Chambre 20 F --> Oh, de nouvelles coloc' ! {PV Shinobu et Fiona}

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Shinobu se mordilla la lèvre et finit par répondre, presque du tac au tac :
« Motoko-chan . . . J'ai pas trop envie de retourner à la piscine . . . Tu ne pourrais pas nous emmener dans un endroit plus . . . enfin, avec moins de monde ? »
... ? Tiens, en voilà une drôle d’idée ! Pourquoi avec moins de monde ? Parce qu’il ne fallait quand même pas dire que le toit du vestiaire était bondé, ce qui était tout à fait normal d’ailleurs, sauf quand on s’appelle Motoko Keisang et qu’on a une paire d’ailes blanches plumeuses collées dans le dos ! Alors pourquoi ? Peut être que Shinobu avait des confessions intimes à lui faire...
Motoko fronça les sourcils. Quels genres de confessions Shinobu-chan pourrait bien lui faire ? Qu’elle était lesbienne et quelle était tombée amoureuse d’elle ? Quelle était en réalité une cannibale à la recherche d’un(e) partenaire de chasse ? La jeune fille secoua la tête. Non, tout ceci était ridicule. En plus, si Shinobu voulait lui dire quelque chose d’important, elle l’aurait fait ici, comme avec son don il y a cinq minutes.
N’empêche, c’était quand même intriguant. Peut être que la jeune collégienne avait simplement peur que d’autres garçons reviennent...ou alors...ou alors elle avait elle aussi vu le gardien, posté à quelques mètres d’elles, qui les regardait d’un œil bizarre, genre : « Qu’est-ce qu’elles foutent là celle-là ? Si elles restent encore cinq minutes de plus, elles vont avoir affaire au vieux Gilbert ! », et elle avait elle aussi sentit l’horrible odeur des deux heures de colle toutes fraîches qui s’apprêtaient à tomber si elles ne dégageaient pas vite fait.
Motoko se frappa le front et se dit qu’elle était vraiment stupide de se faire des films, stupides eux aussi, sur tout et n’importe quoi, et qu’elle aurait du remarquer le vieil homme moustachu plus tôt.

« Euh...moi je veux bien, mais je sais pas trop ou aller.. Peut être dans ma chambre... Je suis sûre que ma colocataire est sortie... »
Il était même certain que celle-ci n’était pas là, car Motoko ne l’avait pas vu depuis...depuis plusieurs jours en fait !
Shinobu acquiesça et grimpa sur le dos de l’adolescente. Elle paraissait peut être frêle et fragile, n’empêche qu’elle était quand même lourde pour une jeune fille de 16 ans, comme notre jeune fille ailée, qui plia légèrement sous son poids. Mais finalement, Motoko réussit à s’envoler, choyant un peu au début, n’étant pas habituée, mais volant tout de même.
Lorsqu’elle finit par trouver la bonne position, la collégienne se mit à faire quelques acrobaties aériennes, dont deux ou trois loopings. Elle sentit les doigts de Shinobu se crisper sur sa peau nue, découverte par le bikini vert pomme qu’elle portait. Motoko avait toujours été étonnée de la peur que les personnes, pour elle « normales » (en gros, qui ne savent pas voler), pouvaient accorder à l’altitude. Enfin, on ne pouvait pas tellement dire qu’elle était capable de comprendre...

Les deux jeunes filles se posèrent au premier étage en passant par une fenêtre ouverte. Là, Motoko fit descendre Shinobu de son dos et sortit la clé de sa chambre, une clé en métal plutôt lourde, dorée, d’un style un peu ancien avec un porte clé rond ou était gravé en noir « 19 F ». La jeune fille l’inséra délicatement dans le trou de serrure et la tourna deux fois. Lorsqu’elle entendit le déclic caractéristique d’une porte qui s’ouvre, elle entra dans la chambre, et trouva une petite enveloppe blanche posée au milieu de son lit, ainsi que toutes ses valises, disposées en une pile bien droite.
*Gné ? C’est quoi ce délire ?*
Elle en ouvrit une et découvrit tous ses vêtements, pliés et rangés. Intriguée, Motoko déchira l’enveloppe et en sortit un petit papier blanc, plié en quatre, sur lequel était marqué :

« Chère Motoko Keisang,
Vous êtes dès à présent logée dans la chambre 20 F.
Merci de déplacer vos affaires ainsi que de remettre la clé de votre ancienne chambre à l’accueil.
Veuillez nous excuser pour le désagrément.
L’administration. »

Le message était accompagné d’une clé, identique à celle qu’elle possédait déjà, mis à part que l’inscription sur le porte clé indiquait « 20 F ».
*Bon...Ok... *

Motoko sortit lentement, transportant avec difficultés ses lourdes valises bleues. Lorsque Shinobu lui demanda ce qui se passait, Motoko répondit simplement :
« Il semblerait que je change de chambre. »
La jeune fille se dirigea vers la porte voisine à son ancienne « demeure », une petite porte blanche en bois ou était inscrit en doré « 20 F », et déclara, presque solennellement :
« C’est là. Ça fait pas beaucoup de changement question emplacement ! »

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Le bruit perpétuel et très populaire : « tic-tac » était la seule chose que l’on pouvait ouïr dans la chambre 20 F, en ce bel après-midi. De temps en temps on pouvait entendre des faibles bruits provenant de l’extérieur, rien de plus. La jeune Fiona n’émettait aucun son, celle-ci s’était assoupie car elle était assez fatiguée… Mais la jeune anglaise n’aurait mieux fait de ne pas dormir car une grosse tâche verte se trouvait sur la moquette (causé par Fiona) et une ou plusieurs personnes étaient sur le point d’entrer dans la chambre.
Pour savoir comment ce petit incident s’est produit, revenons au tout début de la journée de la jeune collégienne. Celle-ci après s’être levé se jeta directement sur un livre qu’elle avait acheté la veille, elle n’eut pas l’occasion de le lire et donc profita de cette journée dans lequel elle n’avait rien de prévue alors elle en profita pour commencer ce nouveau roman. Les trois- quatre premières pages étaient assez ennuyeuse, il faut dire qu’à chaque début de livre, Fiona ne trouvait rien d’intéressant. Bien évidemment, n’allez pas vous attendre à retrouver dans ces pages blanches remplis d’écritures noires, des caractères japonais avec le sens de lecture du pays et tout… En fait la jeune fille lisait la plupart du temps des livres écrit en anglais, sa langue maternelle. La raison était que Fiona malgré depuis le temps qu’elle avait posé ses pieds sur les terre nippones, cette-dernière n’oubliait pas son pays d’origine et comptait bien préserver un bon anglais avec un bon accent. Elle ne voulait pas oublier toutes les notions de cette langues au point de ne pas pouvoir dire plus que : « The cat is in the kitchen ». Évidemment trouver des bons livres ici en anglais ce n’était pas facile, c’est pourquoi celle-ci se les procurait en commandant par internet…

Après avoir finis à peine le premier chapitre, elle se sentit bien dans l’histoire, comme si elle était transportée dans un autre univers, ses yeux ne quittèrent plus le livre. Pendant environ une heure et demie, celle-ci ne leva pas la tête ailleurs pour regarder autres choses même pendant qu’elle tournait une page. Le livre était gros donc si elle voulait le terminer, ce serait sûrement dans six heures. Le temps passait lentement, de temps en temps Fiona se déplaçait, jusqu’à être confortablement installé. Au bout d’un moment, elle eut envie de boire, elle avait le souvenir qu’une bouteille de thé vert se trouvait dans son sac mais celui-ci était à l’autre bout de la chambre et puis elle était si bien assise. Le problème était surtout, pour elle, que si elle se levait et qu’après reviendrait, quand elle se ressaierait, ce ne serait pas pareil pour elle, peut-être serait t’elle légèrement trop à gauche, ou trop à droite…. Oui c’était se montrer un peu beaucoup tatillonne pour si peu mais bon… Après maintes hésitations, elle se leva finalement, la soif l’emporta. Le coussin écrasé tel un sandwich par son dos et le mur put enfin respirer. Une flemme la traversait en même temps que celle-ci effectuait ces quelques pas, elle ne s’arrêta pas ensuite elle ouvrit son sac rapidement, prit sa bouteille puis but une bonne quantité, la posa à côté d’elle et enfin reprit sa lecture si captivante.
Mais au bout d’un moment, dans le récit de son livre, un moment l’énerva car cela ne se passa pas comme elle le souhaitait, en fait tellement cela ne lui plut pas, elle donna un bon coup sur sa bouteille en pestant dans le vide sans trop élever sa voix :

« Ah mais pourquoi Derreck a raté son train ! »

Inutile de chercher à comprendre, cela faisait partie du roman, point la peine de raconter tout les détails du contenu de l’histoire. Revenons plutôt à la bouteille qui avait reçu sans le vouloir un bien vilain coup, le petit récipient en plastique heurta le sol et malheureusement déversa une bonne partie de son contenue sur la jolie moquette (Fiona n’avait pas refermé la bouteille). La jeune fille referma son livre, n’ayant plus le courage de le lire, elle s’apprêta à sortir mais en posant ses pieds au sol, la jeune collégienne put sentir ses chaussettes de mouiller et se teindre légèrement en vert. Elle vit alors que le thé s’était rependu quand elle avait « frappée » la bouteille. Elle regarda l’horrible tâche, les yeux grand ouverts, elle se rendit compte de la grosse bêtise qu’elle avait fait sans le faire exprès. Si Fiona ne partageait sa chambre avec personne, ce ne serait pas si dramatique mais la elle n’était pas seule et elle ne voulait pas se faire sermonner même par des personnes de son âge. La jeune collégienne courut à la salle de bain, ôta ses chaussettes, puis prit sa serviette de bain, qu’elle mouilla avec de l’eau et un peu de savon puis elle était sur le point de frotter sa serviette contre la moquette mais finalement la jeune anglaise se dit : « Oh et puis je n’ai qu’à faire ça un peu après, quand ça durcira, je n’aurais qu’à gratter la moquette. Ca partira plus facilement que maintenant… » Elle s’en alla dans la salle de bain et lava ses chaussettes. Après cela, elle revint voir si la tâche avait durcis, mais ce n’était pas du tout le cas. Fiona décida d’attendre que cela durcisse, elle s’allongea sur son lit, contemplant le plafond. Au bout d’un moment celle-ci s’endormit.

Un peu plus tard, toujours plongée dans un sommeil, peu profond, des bruits se firent entendre juste au pas de la porte de sa chambre…

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Arrivée devant la chambre de Motoko, cette dernière décrocha sous les yeux attentifs de Shinobu un petit papier indiquant qu'elle avait été mutée dans une autre chambre. Shinobu ne lut pas le mot en entier, son caractère distrait la força à détourner le regard avant même avoir finit de lire la toute première phrase. Elle scruta de ses yeux bleus le plafond avant de suivre Motoko dans son ancienne chambre.
La jeune fille ailée transporta avec une difficulté évidente ses lourdes valises bleus. Shinobu ne pensa qu'au dernier moment à l'aider, mais il était trop tard : la collégienne brune avait déjà refermé la porte et s'était engagée dans le couloir.La blondinette la suivit gentiment, toujours aussi distraite, sans vraiment regarder où elle mettait les pieds. Le sol défilait rapidement sous ses pieds, Shinobu rêveuse ne pensait même pas à la nouvelle chambre de Motoko. Finalement elle lui demanda se qui se passait, alors qu'elle le savait parfaitement, et Motoko répondit avec des sauts de voix dus à l'effort :

« Il semblerait que je change de chambre. »

Alors, peu soucieuse, Shinobu reprit son investigation des murs et du plafond.

« C’est là. Ça fait pas beaucoup de changement question emplacement ! »

La voix de Motoko ramena brusquement Shinobu à la réalité, elle en sursauta presque. La blondinette regarda avec étonnement Motoko, sourcil levés, ayant déjà oublié ce que la brunette lui avait dit. Ensuite, Shino-chan détourna len-te-ment la tête vers la porte en bois et vit avec une immense surprise qu'elle se trouvait devant sa propre chambre. Ses yeux inspectèrent la porte de haut en bas, vérifiant que c'était sa chambre.
Finalement, elle fut forcée d'arriver à la conclusion que c'était bien sa propre chambre. Aucun doutes possibles, même la petite plaque dorée était là, avec sa magnifique écriture indiquant "Chambre 20 F.. Mais alors . . . Shinobu plissa les yeux, elle en était presque à se pincer pour vérifier la réalité de cet instant. De cette porte, devant elle. Sa porte. Et Motoko qui affirmait qu'elle déménageait là ! D'un côté, cela faisait très plaisir à la petite blonde, mais de l'autre, elle regrettais son éternelle solitude. Enfin, pour une fois qu'on lui proposait de partager sa chambre avec celle de quelqu'un d'autre – qui, en plus, semblait l'apprécier – la collégienne ne risquait pas de dire non.

Mais il y avait un risque, même un très gros. Malgré que Motoko soit d'ores et déjà au courant pour le pouvoir de Shinobu, celle-ci craignait de ne plus pouvoir s'entrainer tranquillement ou de choquer Motoko. Oui, imaginez seulement de vous réveiller un matin normal et de vous apercevoir que vôtre colocataire dort – là c'est normal – mais sous une forme liquide ! La blondinette fit une petite grimace et espéra que son amie brune ne la remarquerai pas. C'est vrai que cette collocation avait bien des défauts . . . et des avantages. Oui, Shinobu avait la possibilité d'avoir des amis, en plus, ils seraient certainement dotés d'une capacité hors-normes eux aussi.
La petite blondinette était en train de peser avec beaucoup de réflexion le pour et le contre. À vrai dire, ils étaient presque identiques et cela découragea notre amie. Soudain, Motoko ouvrit la prote de la chambre. Elle n'entrait pas à l'intérieur, interdite à l'idée que cette chambre auparavant inoccupée était la sienne. Alors, sur le perron, Shinobu murmura, comme affolée par cette réalité :

« C'est ma chambre. »

Aussitôt dit, la petite collégienne en bleu marcha lentement dans la chambre. Les lits étaient là, devant elle. La moquette aussi, sous ses pieds. Tout était parfaitement similaire à la dernière fois qu'elle avait quitté la chambre – c'est-à-dire ce matin même. Tout était similaire. À un détail prêt : une personne, une adolescente aux cheveux légèrement roux dormait sur l'un des lits. Inutile de dire que c'était celui de Shinobu ! Évidemment puisque c'était le premier que l'on voyait dans la pièce ! Ce lit-là était celui “rez-de-chaussée” du lit superposé, un troisième lit se trouvait dans le coin opposé de la pièce. Aussi, la blondinette remarqua une tâche, visiblement du soda, sur la moquette soyeuse.
Que faisait cette parfaite inconnue allongée sur son lit ? Apparemment elle avait déjà installé toutes ses affaires, la nouvelle, et pour cela elle avait donc eut les clefs. Arg ! Shinobu ne se retrouvait pas avec une colocataire, mais deux ! En plus, l'une d'elle lui était totalement inconnue ! La blondinette se sentit légèrement frustrée. Mais son entrainement était encore inachevé, et même si elle était presque prête pour sa nouvelle rencontre avec Ayumi Suzuki, elle ne maitrisait pas encore totalement ses transformations, à moins de maintenir fortement sa barrière mentale. Mais les efforts déjà fournis lui permettaient de relâcher un peu son contrôle.

Trop ennuyée pour faire dans la finesse, la collégienne aux maillot bleu marcha vivement vers l'inconnue, ne regardant même pas si Motoko l'avait suivie. Vive, elle était vite auprès de cette intruse et elle déposa sa main sur son épaule à elle, la rousse. Shinobu la secoua légèrement et lui dit doucement pour ne pas se fâcher directement avec elle :

« Excuses-moi . . . excuses-moi mais c'est mon lit »

Un soupçon de colère pouvait être déniché dans sa voix, même si elle voulait le cacher. Mais elle ne devait en aucun cas se fâcher de suite avec sa colocataire inconnue, puisque cette dernière risquait de devoir partagé le secret de la blonde à défaut de mourir d'un arrêt cardiaque en s'en rendant compte elle-même. Shinobu se radoucie donc et s'assit au pied du lit, tâchant (le mot est bien choisi) d'éviter la tâche qui gisait sur le sol.

« Pardon de t'avoir réveillée, je suis vraiment stupide de t'avoir agressée ainsi dès ton réveil. Mais jusqu'à ce matin j'étais seule dans cette chambre alors, tu comprends que je sois choquée . . . »

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[Gomen pour le retard, mais entre les vacances en Suède et le déménagement, j'ai du mal à m'y retrouver ^^']

Motoko jeta un œil à chaque recoin de la pièce. Il y avait trois lits, dont deux superposés. Au sol était une posé une moquette blanche qui ne donnait qu’une envie : plonger ses pieds nus dedans. Exactement comme dans sa précédente chambre. Tout était pareil, exactement pareil. À un détail près. Non, deux. Le premier était la grosse tache verte étalée au sol et qui empestait le thé. Le deuxième était une jeune fille, aux cheveux châtains presque roux, allongée et profondément endormie sur le lit inférieur des deux lits superposés, celui qui était inoccupé dans sa précédente chambre.
Les rideaux étaient à peine relevés, si bien qu’il faisait sombre dans la pièce.
Shinobu parut réfléchir. Motoko la regarda, en silence, attendant sa réaction, les bras croisés au-dessous de sa poitrine. Finalement, ce fut un murmure qui sortit des lèvres de la jeune fille.
« C'est ma chambre. »
La 16 years old girl ouvrit ses grands yeux marrons encore plus grands qu’ils ne l’étaient déjà et re-parcouru la chambre d’un regard étonné. Ainsi donc c’était là que Shinobu vivait... Et qu’elle-même allait vivre aussi. Oui, elle était donc la colocataire de Shinobu à présent. Elle avait peine à y croire. Cela lui faisait tout drôle. Elle venait à peine de rencontrer cette fille, elle la considérait déjà comme son amie et voilà maintenant qu’elles étaient colocataires ! Tout cela allait un peu trop vite au goût de la jeune fille, d’habitude si réservé. Néanmoins, les choses étaient sûrement mieux comme ça. Elle n’avait jamais adressé la parole à Arisa, ou presque. Alors qu’avec Shinobu, les choses allaient sûrement être complètement différentes.
Un léger sourire de contentement s’afficha sur ses lèvres, mais elle ne dit rien, redevenue fidèle à ses habitudes. De toute façon, dire quelque chose aurait été parfaitement inutile puisque Shinobu s’était déjà avancé vers la fille endormie.
*Ah, oui, c’est vrai. Je suis aussi la colocataire de cette F.E.N.I.... [F.E.N.I. = Fille Endormie Non Identifiée]*
Motoko rejoignit Shinobu qui, à son grand étonnement, commença à secouer la jeune fille par l’épaule afin de la réveiller. L’adolescente ailée voulu l’en empêcher, mais une petite voix qui résonnait dans son crâne (qu’on appelle parfois la conscience ou l’instinct féminin, au choix) lui dit qu’elle n’avait pas à intervenir.
« Excuses-moi . . . excuses-moi mais c'est mon lit. »
La voix de Shinobu se faisait plus pressante, signe qu’elle devait être un tantinet énervée.
Lorsque la F.E.N.I. [décidément j’aime bien ce mot] ouvrit enfin les yeux, sa colocataire blonde s’assit au pied du lit, évitant de justesse la tâche verte.
« Pardon de t'avoir réveillée, je suis vraiment stupide de t'avoir agressée ainsi dès ton réveil. Mais jusqu'à ce matin j'étais seule dans cette chambre alors, tu comprends que je sois choquée . . . »
À ces mots, Motoko comprit qu’elle n’était pas la seule à être embarrassée par cette situation. Son regard envers Shinobu se fit doux, compatissant, un peu comme celui d’une mère regardant son enfant travailler dur pour lui faire plaisir. Oui, Shinobu et elle était vraiment deux filles semblables.
Décidant que c’était à son tour d’intervenir, la jeune fille ailée se pencha en avant, histoire d’entrer dans le champ de vision de la jeune anonyme. Elle s’efforça d’adopter un ton enjoué. Le sourire qu’elle afficha était presque convaincant. En fait, Motoko avait un peu peur de partager sa chambre, son espace personnel, son intimité et son recoin pour pleurer ses parents lorsqu’elle en avait besoin avec cette parfaite inconnue. Inconnue... Il fallait remédier à cela au plus vite.
« Ohayô ! Nous sommes tes nouvelles colocataires. Je suis Motoko Keisang, de classe D, et voici Shinobu Kawasaki, de classe...euh... »
Elle se retourna vers son autre colocataire, un air dubitatif sur le visage.
« Au fait, Shinobu-chan, de quelle classe est-tu ? »