Rendez-vous avec une azalée ~ [ PV : Nausicaä/Shin ]

Il avait un rendez-vous, ou presque. Je pense qu’on pouvait dire cela ainsi, dans un sens, mais il faut tout de même désigner les limites. Dans l’esprit de Shin, un rendez-vous est juste une date et un lieu. Aux yeux d’autres, cela sonne avec amoureux, ou du moins, amis proches. Je peux tout de même vous certifier que le ‘rendez-vous’ qui va suivre n’est que celui de d’une beauté blonde et d’un brun potable ...

~~

Il avait descendu les escaliers menant à l’extérieur sans le moindre hâte. Sa montre indiquait une heure et demi, ainsi allait le monde, il aimait être en avance. Cela lui permettait de savoir dans quelle catégories sont les gens : les ennuyés, les stressé du retard, les normaux qui arrivent à l’heure, les retardataires endormis ou ceux qui n’en ont rien à faire. Aux yeux noir charbon de l’adolescent, on pouvait aisément classé les gens dans ces cinq catégories, lui faisant partie des pauvres malheureux qui s’ennuyent à mourir. Même s’il a le temps de mourir d’autre chose avant, comme de la cause des traces rougeâtres qu’il cache sous ces manches. Il avait siffloter en prenant le chemin menant au gymnase, heureux d’avoir trouver un tee-shirt non arrachés. Depuis quelque temps, il ne prenait même plus la peine de tirer les manches pour se ‘calmer’, disait-il. Du coup, plus de haut.

Il passa une main dans ces cheveux, chose peu rare chez lui comme chez les autres. Un tic que tout le monde a, mais que personne ne sait expliquer. Enfin, je crois. Le jeune homme avait utilisé une partie de son argent de poche pour trouver une fleur bien spécifique, peu cher, mais très jolie. Enfin, je ne devrai pas dire une, sinon, il passerai vraiment pour un radin ... Il avait acheté un ensemble, plusieurs dans un même pot. Une jolie fleur rose. Une azalée. N’avait-il pas rendez-vous avec reine azalée elle-même ? Il souri à cette pensée, et contourna un bâtiment. Il jeta un dernier coup d’oeil à sa montre, qui indiquait deux heures et demi. Une marche de une heure, sans le remarquer ... Il fallait le faire ! Mais bon, il avait dû tourner en rond sans le remarquer, ce qui lui arrivait pas si rarement que cela. Heureusement qu’il était en avance ...

Il s’attendait à une azalée. Et elle, certainement à un tournesol. Il ri intérieurement, essayent d’imaginer une fille-rhododendron et un garçon-helianthus annuus. Oh la ! Si seulement il travaillait ces cours aux lieu des ces futilités ! Mais le pauvre ... Il ne pouvait se concentrer que sur les chose sans utilités. C’était du Shin tout craché ça !

Il tapota du pied sur le sol. Tap, tap, tap ... Le rythme régulier de ces faux pas ne résonnait pas. Rien ne résonnait. Le monde n’était pas vide, il était plein ... Shin était si heureux, rien que songer à ça. Si le monde n’était pas vide, si le monde était plein ... alors, il n’était pas seul. Il était si heureux d’y penser, le reste parfois n’avait plus d’importance. Sauf ‘elle’. Mais ‘elle’, il ne comprendras jamais. Il chercha la date du jour actuel. 8 septembre. Combien de temps restait-il ? Mmmh ... Il n’avait pas à compter. Il savait pertinemment qu’il avait envoyé ‘ce’ message le 3. Seulement cinq jours étaient passés. Mais il avait tellement envie de lui parler ... Tiendrait-il ? Pas le choix, il devait. Ces envies importaient peu. Ou alors, elles ne feraient que le gêner, et tout gâcher. Garder pour soi tout ça ... Un jour, peut-être, auras-t-il le droit de tout laisser tomber, mais pour le moment ... Non.

Le temps défilait, et un bruit de pas s’approchant se mit à résonner. Ceux d’une fille pourtant légère, aux longs cheveux blonds ... Si longs ... Comme ceux de l’autre, mais beaucoup plus beaux, et plus longs. Il repensa à Soru, qui devait être en train de dormir à l’heure qu’il ait, après une dure mission quelconque. Il pensa à la gamine rousse que Kuroto-san avait recueilli un temps minime. Il repensa à l’autre brun, joujou de Soru ... La nostalgie. Mais il lui suffisait de revoir ces amis ici pour tout oublier. Abruti ...

Le soleil s’approcha, et le tournesol se tourna vers lui.

{ gomen, un début pas terrible }

{mais si, mais si ^^}

Nausicaä leva les yeux vers le ciel. Bleu. Elle regarda le soleil sans ciller. Éblouissant. Et haut. Très haut. Trop peut-être. Après tout il ne devait être que 9 heures du matin. Selon l'horloge biologique de la jeune fille. Elle chercha du regard une horloge dans la chambre. Et faillit pousser un cri de surprise. Il était 2 heures. Son rendez-vous avec un tournesol était à 3 heures et elle était toujours en pyjama, étalée en étoile sur le sol de sa chambre juste devant la fenêtre. Elle se leva d'un bond et traversa la chambre au pas de course. Elle plongea dans sa penderie pour trouver quelque chose à se mettre...Sauf que comme beaucoup de filles, il lui fallait une éternité pour avoir une tenue parfaite et comme beaucoup de filles c'était quand elle en avait le plus besoin que ces vêtements préférés disparaissaient comme par magie. Et il ne lui restait que ceux qu'elle mettait peu voir jamais.

Une petite information...Ne faites jamais ça chez vous parce que ça ne marche jamais.

La blondinette inspira fortement... Elle allait tenter une technique dangereuse. Elle ferma les yeux et enfouit ses deux mains dans les mystères obscures de l'armoire.
Environ 30 secondes plus tard, elle en ressortit un pan de tissu rose très pâle orné de motifs plus foncées et d'une ceinture noire. Elle ouvrit les yeux.

Un kimono. Comment avait-elle pu l'oublier ? Elle l'adorait. Nausicaä enfila rapidement le vêtement et noua la ceinture habilement. Elle était presque prête. Elle brossa ses long cheveux blonds jusqu'à ce qu'ils ressemblent à de la soie. Elle y accrocha un ruban de velours rose et sortit au maximum de sa vitesse avec ses geta... Elle parcourut l'espace qui la séparait du gymnase en un temps record... Malheureusement, et comme tout n'est jamais parfait, elle se tordit le cheville en arrivant à l'angle du bâtiment sportif. Et elle tomba nez à nez avec...un tournesol.... La fleur pas l'humain hein ! Elle songea qu'elle aurait pu lui offrir des fleurs mais il était trop tard. Elle ne se dérangea pas et ne se demanda pas pourquoi une fleur comme un tournesol poussait là, elle la saisit et la coupa délicatement.

Elle se mit à sourire et se releva. Elle brossa son kimono avec soin et se dirigea vers une silhouette près de la porte. Elle s'approcha du garçon qui ressemblait un peu à un tournesol et lui présenta sa fleur.

-Bonjour...Shin !

Le tournesol, ce traître, n’aimait qu’une chose : voir. Il passait ces journée tournait vers la splendeur, observant des yeux noirs charbon la beauté incarné. Pauvre Soleil, belle Azalée, qui allait devoir sympathiser, car la plante jaune, elle, ne la lâcherai jamais.

~~

Après une masse de cheveux de soie blonde, apparut à ces yeux noirs un kimono rose. Plutôt pâle, qui suivait étrangement les courbes d’un corps enfantin, rattaché par une ceinture noir ( peut-être autant que les yeux du jeune homme, ce qui était impressionnant ). La chevelure blonde, plus claire que celle de son ancienne amie ( celle de Soru étant légèrement plus foncé, et avait eu le plaisir de voir ces pointes teintes de rouge ) était retenu par un ruban rose, du velours, se dit-il. Le jeune homme sourit. Elle avait voulu faire bonne impression, c’était évident. Dire que lui ne s’était vêtu que d’un simple tee-shirt et d’un simple pantalon ! Mais il s’en fichait, et continua à sourire, toujours aussi sincèrement.

Il continua à l’observer un moment. Elle était ... Jolie. Enfin, ce n’était pas le terme exact que son cerveau employais, mais c’était le seul qui puisse atteindre ces lèvres. Et il le murmura. ‘Jolie’. Il n’attendait pas de réaction de la ‘jolie’, mais il espéra que ce simple mot ne l’agace. Il était ainsi, le tournesol. Inquiet de tout, et de rien. Il était aussi incorrigible. Ainsi, bien que le monde se mette un jour à le détester, il ne diras rien. Il ne changeras rien. Quitte à être maudit, qu’il le soit honnêtement, pensai-t-il. Mais comme toujours, ces pensées n’étaient qu’un ramassis de conneries ...

Elle lui tendis le tournesol, lui minaudant un ‘bonjour’. Le prénom du garçon suivant cette formule de politesse si banal le chamboula. C’était comme entendre un rappel à l’ordre quand on ne s’y attends pas. Un mélange d’amertume, d’incompréhension et de honte. Son prénom dans la bouche d’une autre lui faisait étrange, à tel point qu’il mit bien une minute à réagir.

- Oh, euh, oui, c’est moi ... Bonjour, Nausicaä je suppose ? Enchanté de te rencontré, enfin ... -

Il saisit doucement le tournesol, tendant son pot. Elle avait pensé comme lui, et c’était bien. Une azalée tenant un tournesol, c’était aussi courant qu’un tournesol tenant une azalée ! Ca se repère de suite. Enfin, Shin retomba dans sa songe, observant la splendeur présentée. Des cheveux en cascade ... Des yeux saphirs purs ... Un visage doux et blanc, soigneusement ... Habillé de la sorte, elle paraissait d’une fée venue d’un autre monde, lors d’un festival quelconque. Tiré par les cheveux, certes, mais n’oublions pas, nous sommes dans le cerveau de l’autre abruti.

Elle était bien un rhododendron.

- Désolé de me présenter en pareil tenue, mais ... Il ne me reste plus grand chose. -

Et il se tut, gardant un sourire naturel sur le bout des lèvres. Oui, les tournesols savent sourire. Mais ... Et les azalées ?

- Désolé de me présenter en pareil tenue, mais ... Il ne me reste plus grand chose. -
Nausicaä détailla Shin du regard. Le collégien se révélait peu intéréssant...Cheveux bruns, peau de couleur claire...Shin était loin d'être laid, il était juste banal. Mis à part ses yeux noirs. Très noirs. Peut être un peu trop. Nausicaä avait pris l'habitude de juger les gens selon leurs yeux. Ceux de Shin recelait un mystère qui activa l'intérêt de la jeune blondinette. Elle baissa le regard et ses yeux bleus clairs virèrent au bleu marine... Du sang...Shin avait de fines trainées de sang le long de ses manches juste au niveau des poignets.

*Pourquoi donc du sang...Serait-ce un serial killer ? Non. Un bon assassin n'aurait pas laissé de traces. Et comment serait-il entré ? Un amateur. Oui, un abruti que quelqu'un a envoyé pour se débarrasser d'un élève...*

Nausicaä regarda avec un peu plus d'entrain le jeune homme. Elle lui fit un large sourire. Adorable et vivifiant...Mais qui ne venait pas du coeur...Elle n'y arrivait pas. Elle lissa du plat de la main son kimono.

-Ca n'a pas d'importance...J'ai moi même eu un petit problème d'habillage ce matin. Dis, Shin, pourquoi y a-t-il du sang sur ta manche ?

Nausicaä eu un véritable sourire...Un sourire d'amusement cette fois-ci. Elle se demandait ce que le serial killer amateur allait bien inventer.

[très très court pardon u_u]

Elle le détailla du regard, ce qui au début gênait légèrement le collégien. Il n’avait pas vraiment l’habitude de cela. D’ordinaire, c’était lui qui scrutait l’entier physique des gens, à la recherche de quelques screts qui pourrait bien lui dire en face de qui il était. Mais là ... Elle le regardait trop fixement, ou alors il virait parano. Je penche pour la deuxième hypothèse. Shin était idiot, paranoïaque sur les bords donc ? A noter tiens donc ... On ne sait jamais. Il voulut au début savoir ce qu’elle regardait, suivre se recherche, savoir ce qu’elle allait deviner. Mais il était loin de ce don que je lui avais donner au départ ... Il devras donc se contenter de son minuscule instinct ! Il ne réussit pas. Les yeux marine de la demoiselle lui échappa rapidement, et il ne put les re-capter. Comme quand vous perdez la wifi de votre internet et que plus jamais elle ne reviendras quoique vous fassiez ... C’est dur, oui.

Elle changea furtivement de façon de voir quand elle passa ces manches. Ca, il le remarqua. Aussitôt, il descendit lentement ces yeux vers les manches en question. Et il déglutit. Ah ! Il le savait, il n’aurait jamais dû prendre cette chemise là ! Oui ... Elle était tacheté de sang. Ballot. Il eut une sourire gêné, inquiet et en même temps, en colère contre lui-même. Il avait été négligeant ... Il espéra alors qu’elle n’y fasse pas attention ... Ce qui, malheureusement, ne se produit pas. Elle le remarqua. Elle le regarda dans les yeux, et lui offrit un sourire aussi faussé que le sien actuellement. Ha ha ! Deux hypocrites, si ce n’est pas mignon ! Shin le savait, mais refoulant cette pensée disant qu’il en était un, il ne voulut croire à celle des deux.

Nausicaä tapota son kimono, le lissant un peu de ces plis. Elle enchaîna alors sur une question qui lui prouva qu’elle avait vu les taches de sang sur les manches de sa saleté de chemise. Elle annonça d’abord calmement et avec aisance ça propre mésaventure sur sa tenue le matin même, ce qui calma un peu a colère contre soi-même du collégien. Puis, elle passa directement sur un simple ‘ Pourquoi y a-t-il du sang sur ta manche ?’. Euuuuuuh ... Pour décorer ! Shin aurait voulu plaisanter ainsi, mais il sentait que la réaction en retour ne serait pas très positif ... Allez, dame sincérité, encourage notre idiot brun tout banal !

— C’est long à expliquer ... —

Faux, et vrai à la fois ! Tu fais des progrès ! Non, je vous jure, il faut tout leur expliquer à ces gamins ... Shin prit une bouchée d’air qu’il méritait grandement, avant de soulever tranquillement sa manche gauche. Il la stoppa au coude. On pouvait alors admirer un fameux bandage complètement loupé made in Akaru Shin, virant au rouge sur une petit partie. Sans regardait Nausicaä, il dit :

— C’est un secret. Je ne dis pas cela souvent ... Disons, quasiment jamais. Non, jamais ... Un seul est au courant ... —

Il souriait faiblement, mais le sourire était là. Il défit rapidement le bandage. Pas difficile, vu la qualité de la chose. Un « ごめん » ( gomen ) s’affichait, la peau entaillé. La blessure n’était pas encore refermé. La blessure était plutôt grossière ... D’ailleurs, je n’est toujours pas compris le pourquoi de cela, mais enfin ! Il faut avouer que la blessure remonte à il y a ... Trois semaines ! Bien, mon cher ! Et ni comment il arrivait à écrire aussi bien sur son bras avec un couteau, alors que sur une feuille avec un stylo, c’était une catastrophe ...

Le tournesol fixa alors l’azalée dans les yeux en quête de réponse.

Une blessure. De la chair tailladée. Il a voulu se faire mal. Pourquoi ? Pourquoi ? Veut-il le pardon de quelqu'un ? Quel intérêt y a-t-il a vouloir le pardon ? Est-il fou ? Les pensées de Nausicaä tournoyait dans sa tête. Vouloir se faire mal était incompréhensible, surtout quand on avait comme elle, déjà bien trop souffert.

— C’est long à expliquer ... —

Les lèvres de la jeune fille se serrèrent doucement l'une contre l'autre. Cette phrase était si stupide....

— C’est un secret. Je ne dis pas cela souvent ... Disons, quasiment jamais. Non, jamais ... Un seul est au courant ... —

Désormais il y avait trois personnes dans la confidence. Peut être une de trop.Une mèche de cheveux blond voleta autour du visage de Nausicaä. Elle observa avec attention la marque indélébile inscrite dans la chair de Shin. Un léger frémissement indiquait à un observateur que la jeune fille réfléchissait.

"Gomen"

Une impulsion subite lui fit prendre la bande blanche qui servait à cacher la blessure à Shin. Elle aprocha doucement ses lèvres de la plaie et posa sa bouche sur les lettres sanglantes. Le goût métallique du sang ne la fit pas reculer. Elle l'avait déjà senti.
Etait-ce une sorte de baiser qui voulait marquer lui aussi le jeune homme ? Peut être... Peut être une façon de signifier à Shin que maintenant qu'elle connaissait son secret il lui appartenait un peu...
Nausicaä appuya un peu plus mais toujours aussi légèrement ses lèvres... Elle releva finalement la tête et enroula correctement le bandage. Il n'y avait plus aucune chance que le sang s'écoule hors de la plaie désormais. Nausicaä offrit un sourire un peu inquiètant à Shin. Mais avec un peu de chance la candeur naturel du garçon ne retiendrait que le magnifique sourire. Et pas l'éclat sombre du regard. La jeune fille leva sa main et la posa sur la joue de Shin.

-Tout ira bien.

Ce n'était pas une question. Plutôt un ordre lancé au destin. "Tout ira bien et ne change pas mes plans." Mais quels étaient les plans de Nausicaä ? Faire souffrir les autres autant qu'elle avait souffert ? Mourir ? Devenir quelqu'un d'autre ? Le jour où sa soeur c'était tué, où elle l'avait tué, quelque chose c'était brisé. Recoller les morceaux avec du sang n'était pas la chose à faire.

[laisse tomber le post bizarre en dessous u_u"" je crois que j'ai fait une bêtise ...enfin si tu le vois parce que je suis pas sûre....

# Le post a été supprimé ... ^^]

Ce fut un silence qui décida de s’installer entre les deux jeunes gens. Shin ne savait plus quoi dire désormais. Un vide le prit également et ces pensés ne furent plus que néant. Que devait-il penser à présent ? Comment devait-il agir ? Que devait-il dire ? Il y avaient-ils des mots spécifiques à énoncer dans pareil moment ? Shin ne savait plus. Tous ces mots qui exprimaient si bien ces pensées disparaissaient petit à petit, laissant place à un noir des plus terribles. Un trouble qui lui nouait l’estomac, à l’en rendre malade. Il n’était plus sur de rien, et inconsciemment, eu envie de partir loin et de s’enfuir. Oui, c’était cela. L’envie de s’échapper, de ne plus croiser personne, de s’enfermer à jamais hors des regards des autres. Il voulait n’être plus qu’un nom sur une liste, rien de plus. Oui. Juste une suite de lettres parmi tant d’autres. Et qu’on l’oublie malgré tout.

Mais le destin n’est jamais ce qu’on souhaite qu’il soit. Ainsi, il resta clouer sur place, un sourire qui commençait à renaître sur ce visage de nouveau figé. Il ne savait plus quoi dire, ni plus quoi faire, ni même comment réagir. Un coma debout. Le cerveau mort, is dead. Kill this body … Il ne savait pas non plus combien de temps, il arriverait à tenir ainsi. Son corps lui criait qu’il souffrait. Mais il était sourd face à cette douleur. Son bras le démangeait. Et pour suivre ce néant sinistre, des millions de mots l’assaillirent. Des sensations. Des odeurs, des sons, des goûts, des informations en tout genre attaquèrent le principal centre de ses pensées. Il trembla un peu. Et puis, il comprit le déclenchement de ces émotions ; la demoiselle s’était approché, et baissait près de la plaie. Il écarquilla ces yeux, n’osant point prononcer, ne serait-ce, qu’un seul mot. La belle posa ces lèvres sur la blessure rougie. Comme pour un baiser, pensa-t-il. Il frissonna légèrement. Une manière, dis-je, unique pour désinfecter une entaille causée par la lame d’un poignard.

Les douces lèvres de la jolie demoiselle s’écartèrent de la blessure.La très légère hémorragie avait cessé. Shin ne dit rien encore, les joues rosies par cette sensation nouvelle. C’était simple ou non. Et cela constituait un pas de plus dans son évolution. Il s’approchait encore un peu plus de son idéal. La demoiselle saisit doucement le bandage et le rattacha convenablement. Il avait besoin de cela, un soutien féminin, qui ne faisait pas partie de ces angoisses. Un femme, ou jeune femme, qui puisse l’aider ou le cadrer sans qu’il en tombe naïvement amoureux. Il fronça un sourcil, et lui sourit. Il était sincère. Il était heureux. C’était le plus important.

Elle lui offrit aussi un sourire. Il ne sut que comprendre. Devait-il être joyeux ou inquiet par cette lueur étrange qui régnait au-delà de ces yeux d’un bleu si profond ? Il passa outre. Elle lui souriait, lui aussi, c’était tout ce qui comptait vraiment. Il n’était pas naïf, loin de là. Il faisait partie, sans le montrer, des plus méfiants. Mais comment le définir ? Méfiant … Mais confiant en même temps. Oui, Shin était cela, un méfiant confiant. La demoiselle leva sa main à son visage. Elle la posa sur la joue du jeune homme, dont les joues accentuèrent leurs changements de couleur. Ces épaules reculèrent légèrement, par réflexe. Sa part de méfiance … Il se détendit ensuite. Sa part de confiance …

~ Tout ira bien. ~

Il l’espérait. Il l’avait toujours espéré. Comme un rêve de longue date, il avait prié pour que tout aille pour le mieux, que tout aille bien. Mais le destin est cruel, jeune fille, comme dans chaque histoire, il en va autrement. La dure loi de la contradiction humaine ou naturelle ? Un combat perpétuel entre ces deux entités. Shin ferma les yeux. Il ne fit rien, comme obéissant à un ordre divin. On lui demandait son immobilité. Il ne fait donc rien. Comme un pantin, il se laisse faire, espérant encore et encore, à jamais, que tout aille pour le mieux. Le bonheur était appelé par le jeune homme, viendras-t-il ?

La stupidité humaine est la plus grande vérité de ce monde. La seule véritable que personne n’a le pouvoir de contredire. Nous agissons dans le bien de chacun, mais inconsciemment, nous nous tuons à petit feu. Contre le luxe, notre vie ? Non, cela ne fait pas partie de mes pensées. Shin est bien capable d’y songer. Il n’est pas si idiot. Une lucide marionnette, entre les mains funestes des autorités de l’académie. Voilà donc ce qu’il est, tout simplement, malheureusement. Il rouvrit ces yeux. Il était devenu le pantin de cette fille. Il le sentait, le comprenait, le savait … Mais ne faisait rien pour y mettre un terme. Il était incapable d’agir contre cette emprise. Ce n’était pas de la haine, pas de l’amour, mais tout autre chose. Seulement un sentiment physique pur qu’il refoulait. Ah, comment le nomme-t-on déjà ? Shin plissa une paupière, à la recherche de ce mot. Mais rien.

— Pense-tu cela réellement possible ? J’ai tant espéré … J’ai tant prié, tant souhaité ce bonheur gratuit qu’on nous promet, enfants, mais existe-t-il vraiment ? Je veux y croire … Pourras-tu m’y aider ? —

Il observa la demoiselle attentivement. Plongeant ses yeux charbons, tel le reflet de son âme perdu toujours à la recherche de la réponse, dans ceux de la jeune fille, il chercha à comprendre ce qu’elle pensait, elle … Mais il n’était pas télépathe. Il n’avait pas ce pouvoir, la génétique ou le hasard en avait décidé autrement. Il sourit, et se pencha. Et comme un présent, une sorte de remerciement en échange de cette blessure soignée, il se mit à genoux. Il souleva légèrement la main de la jeune fille posé anciennement sur sa joue. Il ne fit rien de plus. Son autre bras calé dans son dos, il leva sa tête en direction du visage de la belle. Et d’un sourire qui semblait tout dire, il essaya de lui souffler ces pensées. Finalement, il en vint aux mots. C’était la plus simple chose à faire.

— Va. Le désire-tu, Princesse ? ?e soit plus que cette forme d’autorité au-dessus de moi. Ne sois plus que cela. Et je ne serais plus que le servant qui suivra tes envies … Fais. Et je ferais à mon tour. —

Il était sincère. Et ce fut bien l’une des premiers fois. Il n’abandonna pas son immortel sourire. Il venait de comprendre la nature de cette sensation si nouvelle. Écoute bien ma chère. On nomme cela le syndrome du tournesol. Ne cherche nul part. Cela n’est que le fruit de l’imagination du jeune homme. Si tu souhaites savoir, on dit que cela est …

Le désir de l’autre.

( Un ... Élan d'inspiration ... XD )