Se regarder scrupuleusement soi-même, ne regarder que discrètement les autres. [Ismaël]

Invité

Je longe la galerie marchande.
Il fait doux en cette fin d'après-midi, et pourtant, de sombres nuages apportant la pluie viennent obscurcir le ciel, conférant une luminosité exceptionnelle à la ville. Cette ambiance me plait. Nul doute qu'avant le début de la soirée, l'air se rafraichira et que nous tomberons sur la tête des trombes d'eau. Et tant pis pour les brushing de ces damoiselles !
Brushing, rien que le mot, je frissonne. Pourtant, honte à moi, j'en sors, de chez le coiffeur, et il a eu du boulot le pauvre. Je ne me souviens même plus de la dernière fos où j'y avais mis l'orteille. Ce matin, je pouvais m'asseoire sur ma chevelure noire sans peine, ça devenait inquiétant... et là, un petit vent vient, de ses doigts froids, caresser ma nuque dénudée. Brrr j'ai voulu un changement radical, mais couper autant n'était peut être pas une si bonne idée... Je me mets à regretter, ça ne me va pas, c'est sur ! Pourquoi est-ce qu'il a fallut que cette maudite fille de l'université me donne tellement envie de changer ?!

Je longe la galerie marchande, mes mains s'accrochent l'une à l'autre, transcription externe de mes interrogations internes.
Je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi je ressemble. Je n'ai pas regardé le miroir une seule fois, ni pendant que mon surplus capillaire était éradiqué, ni après que ce soit fait et en ce moment, je suis trop occupée à vérifier les aspérités du trottoir pour ne pas me prendre les pieds dedans pour observer mon reflet dans une vitrine. Quand bien même je pourrai, pas sûr que je le fasse. J'ai trop peur de savoir de quoi j'ai l'air...
J'étais motivée pour changer pourtant. Et je ne demande que ça ! Mais hum... Courage ! Fuyons. Cette phrase s'applique si bien à moi... C'est fou.
Devant moi, je vois que le sol est régulier: c'est le moment ou jamais, j'inspire, me rapproche un peu du mur de vitrines et glisse mes iris vers la gauche, tête toujours baissée.
Au moment où j'allais enfin être récompensée de ma prise de courage, où j'allais enfin connaître cette apparence en cours de métamorphose qui allait être mienne... je me fais bousculer. Et, bien sûr, je tombe lamentablement au sol, me râpant mains et jean. Soit dit en passant, ce n'est pas plus mal que j'ai hésité à entrer dans un magasin avant, cela m'a permit de sauver le nouveau pantalon qui aurait été mien depuis à peine quelques minutes.

« Mais ça va pas ! Calmez-vous les mecs » Hurla une voix dans un magasin.

Un cri, une bousculade, un choc, dur, soudain et désagréable… voila pour le lever de rideau.

On avait fait mieux dans la présentation, mes les protagonistes ne méritaient peut être pas de meilleure entrée en scène, enfin surtout pour Ismael qui venait de se faire éjecter d’un magasin de vêtements par une montagne de muscle de fort méchante humeur.

Pourquoi ? Longue histoire.

La punk n’aurait pas dû passer devant le colosse et le toiser avec sa carte platine, mais l’erreur était humaine non ?

Elle n’aurait peut être pas dû lui dire qu’il pouvait baver sur ses achats parce que jamais de sa vie il n’aurait pu l’acheter, mais c’était un détail.

Elle n’aurait pas dû en profiter pour lui écraser le pied en lui disant que son pied avait « mystérieusement » glissé, mais… hem… non là elle n’aurait pas dû.

Ce petit spectacle avait eu comme conclusion ce fâcheux vol plané qui avait percuté dans sa course un objet non identifiable mais visiblement organique et vivant en vu du « ouch » que la collégienne avait cru percevoir.

S’étalant de toute sa longueur, les joues rouges de honte et de colère, les lunettes explosées, les écouteurs à terre et un soda se répandant sur le sol, la collégienne se releva en ronchonnant et prête à détruire la première personne qui croisait son chemin.
Avisant la touffe de cheveux foncés fraichement coupé vu leurs coté « sans vie » de son oreiller improvisé, la punk fronça le nez.
Elle n’aimait pas les coupes des coiffeurs, elles étaient toujours fades et quelconques… on devait attendre trois jours pour que la coupe s’adapte vraiment à la morphologie du visage et soit un peu original. Mais vu ce qu’elle voyait de la « chose » elle était déjà naturellement fade et sans intérêts et absolument pas original donc pas de vrai gâchis. Elle n'aimait pas qu'on la bouscule non plus, ni qu'on lui manque de respect comme venait de faire la masse diforme en costard. Et surtout elle n'aimait pas les gens comme ça

"Un manque total d’originalité, aucune excuse, ce truc est une chaussette qui rampe sans qu'on la remarque. Autant en profiter pour ce calmer les nerfs. Pauvre petite créature, c’est vraiment pas ton jour… "

Un sourire qui n’annonçait rien de bon ourla les babines de la jeune fille qui prit une voix agressive en tira sur la manche de son « camarade ».

« Dis donc ! Tu pourrais faire gaffe là où tu marche et quand on bouscule les gens, on s’excuse ! »

Continuant de tirer à en faire craquer la manche, des yeux bleu vert dédaigneux croisèrent ceux menthe à l’eau de Will, surement surprise d’une telle attitude.
On était loin des excuses bafouillées qu’on retrouve habituellement dans ce genre de cas dans les films ou les mangas. Pas d’air gêné et pas de petite fille rougissante. Pas même l’ombre d’un remord ou d’une excuse.

A la place ce tenait une punk revêtue d’un bagguy vert électrique aux coutures blanches et d’un T-shirt blanc sans manche proche du corps qui lui arrivait au nombril grâce à une découpe au cutter. Pas de veste malgré le mauvais temps mais un chèche noué au cou de couleur noir , faisant ressortir la blancheur de la peau et le vert pomme du maquillage et du pantalon… Une tenue qui piquait les yeux et qui tranchait des gossip girl qu’on pouvait admirer dans la galerie marchande. Ses cheveux décolorés étaient coiffés en pique, laissant les mèches roses libre du gel tomber sur un regard mauvais marqué par des traits noirs de khôl.

Autour des deux filles, une petite foule de personne avait regardé la scène, plaignant mentalement Will.

Shootant dans sa paire de lunette aviateur argentés qui n’avait pas résisté au choc, Ismael eu un nouveau sourire.
Elle prit une voix qui se voulait douce mais les yeux brillant d’amusement n’aidait pas vraiment à rassurer.

« Tu sais que ce sont des lunettes collector ? J’étais la seule au monde à les avoir et tu vient de les casser par ta maladresse… Alors tu va me les rembourser et autant dire que sa va faire mal à ton compte en banque… hum.. Machin ! »

Le machin n’était pas méchant, mais quand on ne connait pas le nom d’une personne on avise, et ismael n’était pas douée pour aviser.

Invité

[HRP: désolée, finalement, les jours se sont enchainés sans que je les vois passer ><]

Allongée au sol, je soupire un coup, blasée, et me relève. Mon cerveau n'a pas tardé à comprendre ce qu'il vient de se passer, et à même fait le lien le lien entre la phrase entendu quelques secondes avant ma chute:

« Mais ça va pas ! Calmez-vous les mecs »

et le remue ménage qui s'en suivit.
Un coup d'œil à la fille (enfin, là, on dirait plus.... Hum non en fait, on dirait rien du tout !)et, malgré moi et mon respect pour les gens qui osent porter des vêtements extravagant ou autre, un de mes sourcils se lève: la dégaine du roc qui m'est tombé dessus est pour le moins inhabituelle.
Un baggy vert pétard, j'avais jamais vu ça ! Ca arrache...les yeux. Enfin, qu'importe, son style est différent, tant mieux, ça met un peu de diversité ! Mais du coup, je baisse les yeux sur ma tenue personnelle. Ou du moins ce qu'il en reste. Comme prévu, mes genoux sont à découverts, les deux pansements appliqués soigneusement quelques jours plus tôt n'ayant pas vraiment tenu le choc...
Mes mains quand à elles ne s'en sortent pas si mal, juste une petite égratignure sur celle de gauche (même pas celle avec laquelle j'écris, c'est mon jour de chance !). Ma veste n'a rien, solide comme est, et c'est un soulagement. Pour rien au monde je m'en séparerais, changement d'allure ou pas.
Je souffle sur un mèche de cheveux qui nargue mon nez et remarque alors le sourire guère aimable de l'inconnue.

« Dis donc ! Tu pourrais faire gaffe là où tu marche et quand on bouscule les gens, on s’excuse ! »

Alors là, j'en reste comme un rond de frite. Je papillonne des paupières, l'air de dire "Nié ?" en pas classe du tout et bredouille en rougissant malgré ma révolte intérieure:

"Euh... pardon..."

Grrrrr c'est pas à moi de m'excuser !
Parfois, il m'arrive de dire des choses qui auraient mieux fait de rester coincées dans ma gorge, je ne réussis bizarrement pas à les retenir. Ben là, c'est ce qui se passe.
Je m'entends dire d'une voix vexée comme une gamine:

"Même si c'est à toi de me présenter des excuses."

Énigme personnelle à laquelle il va impérativement falloir trouver une réponse: j'ai vraiment pas besoin de faire ma rebelle pour avoir des ennuis alors pourquoi faut-il que je la fasse quand même?
Elle vient de donner un coup de pied dans... WOUAH ! Des lunettes d'aviateur ! Je suis trop fan !
Ah flûte, elles sont cassées...
Comme par magie, mon air admiratif disparait au profit d'un air déçu. Qui passe rapidement à un air horrifié tandis que l'autre m'assène:

« Tu sais que ce sont des lunettes collector ? J’étais la seule au monde à les avoir et tu vient de les casser par ta maladresse… Alors tu va me les rembourser et autant dire que sa va faire mal à ton compte en banque »

Groumphf alors ça ça craint... Hey mais attends une seconde, elle vient pas de shooter dedans ? Ca a pas du les arranger non plus, à ses satanés binocles !

«hum.. Machin ! »

Ma-chin ?
Je mis un moment à comprendre que c'était à moi qu'elle s'adressait. Quand ce fut fait, je baisse la tête et grimace, mi-irritée mi-intimidée:

"Will... je m'appelle Will. Je t'appelle pas Truck moi alors hein...voilà quoi...!"

Pitoyable, mais je commence petit à petit à me refermer sur moi-même. Cette fille vient de me prouver que je suis banale et oubliable à souhait.

Ismael eu l’air particulièrement choquée en entendant Will lui répondre.
Ne s’attendait elle donc pas à un peu de résistance ? Était-elle surprise de cette grimace ou s’attendait elle à voir la chaussette fondre en larme et gémir en cherchant son pardon ?

Les yeux grands ouverts elle s’approcha encore de Will jusqu’à se retrouver quasiment front à front, la détayant de haut en bas une nouvelle fois sans raisons apparentes.

Une odeur âpre de cigarette se dégageait de ses vêtements et le ronron des écouteurs encore en marche laissait une mélodie électrique en fond sonore.

Quelque chose dans son regard avait changé.

L’air joueur qui habitait ses prunelles vertes électriques avait disparut pour faire place à de l’étonnement et un zeste de déception, surement incompréhensible pour la collégienne qui lui faisait face.
Et pourtant… c’était elle trompée ? Selene avait bien parlait d’une Will mais ce n’était surement pas elle.

[Ce machin ne mérite même pas d’attention, pourquoi Catwoman m’aurait elle conseillé de la rencontrer ? A moins qu’elle cache quelque chose…

La punk resta toujours aussi proche de sa « camarade », silencieuse, fronçant les sourcils et le nez au fur et à mesure comme si elle devait sentir une odeur nauséabonde.

Y’a rien de bien intéressant pourtant… Selene, qu’est ce que je suis sensée faire d’une meuf pareil.
Car dans l’esprit de la délinquante, le portrait mental de Will c’était déjà dressait, et il n’était vraiment pas flatteur.
Puis haussant les épaules la collégienne s’éloigna et déposa sa main sur l’épaule de la jeune fille aux cheveux courts, battant des sourcils en prenant un air enfantin, ses lèvres s’ourlant d’un sourire joyeux.

« Haaan truc comment que tu as trop de la repartie ! Spa possible t’es vraiment trop une rebelle de la life »

Puis aussi rapidement qu’il était apparut elle reprit son sérieux, fusillant la fillette de son regard, les mains sur les hanches.

« Non mais d’où tu crois que je vais m’excuser pour toi ! Tu as une de ces images de ta petite personne ma parole ! dégonfle un peu tes chevilles miss, tu as quoi.. 13 ans ? Tu sors du primaire non et tu ose venir me parler sur ce ton. Tu sais que tu pourrai avoir quelques problèmes ? Mais bon je suis d’humeur magnanime Miss… à la place tu va me rembourser mon soda au moins… sa te coutera pas trop cher malgré tes allures de clocharde ? »

Ismael farfouilla dans ses poches pour sortir un paquet de cigarette bien entamé et en portant une à la bouche, sans se préoccuper du panneau « interdit de fumer » juste derrière elle.

« Quoi que… » Sa voix restant en suspend tandis qu’elle tournait autour de Will comme un requin autour de sa proie.

« En fait je ne vais pas trainer avec ça, à la place on va commencer par s’occuper de ta tenue franchement ridicule. Sa ne te dérange pas j’espère… Machin? »

Elle laissa une courte pause, susurrant le "machin" avant de reprendre, coupant la parole à ce qui était maintenant son nouveau jouet.

« Non suis-je bête, tu es incapable d’être déranger par ce genre de détail Miss parce que tu fais ta pauvre petite chose déprimèe. t'es encore pire que les filles qui font leurs Gossip Girl, elles au moins elles assument ce qu'elles sont. »

Et d’un geste rapide Ismael tira sans ménagement sa "petite poupée" vers la boutique la plus proche.

Montre moi ce que tu as dans le ventre Will, que je ne pense pas que Selene elle aussi est une plouc par ta faute.

Invité

[Désolée pour le retard, j'avais à chaque fois pas assez de temps >< ]

La... fille devant moi à l'air surprise de ce que j'ai dit. Je ne vois pas pourquoi. Enfin, je veux dire, c'est pas parce que je m'habille pas avec des couleurs flashs que je ne sais pas répondre. Décidement, en ce moment, je ne rétorque de des choses qui me donnent des ennuis.... Désespérant.

Raaah voilà qu'elle aussi elle me toise alors que son visage est tout proche du mien...
Vous voulez savoir ce que je pense ? Elle manque d'originalité... L'Universitaire garçon manquée m'a déjà regardé comme si j'étais une sous m*rde débile alors la punk peut aller se rhabiller !

En parlant de vêtement... les siens empestent la cigarette.
Je pourrais ajouter que jamais je ne fumerais malheureusement ce n'est pas le cas. Je suis sûre que j'essairai tout comme je reste persuadée que j'en deviendrai accro. Ca vous étonne, hein ?
En revanche, le bruit désagréable d'un son électronique sortant d'un écouteur ne me laisse pas indifférente. Je jette un regard meurtrier à l'appareil avant de sortir un contact sur mon épaule. Cette fois, c'est l'air dégoutée que je pose mes yeux sur la main d'Ismael tandis que mon épaule effectue toute seule une esquive.
Je n'aime pas qu'on me touche, qu'importe la personne que ce soit, alors une punkette dont on ne sait si elle vient de se droguer ou autre, encore moins.

Sa réplique m'arrive ensuite aux oreilles et je courbe les épaules. Que rajouter ? Elle se fiche de moi... Et j'entends déjà les rires des gens autour, des 'badots' qui guettent la scène comme l'on apprécie un spectacle au théâtre.

« Non mais d’où tu crois que je vais m’excuser pour toi ! Tu as une de ces images de ta petite personne ma parole ! dégonfle un peu tes chevilles miss »

Tête basse donc, je suis bien placée pour les voir mes chevilles et, croyez moi, elles ne sont pas enflées ! Quoique...le simple fait de dire et hop, elles ont pris 3 centimètres de large.

La suite manque m'étrangler. QUOI ?! 13 ans ?! je me mords la lèvre pour pas pleurer. C'est ma coupe de cheveux, j'en suis sûre, j'ai l'air d'une gamine... sortie du primaire !
Je râle contre ma chevelure et tant que j'y suis sur tout mon coeur puis sur le monde entier avant de me rendre compte qu'elle me tourne autour... [Note à moi-même: arreter de me perdre dans mes pensées]
C'est flippant. Mais le choc vient de ce qu'elle dit:

« En fait je ne vais pas trainer avec ça, à la place on va commencer par s’occuper de ta tenue franchement ridicule. Sa ne te dérange pas j’espère… Machin? »

J'en oublis le 'Machin' savament susurré et ouvre la bouche pour refuser son offre sur un ton qui ne laisserait pourtant aucun doute sur mes envies d'être relookée.
Heureusement, elle enchaine sans qu'une syllabe ne passe la barrière de mes lèvres dans une pseudo provocation.
Sans me demander mon avis, elle me tire déjà vers une boutique. j'ai dit que j'aimais pas être touchée !
Comment ça je le lui ai pas dit à elle ? Ouais bon....

Je me dégage vivement de sa prise et époussette mon pantalon:

"Ca va hein... Pour ta gouverne, j'ai 16 ans et à 16 ans, on a pas besoin d'une Tatie Truck pour nous tenir la main !"

« Nooooon »

Ismael tenta vainement de cacher sa terreur en entendant Will donner son âge, elle était donc bien au collège. Elle était donc bien dans sa classe. Elle était donc la fille soit disant intéressante... mais quelle repartie minable ! Ce n’était pas possible d’être aussi naze. Tatie Truck.. La collégienne du se répéter plusieurs fois « l’insulte », le surnom… elle ne savait même pas comment définir cette phrase qui était trop aberrante pour être analysée, pour bien s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé.
On venait de toucher le néant absolu, même l’expression « ou pas » apportait d’avantage à un débat.

Tandis que ses traits laissaient deviner la terreur soudaine qui venait d’emporter son système nerveux, un air de pur pitié… et il ni avait rien de pire venant de la punk, vint se peindre sur son visage. Peut importe le fait qu’elle venait de se dégager de son emprise, s’époussetant ce… cette chose qui lui servait de pantalon, ou qu’elle la regarde avec cette air constipé ou un air de poisson mort. Une idée folle traversa l’esprit moribond d’Ismael, Chaussette, car c’était définitivement le meilleur surnom pour Will, chaussette ne l’écoutait pas ? Elle avait osé ce perdre dans ses pensées ?

« Non bien sur, chaussette ne peut pas penser des choses plus intéressantes que sa proposition de relooking, elle a juste une capacité de concentration plus faible que la moyenne »

Oui peut importait… car en fait la jeune demoiselle en face d’elle n’importait pas à l’univers, enfin si elle n’était même pas capable de se défendre verbalement d’une façon potable. Peut importe qu’elle tente de changer son apparence, si son mental ne changeait pas, elle serait juste encore plus gauche… c’était tout de même dommage, car au fond Ismael ne pouvait s’empêcher de penser que si elle n’avait pas fait certaines erreurs dans sa jeunesse qui l’avait fait évoluer, elle aurait put être comme Will.
Rester silencieuse sans oser parler, et si elle parle, baisser encore plus dans l’estime des gens.

Au fond Selene, tu as peut être trouvé quelqu’un de probablement d’intéressant, si il sortait de sa coquille. Mais c’est pas mon boulot de m’en occuper

Remettant ses écouteurs en place, la punk se contenta de hausser les épaules, allumant sa cigarette en continuant de fixer Will.

« Bin si tu peux te sortir seule de ton état de chaussette alors pas besoin de te prendre par la main.. mais avoir 16 ans et angoisser juste pour une coupe de cheveux totalement moche, ça laisse deviner sur ta capacité à t’occuper de toi. Mais bon »

Elle tira une bouffée de sa dose de nicotine en baton et souffla quelques ronds de fumée en direction de la collégienne. Dernière tentative…

« Mais bon, je comprends que tu n’es pas envie d’une black card toute une après midi avec comme seule échange de devoir supporter mes envies d’habillage de poupée. Au fond je préfère encore jouer avec une barbie en plastique, elle aura des réponses plus intéressantes… Sur ce »

Elle fit volte face et commença à s’éloigner, poussant à coup d’épaule la foule, insultant gracement une petite primaire. Et si elle n’adressait pas de regard à sa camarade, on voyait tout de même qu’elle avançait plus doucement, cherchant encore le faible espoir d’une réaction, une insulte valable, un coup de poing, ou un unique murmure qui aurait laissé supposer que Selene avait vu juste, et qu’elle aurait pu servir d’interrupteur.
Pour dire ! Elle avait même éteins son lecteur de musique pour capter le moindre bruit en provenance de sa camarade.

Invité

Pourquoi cette fille a l'air si terrorisée ? C'est le Tatie Truck qui lui fait si peur ? Ou bien... l'annonce de mon âge. Oui, ça ne peut être que ça, elle ne doit pas être à une pseudo insulte près.

Je la fusille du regard.

Non mais quoi, elle s'est regardée ? On dirait une gamine elle aussi avec toutes ces couleurs flahs et moches ! A moins qu'elle sorte d'une fête déguisée, je vois pas comment on peut porter ce genre de fringues.
Puis je me dis qu'en fait si, je vois. En réalité, ça lui va bien, je ne la verrais pas autrement et... rah j'aimerai bien avoir son assurance quand même !

Elle hausse les épaules, limite l'air désespérée, et commence à fumer.
Je lève les yeux au ciel.

Elle m'éneeeeerve ! Et c'est pas fini, voilà qu'elle me relance.

Hey ! Comment est-ce qu'elle sait que cette maudite coiffure m'angoisse ? Ca se voit tant que ça ?

Je respire profondement et serre les dents. Sauf que ma profonde inspiration me fait avaler de la nicotine.
Alors je rétorque avec irritation:
"C'est pas une raison pour me foutre tes saletés dans la tronche."

La suite m'étonne. Elle comptait vraiment passer son après midi à me relooker ? Et... elle a une carte noire ?
Malgré moi, je suis certaine que j'écarquille un peu les yeux, mais elle ne le voit pas, elle a déjà tourné les talons.
Dois-je la rattraper ? Après tout, une carte noire pour connaissance, c'est utile et puis, elle pourrait m'apprendre à m'affirmer un peu plus !
C'est moi ou elle avance vraiment pas vite ?

"Si c'était vrai, t'avancerai pas à deux à l'heure..."

Halala les joies saines de l’enfance et de l’adolescence. Faire les boutiques entre copines, sourire, s’acheter des sodas et rire pour un rien. La vie vous sourit, l’avenir vous appartient, tout est joyeux, doux et souple. Oui, les jeunes adolescentes ont ce pouvoir, elles peuvent devenir en une après midi des princesses, des rock star.. Ils sont tous à leurs pieds, ivre de leurs sourires et de leurs douceurs naturelles. Elles flânent le nez au vent cherchant comment d’avantage améliorer ce moment où rien ne peux les arrêter. Elles se baladent sous les pluies de fleurs des champs, dans une vision féerique de la vie, un panier de paille se balançant dans leurs mains fines, les joues roses. Autour d’elle quelques poneys joyeux sautilles au rythme de leurs jupettes fleurit qui se balance, ne laissant qu’une trainée suave de citron ou de sucre, de petites galettes et de pot de miel pour mère grand.

Ou pas…

Ou alors comme dans certains cas, elles se jugent du regard, cherche des failles, se crêpent le chignon sans aucun respect pour les mœurs et la délicatesse qu’elles devraient posséder même en se brossant les dents. Oui, ils existent des adolescentes incapables de se tenir et qui peuvent transformer une activité aussi douce et matérialiste que le lèche-vitrine en interrogatoire digne du KGB. Par manque de chance, Ismael était ce genre de fille, qui ne mérite le nom de fille que pour quelques détails physiques. Si on voulait vraiment mettre la punk dans une catégorie, le mot exactes seraient parasites.. ou alien. Le genre de bestiole qui rapplique dans une journée rose et pleine de bonbon comme un cheveu sur la soupe, qui transforme vos rêves en cauchemars ou juste mauvais films de chaines science fiction. Ou, si vous avez de la chance, qui font preuve d’une curiosité naturellement mal placée qui peut plonger tout individus dans un état de gène inimaginable. Car rien n’est gratuit avec la jeune collégienne, tout se paye, chaque service, chaque vengeance, chaque question… toutes les réactions ont une raison et la punk aime pousser les gens dans leurs derniers retranchements. Pour certains c’est une activité jouissif d’humilier, pour Ismael c’est un mode de vie, non pas pour causer du mal mais parce que son cerveau ne connait pas grand-chose aux autres personnes… aussi au fond la collégienne aimerait bien comprendre certains individus. Et comment ne pas mieux connaitre des gens qu’en les forçant à s’énerver pour que les masques tombent ?

Mais pour Will… C’était différent. L’énerver ne servirait pas à grand-chose mis à part la faire tomber dans un état de déprime et de léthargie proche de la larve. Déjà que chaussette était un peu renfermée… enfin « un peu »… une boite Tupperware serait moins hermétique et renfermé…

Par ailleurs… pourquoi je parle de boite Tupperware ?

Ha voila à vouloir tenter une analyse métaphorique, elle c’était perdu dans ses propres pensées.

Hum reprend toi ma grande c’est pas le moment, faut réagir là.

Car la situation avait évolué, maintenant chaussette (décidément c’était un surnom qui collait trop à Will pour qu’elle s’en sépare), donc chaussette avait décidée de la suivre, appâtée par la carte de crédit comme le serai un chat par une boite de pate.

La veritè ? Et bien, jouer à la poupée ne l’intéressait pas vraiment, mais ses pas l’avait conduit dans un magasin qui proposait un large choix de vêtement sans qu’elle ne réponde vraiment à Will, se contentant de la fixer avec un amusement croissant.

« Tu va la savoir bien assez tôt pourquoi j’avance à deux à l’heure heures Miss Chaussette, il faut toujours économiser son énergie quand on entame une après midi pareille... »

Elle l’avait ensuite poussée de nouveau sans rien dire dans ce fameux magasin, qui était juste le premier à coté d’elle. Et vu le choix large, c’était une bonne chose.

« Dis moi chaussette » demanda instantanément Ismael sans que Will ne puisse se plaindre de son comportement, un peu brutal certes.

« … si tu pouvais t’acheter ce que tu voulais ici, tu prendrai quoi ? Peut importe les gens qui se moquent de toi ou te jugent.. juste qu’est ce qui te ferait rêver si tu était la dernière personne sur terre et que tu pouvais te fringuer comme tu le veux ? »