Fais un voeu... (libre)

La sonnerie retentit dans toute l'Académie, les cours des lycéens sont terminés pour aujourd'hui et ça ne fait pas de mal... dure et lourde journée...

- Bien, allez-y mais n'oubliez pas, demain est le dernier jour pour me rendre votre devoir sur l'ère Meiji... bonne fin de journée à tous!

... qui n'est pas encore terminée.

Comme d'habitude je suis l'un des derniers à sortir, pas pour faire le fayot à la fin du cours, mais parce que, contrairement à la plupart de mes camarades, ce n'est pas en sortant plus vite que je me sentirais mieux ou que j'aurais l'impression de profiter plus longtemps de ma soirée. e préfère prendre mon temps, de toute façon il est l'heure d'aller s'entraîner... S'entraîner? Bien sûr, il faut souffrir pour se surpasser. Je devais travailler ma vitesse, ma force, mes réflexes. Pour cela la salle de gym était parfaite bien que je n'ai pas encore de professeur à proprement parler pour superviser mon entraînement, cela ne saurait tarder il fallait juste que je trouve... la personne idéale.

Avant que je puisse quitter la classe mon professeur m'intercepta, il avait à me parler du dernier devoir que nous avions fait en classe concernant la rébellion des Samouraï de 1877, la rébellion de Satsuma. À vrai dire je voyais bien qu'il était étonné qu'un "étranger" fasse montre de tant de connaissances sur un pays qui n'était pas le sien. Mais si une matière éveillait bien mon intérêt, c'était l'histoire et ce, dés que je foulais le sol d'un pays nouveau. Depuis le temps que j'étais au Japon j'avais eu le loisir d'étudier son histoire, d'en saisir les temps importants, les grandes évolutions... en pensant aux problèmes d'espace que connaissait aujourd'hui le pays, je repensais au grand Empire du Japon du début du XXe siècle, l'histoire n'est pas écrite et les choses changent souvent bien plus rapidement et facilement qu'on ne pourrait le croire.

Après un échange bref sur les bons points de mon devoir que le professeur avait tenu à saluer, je quittai la salle, sac sur le dos, passant une main dans mes cheveux, non pas pour les coiffer - chose trop compliquée - mais pour tenter d'atténuer ce que je nommais l'effet désordre, cette caractéristique qu'ils soient toujours en bataille. Bref, je devais passer avant tout dans ma chambre prendre des affaires de rechange, ce que je fis. Sur le chemin je passai dans le "secteur des primaires". Retour au jardin d'enfance à voir toutes ces petites têtes, des êtres facilement malléable pour qui passe un minimum de temps et met un minimum d'effort pour en faire des pions bien dressés.

Sur le chemin cette Fontaine, j'étais passé devant à de nombreuses reprise sans jamais m'y arrêter. Malgré les rumeurs qui circulaient à son propos, je passais là à chaque fois, n'adressant qu'un bref regard dans cette direction. Cette fois-ci ce ne fut pas bien différent, passant indifférent pour rejoindre le bâtiment des dortoirs. Quelques pas et marche plus loin, j'étais parvenu jusqu'à ma chambre, les affaires enfin déballées en totalité. Sans camarades de chambre je bénéficiais d'une tranquillité que tous n'avaient pas, en effet je pouvais au moins me retirer sans avoir le soucis de voir débarquer quelqu'un comme si c'était chez lui, un coin à moi.

Je posais mes affaires de cours sur mon lit, repensant à ce qu'avait dis le prof d'histoire, devoir à rendre demain et je ne l'avais pas commencé... décidément je n'aurais pas la paix. Hélas je devais bien le faire, montrer que j'étais un excellent élève comptait beaucoup. Je devais me montrer sous mon meilleur jour pour au moment venu être appuyé par ces même adulte qui voyait en moi un gosse pas chiant ayant du potentiel. Mais je ne devais pas négliger mon entraînement, donc je ferais le devoir ou tard ce soir avant de me coucher, ou bien demain matin très tôt. En attendant je repartais, avalant les marches par des grandes foulées. En sortant, je regardais l'heure sur ma montre, 18 heures passées de 24 minutes... il y avait encore un beau Soleil qui cependant avait bien entamé sa descente vers l'horizon, laissant un ciel de plus en plus orangé derrière lui.

Je prenais donc le chemin vers le gymnase, marchant tranquillement sans vraiment me presser comme plus tôt dans les escalier. Et de nouveau je passais devant cette fontaine, toujours si peu de monde, voir même... plus personne. Étrange, n'avais-je pas entendu dire que la belle exauçait les voeux? De toute façon qui pourrait y croire à des stupidités pareilles?... qui à part toi... idiote.

La lumière du soleil jouait avec la surface de l'eau, la faisant briller d'un manière presque surnaturelle. Cette luminosité paraissait être un feu naissant, un feu de lumière éblouissant dont l'intensité variait constamment. Cette fois-ci ne fut pas comme les autres, je m'approchais de l'édifice sans vraiment réfléchir, attirer par ce ballet de lumière. Mais une fois devant, le spectacle avait disparu. Seule la clarté limpide et les quelques rares pièces déposées sur le fond... Je trempais bêtement le bout de mes doigts dans cette eau qui, pour la chaleur qu'il avait fait aujourd'hui, était bien fraîche. Les cercles se propagèrent à la surface, assis sur le rebord je les regardais faire leur chemin sur la petite étendu.

Un battement de coeur, deux... puis une série de pulsation, pas ceux qui annoncent un tremblement ou ceux qui suivent parfois l'usage de mon don, pas ceux qui préviennent ma colère ou ceux qui attestent d'une affection particulière... non pas ceux-là. Plutôt les mêmes battement, oui je le sens maintenant, la même sensation que dans...

L'eau se trouble, la surface s'agite et le reflet se transforme

... la Galerie des Glaces...

J'étais saisit, mon corps ne bougeait plus. Le bout de mes doigts ne trempaient plus dans l'eau, le reflet à la surface montrait une autre main, plus fine, plus pâle, clairement celle d'une femme. Au lieu de quelques cheveux en bataille j'apercevais l'image de long cheveux plus noirs que le bois brûlé... progressivement j'avançais mon visage au-delà du petit rebord afin d'apercevoir qui... qui étais-je. Tout comme à la Galerie des Glaces mon ventre se serra, ma bouche s'ouvrit, laissant échapper un léger son une légère syllabe...

- Ma...

Maman, le reflet était celui de Maman et je ne pouvais plus le quitter des yeux. Elle souriait avec cet air bienveillant dont j'avais un souvenir si clair. Un autre reflet apparu à la surface de l'eau, le mien. Quel âge avais-je? 6 ans, 7 ans? Cette sensation d'être prisonnier d'un souvenir, je regardais, prisonnier, la scène que m'offrait ces reflets. Les voix s'élevaient comme des échos du passé...

- Maman, maman! Tu as fais un voeux?

Cette air enfantin, curieux, les yeux rivés vers sa mère... entre amour et admiration le petit garçon semblait être comme cet être fragile qui, même une fois mis au monde, ne peut vivre sans sa mère, le lien de l'esprit ne se coupe pas si facilement qu'un cordon ombilical.

- Oui Alexandre, mais je ne peux pas te le dire... sinon il ne se réalisera pas!

Ce sourire, ce sourire doux et rassurant. Comme elle semblait heureuse quand j'étais avec elle...

- Rhoo...

Petite moue boudeuse devant le regard amusé de la mère, les reflets sur semblaient si réel

- Alors c'est ça la fameuse fontaine que tu voulais tant venir voir? On est venu en Italie que pour ça?

- Ce n'est pas une simple fontaine Alexandre, c'est la fontaine des Quatre Fleuves du Bernin... ton père ne t'a pas encore initié à l'art on dirait, ça ne saurait tarder j'imagine. Mais nous ne sommes pas venu que pour cela, j'aimerais encore visiter d'autres lieux, et ton père a dit qu'il nous rejoindrait probablement en fin de semaine...

- Pff, c'est nul...

- ... et si tu es sage je t'achèterais une petite statue de Dragon chaque jour!

- Yeah!

La mère connaissait son enfant, elle me connaissait bien et pourtant à mes yeux elle restait si mystérieuse. Ce voyage, je m'en rappelais bien, elle avait tenu parole et chaque jour elle m'avait acheté ce que je souhaitais. Finalement Papa n'était jamais venu, il avait annulé au dernier moment à cause d'une réunion très importante, ce qu'il disait à chaque fois, ce pourquoi je le détestais... c'est lui qui aurait dû mourir, pas toi Maman.

- Dis, je peux faire un voeux Maman?

- Bien sûr Alexandre! Tiens, prend cette pièce...

Le jeune enfant pris la pièce du bout des doigts, sa main était guidée par celle de sa mère qui vint murmurer au creux de son oreille.

- Quand tu lâcheras la pièce... tu penseras très fort à ce que tu souhaites, d'accord?

Le petit enfant accepta, hocha la tête. La pièce entama sa chute et vint se glisser lourdement dans l'eau claire, c'est comme si une pièce était tombé de ma propre main, heurtant l'eau de la fontaine à laquelle je me trouvais. Des ronds d'eaux se dessinèrent, je touchai l'endroit où le reflet de la pièce était tombée et tout recommença, comme la fois précédente... la vision n'était plus dans l'eau mais dans le miroir.

Je vis Maman, assise près de cette même fontaine de Takuetsu, trempant le bout de ses doigts dans l'eau tout comme moi. La vision était tout aussi claire que la dernière fois avec le miroir. Le regard penché comme si quelqu'un se trouvait sous la surface, elle parlait... comme si elle s'adressait directement à moi...

- J'ai entendu ton souhait Alexandre...

La voix légère de Maman, elle semblait jeune mais l'intonation était pourtant la même que dans mes souvenirs... en parlant de souvenir celui de cette vision me revenait au fur et à mesure que je la voyais défiler dans mon esprit, comme pour celle devant le miroir.

- ... les choses ne sont pas si simple mon fils, aucun homme seul n'a cette force...

J'étais totalement immobilisé, mes propres sens m'isolaient du reste du monde tandis qu'elle souriait encore à l'eau, se sourire m'était destiné j'en étais persuadé. La vision s'accéléra c'était à présent des série de flashs qui passaient dans mon esprit impuissant, je voyais des images, des Guerres, des Révoltes, des massacres, du sang...

- ... mais un homme seul peut rassembler cette force, quelque soit sa forme... trouve-la...

Les flash s'arrêtèrent, une dernière fois je vis le visage de Maman sourire, et en fond de cette belle image... Takuetsu

- ... et réalise ton voeux!

Le noir et la lumière de nouveau, celle d'un ciel orangé, comme quand je l'avais quitté. C'est comme si, durant la vision, le temps s'était arrêté. Et c'est comme si cette vision, depuis longtemps dans mon esprit, avait entendu un déclic, pour s'éveiller. À vrai dire je ne comprenais pas plus que la première fois, j'étais tout aussi perdu dans mon esprit. J'ai horreur de ce que je ne parviens pas à comprendre, de ce qui m'échappe... mais là j'avais un intérêt nouveau qui me faisait comprendre que ces visions était importante, je devais comprendre leurs origines.

La surface de l'eau redevenu claire, mon sac toujours à mes pieds, je mis un léger temps "d'éveil" avant de me lever du petit muret. Léger étirement je reprenais mon sac ainsi que le chemin vers le gymnase. Un battements de coeur, deux... légère fatigue alors je vins m'asseoir sur le banc le plus proche. Ces incursions - si s'en était - dans mon esprit me fatiguaient cruellement, je l'avais ressentit dans la Galerie des Glaces mais la vision, plus longue cette fois-ci, avait des effets plus importants.

Bien, super soirée, en commençant ainsi je n'aurais ni le temps de m'entraîner, ni celui de faire mon devoir. Bah, qui sait ça ne pourrait pas me faire de mal... depuis quelques jours je n'avais pas tellement pris le temps de ne rien faire, le temps de penser, si ce n'est le soir avant de m'endormir. Mon sac sous ma tête, j'étais allongé sur le banc... fredonnant une mélodie, fredonnant du bout des lèvres ces quelques notes qui m'avaient longtemps bercé.

Petit prince endors-toi, profite de se répit pour reprendre tes forces tu en auras besoin... car sans force tu ne pourras affronter la réalité...

Et déjà des gosse du primaire se ramènent, bruyant, plus agité que des chiens devant un morceau de viande. Et m****, ce sera même difficile de se reposer, soit je resterais comme cela, allonger à rien faire, écoutant les cris des pestes.

La journée était passée très rapidement, un peu trop lentement quand même selon l’enfant. Elle avait commencé sa journée sans finir l’autre. Une autre nuit d’insomnie à son grand désespoir. Pourquoi ne réussissait-elle pas à trouver le sommeil? Quel élément lui manquait-il pour qu’elle puisse enfin dormir? Chaque nuit, elle se couchait sous sa pile de couverture habituelle, cherchant la chaleur qu’elle ne pouvait créer seule. Sa peluche en forme de canard était toujours auprès d’elle. Comment pourrait-elle la quitter? C’était le dernier cadeau que sa mère pouvait lui donner, l’unique depuis son réveil de l’hôpital. Lorsque l’enfant c’était réveillé sur son lit, elle avait vu trois choses en particulier. La première était sa mère, en larmes qui tenait d’une main celle d’Emi et de l’autre celle de son père. La deuxième personne était simplement le père de cette dernière sans pourtant qu’elle s’en souvienne.. En fait, elle avait simplement demandé qui s’était, créant un nouveau flot de larmes à sa mère qui ne pouvait le croire. Puis, la dernière chose qu’elle avait remarquée était simplement le canard qui la regardait, assis en face d’elle, à la pointe de ses pieds. Alice Bass était trop occupé à parler de son mari et du cas de sa jeune fille aux docteurs pour s’occuper de celle-ci, Emi avait commencé à jouer avec la peluche qui avait prit le nom de Mr.Canard. Un nom des plus ordinaire, mais le seul qui lui était venue à l’esprit. Secouant la tête, l’enfant tenta de fuir ses souvenirs qu’elle n’aimait point.. Du moins, la suite de ceux-ci. Assise aux pied d’un arbre près de la fontaine aux voeux, Marie-Emilianne se remémorait sa journée depuis ses trois heures du matin, heure à laquelle elle avait vraiment commencer sa journée. L’enfant avait finalement décidé de se réveiller lorsque le cadran en forme de bonbon sur son cadran avait affiché cette heure plutôt inhabituelle pour une enfant de son âge. Tranquillement, elle était sorti de ses couvertures pour se diriger vers la fenêtre qui se trouvait au pied de son lit. Poussant l’épais rideau noir vers la droite, elle ouvrit un peu plus la fenêtre pour sortir la tête à l’extérieur. Ses coudes touchèrent le bord et elle plaça son menton dans la paume de ses mains, son regard porté sur le ciel. D’une certaine façon, la gamine était triste. Elle s’ennuyait, seule, dans ce lycée. Sa mère lui manquait terriblement. Les longs cheveux de la couleur identique au blé et ses yeux d’un bleu beaucoup plus foncé que les siens. Nathan, son père, lui manquait également. S’était-il finalement réveillé? En voulait-il à Emi si c’était le cas? Sa mère allait-elle lui envoyer une lettre pour lui raconter ce qui se passe? Cependant, ses parents ne semblaient ne plus vouloir de contacts avec elle. Sinon, ne lui auraient-ils pas envoyé une lettre ou un petit mot pour lui parler un peu? Il semblerait qu’elle allait devoir se contenter de ses relations sociales à Takuestu. Cependant, elle connaissait quelques personnes. L’une d’entre elle était très importante à ses yeux. Une lycéenne, Selene Minami. Elle remplaçait un peu la mère de la jeune fille ou était la sœur qu’elle n’avait jamais eue. Bref, l’adolescente à la chevelure rousse était la personne qui était la plus importante pour elle pour le moment. Cependant, cela faisait plusieurs jours qu’elle ne l’avait pas vu.. Depuis la visite à l’infirmerie, elle ne s’était pas reparler. Elle avait reçu un message par keitai par celle-ci, mais rien d’autre. Emi avait ensuite quitté son poste d’observation pour aller chercher le petit boîtier noir qu’elle avait mise quelques parts sur son bureau. Elle tira un tiroir puis un autre sans trouver ce qu’elle cherchait. Cependant, Emi pu remarquer que son tiroir à friandises se faisaient vide.. trop vide à son goût. Sachant qu’elle n’avait pas de cours pour la journée, elle pensait à pouvoir aller à la garderie marchande pour trouver les friandises tant souhaiter. Peut-être allait-elle trouver ce qu’elle cherchait? Espérons qu’elle était de même qualité que ses sucreries à elle, sinon, de quoi allaient se nourrir l’enfant? Après avoir trouver son keitai, Emi avait vérifier ses messages et regarder si ses contacts avaient modifier leurs nickname ou leur image personnelle. Elle avait éteint le petit appareil puis avait décidé d’aller prendre une douche, ayant besoin de se changer les idées. Le contact de l’eau sur la peau de la gamine lui avait fait mal. Une sensation de brûlure malgré que l’eau était d’une chaleur normale pour quelqu’un qui prendrait sa douche l’avait touché de plein fouet, la faisant crier de surprise avant qu’elle ne s’habitude. Elle en avait profité pour laver ses cheveux et était sorti dès la tâche terminée pour enfiler des vêtements chauds et confortables. La tenue choisie semblait, à première vue, un habit plus préférable pour l’hiver. C’était une simplement robe de soie d’un mauve foncé qui lui arrêtait aux genoux. Par-dessus, elle mit sorte de cape de la même couleur, mais dans une teinte plus foncée. Le tissu était du simple coton, mais lui donnait quand même un air hivernal. Elle mit de petits souliers violacés et s’approcha de son bureau pour se préparer. Il était tôt, certes, mais elle n’avait rien d’autre de mieux à faire. Ses cheveux encore mouillés l’empêchaient de se préparer immédiatement. Elle s’était mise une serviette sur ses épaules et avait commencé à dessiner une simple fleur, une rose d’un rouge vin dont les pétales tombaient sur le bureau de chevet où elle était dans le dessin. Lorsque son cadran joua la petite chanson de Dango Daikazoku, la gamine lâcha ses crayons de couleur, l’esquisse terminé. Les couleurs étaient mise, les détails également. Bref, elle jouait sur son dessin depuis près de deux heures , tentant de l’améliorer de toutes les façons. Elle s’était faite deux couettes basses qui cachaient ses oreilles en allant vers l’avant et celles-ci étaient attachés par des petites boucles rosés. Elle avait ensuite mis une petite barrette décoré par un petit cœur sur son toupet pour éviter de l’avoir dans les yeux. Emi soupira en pensant à sa journée. En y repensant, elle n’avait rien fait de sa journée. Tous ce qu’elle avait fait, était d’aller chercher des pains melon bien chaud à la galerie marchande ainsi que des bonbons. À son plus grand regret, elle n’avait pas amené assez d’argents pour acheter tous ce qu’elle avait ,mais au moins, elle ne s’était pas perdu. L’élève du primaire laissa un soupir de découragement l’échapper. Dans ses mains, un énorme sac de papier brun dans lequel on voyait une fumée se dégager, prouvant que les pains melons étaient bien chaud. En fait, il y en avait quatre.. Après être allé les acheter, elle avait entendu la cloche retentir dans la cours. Selene avait donc fini son cours si elle ne faisait pas erreur. À la course, elle avait été à la sorti, voyant plusieurs élèves passés devant elle sans voir celle qu’elle cherchait. L’un d’eux, le dernier en fait, attira le regard de la jeune fille. Peut-être savait-il où était celle qu’elle recherchait tant.. ? Mais, ce n’était pas que cela qui l’avait intéressé à propos du jeune homme. Il fallait dire qu’il était plutôt grand, beaucoup plus que la jeune fille certes. La seconde chose était simplement les yeux d’un bleu clair qu’il avait.. Des yeux identiques à ceux de la gamine ou presque.. Ceux d’Emi était sûrement plus pâle en ce moment que ceux du jeune homme. Celui-ci était passé rapidement près d’elle sans l’apercevoir. La bouche de l’enfant s’était légèrement ouverte, mais refermer aussitôt sans dire un mot. Il était sûrement comme les autres, ne voulant parler à une gamine ou encore à quelqu’un avec des cheveux blancs comme les siens.. Baissant les yeux, Marie-Emilianne avait recommencé à marcher vers le dortoir, voulant manger ses pains en pain. Cependant, elle s’arrêta devant la fontaine aux vœux. Cette source d’eau brillante comme du cristal marchait-elle vraiment ou était-ce qu’une rumeur? La gamine s’y était approcher tranquillement et avait poser son sac sur le sol pour se regarder dans l’eau. Elle avait trempé le bout de ses doigts dans le liquide plutôt frais en cette journée. Entendant les cris des jeunes de son âge autour d’elle, Emi sorti immédiatement sa main et reprit son sac pour partir vers sa chambre afin de porter ses friandises. Gardant son sac, Emi était retournée vers la fontaine, celle-ci l’obsédant un peu trop à son goût. Cachant ses mains dans ses manches, elle était allé s’asseoir dans un coin pour réfléchir à tous cela, observant la fontaine de loin. Les autres étant parti, elle en profitait pour avoir l’esprit libre et mieux réfléchir. Soudain, elle remarqua la présence de celui qu’elle avait aperçu un peu plus tôt devant le lycée. Emi partait pour se lever pour oser lui parler sauf qu’elle remarqua qu’il semblait.. occupée? Elle ne savait pas trop ce qu’il avait ,mais le fait de toucher l’eau semblait le couper soudainement du reste du monde.. Puis, en moins de temps qu’il avait prit pour ‘’partir’’ , le jeune homme était de nouveau parmi eux et semblait plutôt pâle..Il s’éloigna pendant quelques instants puis s’assit sur un banc avant de se coucher. Peu après qu’il est fermé les yeux, elle entendit les cris de ses camarades qui revenaient. Elle se leva tranquillement en mettant le capuchon de sa petite veste violette par-dessus sa tête avant d’aller là où le jeune homme se trouvait un peu plus tôt. Elle toucha à son tour l’eau, à nouveau , pour ne rien sentir. Pourquoi semblait-il si pâle alors.. ? Emi se retourna vers le lycéen et s’approcha de lui avant de tendre le sac remplis de ses pains melons. Les yeux fixés sur la pointe de ses pieds, elle lui adressa la parole d’une voix plutôt douce ,mais timide, ses joues déjà d’un rouge vif malgré tout..

- Ex..Excusez-moi.. Vous..Vous allez bien.. ? Vous semblez pâle, Monsieur..Pre.. Prenez.. Un pain melon si.. si vous voulez..

Spoiler:

J'entendais moins les bruits, je n'écoutais plus ce qui venait de l'extérieur. Méprisant envers les enfants? Non, du tout, disons simplement que la vue de c'est petits êtres changeait ma façon d'interagir, je me montrais plus froid, plus dur, mais en même temps plus sincère et parfois chaleureux. Pourquoi être dur avec des enfants? On vous a jamais dit que la curiosité est un vilain défaut? Bref, de toute manière à qui irez-vous le répéter... de la jalousie, je pense en effet à de la jalousie venant de moi. C'est être encore jeune ne prenne pas conscience du monde, de ses dangers, ils ont un cocon qui les protège, que la réalité ne peut percer. C'est pour cela que je pouvais me montrer dur, par jalousie, bien que de vous à moi, de vive voix, je vous soutiendrais le contraire. Bref, tout cela n'est qu'une parenthèse et mon esprit était à présent plus tourné vers cette nouvelle vision que par l'invasion du territoire par les petits monstres.

Maman qu'as-tu voulu me dire? Pourquoi j'ai le sentiment d'avoir toujours eu cette vision en moi alors qu'avant de la voir je n'en avais gardé aucune trace... était-ce là un nouveau tour de l'école et du pouvoir d'un seul mutant? Autant Matt avait pu me convaincre légèrement dans la galerie des Glaces, autant là je... j'étais persuadé que c'était belle et bien Maman et non un pion fantoche, marionnette d'un dont destiné à troubler les autres. Je songer ainsi allongé, je songeais à mes actes à venir et surtout à mes priorités... Maman constituait une nouvelle priorité que je n'avais prévu mais que j'insérais sans hésitation à mon jeu, bien que cela amène plus d'énigmes et de floues.

Moins de bruit tout à coup, un léger silence flottant comme les quelques nuages blancs parcourant le ciel. C'était comme si le lieu s'était vidé de toutes ses âmes, comme si je me retrouvais seul à présent...

- Ex..Excusez-moi.. Vous..Vous allez bien.. ? Vous semblez pâle, Monsieur..Pre.. Prenez.. Un pain melon si.. si vous voulez...

Hn? Une petite voix timide, s'adressait-elle à moi? Sans bouger mon torse, ma tête se tourna dans la seule direction qui m'était offerte à part ce ciel flamboyant, à ma gauche. Je plissais légèrement les yeux, la personne était à contre-jour et le soleil couchant frappait directement mon visage des ses rayons chauds. Plaçant une main au bas de mon front, je pu alors voir une petit fille, élève de primaire sans aucuns doutes, couverte par une petite veste violette à capuche, me faisant face, me regardant, tendant alors une petite gourmandise de forme ronde... Pâle? C'était possible avec ce qui venait de m'arriver. Naturel? C'était également possible puisque depuis mon plus jeune âge j'avais ce même teint maladif...

- ... une jeune demoiselle bien aimable...

Je devais avoir alors l'air un peu dans la lune mais petit à petit j'affichais un léger sourire au fur et à mesure que je découvrais la détentrice de cette petite voix étincelante. Un petit chaperon des temps moderne... violet. Au début je l'avais pensé blonde, un blonde à la suédoise, pur et brillant. Mais mais main me protégeant de la lumière, c'est bien un blanc neige que je reconnu comme étant la couleur de ses cheveux. Elle semblait fragile, en même temps elle devait avoir quoi... 7 ans, 8 ans? En tout cas vu cette petite silhouette frêle je ne lui donnais pas plus de 10 ans. Elle avait de grand yeux d'un bleu azur, marquant ce petit visage. La seule couleur autre que celle de ses vêtements à ressortir.

- Ne t'en fais pas... je vais bien, je suis juste... fatigué!

Je me redressais lentement pour finir en station assise, passant mes mains sur mon visage... le fin sourire avait disparu. Manque de prudence? Je ne me sentais pas obligé de jouer les acteurs avec une élève de primaire, pas besoin de cela les enfants sont souvent bien plus malin que ce que l'on peut croire, d'ailleurs c'est pour cela qu'à chaque fois que les adultes voient un enfant ils prennent un air idiot et se mettent à dire: "Comme il est intelligent ce petit"... bah, ça change en grandissant... adolescence: "Il est idiot ce gosse!"... adulte: "Le voisin a vraiment l'air d'un imbécile...". Morale, plus on grandit et plus on régresse mentalement. Bref, être naturel sans pour autant baisser ses défenses, c'est là quelque chose de difficile...

- Un entier? Je ne pense pas que je pourrais, je n'ai pas un appétit énorme, c'est très gentil de ta part. Par contre si tu comptes le manger bientôt, je prendrais bien un petit morceau...

Je lui adressais un sourire très léger... ne cherchez pas dans vos répertoire ce que ce sourire voulait dire, vous ne trouveriez pas. C'était un vrai sourire made by moi. Pas de miel dans la voix, juste un grain léger et profond qui semblait pouvoir jouer aisément sur les murmures que sur les cris de rages. Un sourire ne s'accompagnant pas d'un de ces plissements des yeux, juste deux lèvres qui s'étire spontanément pour communiquer un sentiment ressentit que l'on partage avec soi-même et surtout avec les autres. Je n'avais pas envie de me montrer froid avec cette jeune fille, pas après ce qui venais de se produire, et puis même, elle avait ce petit quelque chose sur le visage, ce petit quelque chose dans la voix d'apaisant, de doux, une caresse qui se perd jusqu'à vous et que vous ne ressentez que lorsqu'elle est terminée...

Je me décalait alors sur le banc, sans pour autant l'inviter à s'asseoir, mais pour lui signifier qu'elle le pouvait si elle le souhaitait. Je regardais la fontaine dans son dos, m'adressant cependant à elle d'une voix détachée, pensive... il n'y avait plus personne

- Comment t'appelles-tu fillette?

Je ne comptais pas partir, je n'espérait pas non plus me reposer ni trop bouger ce soir... la première personne de primaire que je rencontrais, cela avait un côté intéressant, de plus elle n'avait pas l'air de ces sales garnements plus proches des monstres que des anges.

Elle sentait derrière sa tête, la chaleur du soleil qui se couchait, lui brûlait la nuque, elle qui n’était pas habitué à une telle chaleur sur elle. Malgré cela, elle gardait son regard fixé sur ses pieds, gênée et honteuse de l’avoir sûrement dérangée alors qu’il semblait s’endormir sur le meuble de bois. Cependant, elle s’étonnait elle-même d’avoir eu l’audace d’aller vers lui pour lui parler. Elle qui avait l’habitude de rester dans son coin à attendre que les autres viennent vers elle et non le contraire avait quitté son arbre pour venir vers ce banc, intrigué d’une certaine façon par le garçon qui se présentait face à elle. Il n’Avait toujours pas réaction. Peut-être ne l’avait-il pas entendu ou simplement l’ignorait-il comme la plupart de ceux qui la poussait sans la voir lorsqu’elle marchait dans la cour de ce vaste terrain qu’était l’école. Autour d’elle, elle entendait le cri des divers enfants qui s’amusait à se lancer l’eau de la fontaine ou simplement à tremper leurs pieds nus dedans pour se rafraîchir. Même si elle regardait par terre, elle le savait, les ayant observer plus tôt et les éclaboussement qui atterrissaient sur le sol, le laissant facilement deviner. Elle se souvient de la dernière semaine qu’elle avait passé avec sa mère.. Celle-ci l’avait amené dans un parc pour qu’elle joue un peu avec les jeunes de son âge. L’un était venu près d’elle et lui avait proposer de faire un château de sable avec ,mais l’enfant avait refusé, gênée et peu amusé. Elle n’avait jamais compris le but n’y pourquoi s’était amusant de jouer dans le sable. Elle préférait de loin dessiner, écouter sa musique, jouer du piano ou du violon ou tous simplement se balancer. Elle aimait sentir l’air jouer dans cheveux, lui caresser les joues et la réchauffer. C’était la seule chose qu’elle ne pouvait toucher, une chose qu’elle ne pouvait blesser. C’était également une autre activité solitaire dans son cas. Jamais elle n’avait demandé à quelqu’un de la pousser. Trop gênée à le demander à un des gamins près d’elle ou à sa mère qui était occupée à parler avec les parents des autres enfants. Entendant les cris se dissiper ailleurs, elle releva légèrement la tête pour remarquer qu’elle était seule avec le lycéen. Un souffle vena chatouiller ses oreilles, le souffle du vent , chaud et frais en même temps, se mélangeant avec les paroles du jeune homme. Ses paroles firent rougir la gamine qui se retourna vers lui, laissant le capuchon de sa veste tombé sur ses épaules à cause du mouvement, ses cheveux à présent libre de bouger au gré du vent. Elle regardait de ses deux orbes bleutés le jeune homme qui affichait un faible sourire en la regardant, elle, ses cheveux blancs et ses yeux. Le visage de la gamine prit une couleur un peu plus écarlate et détourna son regard de celui du jeune homme. Cependant, ses iris se déplacèrent de nouveau vers le lycéen lorsqu’elle l’entendit prononcé sa seconde phrase. Il mentait.. Du moins, c’était ce qu’Emi pensait. Elle l’avait vu, là , près de la fontaine, à observer son reflet comme si ce n’était pas le sien. Elle l’avait vu se coucher sur le banc, oui par fatigue, mais c’était la raison de celle-ci qui restait un mystère pour la jeune enfant. Elle continuait de regarder son visage, comme si elle ne pouvait détacher ses yeux de celui-ci. Ce garçon disait-il des bobards.. D’une certaine façon, non, puisqu’il avait bel et bien semblé épuisé suite à son toucher avec l’eau puis il était venu s’asseoir ici alors qu’il semblait partir. La gamine ramena ses bras près d’elle, collant le sac chaud contre son ventre, se réchauffant d’une certaine façon, de l’air frais qui collait à sa peau. De nouveau, elle entendit la voix du jeune homme venir caresser ses oreilles. Sa voix était différente de ceux qu’elle avait rencontré. Ce n’était pas la même voix que Nathan, la sienne était plus douce que celle du jeune homme qui avait effrayé l’enfant de son grand sourire. Ce n’était pas une tonalité grave comme celle du monsieur qui l’avait amené à l’académie. Elle n’était pas rude, n’y aigu comme celles de vieil hommes qu’elle rencontrait auparavant avec Alice. Sa voix à lui était douce, grave en même temps ,mais pas comme le grave qu’elle connaissait. Elle aimait le son tout simplement. Il n’agressait pas ses tympans , les détendaient plutôt. Elle fût plutôt surprise de ses mots, étant habitué de se faire dire que les garçons avaient toujours un appétit féroce et sans fin. Et lui, il venait contredire complètement les paroles de sa maman. Ainsi, il était comme la gamine, n’ayant jamais un très grand appétit ,mais qui aimait bien mangé de temps en temps quelques choses. Elle l’observa se pousser un peu, faisant une petite place à la gamine qui déposa le sac qui se faisait lourd sur les planches de bois. Le regard de l’enfant ne se détachait toujours pas du visage du jeune garçon qui brillait aux yeux de la primaire. Son sourire était différent de tous ceux qu’elle avait vu. Il n’était pas effrayant, n’y l’un de ses sourires qu’on fait à un enfant juste parce que c’est un enfant. Non, ce n’était que .. que le même sourire que son père lui faisait.. Le sourire qu’il avait en faisant cuire la nourriture sur le grill. Une lueur sembla partir du regard de l’enfant, l’eau semblait monté à ceux-ci. Son père.. Elle s’en voulait tellement.. Elle ne méritait pas de s’être réveiller alors qu’il était sûrement encore allongé sur le lit blanc. Elle voulait le revoir.. Lui et son sourire. Ce garçon avait ce sourire, son sourire! Emi secoua la tête, voulant sortir de ses pensées et grimpa à son tour sur le banc , les friandises à sa droite. Elle tourna la tête vers le jeune homme , prenant un pain en même temps pour le séparé en deux, faisant attention à ce que la crème à l’intérieur reste avec la mie moelleuse de sa sucrerie. Elle lui tendit la moitié au creux de sa manche, lui adressant un sourire de ses lèvres, sourire mélancolique sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte. Lorsque le poids disparût du creux de main, l’enfant sorti celle-ci du tissu pour la joindre à l’autre qui se trouvait sur sa moitié, mangeant tranquillement une petite bouchée. Se lichant le bord de la lèvre, Emi releva les yeux vers le lycéen pour répondre à sa question.

- Je.. Je suis Marie-Emilianne Van Der Woodsen.. Mais.. Mais je préfére qu’on m’appelle Emi.. Euh.. Vous.. Monsieur.. Qui êtes vous? Je.. Je vous es vu.. plus tôt près du lycée.. Vous sortiez de votre cours je crois.. Puis.. Puis je vous es revu.. Tantôt sur le bord de l’eau.. Dites.. Si ce n’est pas indiscret.. Vous.. Vous avez quelques chose en particulier.. ? Vous.. Vous n’aviez pas l’air très bien.. Surpris je crois surtout..

La petite main vint me tendre le morceau de pain, un peu de crème coulait, je me hâtais donc d'entamer le morceau. Vous voulez parler goût? Saveur? Moi non, je dirais juste que ce pain melon était délicieux. Mais... d'où le tenait-elle? À ses côté je pouvais voir quelques sucreries, les élèves de primaire étaient-ils autorisés à sortir hors de ces murs? Cela paraissait peu probable, et pourtant...

- Je.. Je suis Marie-Emilianne Van Der Woodsen.. Mais.. Mais je préfére qu’on m’appelle Emi.. Euh.. Vous.. Monsieur.. Qui êtes vous? Je.. Je vous es vu.. plus tôt près du lycée.. Vous sortiez de votre cours je crois.. Puis.. Puis je vous es revu.. Tantôt sur le bord de l’eau.. Dites.. Si ce n’est pas indiscret.. Vous.. Vous avez quelques chose en particulier.. ? Vous.. Vous n’aviez pas l’air très bien.. Surpris je crois surtout..

Encore ces petites phrases saccadées, étais-je donc si impressionnant? Peut-être le ton de ma voix, ou bien l'impression que je dégageais... l'ombre imposante de ma personnalité étouffant la jeune demoiselle... je plaisante. Toujours est-il qu'elle ne semblait totalement à l'aise, peut-être la simple raison était qu'elle ne parlait pas souvent aux "grands", et alors, moi je ne parlais pas souvent aux "petits".

- Alexandre Valmont jeune demoiselle, c'est un plaisir de partager cet en-cas en votre compagnie...

Disais-je avec un air toujours détaché mais une voix légèrement amusée. Observatrice? Emi déclarait m'avoir croisé un peu plus tôt dans la journée, elle faisait aussi part de ses inquiétudes concernant mon épisode vision précédent, tout du moins ses inquiétudes par rapport à la tête que je devais avoir à ce moment là. Que lui répondre? Pas la vérité en tout cas, ou du moins la rendre incomplète, cela pouvait sembler évident.

- Disons que j'ai vu quelqu'un d'autre dans mon reflet, un personne qui m'est chère...

Je venais d'esquisser un léger sourire en tournant mon visage dans sa direction.

- Peut-être que cette fontaine réalise vraiment les voeux, tu devrais essayer...

Je me levai alors en douceur, comme si chacun de mes mouvement était pour inciter Emi à faire de même. D'un pas lent j'allai vers la petite fontaine, laissant mon sac sur le banc et sondant le fond de ma poche d'une main. Arrivé devant le petit muret, je me penchais alors pour voir... voir quoi? Si mon reflet était bien le miens, pour me persuader que je n'avais pas rêvé? Je sortais une pièce de ma poche et la tendais à Emi avec un sourire amical

- Tiens, essais pour voir, qui sait... peut-être ton voeux se réalisera-t-il!

Je m'asseyais sur le muret, attendant de voir ce que ferais la fillette, terminant mon pain melon sans cacher sur mon visage le plaisir que j'avais pris à le manger. Emi petite Emi, que vas-tu faire, les voeux ne se réalise que si l'on se bat pour les faire exister, tout le monde le sais, mais es-tu assez rêveuse ou naïve pour tenter ta chance, pour croire en l'absurde?... un rêve absurde, voilà qui ne peut-être réalisé que par des fous... un test? Montres-moi Emi, si tu peux croire en ce rêve absurde, si nous pouvons le partager...

[Hrp: Mes excuses, c'est très court u.U]

Elle restait assise, le regard fixé sur l’eau qui montait et qui se faisait craché dans les airs par le haut de la fontaine, retombant en cascade vers le centre pour faire le même manège. Ses petites lèvres allaient touchés sa friandise encore toute chaude, faisant craqué la première couche sous la force de sa mâchoire avant de la laisser savourer le goût tant désiré de la crème de melon sucré et verte ainsi que la chaleur que la mie dégageait dans sa bouche, réchauffant sa langue ainsi que sa gorge. Ce plaisir sucré lui redonnait des couleurs à son visage, faisant rougir ses joues et illuminant ses yeux d’un certain plaisir. Ses iris se déplaçaient de temps en temps, voulant voir le sourire du jeune homme qui faisait revivre les souvenirs que l’enfant avait récupérés lors de ses neufs ans. Il était douloureux, lui créant une étrange impression dans la poitrine, comme si quelqu’un serrait son cœur entre ses mains ou que l’on lui tirait dessus de plein fouet. Non, même ses douleurs étaient rien comparées à ce qu’elle ressentait dans la poitrine.

Inconsciemment, elle portait sa petite menotte sur son cœur, sentant les lents battements de celui-ci entre les couches de vêtement. Malgré cette douleur, elle ne voulait pas qu’il s’arrête de sourire, elle avait l’impression qu’il était près de lui.. Que Nathan se trouvait à ses côtés, juste là, l’observant à travers le regard du jeune homme. Secouant la tête, Emi prit une autre bouchée en déplaçant son regard sur la fontaine, tremblant en voyant le liquide translucide qui se versait avec un semblant de rage et de douceur dans les flots calmes que le bassin faisait preuve. Non, elle ne voulait pas penser cela de quelqu’un.. On ne pouvait pas remplacer quelqu’un par un autre.. C’était.. Hypocrite? Du moins, c’était ce que la gamine pensait. Elle ne voulait pas penser au jeune homme en tant que remplaçant de son père. Honteuse, elle prenait une autre bouchée, rougissant en même temps pour laisser son visage d’enfant devenir d’un rouge écarlate. L’entendant parler, Emi releva la tête et le regarda droit dans les yeux. C’était ainsi que sa mère l’avait élevé. Quand quelqu’un te parle, regarde-le pour prouver que tu l’écoutes. Il avait toujours ce ton, doux et calme, qui semblait faire disparaître la douleur que son sourire lui avait créer.

Ses secondes paroles laissèrent l’enfant perplexe. Voir quelqu’un qui nous est chère à la place de notre reflet.. Cela devait faire étrange, en effet, expliquant parfaitement le fait qu’il avait prit une teinte blanchâtre plus tôt lorsqu’il était près de la fontaine. Cependant, le ton de voix avait changé, comme s’il cachait tout de même quelques choses à l’enfant. Emi se mordilla légèrement la lèvre, troublée par les questions qui arrivaient à vive allure dans sa tête, lui troublant l’esprit tout en lui donnant un début de mal de tête. Pourquoi avait-elle cette impression? Pourquoi croyait-elle qu’il lui cachait quelques choses? Après tout, ils venaient de se rencontrer, ce qui pouvait bien expliquer le fait qu’il ne lui dise pas tout. Elle releva la tête lorsqu’il recommença à parler et elle remarqua qu’il s’était levé. À son tour, l’enfant le suivait, ayant l’impression que c’était ce qu’elle devait faire. Cependant, elle resta à quelques pas de la fontaine, effrayé par le fait de devoir s’approcher un peu plus de l’eau. Il est vrai que ce n’était pas profond, qu’elle ne risquait pratiquement rien si elle s’approchait de l’eau. Combien y avait-il de chance qu’elle tombe dedans? Pratiquement aucune..

Un reflet la frappa dans l’œil et elle s’approcha d’un pas lent et craintif vers l’objet qu’il le tendait Alexandre. Elle le regarda sans vraiment comprendre, prenant la pièce entre ses doigts , serrant et relâchant celle-ci dans la paume de sa main en espérant ne pas l’avoir touché. Son sourire semblait vouloir m’insister à faire un vœu en lançant la pièce dans la fontaine. Tranquillement, elle s’approcha un peu plus et observa son reflet dans l’eau. Le vent s’amusait toujours autant à faire danser ses cheveux derrière elle, caressant sa peau d’un fin touché, chaud et rassurant d’une certaine façon. Sa chevelure blanche avait une teinte rougeâtre dû au soleil qui se couchait face à elle, la forçant à fermer un peu les yeux. Même sa peau qui avait une couleur ivoire habituellement semblait rougir alors que ce n’était pas le cas, pour une fois.. Un vœu.. Elle aurait voulu tant en faire. Souhaiter que son père se réveille enfin , souhaiter pouvoir toucher quelqu’un sans risquez de le blesser ou simplement de pouvoir sortir de cette école. Soupirant , elle continuait d’observer les reflets qu’ils créaient. Celui d’Alexandre était plus grand que le sien. Même assis, il dépassait la jeune fille ,mais cela ne l’étonnait pas. En fait, sa question d’auparavant lui revenait en tête. Lui cachait-il quelques choses? Sûrement ,mais pourquoi lui, il ne ferait pas un souhait à la place de l’enfant? Elle s’assit près d’Alexandre, gardant quand même une certaine distance pour éviter tous contacts et regarda la pièce avant de la poser dans le creux de sa manche pour la lui tendre, lui adressant l’un de ses sourires précieux et pratiquement, inexistant depuis longtemps..

- Pourquoi.. Pourquoi ne ferais-tu pas un vœu.. Je sais que mes vœux à moi ne se réaliseront pas.. Je le sais tout simplement. Pas que je ne crois pas à cette fontaine, mais simplement parce qu’ils sont absurdes.. Si.. Tu.. Tu parlais d’une personne chère pour toi.. Pourquoi.. Pourquoi ne pas faire un vœu pour cette personne.. ?

Edit Meg' > Sorry Emi', je me suis permise de mettre plus d'espace dans ton post, car cela facilite plus la lecture..Essaie d'arranger cela à l'avenir, je t'ai à l'oeil :3

Petite fille, le monde peut-il si tôt faire souffrir une enfant au point qu'elle ne croit plus en la réalisation d'un voeux, qu'elle ne daigne en faire par habitude du goût amer de la déception, lorsque l'on place trop d'espoir sur une action totalement stupide, désespérée... alors petite fille, tu ne souhaitais rien de plus que de ne plus croire en tes rêves? Elle s'était assise près de moi, innocente, me rendant la pièce délicatement placée au creux de sa manche... pourquoi donc? Petite fée aurais-tu peur de me toucher, moi qui ne suis plus baigné de lumière comme toi mais d'ombres? Ou bien cela venait-il de toi, petite fée avais-tu un pouvoir qui te dépassait et qui par un banal contact faisait de ravages que tu semblait craindre? Je saisis doucement la pièce

- Pourquoi.. Pourquoi ne ferais-tu pas un vœu.. Je sais que mes vœux à moi ne se réaliseront pas.. Je le sais tout simplement. Pas que je ne crois pas à cette fontaine, mais simplement parce qu’ils sont absurdes.. Si.. Tu.. Tu parlais d’une personne chère pour toi.. Pourquoi.. Pourquoi ne pas faire un vœu pour cette personne.. ?

Je sourirais doucement, masquant cette faille sur mon visage en le penchant légèrement vers l'eau clair et fraîche.

- Si ce n'est pas une jeune fille qui a encore sa vie et ses rêves devant elle qui ne croit plus en la réalisation de ses voeux, alors qui? Qui pourrait bien y croire si ce n'est pas elle?... aucun voeux n'est absurde Emi, ils sont juste, plus ou moins... ambitieux, plus ou moins personnels...

Mes doigts trempés avec légèreté dans l'eau, le ciel flamboyant était de moins en moins baigné de lumière. Je n'avais pas encore vraiment répondu à sa question, pourquoi ne ferais-je pas de voeux... n'en avais pas déjà fais un? Même plusieurs? Maman toi seule arrivait à mettre tant d'amour et de conviction dans tes paroles, dans tes souhaits... que ce soit les étoiles qui fuient le ciel, les fontaines sur ton chemin, tu ne pouvais t'empêcher de prier, prier le ciel que ma vie soit des plus heureuses, que je ne contracte jamais cette maladie qui t'avait emportée... idiote, c'est pour toi que tu aurais dû prier, car en disparaissant c'est un fragment de cette vie, de ce coeur que tu avais éduqué et fais grandir qui s'en été allé. Mais voeux ne s'étaient jamais réalisé mais je continuais, bêtement, naïvement, en ton souvenir à reproduire tes gestes, à retrouver ta sincérité, mais malgré mes efforts le temps m'avait fais comprendre que cette sincérité et cette naïveté n'étaient pas miennes...

- Je l'ai déjà fais de nombreux voeux pour cette personne... mais maintenant je lui souhaite juste de reposer en paix, car là où elle se trouve plus jamais elle ne pourra revenir.

L'argent rencontre la surface fragile, perce la barrière aqueuse, se pose sur le fond de la petite construction. Je la regarde un court instant puis reporte mon attention vers la petite fille.

- Ce qui est impossible le reste... mais tant qu'il y a de l'espoir, si petit et faible soit-il, tout peut arriver... tu es sûre de ne pas vouloir essayer?

Petite fée écoute mes paroles, boit-les et scintille de nouveau d'une lumière intense. Laisse-moi ramener l'espoir de voir tes rêves s'accomplir, tu n'auras qu'à écouter. Une nouvelle pièce sortit de ma poche, je regarde Emi en lui adressant un fin sourire. Le prince étend la main gauche pour assombrir le ciel... privée du soleil, la petite fée ne brille plus. Je libérais mon pouvoir, toujours si subtil lorsqu'il s'agissait d'annihiler. Elle n'avait certainement rien ressentit si ce n'est une légèreté infime, un poids sur les épaules soudain suspendu, effacé... mais rien de significatif. Peut-être étais ai-je en train de mal interprété ce geste avec la petite pièce soigneusement placé au creux de cette manche... cependant je ne préférais prendre aucun risque, je ne préférais sous-estimer le potentiel de personne. À présent petite fée, qu'importe ce qu'il en retourne, tu ne pouvais plus atteindre le Prince...

Je pris sa main pour y poser la pièce sortie un peu plus tôt. Prendre, toucher sa main, et rien, mais je faisais celui qui ne s'attendait pas que quelque chose se passe. Après, qu'aurais-je pu attendre? Je ne savais même pas si un contact révélerait le pouvoir. Je regardais le visage de la petite fée pour y découvrir sa réponse et surtout, ces émotions, je venais de lâcher sa petite main, tout innocent que j'étais.

- Vas-y, tu n'as rien à perdre... tant qu'il y a un brin d'espoir...

Elle continuait de l’entendre, la faisant souffrir à chaque battement. La petite créature glacé et fragile avait elle aussi un cœur, même s’il était brisé, se craquant à diverses places. Un jour , peut-être , se réparera-t-il ou ce petit point dans le creux de sa poitrine se cassera en mille morceau. Cependant, en cet instant, elle souffrait de peur, sentant son corps frissonner à l’idée de se trouver aussi près de l’eau. Elle sentait parfois quelques gouttes venir toucher ses vêtements puis elle se poussait un peu plus vers le bord, tentant de fuir un danger inexistant dans le cas présent. Et même si elle tomberait, que risquerait-il de se passer? L’enfant serrait simplement mouillé de la tête au pied. Ses longs cheveux auparavant blond, collerait contre son visage rougis de honte , cachant les grands yeux d’un bleu aussi brillant qu’un diamant, la faisant paniquer à l’idée d’être dans un liquide si dangereux à son avis. Si cela arriverait, la gamine sortirait aussi rapidement qu’elle serait rentré, ses vêtements lui colleraient à la peau tout en la glaçant à cause du vent frais qui commençait à se lever. Même si cela surviendrait, le jeune homme près d’elle ne laisserait sûrement pas la gamine se traumatiser là-dedans. Un bruit lui fit relever la tête, une main trempant dans l’eau pour y ressortir en laissant quelques gouttes se joindre aux ondulations créées sur la surface auparavant lisse et calme.

Le regard de la gamine restait sur la pièce qui allait toucher très lentement le fond, comme si elle ne voulait le toucher. Malgré tout, son poids la forçait à y aller, la faisant valser par le faible mouvement de l’eau. Elle déplaça son regard vers le lycéen, ses fins sourcils blancs se fronçant, démontrant son inquiétude face à cette situation. Elle laissait voir dans son regard sa peur et la peine que lui créait ses souvenirs face aux vœux qu’elle voulait faire, qu’elle voulait faire exaucer même si cela n’était point voulu. Ses petits lèvres plutôt blanche contrairement à l’habitude étaient mordiller par ses dents, prouvant encore plus sa crainte. La voix toujours aussi douce et sereine d’Alexandre résonnait dans ses oreilles, la surprenant tout en changeant son sourire pour l’un de ceux qui se faisait plutôt mélancolique. Qui pourrait y croire si elle non? Tous bien sûre! C’était ce qu’Emi se répondait dans sa tête. Personne n’avait les mêmes, mais les siens étaient absurdes à son avis et selon sa mère également. Elle lui avait demandé lors de l’une de leurs promenades si elle pouvait avoir une pièce pour aller faire un vœu dans la fontaine du parc. Alice lui avait demandé qu’elle était ce souhait et quand l’enfant lui dévoilé, cette dernière avait éclaté en sanglot en la serrant contre elle pour lui embrasser le sommet du crâne, lui disant que c’était absurde. Et maintenant, c’était lui qui disait qu’aucun vœu n’était idiot? Pourquoi n’arrêtait-il pas de contredire sa mère?

Malgré toutes ses questions, elle continuait de le regarder, l’écoutant tout en même temps d’une oreille toujours aussi attentive. Il répondait à présent à la question de l’enfant qui rougis de honte à sa réponse. Elle se sentait soudainement idiote d’avoir poser cette question un peu plus tôt. Si elle comprenait bien le sens de ses paroles, la personne qui lui est chère à ses yeux était morte. Et si cette personne n’était plus de ce monde, alors cela était peut-être normale que le jeune homme l’est aperçu dans son reflet plus tôt. La gamine voyait bien son père dans le sourire d’Alexandre. Elle voyait également sa mère dans tous les moindres gestes de Selene Minami. Beaucoup de monde ici était différent de ce que la jeune enfant avait connu auparavant. Elle n’était pas aussi insulté qu’avant, on ne créait pas de nouvelles blessures sur le cœur de glace. Parfois, on l’ignorait, la bousculant parce qu’elle se trouvait sur le passage ou simplement en parlant dans son dos. Néanmoins, la plupart s’excusaient lorsqu’il la touchait par accident avant de continuer leur chemin et d’autres lui disait avec rage de faire attention où elle mettait les pieds. Elle entendait parfois des paroles à son sujet alors que le plupart était certain qu’elle n’était pas là. Cependant, une chose énervait la gamine. La fait qu’on la prenne pour une poupée. Il lui était arrivée quelques fois que des étudiantes s’arrêtent devant elle en disant qu’elle était trop mignonne ou en lui parlant comme une gamine âgé de cinq ans.

Elle secoua de nouveau la tête, voulant être attentive pour l’écouter. Il parlait d’essayer, comme s’il lui donnait une deuxième chance, ce qui était le cas. Cependant, l’enfant n’avait aucune pièce sur elle et ne voulait en demander une au jeune homme. Pourquoi acceptait-elle si soudainement alors qu’elle venait de refuser la pièce d’argent? Car lui, il semblait croire à ses paroles. Il semblait croire à une possibilité que les vœux se réalisent aussi stupide qu’ils peuvent être. Devait-elle le lui dire pour qu’il comprenne que ceux-ci ne s’accompliront pas? Elle ouvrir légèrement la bouche, la refermant et la rouvrit, cherchant ses mots pour lui expliquer. Cependant, à peine eu-t-elle enfin trouvé ce qu’elle allait lui dire, qu’il sortait une autre pièce de sa poche et qu’il tendit la main, permettant enfin à l’enfant d’ouvrir complètement les yeux sans être aveugler par l’astre du jour. Emi senti une sorte de picotement sur les mains, comme si un insecte sur promenait sur sa paume. Elle partait pour les tendre vers elle pour les regarder et vérifier son hypothèse lorsqu’elle sentit une étrange chaleur sur sa petite menotte, une chaleur qui n’était sûrement pas la sienne. Elle sentait la pièce dans le creux de sa paume, plus froide que le jeune homme, mais plus chaude que l’enfant. Les yeux effrayés de l’enfant observaient tous les traits du jeune homme qui ne réagissait pas. Comment pouvait-il ne pas remarquer la différence qu’il y avait entre leur chaleur corporelle? Comment pouvait-il gardé ce regard paisible et ses traits aussi calme alors que l’enfant était sûrement en train de le glacer. Pourtant, il ne semblait pas avoir de frissons.. Que se passait-il? Pourquoi son pouvoir n’agissait-il pas alors qu’il l’avait toujours fait?

Par pur réflexe, elle ramena sa main près d’elle, la cachant à nouveau sous la veste violette. Elle sentait toujours la présence de la pièce contre sa peau. Et si ces vœux n’étaient pas aussi imbéciles que ce qu’elle croyait? Elle venait bien de le toucher sans qu’il ne ressente son pouvoir et pour elle, s’était déjà incroyable. Un brin d’espoir.. ? Elle venait justement d’en avoir un. Il traversait ses yeux sans éteindre cette douce lumière qui semblait les faire briller. Il redonnait vie au sourire qui s’était effacé un peu plus tôt. Est-ce que son souhait pourrait se réaliser? Si l’un d’eux venait de le faire, pourquoi par l’autre.. ? Tranquillement, l’enfant s’approcha à nouveau de l’eau, tremblant de peur au début avant de lâcher la pièce en fermant les yeux, défilant dans sa tête les seuls souvenirs du visage de son père, se répétant sans cesse son souhait. Le morceau de métal s’enfonça dans l’eau dans un faible bruit, faisant gicler quelques gouttes autour avant que l’enfant ne la regarder sombrer vers le fond. Soupirant, elle se retourna vers Alexandre, désirant comprendre ce qui s’était passé, cet interrogation imprimé dans les traits de son visage d’enfant, à la fois inquiet, curieux et surpris.

- Dites Monsieur Valmont.. Vous.. Vous n’avez.. C’est étrange à dire, mais.. Vous n’avez rien sentit en me touchant.. ? Je veux dire.. L’impression que vous touchiez à un glaçon ou un frisson ne vous à pas parcourût.. Rien.. d’é.. d’étrange.. ?

Peur de l'eau? Peur tout court? J'avais là une jeune fille bien mystérieuse. Ses grands yeux avaient fixé la pièce jusqu'à ce que sa chute lente prenne fin, attendait-elle ce contact avec le fond? Attendait-elle quoique ce soit, un espoir, un souhait? J'aime observer les gens, le superficiel est toujours facile à cerner, certaines personnes ont un caractère que l'on peut jauger du premier coup d'oeil... mais le plus complexe et sans doute le plus excitant, c'est sans aucun doute de creuser une personne, dans ses yeux, ses mimiques, voir le fond, ce qu'elle peut renfermer comme secret, comme pensées... cette Emi, elle avait quelque chose en elle, je voulais en savoir plus, souffler sur cet amas de poussière cachant les lettres dorées d'un vieux livre intriguant. Je voulais lire ce livre, cerner cette histoire qu'il racontait... des mauvaises intentions? Non, du moins pas de mon point de vue. Elle souffrait, c'était l'une de mes seules certitudes à son sujet, je ne pouvais alors qu'être une oreille attentive et une voix amicale.

Petite fée tant d'émotions défilent sur ton visage, et pourtant aucune d'entre elles ne se rapporte à de la joie, du bonheur... si je t'aide, m'aideras-tu à ton tour?

Une gamine? Non, je le prenais pas ainsi. Certes mon attitude était différente de celle que j'aurais pu adopter avec quelqu'un de plus âgé, mais avec une personne plus âgée cette attitude aurait tendu vers plus d'hypocrisie, là il y avait de la sincérité dans mes propos... pourquoi avec elle et pas avec d'autre? La vie, l'expérience... la monde corrompt grâce à son allié le temps. Peut-être étais-je également corrompu par mon monde, par mes idées, en tout cas l'hypocrisie et le mensonges étaient les meilleurs armes de mon époque pour me protéger, combattre le mal par le mal, non?

L'homme est ce qu'est son époque, la nature a peut-être ses raisons de faire des coeurs impitoyable... quoiqu'il en soit Emi était encore jeune pour que son coeur se soit fourvoyé, pour que la cruauté du monde l'ai corrompu, ainsi avec elle je pouvais être plus humain que je ne l'étais à l'habitude. J'en commençais presque à ressentir une certaine forme d'affection envers elle, la voyant ainsi recroquevillé au bord de cette fontaine, fuyant les ondes claires de l'eau.

Petite fée, crois-tu que je puisse alléger ton fardeau? Mon coeur prisonnier d'un glacial coffre de marbre ne pourrait faire sien ton fardeau, mais il pourrait t'aider à le porter... car plus de peine il supportera, plus ma détermination sera grande...

- Dites Monsieur Valmont.. Vous.. Vous n’avez.. C’est étrange à dire, mais.. Vous n’avez rien sentit en me touchant.. ? Je veux dire.. L’impression que vous touchiez à un glaçon ou un frisson ne vous à pas parcourût.. Rien.. d’é.. d’étrange.. ?

J'avais bien cru lire de la surprise lorsque ma main avait touché la sienne, j'avais cru entrevoir de la peur lorsqu'elle avait rapidement ramené ce petit membre glacé près de son torse pour finalement le dissimuler sous sa manche. Qu'y a-t-il donc, avais-tu si peur de semer un mal que tu ne contrôle pas Emi? Est-ce pour cela que tu semble si craintive? Les radiation émanaient de mon corps, normalement, comme l'aimant attire d'une face et repousse de l'autre, tout aussi naturellement j'amplifiais ou annihilais un pouvoir... pris dans le champs, la petite fée n'avait plus à craindre que son pouvoir se manifeste... les radiations perçant sa peau, touchant le gêne mutant dans chacune de ses cellules, bloquant par un effet de cascade ses effets, ramenant au statut de simplement Humain tous ceux qu'il englobait.

- Monsieur Valmont? Allons, je ne suis pas ton supérieur, Alexandre serait suffisant et moins solennel...

J'esquissais un léger sourire tout en regardant un peu les alentours. Ca y est, la chaleur commençait à tomber, le ciel rougeoyant tendait de plus en plus vers un bleu sombre, vers le vide des étoiles et de l'univers. Au loin les lumières des bâtiment s'allumaient, les fenêtres devenant alors l'écran par lequel on pouvait voir les élèves mener le train-train dans leurs chambres... des figures se dessinaient sur les façades en fonction de l'alternance des pièces allumés ou éteinte, le ballet du soir venait de commencer et pourtant, le soleil subsistait encore à l'horizon.

- Je n'ai rien sentit... si ce n'est une main légèrement froide...

Je prenais un air plus sérieux mais pas sévère, tout était dans le regard car un fin sourire fendait toujours le bas de mon visage.

- Ni glaçon, ni frisson! Rien d'anormal... en tout cas cela à l'air de te surprendre, aurais-je dû ressentir autres chose?

Je regardais lentement son geste, sa main se détachant de son corps, tenant fermement la petite pièce. Son bras se déplaçait lentement pour venir se placer au-dessus de la surface de l'eau, et ce qu'elle se refusait à faire il y a quelques minutes, elle le fit cette fois-ci, à son rythme, un espoir retrouvé? De nouveau le bruit léger, le morceau de métal venant percuter la surface de l'eau. Elle regarda le spectacle comme précédemment, il attendit que la pièce vienne toucher le fond... puis sa voix s'éleva de nouveau, légère

- Eh bien, je suis heureux que tu aies finalement fait un voeux... tu sais ce qu'on dit, c'est l'espoir qui fait vivre, alors tâche de garder cet espoir intact. Vivre sans, ce n'est pas une partie de plaisir...

Elle ne bougeait toujours pas, attendant une réponse à ce qui lui semblait pourtant impossible. Pourquoi l’avait tout simplement crue? Pourquoi avait-elle jeté cette petite pièce en souhaitant que son père sorte de ce coma qu’elle avait provoqué? Comment pouvait-elle encore croire à des paroles aussi stupide? D’une certaine façon, elle espérait qu’il avait raison et que son vœu allait se réaliser pour de bon pour enfin se débarrasser de ce poids sur ses faibles épaules. La culpabilité rongeait son cœur de jour en jour, les souvenirs le détruisaient également à chaque fois qu’il se découvrait de ce voile opaque. Étrangement, il ne revenait à elle que les fois où elle se trouvait dans une situation qu’elle avait déjà vécu sans le savoir. C’était le psychologue qu’elle avait rencontré suite à son réveil à l’hôpital qui l’avait informé à ce sujet. Durant les séances, il avait déjà tenté de l’hypnotiser, de la faire parler. Chaque session, il la forçait à se souvenir qu’elle soit d’accord ou non. Heureusement pour l’enfant et au découragement du docteur, elle ne réussissait jamais à se rappeler qui était cet homme dans la chambre d’hôpital avec elle ou que c’était-il passé avant cette fausse mort. Pourtant, elle avait tout retrouvé maintenant..

Les bouts de ses doigts trempaient dans l’eau sans qu’elle s’en rendre compte. Elle sentait seulement une sensation fraîche à la pointe de ceux-ci, mais lorsqu’elle prit conscience de cette situation, Emi se releva avec surprise, cachant de nouveau sa main dans sa veste tout en s’excusant. Elle ne retourna pas s’asseoir, ne faisant pas confiance à ce bord. Comment pouvait-elle être sûre qu’il ne lâcherait pas pour la faire tomber dans l’eau? Pourtant, même si cela était contre son gré, la gamine retourna s’y installer, à l’extrémité totale, certes. Elle trouvait impolie sa réaction inexpliquée et ne voulait pas ressembler à celle qu’elle était avant aux yeux d’Alexandre. Elle n’avait aucune envie qu’il la prenne pour une petite peste qui a tout ce qu’elle veut. Elle ne voulait pas qu’il la déteste.. Elle voulait continuer de voir ce sourire. Elle releva timidement les yeux sous lequel deux petites pommettes rosées se traçaient parmi ses traits. Étrangement, elle se sentait fixée comme si on tentait de découvrir ce qu’elle cachait. Elle n’aimait pas cette sensation. C’était comme si un petit insecte se promenait sur sa peau afin de trouver ses failles pour tout découvrir. Détournant le regard, la gamine replaça son capuchon sur sa tête, faisant de manière à ce qu’il cache la moitié de son visage par son tissu violet.

Elle eut un frisson de froid, la faisant trembler de tout son être. Elle n’avait pas cette chaleur que lui avait, mais Alexandre avait-il froid lui aussi ou comme l’enfant, des frissons se dessinaient sur sa peau? Elle ne pouvait le voir puisque le soir était finalement arrivé pour recouvrir le ciel de cette nappe aussi foncé qu’à l’habitude, mais éclairé par diverses petites tâches dorées qui se trouvaient à être les étoiles, petits astres que l’enfant aimait bien. Les phrases toujours aussi prononcé de cette teinte douce et calme faisait rentré la tête de la gamine dans ses épaules, enfant qui se rajoutait une faute dont elle n’avait aucune raison d’avoir. Elle se sentait mal de l’avoir appeler par son nom de famille. Peut-être ne l’aimait-il pas ou alors il n’aimait pas le mot « Monsieur » Pourtant, ce n’était qu’un signe de politesse qu’elle avait apprise. Il n’était peut-être pas son supérieur, mais il était bel et bien son aîné pour autant. Cependant, ce qui la dérangeait encore plus était sa dernière question. Qu’aurait-il dû sentir? Emi n’avait jamais plus testé son pouvoir sur elle-même, malgré les maintes fois où elle avait essayer de se faire subir ce qu’elle avait fait à Nathan. Elle n’avait jamais remarqué sa température plus basse qu’à la normale sauf ce jour.. Celui où elle avait touché sa mère et que celle-ci avait été atteint par son pouvoir. Elle lui en avait parlé de ce qu’elle avait senti.. Elle disait que c’était comme si on l’avait plongé dans un sac de glaçon, qu’elle avait perdu la vue pendant quelques secondes. C’est ainsi que la gamine peut se dire ce que les autres ressentent en la touchant..

Comment pouvait-il toujours dire des phrases ainsi? Comment pouvait-il apaiser le feu qui brûlait son cœur? Pourquoi est-ce ces mots qui rassuraient l’enfant? Que pouvait-il donc avoir de si particulier pour ne pas avoir ressentit son pouvoir? Comment avait-il fait pour ne pas le sentir? Tant de questions bousculaient les anciennes pour finalement la laisser sans réponse. Devait-elle les poser ou cela était indiscret? Devait-elle lui raconter son histoire ou mieux fallait attendre? Mais attendre quoi? De lui faire plus confiance? Il n’était pas une simple connaissance pour elle.. Il était une personne particulière à qui elle savait qu’elle pouvait faire confiance. Mais s’il lui cachait quelques choses? Elle le savait pourtant qu’il ne voulait pas vraiment parler de lui. D’une certaine façon, elle le craignait, mais d’un autre côté , elle avait simplement envie de s’asseoir sur ses genoux afin de se réchauffer en toute sécurité et de pouvoir dormir sans faire tous ses cauchemars.. Pourtant, ses pensées n’allaient jamais se réaliser. Elle baissa son regard sur ses mains, s’amusant à les plier et les déplier.

- Dé.. Désolé Alexandre-sama.. Mais euh.. Vous.. Vous avez sûrement un pouvoir vous aussi.. ? Comme tous ceux qui sont dans cette école.. Mon.. Mon don… Je ne l’aime pas.. Se.. Selon ce qu’on m’a dit.. Vous..Vous auriez dû ne rien voir pendant quelques secondes ou alors ne pas être capable de bouger pendant un certain temps.. Mais.. Mais la seule capacité que je contrôle pour le moment est.. est le toucher.. Ainsi.. Vous n’auriez pas dû sentir ma main vous touchez juste un froid intense.. Bref.. J’ai.. J’ai le don de bloquer les sens par effet du froid.. Et vous.. ? Si.. Sinon.. Pourquoi avez-vous tant d’espoirs.. Le.. Le monde n’est-il pas détruit? N’est-il pas cruel et sans pitié pour les faibles.. ? Si l’espoir vit.. L’impossible ne prendra pas vie également.. Je.. Je crois que… que peu importe le vœu que l’on fait.. Il peut se réaliser s’il.. s’il à au moins une possibilité de le faire.. non?.. L’impossible reste impossible que l’on le veuille ou non.. C’est.. C’est ce que je pense.. Mais bon.. Dé.. Désolé..

Encore un mot d'excuse, encore un geste de méfiance ou bien de crainte lorsque de nouveau la petite demoiselle ramena auprès d'elle cette main qui avait un peu trop barboté dans l'eau... cette eau qu'elle semblait toujours fuir, hésitant même à se réinstaller sur le petit muret servant de rebord. Chacun de mes mots semblait la toucher, qu'importe de quelle manière mais elle y était réceptive, je pouvais aisément le deviner à ses mimiques, l'expression donnée par ce petit visage ou par ces grands yeux. Je pense qu'elle était encore bien étonné du fait que je l'ai touché sans que ce qu'elle redoutait se produise, il semblerait même que cela lui ait donné un peu plus de chaleur et d'espoir... ah, quelle période difficile que cette jeunesse de mutant où l'on se sent seul au monde, isolé de sa famille par des pouvoirs que l'on juge soit même monstrueux et que l'on peine à maîtriser, n'évitant parfois pas les pires ravages. Au moins, je n'avais pas eu ce problème étant petit, je dirais même que j'eus à l'époque de la chance de découvrir que j'avais ce pouvoir, car seule la présence d'un autre mutant me permettait de la révéler... j'aurais pu passer à côté, vivre une vie classique sans savoir que j'étais mutant...

Eden perdu, cette Académie me permettait au moins d'étaler un pouvoir qui dehors m'était inutile, j'étais fais pour ce monde, un monde d'être comme moi. Mais combien de temps cet endroit durerait-il? Des personnes comme Emi, il y en avait plein au-delà de ces murs, des enfants usant sans le vouloir d'un pouvoir les dépassants, combien de temps les gouvernement pourrait-ils faire taire ces actions se déroulant sur leurs territoires, ces "incidents" provoquant parfois la mort de nombreuses personnes? Un jour le secret ne serait plus contenu, et ce jour-là, la vraie peur commencerait, qui sait? Une psychose collective, des mouvements de foules, des conflits, des morts, la pluie tombant du ciel faisant couler un sang sombre des trottoirs, des rues, une lutte sanglante qui ne trouverait fin que dans le chaos et la destruction...

Emi, j'ai le pouvoir de te rendre humaine si tu restes à mes côtés, tu as peur de blesser, peur de faire du mal... mais là est l'essence même de ton pouvoir, tu ne peux le rejeter comme cela, si simplement. Je peux tout effacer, mais si je le fais, tu devras me rendre un service... le moment n'est pas encore venu, je viens de te rencontrer... je vais te donner un avant-goût de ce que cela fait de retrouver un contact normal, simple avec les gens, et puis tu feras ton choix, simplement dirais-je...

- Dé.. Désolé Alexandre-sama.. Mais euh.. Vous.. Vous avez sûrement un pouvoir vous aussi.. ? Comme tous ceux qui sont dans cette école..

- En effet, j'ai bien un pouvoir... comme tout le monde ici

Soit, nous garderons Alexandre-sama, puisque tu tiens temps à montrer ce respect que tu éprouves à mon égard, puisque tu tiens à le marquer... tu es encore jeune, bientôt tu prendras confiance en toi et à partir de là, ton rapport aux autres commencera déjà son évolution. J'avais volontairement laissé une réponse incomplète, car la jeune fille semblait avoir encore à dire, et puis qu'elle me demande explicitement en quoi mon don consistait serait un bonne exercice pour délier cet écran encore opaque qui semblait nous masquer encore l'un à l'autre

- ... Comme tous ceux qui sont dans cette école.. Mon.. Mon don… Je ne l’aime pas.. Se.. Selon ce qu’on m’a dit.. Vous..Vous auriez dû ne rien voir pendant quelques secondes ou alors ne pas être capable de bouger pendant un certain temps.. Mais.. Mais la seule capacité que je contrôle pour le moment est.. est le toucher.. Ainsi.. Vous n’auriez pas dû sentir ma main vous touchez juste un froid intense.. Bref.. J’ai.. J’ai le don de bloquer les sens par effet du froid.. Et vous.. ?

Alors voilà une partie du mystère Emi résolue, le blocage des sens par le froid. Mais dans ce cas pourquoi une telle crainte du contact, au pire, la personne perdrait un ou plusieurs sens durant quelques minutes, rien de bien méchant... sauf si par ce pouvoir elle avait reçu en retour des réaction disproportionnées, violente. Des toutes les caractéristiques que faisait ressentir son pouvoir je n'en avais ressenti aucune, normal aurais-je envie de dire, car je n'avais pas touché Emi la mutante mais Emi l'humaine, l'enfant. Une peau douce, de bébé encore si j'ose dire, peut-être légèrement froide mais qui se réchaufferait rapidement si elle restait plus longtemps sous mon champ d'action. Instinctivement j'imaginais ce que cela pouvais donner si j'amplifiais un tel pouvoir... le froid se répandrait-il plus rapidement au contact? Serait-elle capable de projeter se gel autour d'elle et de "geler" les sens à distance? Je ne le saurais pas aujourd'hui en tout cas...

- Moi? Oh, rien de bien méchant, en tout cas rien qui puisse me faire craindre de blesser quelqu'un... j'ai la faculté d'amplifier les dons des individus qui m'entourent...

Un léger sourire, je lui avais déjà fais en quelque sorte une démonstration de la face cachée de mon pouvoir, celle qui devait rester l'atout dans ma manche le plus longtemps possible, cette face cachée qui n'apparaissait dans aucun de mes dossiers car gardée secrète par mes soins. Je tendais vers elle ma main, puis la relâchait pour tendre l'un de mes doigts fins et le poser sur le bout de son nez

- ... et de la même façon, je peux annihiler tout dons se trouvant dans mon champ d'action, mais je compte sur toi pour ne pas parler de ce dernier point. Je peux te faire confiance, n'est-ce pas Emi?

Tu ne trahirais pas ma confiance hein Emi, moi, le seul qui puisse gommer cette peur de faire le mal involontairement, le seul capable de t'offrir une chaleur humaine, celle d'une main sur la fine peau de ton visage... je retirais mon doigt du bout de son nez pour le ramener plus près de moi. Non Emi, tu ne me trahirais pas, j'ai horreur qu'on trompe ma confiance et mon châtiment serait tout à la mesure de tes craintes, on a tous peur de blesser les autres, de leur faire du mal... qu'en serait-il si j'amplifiais ton don? Pourrais-tu empêcher le mal de se répandre? Non... alors vraiment Emi, ne me trahis pas.

Un silence pesant persistait autour d’eux. Il n’y avait pourtant aucun malaise, simplement une enfant gênée et un jeune homme souriant sans réelle raison. En avait-il une? Peut-être que son sourire riait de l’enfant, mais pourtant, Emi savait que l’étirement de ses lèvres n’exprimait pas cela envers sa personne. Cependant, que pouvait être la raison de son sourire? Une nouvelle question au sujet de ce personnage s’ajoutait aux autres. Aurait-elle une réponse à l’une d’entre elle ou allait-elle quitter cette fontaine dans le mystère qui régnait? Elle s’arrêta d’ouvrir et de refermer sa main, tanner de le faire en fait. Son regard toujours aussi vitreux semblait soudainement d’un noir éclatant au lieu d’être aussi brillant qu’à leurs habitudes. On remarquait plusieurs éclats de lumières parsemés dans l’iris bleutés, de petits ronds qui semblaient presque inexistant. Elle observait le reflet de l’eau qui était devenue d’un bleu foncé allant vers le noir suite à la tombée de la nuit. Des milliers d’étoiles parsemaient les ciels et faisaient briller de milles feu la surface calme de l’eau avant de refléter dans ses yeux. Enfin, il rompu le silence qui régnait. Comme avant, sa voix calmait la jeune enfant, effaçant pendant quelques secondes toutes ses questions, craintes et peur qu’elle avait. Il sembla quelques peu surpris ou plutôt ses traits semblaient démontré un certain questionnement. Le voyait-on sur son visage aussi? Emi rebaissa la tête, faisant que le capuchon cache son visage jusqu’au nez. Pourquoi avait-il cette expression? Qu’avait-il de si impressionnant au fait que l’enfant pouvait bloquer les sens par le fait du froid? Peut-être se demandait-il pourquoi elle était aussi distante? Malgré qu’elle lui accordait bien de la confiance, elle n’allait pas dévoilé son histoire tout de suite.. Elle n’avait pas l’envie aujourd’hui d’en parler et ne savait pas si elle le devait. Il est vrai qu’elle l’avait raconté à Selene, première personne qu’elle avait rencontré dans cette école et qu’elle en avait parlé à Myu, mais car elle lui avait raconté son histoire aussi..

D’une certaine façon, l’enfant savait qu’Alexandre n’allait pas dévoilé ce qu’il cachait. Il était trop.. mystérieux pour le faire.. Que pouvait dont cacher un tel personnage? Qu’est que cet être qui , aux yeux de l’enfant, était parfait avait a cacher? Comment pouvait-il détester sa vie? Si elle avait bien compris ses paroles, il avait le pouvoir d’augmenter le don d’une personne en ayant un. Ainsi, il aurait pu encore être là-bas, avec sa famille sans jamais le savoir. Alors qu’Emi, c’était tout le contraire. Elle semblait si distante avec sa famille que sa mère lui avait même dévoilé que ses tantes, oncles et cousins croyaient qu’elle les détestait. En plus, à le regarder, ce garçon avait eu la vie qu’il rêvait. Que pouvait-il donc vouloir tant garder? Qu’avait-il de si secret en lui? La curiosité de Marie-Emilianne voulait le savoir alors que le respect qu’elle lui portait l’empêchait d’ouvrir la bouche. Ainsi, la gamine se contenta d’écouter ce dernier sans pour autant le regarder, préférant rester cacher sous la seule chose apte à la réchauffer. Depuis qu’elle était assise sur le muret, elle sentait la température se réchauffer, mais pourtant elle glaçait en même temps. C’était comme si elle étouffait par la chaleur et qu’une tempête de neige l’entourait en même temps. Son corps semblait vouloir se refroidir alors qu’une autre partie de celui-ci se réchauffait. Que se passait-il? Alexandre n’avait-il donc pas seulement le don d’augmenter un pouvoir? Elle releva légèrement la tête pour voir s’il avait terminé et rebaissa le regard aussitôt en voyant son sourire se dessiner sur ses lèvres. Pour quel raison est-ce qu’il étirait ses lèvres cette fois? Avait-il encore quelques choses à cacher ou allait-il simplement encore dire l’une de ses phrases enchanteresses dont il avait le tour? Malgré ses quelques hypothèses, il s’adonna qu’aucune n’était la réponse.

Il continuait d’expliquer son don en lui délivrant une sorte de secret. Diminuer le don de quelqu’un jusqu’à le rendre pratiquement inexistant.. Ainsi était la réponse à toutes ses questions.. Pourtant, elle avait maintenant l’impression que ses espoirs étaient devenue néant et qu’il n’avait jamais existé.. Pourquoi ne lui avait-il tout simplement pas dit un peu plus tôt? Pourquoi avoir caché ce détail à l’enfant? Elle qui se disait que si l’un de son plus grand souhait était réalisé alors il y avait une chance pour que le second le soit aussi. Cependant, maintenant qu’elle connaissait la raison pour laquelle il l’avait touché sans risque, elle savait que le vœu que son père revienne d’une certaine façon vivant ne pouvait exister.. Pourquoi lui avait-il dit? Pourquoi ne pas l’avoir laisser dans l’ignorance totale? Elle se fichait à présent de connaître la réponse car elle préférait avoir de l’espoir que ce vide totale au creux de sa poitrine. Pourtant, qu’est qui l’empêchait d’en avoir? Avait-elle vraiment besoin de ses paroles douces et réconfortantes pour en avoir? D’une certaine façon oui, mais elle en avait un peu avant de le rencontrer, il a seulement fait ressortir ce sentiment encore plus.. Elle sentit une soudaine chaleur sur son nez, la faisant rougir de honte en remarquant le doigt d’Alexandre sur celui-ci. Rentrant la tête dans les épaules, ce qui était un semi protection pour l’enfant retomba sur ses épaules, laissant le vent frais venir l’attaqué de plein fouet, refroidissant cette chaleur qui semblait vouloir l’étouffer et bougeant ses cheveux au gré du vent. Elle le replaça tranquillement ,mais cette fois sans cacher son visage ainsi que les deux orbes d’un bleu soudainement noir. Si elle repensait bien à ce qu’il venait de lui dire, il avait parlé de confiance? En quoi ce dernier point était dangereux si elle le dévoilait? Observant la pointe de ses pieds, elle releva son regard pour le planter dans celui d’Alexandre.

- Je.. Je jure de le garder que pour moi ce dernier point.. Mais.. Mais pourquoi ne dois-je pas le dire? L’école est au courant, moi aussi et sûrement tous ceux à qui tu le diras.. Non?