau n'est-ce pas ? Tu n'aimes pas le tien et ... je n'aime pas le mien. Autre chose ? Ah oui. Pourquoi es-tu ici ? Et ... sans être indiscrète ... quel est ton don ? Parce que chaque élève d'ici en a un et ce serait bizarre que tu n'en ais pas. "

Sherlockette Holmes ? Non, finalement, la devinette n'en était pas une, loin de là. Une série de questions bourrée de sous-entendus. Je réfléchissais à que faire. Attendre et écouter ... c'était mieux je pense. Alors je le fis.

Se battre pour rester envie, se battre pour un amour, un ami ou un amant, se battre pour survivre, se battre contre une maladie, se battre contre des bourreaux, se battre encore et toujours... La vie n'est qu'un immense champ de bataille où amour et haine cohabitent tant bien que mal. Emplie de murs, de remparts et de barbelés et où les pistes claires et parsemées de fleurs se révèlent être des chemins de terre aux nids de poule et aux orties piquantes. On ne fait que trébucher dans la vie, certains se relèvent, d'autres restent à terre un moment, les derniers ne se redresseront jamais. Happé par le trou noir d'où il ne ressortiront plus...

Okami s'était approchée du banc, assise sur le dossier, elle observait les moindres faits et gestes de son interlocutrice. Elle la trouvait jolie d'apparence, simple et douce. Mais elle devinait en elle un passé, sans doute, aussi noir que le sien. Elle était froide comme le marbre, plus gelée que les glaces éternelles des sommets montagneux et son sourire semblait un faux-semblant cachant une vérité tout autre que celle visible. Son coeur devait être noirci comme les roches volcaniques brulées à l'aube même de leur vie.

Needy sembla légèrement étonnée par l'agressivité qu'elle avait du dégager, mais elle se reprit vite et sa réponse la rendu encore plus décontenancée...
Oui, la nature avait toujours été tenue soigneusement loin d'elle. Elle l'avait observée durant treize longues années derrière une fenêtre à six mètres du sol, dans une chambre transformée en studio minuscule.

Okami ne répondit rien, elle observa le sourire de la jeune fille et se leva. Tout en marchant, un éclair noir et vert émanait d'elle jusqu'à ce qu'elle ne fut plus visible. Lorsque tout s'arrêta, elle n'avait plus rien d'humain. Seuls persistaient ses yeux verts clairs et son collier de cuir noir. Mais sa peau pâle était maintenant une énorme boule de poils d'un blanc neigeux, ses longues pattes fines et solides étaient posées sur le sol. Elle observait Needy du même regard que tout à l'heure...

Un être humain se croit supérieur à tout ainsi qu'à tout le monde. Beaucoup d'exemples confirment cette hypothèse, notamment le fait qu'il détruise délibérément la nature avec ses voitures et toutes sortes d'objets qui polluent. Les humains sont en fait une sorte de machine à détruire. Prenons les rois, à cause de leur statut, messieurs se croient permis de régner sur tout, même au point d'aller " pourrir " la liberté des animaux. Je pense qu'en fait, les humains sont des monstres avides de pouvoir ... car, après tout, ils en veulent toujours plus ... et même au bout de leurs désirs, ils en veulent encore ... et toujours. Même si je suis en partie humaine - oui, j'ai un pouvoir, les humains n'en ont pas, c'est pour moi une différence -, je hais ma nature, si j'avais le choix, je serais un animal ... oui, un animal car euh, ne polluent pas et ne sont pas capricieux - bon, la vache pollue en pétant mais cela est différent.

Mes yeux étaient rivés sur Okami, je lui avais demandé quel était son pouvoir et j'attendais sagement la réponse. Lorsqu'elle se levait, je me posais la question existentielle ; " allait-elle me laisser là, seule ? ". J'avais légèrement peur de la réponse car je ne voulais pas qu'elle parte, quelque part, elle me ressemblait. D'une part, parce qu'elle avait un passé ambigu et d'une autre car je me sentais tellement bien à ses côtés, cette fille était semblable en bien des points à moi, comme Naomi ... Je me rendais à l'évidence, j'appréciais les moments passés avec ces filles, je pouvais me sentir à peu près moi même. Je clignais des paupières et une lumière m'aveugla, la jeune blonde, après quelques secondes, n'était plus humaine. Une louve était désormais là, devant moi. Sa fourrure était blanche, soyeuse. Ses yeux étaient magnifiques et verts clairs, un des détails qu'elle avait conservés de sa forme humaine. L'autre détail était le collier de cuir noir qui était toujours présent. Je la trouvais tout simplement magnifique ... cet instant était incroyable ... je décidai de lui raconter oralement, pas seulement avec mes yeux chatoyants.

« Cette chose est tout simplement magnifique ... magique aussi. Ton don est quelque chose d'incroyable ! »

Mes yeux brillaient, j'étais émerveillée. Comment une telle chose pouvait exister ? La nature faisait plutôt bien les choses avec les dons. Cette jeune fille était belle et sa forme animale l'était tout autant. Je me levai du banc et m'approchai timidement de la louve qui se tenait face à moi. Très intéressée, je posai une main sur sa tête et caressai sa crinière douce et soyeuse. Plus émerveillée que jamais, j'ajoutai une chose, une parole qui aurait très bien pu me trahir en quelque façon que ce soit.

« Je trouve que tu es aussi spectaculaire en louve qu'en humaine. J'ai toujours rêvé de toucher un loup ... et en voilà un, là, face à moi. Un moment magique ! »

Okami était une personne que je pensais fragile, perplexe à chaque instant de la vie. Au fait, je lui avais demandé de me montrer son don mais je ne l'avais pas fait moi-même. Je souris, assez nerveuse et, d'un regard plutôt intéressé - ce loup était incroyable, je vous jure ! -, je tendis la paume de ma main gauche et la mise à plat. Je me concentrai et le mot bâton tintait dans ma tête ainsi que l'apparence de la parcelle de mon âme défilait dans mon esprit. Peu après, une légère douleur apparut, déchirant ma peau, perçant le pansement qui me protégeait et faisant tomber quelques gouttes de sang au sol. Peu après ce moment spécial, une tige brune recouvrant une pierre cristalline bleue clair était dehors. Je regardai Okami et ajoutai un détail car, un bâton n'apparait jamais comme cela.

« Okami, je te ... enfin, cela est mon don à moi, l'invocation d'un bâton. Cela peut paraitre étrange mais ce morceau de bois est pour moi bien plus que ce que les autres croient. Il est important à mes yeux, je ne sais pas, c'est ... particulier, difficile à expliquer. »

Que dire de plus ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Afin de faire office de geste de continuité - car la rencontre ne pouvait s'arrêter là -, je caressai à nouveau la tête de la louve blanche. Mes mouvements étaient doux, affectueux, comme si je touchais une peluche. Comment allait-elle réagir ? J'étais un peu prise au dépourvu par mes sentiments, ils étaient plus forts que tout à ce moment là et je n'y pouvais rien. Okami devenait peu à peu une personne qui m'était chère ...

L'être jumain est une chose bien étrange... Il se croit meilleur et vit au détriment des autres et soumet les animaux, les pliant à leurs lois stuipides, cupides et sans intérêts. Les barreaux de fer sont leur seule réponse à la vie sauvage et l'euthanasie, contre ceux qui ont osés ne pas se laisser faire. Chaque jour qui passe, l'être humain détruit un peu plus ce qui l'entoure et chaque jour qui passe, le règne animal voit ses effectifs diminuer en nombres, tel des soldats morts au front. Qui se retranchent dans des tranchées nommées "parcs zoologiques". Ainsi ne peuvent-ils être en vie qu'en cage? La vie est détestable...

Okami s'assit, observant la jeune fille et sa réaction. Lorsque celle-ci s'approcha, avec l'air intéressé, elle pencha la tête sur le côté droit. L'une de ses oreilles était droite, l'autre penchée sur le côté. Cela lui donnait un air plutôt sympa et joueur, bien que la beauté du loup n'en fut pas restreinte. Elle eut un léger mouvement de recul lorsque Needy s'approcha d'elle, mais retint son mouvement, la laissant alégrement posé sa main sur sa tête et la caresser.

Elle observa ensuite la jeune femme se concentrer en ouvrant sa paume bien à plat. Elle pencha un peu plus la tête d'un air interrogateur et surtauta plus fort en voyant le bâton apparaître dans sa main. Elle regarda s'écraser les quelques gouttes de sang sur le sol en applatissant ses oreilles sur l'arrière de son crâne.

Lorsque Needy posa à nouveau sa main sur elle, Okami se redressa car, étonnement, elle aimait le contact de ses doigts sur son pelage. Elle en fut elle-même étonnée, mais ne s'en empêcha pas et apprécia le moment. Elle s'approcha de la main de Needy et prit délicatement le bâton, en la regardant, pour quelle comprenne qu'elle le lui rendrait tout de suite.
Elle posa le bâton sur le sol et regarda le sang sur la main de la jeune femme et s'en approcha, avant de glisser sa langue sur la plaie, léchant le liquide rouge.
Lorsque la plaie fut nettoyée, elle reprit le bâton et le reposa délicatement dans sa main.

Elle aimait le contact avec la peau de cette jeune fille, elle était douce. Elle n'avait jamais ressenti de douceur pareille et elle donnerait beaucoup pour la sentir encore. Ce simple moment un peu plus tendre et pour la première fois féminine...

Elle glissa à nouveau sa tête dans la main droite de la jeune fille, à la recherche d'un nouveau câlin...

Le meilleur combat que l'on puisse vivre est celui qui oppose la vie à la mort. On ne sait jamais si l'on va gagner mais l'on s'accroche quand même, jetant chaque pincée d'espoir qu'il nous reste dans la bataille, prêt à tout pour que la victoire nous appartienne. J'ai apprit cette chose, je l'ai vécue. Je fais de mon mieux désormais pour gagner ce combat. Désormais, je sais que les apparences trompent tout le monde, tout le temps. Qui étaient les autres pour nous juger après tout ? Nous sommes des êtres vivants, tous libres, tous égaux. Je l'avais comprit et désormais, je luttai pour que cela soit toujours une évidence. L'amour et l'amitié, faibles ou forts, menaient toujours à un nouveau partage ... cependant, que devais-je comprendre lorsqu'une rencontre avec une personne qui pouvait se métamorphoser avait plus d'importance qu'énormément de choses ? La confiance naissait, les sourires se faisaient fréquents ... je me laissais apprivoiser ... sans penser aux autres problèmes que la vie m'avait donnés. Les choses se faisaient plus claires, le vieux nuage tout noir et pourri qui me bousillait l'existence devenait bleu et voulait absolument devenir rose, c'était toujours mieux de toutes façons. À force, je ne comprenais plus ... Dommage n'est-ce pas ? Pourtant, je croyais en ce rêve ... de toutes mes forces.

Lorsque mes doigts passèrent sur le pelage de la bête, elle se redressa, comme si mes doigts touchant son pelage soyeux lui plaisait. Je fis un sourire, montrant qu'un semblant de joie était là, bien présent en moi. L'envie de mentir et de manipuler était partie, envolée je ne savais où, pour mon plus grand bonheur. La louve s'approcha de ma main, prit de manière délicate mon bâton en me regardant, me faisant comprendre qu'elle ne me le volait pas mais qu'au contraire, il me serait rendu. L'animal posa mon arme à terre et commença à lécher la plaie. La tâche rouge de sang disparaissait peu à peu et lorsque, finalement, elle n'était plus là, Okami reposa le morceau de bois dans ma main. Pour ne pas mentir, cela me fascinait, tout simplement. La tête de la bête se heurtait à ma main, s'y frottant, comme si elle me réclamait un nouveau câlin que, naturellement, je ne refusai pas. Mieux encore, je m'abaissai auprès de la louve blanche et déplaçait mes doigts tout le long de son pelage. Ce moment magique, jamais je ne le laisserai m'échapper. Je me sentais trop bien ici pour tout laisser s'évanouir de manière rapide. Je me relevais et commençai d'un ton cristallin, doux, plein d'affection.

« On dirait que des liens se sont tissés entre nous. Tu crois qu'avec le temps, nos relations monteront encore plus ? De mon côté, mon coeur te sera toujours ouvert. »

Je pensais que la jeune femme avait compris qu'en fait, la perdre serait une énorme erreur. Je me reposais près d'elle et recommençais à parcourir son pelage avec mes doigts, de manière tendre, douce. C'était une personne qui avait rapidement prit mon attention. Je ne désirais plus que la découvrir plus, quitte à moi-même finir dépouillée de mes secrets. Je n'en avais guère souci, Okami allait être une amie, une personne réellement importante. Plus que beaucoup d'autres. Ma confiance allait délicatement en la direction de ma nouvelle amie. C'était important l'amitié. J'avais comprit qu'Okami était en fait une fille loin d'être banale. C'était drôlement bizarre de comprendre que parfois, la réalité est étrange. J'aurais pu passer des millions d'années là, à caresser le pelage doux et chaud de la louve.

[HRP : Un peu court je trouve ôè Magnifique ton post *O*]

La vie est un combat sans trève ni fin, avec pour seul interêt de nous faire suer et courir à tout rompre. Chaque jour est plus difficile et plus facile à vivre à la fois. Un coeur qui bat plus fort ne le fait pas sans raison, ainsi, il arrive que les coeurs les plus durs deviennent doux. L'amitié farait faire des ravages et les joies se multiplient alors. Dévoiler les secrets que l'on à mis des années à cachés est une épreuve difficile à vivre. Mais elle permet de se libérer d'un poids bien plus éprouvant encore. Le mensonge est une chose délicate qui rend les autres affreusement suceptibles et la trahison encore bien plus que l'on en peut le croire. La vie est un enjeu, un cadeau et un fardeau. Elle vaut ce que l'on veut qu'elle vaille, rien de plus, rien de moins...

Okami profitait des caresses que la jeune femme lui offrait, son énorme tête de loup posée dans sa main d'humaine. Elle sentit ses doigts glisser dans sa fourrure à la couleur de la neige et elle frissonna au contact doux qu'elle lui offrait. Needy n'avait pas eu l'air choquée par le fait qu'elle ait nettoyé sa plaie et Okami aimait par dessus tout le contact de sa peau. Elle s'assit sur le sol, la tête penchée sur la main toujours caressante.
La louve se dressa soudainement, bien que doucement, en posant ses lourdes pattes sur les épaules de son amie. Car, elle deviendrait sans doute son amie, le lien qui se tissait entres elles semblait partit pour se renforcer et s'épaissir. Peut-être pas jusqu'au fil d'acier, mais jusqu'à une corde bien solide. C'était la première fois, pour Okami, qu'elle sentait une joie immense la submerger face à quelqu'un d'autre que son frère.
Elle posa son front sur celui de la jeune femme, frottant son doux pelage contre sa joue. Son souffle chaud se brisait sur la nuque de Needy, alors que sa truffe humide reposait sur son épaule. Elle ferma les yeux de bien être, se blotissant contre elle. Son poil épais devait tenir chaud et être doux contre le coprs, elle aimait ce contact humain et amical.

Okami émit un grognement doux et agréable, presque un ronronnement. Elle se sentait calme et paisible, en paix avec elle-même. Cette fille lui apportait tout ce dont elle avait toujours manqué et elle avait la certidue qu'elle pourrait lui apporter bien plus encore...