Chutes & Bouquins, Silence & Découverte [Terminé ]

Parce qu’elle avait tout simplement envie de dormir. Pour une fois, elle voulait simplement que sa tête touche son oreiller pour fermer les yeux vers un autre monde, un monde qui n’existait pas, une dimension créée de toute pièce par elle et son imagination débordante. Parce que ses yeux se fermaient presque tout seule, elle s’était couchée beaucoup plus tôt qu’à l’habitude. La dernière fois qu’elle avait vu quelqu’un, c’était au début de la semaine et cela lui faisait étrange. Voilà plus de cinq jours qu’elle n’avait pas quitté son lit douillet, sa chambre au plancher glacé, sa lampe de chevet qui éclairait de sa faible lumière le petit coin que c’était fait Emi. Sa colocataire lui étant inconnue et ne voulant point la déranger, Emi avait pris l’une de ses couvertures pour l’accrocher contre une corde qui séparait le ¾ de la chambre à sa partie. Bref, durant toute la semaine jusqu’à vendredi, Emi était resté enfermé dans son coin, dessinant et ouvrant parfois le rideau pour observer le paysage nocturne. Sachant qu’elle n’avait pas de cours, cela n’avait déranger personne, du moins, pas à sa connaissance. Les yeux clos, son visage s’enfouissant dans l’oreiller, il n’y avait que ce petit bruit, agréable pour son oreille, mais qui allait finir par laisser une petite marque autour de son poignet à son réveil. La chose pendait à son poignet. Une simple chaînette d’or avec un petit grelot. Un objet donné par la secrétaire, personnage froid et sans sentiment qui était la dernière personne à avoir vu le minois de l’enfant. Toute la semaine, la primaire s’était senti paresseuse, lâche et endormi. Elle était restée dans son lit pour roupiller comme une petite marmotte et se garder au chaud. Était-ce la présence du bracelet qui faisait cela? Peut-être bien, mais elle se demandais toujours ce que voulait dire Zuka lorsqu’elle avait dit que son don était trop développer..

Son réveil matin émit une petite chanson délicate qui vient chatouiller les petites oreilles de la gamine. Pour une fois, Emi ne ferma pas le cadran pour se recoucher. Non, elle avait assez dormi. Tranquillement, elle poussa le rideau qui couvrait la fenêtre, se faisait aveugler par un éclat de lumière qu’elle n’avait pas vu depuis un certain moment. Un semblant de sourire sembla se dessiner sur son visage enfantin, mais il sembla inexistant puisqu’il disparût tout comme sa présence dans la pièce. En quelques instants, Emi était allé dans la petite salle de bain pour se doucher pour finalement enfiler l’une de ses fameuses robes. D’un blanc crème, elle était parsemée de petites boucles d’un rouge vin. Une partie du jupon était recouvert par un tissu d’un rose bonbon allant plus vers une teinte pâle que le fluorescent. De petites manches bouffantes au niveau des épaules qui se serrait autour de son poignet, ne laissant point apercevoir le bracelet qu’elle portait. Un ruban de la même couleur que les autres s’attacha dans sa chevelure, une simple décoration puis elle enfila des collants et une paire de chaussure approprié du même rose pâle qui ornait sa robe avant dans le haut une simple boucle rouge suivit d’un ruban autour de sa cheville. Sa tenue semblait la rendre encore plus enfantine, gamine, princesse que ce qu’elle était. Elle semblait la rendre plus jeune alors que sa taille suffisait déjà à lui donner neuf ans et non onze. Ses talons frappaient sur les marches avec rapidité et elle quitta le dortoir pour filles, sucette à la bouche, yeux bien ouvert à observer ce qui aurait plus changé durant son « absence ». Pourquoi donc sortait-elle enfin? Pourquoi ne pas rester dans cette pièce, isolé de ce monde qu’elle craignait de détruire comme l’ancien? Simplement parce qu’elle avait rendez-vous.

Dans sa main, un simple bout de papier sur lequel on avait inscrit plusieurs mots. Une phrase s’adressait à elle, le reste à l’infirmière car c’était bien là que l’enfant devait se rendre. Timidement, elle poussa la porte en s’installant sur la chaise qu’on lui pointa. En un instant, elle sentit une vive douleur dans son bras puis plus rien. On colla un pansement sur sa peau et elle reparti tout aussi rapidement. Pourtant, elle n’avait pas envie d’aller dans sa chambre. Au contraire, elle voulait explorer un lieu qu’elle n’avait jamais vu encore. N’ayant pas très faim, elle ne voulait pas aller au réfectoire. L’auditorium serait une bonne idée aussi, mais elle n’avait pas envie d’aller jouer pour le moment, malgré qu’elle savait que bientôt allait avoir lieu un concours et qu’elle s’y était inscrit.. malheureusement ou heureusement? Elle finit par s’arrêter devant une porte, au pur hasard. La bibliothèque.. Un lieu où le silence régnait et une place où elle n’allait normalement rencontrer personne qu’elle connaissait. Sa main poussa tranquillement la porte de bois, lourde malgré son apparence. Emi traversa les allés une à une, cherchant des livres qui pourraient l’aider. Peut-être en aurait-il qu’il parlerait des pouvoirs? Ou alors un qui parle de ce bracelet? L’histoire de l’école ou alors un simple livre sur l’histoire du monde. La primaire voulait apprendre, étant plutôt intelligente pour son jeune âge, mais niais et inculte sur le monde social. La rangée sur la musique intéressa plutôt bien l’enfant qui se ramassa rapidement avec plusieurs bouquins pour se diriger ailleurs pour en prendre d’autres sur le monde, sa culture et pour finir, quelques ouvrages sur la médecine, le froid en générale et les sens du corps humains. Ses pauvres bras tremblaient sous le poids des manuscrits, sa tête n’était pratiquement plus visible sauf par les quelques mèches blanches qui se montraient au gré de ses mouvements. Soudain, un pas, un autre, puis ses pieds se mêlèrent. Trébuchant, elle allait bientôt se retrouver la tête première parmi les livres. Pourtant, elle ne vit pas les livres s'approcher de son visage dangereusement, sentant une étrange chaleur sur elle, une pression qui semblait la retenir. Tranquillement et rouge comme une tomate, Marie-Emilianne monta son regard vers le jeune homme dressé devant elle, s’excusant d’un simple mouvement de tête avant de plaquer sa main là où on l’avait piquer, sentant une affreuse douleur sur son bras. Les orbes topazes se refermèrent, son visage se faisant cacher par sa chevelure d'un blanc étincellant alors que se sentait plus qu'honteuse de se trouver devant quelqu'un dans cette situation..

« Ça va ? Pas de bobo ? »

« Je te les mets où ? »

Elle gardait sa tête collée contre le torse du jeune homme sans bouger. Pourquoi le ferait-elle? Il est vrai que cela n’était pas vraiment normal, mais il réchauffait le corps glacé de l’enfant. Pourquoi était-elle donc la seule avec une tenue aussi épaisse dans Takuestu? Pourquoi ne portait-elle pas une simple robe plus courte ou alors une petite jupe? Simplement car malgré que le soleil éclairait et réchauffait tout le monde, les rayons de ce dernier ne pouvait lui donner une chaleur semblable à celle qu’un humain dégageait. Il laissa un soupir de soulagement l’échapper alors que la bibliothèque répliquait avec rage à ce qui n’était même pas un mot.. Elle sentit le regard de ce dernier sur elle, rentrant la tête dans les épaules en reprenant une teinte encore plus écarlate. Le jeune homme l’a remise sur ses deux pieds en récupérant les livres que l’enfant avait fait tombé, tout cela avant qu’elle n’eut le temps de réagir. Elle releva timidement la tête lorsqu’il lui demanda si elle allait bien et répondit d’un simple hochement de tête. Elle ressentait encore une étrange douleur dans son bras suite à la prise de sang qu’on lui avait prise ce matin, mais elle préférait faire comme si elle n’avait rien. Pour la deuxième question qu’il lui posa, elle ne su que répondre. Où se dirigeait-elle avec tous ses livres? Elle souhaitait aller les lire dans sa chambre ou simplement s’installer à une table. Cependant, elle voulait également connaître un peu ce personnage qui semblait plutôt aimable à première vue, mais faut-il se fier à l’apparence? Elle se retourna de façon à lui faire dos, parcourant la pièce de son regard pour finalement remarquer un rond de table plus loin, là où la femme ne pouvait les entendre s’ils parlaient. Elle ramassa le livre de celui-ci, trouvant étrange la situation. Lui avait à présent ses livres et elle les siens.

Tranquillement, elle lui fit signe de la suivre et se dirigea dans un coin plutôt éloigné et discret avant de s’installer sur l’un des sièges, sentant son corps s’enfoncer dedans comme si le meuble était fait de guimauves au lieu de cuir. Elle posa la livre du blondinet devant elle, sur la table base et l’invita de simple geste à s’asseoir. Elle n’avait pas encore le goût de parler étant donnée qu’une question se promenait dans sa tête. Devait-elle lui faire confiance ou au contraire elle devait prendre les jambes à son cou? Devait-elle lui parler ou devait-il prouver qu’elle pouvait prononcer des mots face à lui? Était-il quelqu’un de malicieux ou une personne honnête? Elle ne savait pas et ne pouvait le dire par son physique. Il était beau, cela elle le savait. En usait-il pour tromper les autres? Son regard accrochant d’une couleur doré allant vers un brun caramel ou une teinte bronze. Un visage aux traits asiatique et une chevelure de couleur plutôt anormale pour ses origines. Avait-il des ancêtres suédois lui aussi, à moins que cette couleur semblable au blé des champs fût le travail d’une teinture? Elle ne pouvait tout de même pas lui poser la question, cela étant plutôt indiscret. Elle continuait de se faire une description mentale de celui-ci, comme étant son habitude avec ceux qu’elle rencontrait. Il était plutôt grand, la forçant à incliné légèrement la tête, mais il restait moins grand qu’Alexandre, plus comme Nathan. Au fait, ce dernier avait-il trouvé le fameux Itsuki? Elle cessa de la regarder, se rendant compte d’une certaine façon que sa façon de l’observer et de le scruter ainsi était sûrement désagréable pour ce dernier. Allait-elle un jour arrêter d’avoir cette stupide manie? Le voyant qu’il ne s’assoyait toujours pas, Emi sorti son keitai du petit sac qu’elle avait et observa ses derniers messages. Rien de la part de Nathan qui pourrait l’informer sur celui au don de crackage informatique. Pour quel raison d’ailleurs voulait-il avoir cette information? Ce jeune homme avait attiré son attention en déclarant que c’était confidentiel et qu’il pourrait m’en parler que de vive voix et non par ce petit appareil. La gamine rangea le boîtier au reflet argenté et leva les iris topazes de nouveau vers le collégien.

- Mer..Merci pour.. Pour tantôt..Mais.. Mais euh.. Qui.. Qui êtes vous?

« Je suis celui que tu veux

Plus sérieusement, Itsuki Utsunomiya pour te servir petit princesse

Et toi ? »

Elle laissa tomber le petit sac en forme d’ourson sur le plancher en entendant les paroles du jeune homme. Que voulait-il dire par là? Pouvait-il lire dans les pensées? Comment pouvait-il savoir qu’elle se demandait qui était Itsuki Utsunomiya? Que signifiait son sourire en ce moment? Riait-il de l’enfant en voyant sa réaction plutôt étonnée? Etait-il vraiment le colocataire de Nathan Ixy ou cela n’était qu’une pure mascarade? Elle se redressa lentement, plutôt surprise du son qu’avait fait son keitai sur le plancher, laissant son corps s’abandonner au confortable fauteuil qu’elle avait choisi. Elle entendit un rire, simple et moqueur. Qui ce jeune garçon pouvait-il donc être? L’avait-elle déjà croisé parmi toutes ses têtes qui peuplaient cette grande école? Il semblait plutôt jeune et cette chevelure blonde lui semblait inconnue et plutôt rare sur la tête des garçons selon ce qu’elle pouvait remarqué depuis son arrivée. Alors qu’elle continuait à se demander s’il était l’une de ses connaissances ou qu’un pur inconnu, il répondit à sa place en se raclant la gorge, attirant rapidement l’attention de l’enfant par ce bruit plutôt particulier. Un silence de mort accompagna ses paroles. La primaire ouvrit tranquillement la bouche, surprise par cette affirmation. Ainsi, il était vraiment celui qu’elle pensait. Il était celui que tous semblaient connaître et chercher. Un nouveau à l’école peut-être? À moins qu’il soit une personne plutôt populaire? Le fameux jeune collégien au don de piratage informatique ou quelques choses comme ça. Cependant, le visage d’Emi prit une teinte encore plus rougeâtre qu’à l’habitude pour finalement se faire cacher de nouveau par ses cheveux alors qu’elle détournait le regard, honteuse d’avoir utiliser son keitai face à quelqu’un comme si elle se fichait de lui et gênée par le fait qu’il venait de l’appeler petite princesse.

Avait-elle vraiment une telle apparence? Pourtant, elle n’en avait pas l’impression. Selon tous les contes qu’elle lisait, une princesse était belle, la plupart ayant d’une magnifique et longue chevelure qu’une couleur doré, de bronze ou alors d’un noir de jais et non un blanc scintillant. Elles avaient toute une peau parfaitement bronzée et sans imperfection alors que dans son cas, son teint était plutôt d’un blanc laiteux puisqu’elle ne sortait plus beaucoup. Pourquoi venait-il de l’appeler princesse alors? Était-ce cette robe qui lui donnait cette allure? Pourtant, elle était aussi normale que toutes celles qu’elle avait dans son armoire. À moins que celles-ci lui donnaient également cette apparence? Emi releva tranquillement ses deux orbes d’un bleu topaze à sa dernière question. Et elle, qui était-elle? Devait-elle se présenter comme étant Marie-Emilianne ou juste Emi? Quel mot allait-il associer à cette petite enfant dont les yeux montraient tous sentiments sauf la joie? Allait-il lui donner un surnom affectueux ou l’un de ceux qui ne font que la blesser un peu plus? Elle se mordilla tranquillement la lèvre, manie qu’elle avait lorsqu’elle se posait des questions. La vie devait donc être si compliqué? Elle seule devait faire les choix, malgré qu’elle ne veuille pas toujours le faire. Et qu’est que cela ferait si elle lui donnait son véritable nom? Sa main poussa avec une légère difficulté ses livres vers elle, laissant entendre le fin résonnement d’un grelot dans la vaste pièce qui affichait l’inexistante d’un seul bruit, satisfassent sûrement la bibliothécaire de cette façon..

- Je.. Je suis Marie-Emilianne Van Der Woodsen.. Mon..Monsieur Utsunomiya.. Mais .. mais euh.. Je préférerais que vous dites simplement Emi s’il vous plait.. Mais.. Si je peux me permettre.. Co..Comment savez-vous que.. que je voulais.. que je voulais savoir qui vous étiez.. ?À..à moins que.. que vous ne faisiez que.. que.. que.. rigoler..

« Pour tout te dire, j’avoue que je n’aurais sans doute pas pu tout retenir. Et puis, Emi est bien plus simple et mignon.

Euh… Je n’insinue pas que Marie-Emi…

lliane ne soit pas adorable… »

« Tu me l’as demandé non ?

« Mais euh… Qui… Qui êtes-vous ? »

Tu ne t’en souviens donc pas ? Une petite mémoire la Mistinguett ? Et puis, pourquoi mentirais-je sur mon identité ? Je suis bien Itsuki Utsunomiya !

« Tu aimes lire ?

Parce que t’as pris beaucoup de livres sérieux ! Les jeunes sont de plus en plus intelligents !

Waah… Depuis quand je parle comme un vieux, moi …»

Les mots étaient sorti avec difficulté de cette petite voix qui n’appartenait qu’à elle, cette sonorité pratiquement inexistante, aigu et faible comme si elle ne voulait jamais existé, mais tout de même avoir sa présence. Comme si elle devait parler malgré qu’elle en ait peu envie. Comme si c’était ce qui fallait. Se forçait-elle à le faire? Elle n’en avait pourtant plus l’impression, or elle continuait à s’exprimer comme avant, bégayant à chaque phrase, ne pouvant pratiquement pas aligner plus de 5 mots l’un à la suite de l’autre. Ses yeux, ses deux petits miroirs qui permettaient à tous, à son grand malheur, de lire l’enfant avec facilité, de savoir ce qu’elle ressentait, pouvoir identifier un sentiment à ce visage vide d’expression sauf pour indiquer la peur qu’elle avait de ce monde encore inconnue malgré les nombreux jours qu’elle y avait passé. Pourtant, les gens étaient sûrement trop stupides pour faire attention à ce détail qui pouvait éviter que ce qui battait dans sa poitrine ne se serre de douleur, lui donnant parfois la simple envie de disparaître de la population pour se rassurer ou alors de courir sans s’arrêter comme elle le faisait souvent. Bref, les iris d’un bleu azur observaient les moindres gestes du jeune homme, tentant de savoir s’il était quelqu’un de gentil ou alors, ceux qu’elle n’aimait pas. Qui pouvait-il donc être? Savoir son don et son nom ne lui était d’aucune utilité, sauf pour attiser cette curiosité qui lui brûlait les lèvres. Pourquoi les gens le connaissaient autant? Pourquoi Nathan le cherchait-il? Qu’avait-il de spécial, ce petit blondinet? Comment pouvait-elle être au courant de ce qui se tramait dans cette école lorsqu’elle avait abandonné son monde pendant une semaine, se coupant de la réalité qu’elle ne voulait plus affronté? Avait-elle encore cette force pour continuer de vivre avec ce poids trop lourd sur ses frêles épaules?

L’écho du grelot s’éteignait tranquillement, prouvant que l’endroit était vide, réveillant le jeune homme en même temps. Ses paroles l’avaient donc endormi ou était-il simplement dans son monde avec de multiples questions à son tour, en train de se former interrogations et affirmations dans ce flot de pensées que l’homme générait avec ses sentiments? Malgré tout, il semblait parfaitement apte à continuer cette rencontre. Elle remarqua que la main du jeune homme s’approcha d’elle. La gamine s’enfonça légèrement dans son fauteuil, fermant les yeux avant d’entendre un bruit étouffé sur la table. Elle détruit lentement ce voile noire que ses paupières avaient formée devant ses yeux et observa la petite peluche qui se trouvait près de sa pile de livres. Elle inclina légèrement la tête vers l’avant, le remerciant en gardant le même silence qui les entourait depuis un long moment. Pourtant, le collégien fit vite disparaître le léger malaise qui s’installait entre eux de sa voix très différente de celle de la primaire. Ses mots, simple et prononcé avec différents tons. Une phrase était simple et normale alors que l’autre était exprimé avec une teinte de gêne avant de se faire modifier par une légère sonorité interrogative. Il changea même de voix à un certain moment, imitant grossièrement l’enfant avec une voix aigu. Elle ne parlait pourtant pas ainsi, du moins, c’est ce qu’elle croyait. Il continua suite à cette présentation de son talent d’imitateur avant de s’arrêter quelques instants pour reprendre de suite en refermant le calpin qu’il venait d’ouvrir sans même y jeter un coup d’œil. Qu’y avait-il à l’intérieur? Était-ce des notes de cours, pouvant expliquer ainsi sa présence dans la grande pièce silencieuse et parfaite pour étudier ou alors simplement d’autres choses qui laissaient à l’enfant une étrange envie de lui demander. Pourtant, Emi se tue, préférant continuer de l’écouter de toute son attention qui lui restait.

Le silence reprit alors qu’elle baissait la tête. De la honte? De la rage? Non, elle souriait en silence, voulant rire, mais elle se taisait. Ses mots, si simple qui l’était la rassurait légèrement. Il parlait exactement comme un vieil homme qu’elle aimait bien et qui l’aimait bien également. Piopi comme elle disait si souvent, le seul à qui elle faisait confiance suite à sa mère. Son grand-père, le seul comprenant ses sentiments, mais qui n’était plus là pour panser son cœur blessé. Ses mots n’étaient pas blessant contrairement à ce qu’elle aurait plus croire. En fait, elle appréciait bien le fait qu’il accepte de l’appeler tout bonnement Emi, nom qu’elle préférait à l’autre qui , pour elle, n’allait qu’à celle qu’elle était avant, cette personnalité gâté qu’elle haïssait du fond de son être, faisant qu’elle éprouvant de la rancœur envers elle-même. Elle releva tranquillement la tête, lui laissant voir ce sourire qui n’avait aucune envie de disparaître. Il n’était pas celui qu’elle gardait précieusement, qu’un simple étirement de lèvres qui était accompagnée de deux pommettes rougis et ses yeux brillants d’un semblant de joie. Elle posa une main sur l’un des volumes, le porta à elle pour le laisser sur ses jambes. Elle continuait de regarder les autres, se rendant compte qu’elle en avait oublié. Elle n’ouvrit pas le volume parlant de la médecine, trouvant que ce geste allait être plutôt irrespectueux envers Itsuki. Le bout de ses doigts se promenait sur la couverture, traçant les lettres légèrement bombées, n’observant qu’un vide devant elle.

- En fait.. Mon..Monsieur Utsunomiya je.. je pense m’être mal exprimer et je m’en.. je m’en excuse. En fait, vous.. vous avez dit au tout début.. et je vous cites.. « Je suis celui que tu veux.. » Et.. et ces paroles m’ont plu.. plutôt surprise car.. car.. je me demandais qui était ce.. celui ayant le pouvoir de crackage informatique.. Bref, ce..cela serait plutôt long à expliquer.. Pour répondre à vo.. votre question.. Oui j’aime bien lire.. Apprendre est une chose qui j’adore.. Et.. Et n’ayant peu de cours.. voir aucun.. J’ai décidé de m’informer ici.. Mais.. Mais euh.. Je peux vous demandez pourquoi vous trouvez ses livres.. de type sérieux.. ?

Hum… Pour te dire… ça ne devait pas avoir de rapport avec ton désir de savoir qui était cet Utsunomiya… Enfin maintenant tu le sais… C’est juste une phrase que j’aime dire pour courtiser les demoiselles…

Ne t’inquiètes pas ! Je n’étais pas en train de te draguer !! Tu es un peu jeune… Peut-être dans une dizaine d’années… Aaah ! Mais pourquoi je passe encore ?! »

Je peux ?

Je vais te dire, c’est inutile que tu te bourre le crâne avec ça ! Tu es encore petite, pour ne pas vouloir te vexer. Et je pense que tu devrais plutôt passer tes journées dehors plutôt que rester enfermer dans une bibliothèque où ça sent le renfermé ! Regarde,

Il fait beau, le ciel est dégagé, et il fait chaud ! Sort et profites-en ! C’est pas tous les jours qu’on a le droit à ça ! Et puis, tu ne sais pas si aujourd’hui sera le dernier jour… Donc vis tes jours à fond !

Allez viens ! Je vais te faire prendre l’air !

[désolée pour l'attente...]

Son regard restait aussi vide qu’à son habitude, posé sur le jeune homme, observant ses traits, son visage et ses réactions. Elle l’observait, lui qui semblait plongé dans ses pensées. Peut-être était-il justement venu ici pour se reposer et mettre de l’ordre dans sa tête? L’enfant aurait peut-être tout simplement dû se retrouver pied par-dessus tête, frappant son petit minois sur tous les bouquins qu’elle allait sûrement lire dans son lit en voyant la situation. Peut-être que non aussi.. Un silence de mort régnait dans la grande pièce. Les livres ne sont parleur que lorsqu’on les ouvre. La bibliothécaire ouvrait sa bouche que pour dire aux autres de se taire. Et en cette magnifique journée, tous étaient en train de se faire griller dehors. Pourquoi le blondinet ne s’y trouvait-il pas? L’enfant avait ses raisons, mais lui? Elle continuait de scruter son visage, fronçant les minces sourcils blancs comme si elle se forçait. En fait, c’était bien le cas. Il était une personne plutôt complexe pour l’enfant. Sa description physique était simple à faire, mais comment ferait-elle pour savoir s’il était quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance ou s’il n’allait être pour être qu’un nom et un visage, sans plus. Que devait-elle faire pour le comprendre? Ce petit carnet qu’il avait sorti tantôt.. Cette image ne cessait de se défiler dans sa tête. Oh curiosité.. Toi que tous trouvent vilaine, pourquoi n’arrêtes-tu pas d’embêter les gamins? Pourquoi t’attaquer à une primaire aussi faible qu’Emi? Ses lèvres s’entrouvrirent, voulant parler. Cependant, la gamine referma sa mâchoire rapidement, mordant sa langue pour retenir ses mots. Elle ferma les yeux, gardant les minces lignes blanches par-dessus ses yeux froncés par la douleur.

Elle diminua légèrement la pression qu’elle exerçait sur ce qui ressentait sucré, salé, amer et épicé, classant dans une catégorie chaque aliment qui s’y déposait. La gamine n’avait aucune envie d’avoir cette sensation pâteuse dans sa bouche. Ce goût parfois salé, parfois sucré, mais qui lui donnait que le désir de cracher par terre ce répugnant liquide d’un rouge plutôt foncé. Elle garda les yeux clos, se voile qui lui permettait de mieux se concentrer. Elle tentait de se souvenir de quelque chose qui semblait lui échapper. Une expression sur le visage du jeune garçon. Juste avant qu’elle ne prenne l’un de ses volumes, qu’y avait-il de particulier dans ses traits? Elle continuait de penser, repassant depuis le début ce qui c’était passé. Pourtant, il y avait toujours un blanc, juste là, juste avant qu’elle ne parle. La gamine ouvrit les yeux avec étonnement, laissant ses joues se rougir pour prendre une magnifique teinte rosée. Il lui avait tout bonnement souris. Pourtant, cette expression sur son visage avait été.. magnifique? Emplis d’un sentiment que l’enfant voyait pourtant souvent, mais qu’elle n’avait toujours pas trouvé de nom. Cet étirement des lèvres qui laissaient entrevoir les dents de celui qui le faisait mais qui n’était pas forcé. Non, c’était un geste qui semblait naturel pour son créateur.. Même ses yeux accompagnaient ce changement. La plupart du temps, il se fermait à moitié tout comme Itsuki à ce moment là. Il te regardait avec une telle gentillesse, avec un étrange mélange entre compassion et une sorte d’admiration.. Non ce n’était pas de l’admiration, mais une autre chose que la gamine ne réussissait pas à identifier..

Alors qu’elle continuait de faire bouger ses méninges, une voix calme et masculine la fit revenir dans le monde réel. Un léger sursaut suivit d’une oreille attentive. Ses paroles la firent légèrement rougir, mais la suite réussit à lui faire rentrer la tête dans les épaules, son regard fuyant celui du jeune homme alors que son minois en entier prenait une couleur écarlate. C’était bien la première fois qu’on lui faisait ce genre de commentaire. La première et la dernière fois sûrement. Il semblait plutôt stressé, voyant comment il avait rougit lui aussi et de sa façon de parler. Il y avait également son bras derrière sa tête qu’il frottait avec une certaine honte qui se voyait bien avec son regard qui fuyait la gamine à son tour. La gamine releva légèrement les yeux, l’observant de nouveau malgré sa gêne. Il semblait à nouveau parti dans ses pensées ou du moins, absent en ce moment. Bref, il était quelque part sauf dans la bibliothèque, ou du moins, il était à moitié présent.. Soudain, il sorti une paire de lunette, l’enfilant en lui donnant un air plutôt étrange.. Un air trop sérieux pour ce qu’il semblait être.. Après tout, l’enfant avait une petite idée de qui pouvait bien être Utsuki Utsonomiya. À son avis, il n’était sûrement pas une personne plongée dans ses études et s’il avait le don du crackage informatique, alors il devait sûrement être plutôt l’une de ses personnes qui pourraient rester devant un ordinateur durant des heures comme le faisait autrefois la gamine.

Elle vit la main de ce dernier se tendre vers la pile de livre, demandant s’il pouvait en s’exécutant sans attendre de réponse de la part de la gamine. Emi posa rapidement son regard sur la couverture du bouquin qu’il allait prendre. Ses joues redevint rougeâtre, sa main se tendit vers l’avant pour refuser alors que sa bouche s’ouvrait pour prononcer cette opposition. Cependant, il avait déjà le livre entre les mains, feuilletant déjà les pages de ce dernier. Un volume qu’elle avait découvert dans la section médecine ayant comme sujet principal le corps humain, son anatomie et autres.. Mais qu’allait-il penser de l’enfant? Un tel livre n’était pas fait pour une gamine de onze ans! Mordillant sa lèvre, elle continuait de l’observer, lui et ses réactions. Emi rentra de nouveau la tête dans les épaules lorsqu’elle remarqua l’étonnement qu’il eu en découvrant le sujet principale.. Un soupir de la part du collégien, une nouvelle crainte visible dans les deux miroirs bleutés servant d’iris à la gamine. À chacun de ses mots, elle se sentait légèrement coupable. Mais une culpabilité pour quoi? N’était-ce pas la chose qu’elle avait toujours faite? Lire, apprendre et se cacher là où personne n’allait regarder. Fuir le soleil malgré sa chaleur qui manquait pourtant à la gamine.

Il continuait de parler, sortant tous ses mots sans problème, l’un à la suite de l’autre comme s’il était lancé. Il se leva brusquement de son fauteuil, s’agenouillant près de la gamine en approchant sa main vers l’enfant. Par pure réflexe, la gamine s’enfonça dans son siège, rapprochant sa main vers elle au lieu de la laisser sur l’accoudoir. Elle détourna le regard, reposant tranquillement le livre sur sa pile et se leva. Contrairement à ce qu’on aurait plus pensée, elle ne s’approcha pas du jeune homme pour le suivre. Habituée à faire ce qu’on lui disait de faire, Marie-Emilianne se donnait enfin le choix de décider pour elle. Elle s’approcha de la fenêtre où la poussière régnait depuis un plusieurs jours et même plus. Elle porta sa main sur la vitre, laissant une empreinte bien distincte en la retirant lentement. Emi se retourna vers le jeune homme, laissant sa robe suivre le mouvement avant de s’incliner légèrement comme elle le faisait avec tous ses aînés.

- Je.. Je suis désolé Monsieur Utsonomiya.. Pour commencer.. Je préfère ne pas vous touchez.. Pas que je ne vous fait pas confiance ou pour autre chose vous touchant, mais plutôt pour des raisons qui me sont personnelles.. Je ne suis qu’une enfant, je le sais.. Cependant,je crois qu’il y a deux types de personne. Il y a ceux comme vous qui ne sont peut-être pas porté sur l’enrichissement des connaissances et qui trouvent que cela ne sert à rien. Ceux qui préfèrent être dehors ou devant un ordinateur plutôt que d’être devant un livre. Il y a ceux qui aime apprendre et qui sont plutôt le contraire de la première catégorie. Pourtant, je ne pense pas, ou plutôt ne réussit pas à me situer dans l’une d’entre elle. Contrairement à la plupart des enfants, je suis plus porté à m’enfermer ici que de jouer dehors avec leurs jeux que je trouve plutôt.. Stupide parfois.. Leur innocence en le monde, leur ignorance envers ce que les autres ressentent.. Leurs rires et leurs sourires qui semblent si simple à faire.. Me bourré le crâne, vous dites.. Et bien cela est sûrement la seule chose que je sache faire puis que je me suis toujours mise à l’écart. Apprendre dans la solitude. S’enfermer dans une pièce silencieuse. Se choses sont ce qui ne me dérangeront jamais.. Je pense que cela est plutôt complexe à expliquer.. Bref.. Pour être plus simple, même si le soleil brille dehors, même s’il réchauffe tout ce qui bouge, je sais qu’il ne réussira pas à me procurer cette chaleur.. Je sais que prendre l’air me servirait à rien. Même si ici régne le silence et la poussière, la noirceur et la solitude, je préfére de loin la bibliothèque à l’extérieur..

« Tu aimes cette poussière et ses vieilles antiquités ? Mais aussi rester seule, n’est-ce pas ? Très bien, si c’est ton choix je m’en vais. Je ne voudrais pas que ma présence importune mademoiselle Woodsen. Sur ce, je me retire pour profiter des rayons du soleil. Au revoir.»

Elle prit une grande bouffé d’air, prenant ce qui lui avait tant manqué durant ce discours. Où était-elle allé chercher cette inspiration soudaine? Où lui venait de tels propos? Elle l’avait bel et bien sorti de sa petite tête, mais pourquoi avoir dit cela? Son ton avait été si froid et sans expression qu’elle s’étonnait de plus en plus. Surtout, ses mots semblaient plus à un sermon qu’à de banales phrases. Ses joues reprirent la couleur rosée qu’elle avait un peu auparavant, se laissant envahir par cet affreux sentiment de culpabilité. Comment osait-il dire cela devant une personne qui était son aîné? La tête basse, elle ne voulait pas le regarder, de peur de regretter un tel acte. Cependant, la curiosité continuait de s’empreindre à elle. Comment réagissait-il? Son visage d’Antan avait-il changé pour exprimer que la colère?

Sa voix se fit de nouveau entendre, d’une sonorité qui donna des frissons à l’enfant. Elle leva timidement la tête, observant cet air qui la fit figé sur place. Ses deux orbes de couleur caramel qui l’avait regardé en souriant depuis le début de leur rencontre affichaient à présent que le mépris pour la gamine. Ses mots étaient détachés avec hargne à chaque fois, sortant lentement tel un sifflement de vipère. Avait-elle bien fait de parler ou aurait-elle du le suivre sans rien dire? Il quitta la pièce ainsi, laissant la gamine seule comme toujours. Emi se laissa tomber sur le sol après avoir entendu la porte se refermer aussi sèchement qu’Itsuki un peu plus tôt. Ses genoux touchèrent le sol glacé avec violence. Normalement, elle aurait laissé sa douleur s’exprimer, mais elle avait déjà mal ailleurs. Sa petite main trembla vers sa faible poitrine de gamine d’onze ans avant de serrer le tissu entre les fins doigts. Elle sentit très bien la pression exercé par ceux-ci sur sa peau, le contact glacée sur ses os puisque l’enfant était loin d’être musclé, même peut-être trop maigre..

La douleur était si vive qu’elle voulait pleurer. Mais pourtant, ses yeux ne coulaient pas ce liquide salé sur ses joues. Les orbes d’un bleu topaze restaient figés dans le vide, incapable d’observer ailleurs. Dans sa tête, chaque mot se détachait avec encore plus de colère. Cependant, le pire était ce regard hautain qu’il lui avait adressé avant de quitter. Elle avait beau avoir dit qu’elle ne savait qu’apprendre dans la solitude, jamais elle n’avait dit l’aimer ce silence. Il est vrai qu’il était reposant, mais il était également blessant, recouvrant la pauvre chose glacé dans une coquille peut-être trop épaisse. Était-ce un avantage ou un inconvénient? Même l’enfant n’en savait rien. Pour elle, c’était une sorte d’avantage de ne pouvoir blesser personne. Car si elle était seule, qui pourrait-elle toucher avec son pouvoir? Qui pourrait finir comme Nathan?

Mais, n’était-ce pas un défaut lorsqu’on parle de relation sociale? Comment ferait-elle plus tard pour bien entretenir les discussions? Serait-elle capable d’en avoir.. ? Aurait-elle encore à ressentir cette affreuse douleur dans le creux de sa poitrine ou pourrait-elle l’oublier pour de bon? Le fait qu’il l’es traité ainsi allait-il encore plus détruire la petite chose qui battait faiblement dans le creux de sa cage thoracique? Elle se releva lentement, promenant sa main sur la fenêtre pour laisser les rayons traverser plus facilement. Pourquoi ne sortirait-elle pas s’excuser auprès du jeune homme? Pourquoi le ferait-elle? Pour qu’il la blesse encore un peu plus et qu’il puisse l’humilier en public? Jamais l’enfant n’irait de son plein gré tenter de se détruire encore un peu plus.

Elle se retourna et d’un mouvement las se dirigea vers le fauteuil où elle se laissa tomber. Comment pouvait-elle se décrire le jeune collégien? Il était à la fois gentil, mais orgueilleux selon ce qu’elle venait de voir. Était-ce ses propos qui l’avaient frustré ou venait-il de se montrer sur son vrai jour.. ? Elle soupira à nouveau, laissant sa tête tomber vers l’arrière, observant le plafond avec ennuie. Pourquoi se torturait-elle donc les méninges à trouver qui était cet écolier? Pourquoi devait-elle toujours s’identifier les gens? Par pure sécurité ou par curiosité? Était-ce quelque chose de bien à faire ou au contraire, une chose que l’on ne fait pas par politesse pour les autres? Pour une fois, elle ne tenta pas de trouver la réponse, épuisée par elle-même. Pourquoi n’était-elle donc pas resté dans son lit à dormir comme ce qu’elle avait fait toute la semaine? Elle tendit la main vers l’avant, ramassant le premier livre qui traînait.

Ouvrant le bouquin, elle fût plutôt surprise de découvrir que ce n’était pas l’un de siens. C’était tout bonnement le livre d’Itsuki qu’elle tenait dans ses mains, et non celui sur le piano. Elle se leva rapidement, observant d’un simple coup d’œil la cour. Sur la pointe des pieds, la gamine réussit à ouvrir la fenêtre qui, à son étonnement, n’émis pas de grincement. Un vent chaud vint l’accueillir comme s’il voulait lui faire regretter de ne pas avoir accompagné le blondinet dehors. Elle se hissa sur le bord de la fenêtre avec difficulté et aperçut Itsuki près d’un arbre, loin d’elle. Avait-il remarqué que son livre n’était pas le bon.. ? Après tout, le premier chapitre parlait de la musique électronique et des pianos électriques ce qui pouvait vaguement ressemblé à son volume sur l’informatique. Mais comment pouvait-elle lui demander de lui ramener son livre? Elle n’avait aucune envie de sortir, de peur d’avoir à l’affronter devant tous ses gens qui seraient sûrement plus du côté du collégien que de la primaire.

Emi retourna vers son petit sac, sortant son cahier à dessin pour y arracher une feuille blanche. Elle sorti un crayon et commença à écrire une simple petite lettre. Retournant vers la fenêtre, la gamine commença à plier la feuille, déchirant une petite partie pour finalement en faire une avion en papier. Elle la jeta du mieux qu’elle pouvait, n’ayant jamais fait ce genre de chose de sa vie. Le petit jouet d’un blanc cassé se déplaçait avec légèreté dans l’air, effectuant une petite pirouette avant d’atterrir dans un buisson qui malheureusement, était trop loin d’Itsuki pour qui l’es remarqué. Elle retourna à son fauteuil et recommença à nouveau avant de la lancer, cette fois avec plus de force et de précision. La petite avion était bien chanceuse selon l’enfant. Pouvoir planer ainsi, même si c’était près du sol, devait être une expérience merveilleuse. Pourtant, elle savait très bien que jamais elle n’allait pouvoir être avec les nuages.

Le papier tomba à la pointe des pieds sur jeune homme assoupie. La gamine aurait voulu lui crier de revenir, mais la bibliothécaire risquait de la mettre dehors plutôt que de l’avertir. Elle pourrait peut-être lui envoyer un message keitai puisqu’elle avait son adresse.. Cependant, peut-être ne l’avait-il pas sur lui.. ? Déprimée, elle retourna dans son fauteuil, s’abandonnant dans le confort qu’il donnait avant de prendre un autre bouquin. Cependant, à peine eu-t-elle lu quelques pages qu’elle s’endormit d’un sommeil léger. Mais la bibliothèque était si calme que rien ne risquait de la réveiller.

Monsieur Itsuki,

Veuillez m’excuser si je vous es choqué. Le silence est bien, certes, il ne peut remplacer la chaleur des gens qui sourient pour milles et une raison près de vous. Cependant, ce petit avion est en premier lieu pour vous demandez de ramenez le volume dans lequel vous vous êtes assoupis puisque ce dernier est en fait mon livre. Le vôtre est encore sur la table..

Sincèrement, Marie-Emilianne Van Der Woodsen.

[C’est la fin pour moi ! Désolé pour l'attente et le faible niveau de ce post u_u"]