Quelques gouttes, quelques mots... (PV Meilin)

Quel temps affreux, pauvres élèves, aujourd'hui il n'y aura pas grand chose à faire avec toute cette eau tombant du ciel en trombes. Où es-tu petit prince, que fais-tu?

Alexandre venait de se lever il y a quelques minutes, le bruit sourd de la pluie percutant la fenêtre l'avait réveillé en douceur. À présent il avait fait sa toilette et s'était de nouveau allongé de tout son long sur le lit, n'ayant pour seule parure qu'une simple serviette autour de la taille. Le petit radiateur n'était pas allumé, la fraîcheur de l'extérieur avait donc influé sur la température intérieure de la pièce, si bien que de la fumée s'échappait de la peau de notre jeune étudiant. Flic, floc... un bruit continue et répétitif qui pourtant n'embêtait pas le jeune homme plus que cela, au contraire Alexandre aimait la pluie, il aimait la fraîcheur des jours de pluie et la chaleur que l'on pouvait alors trouver dans son lit, il aimait marcher sous les trombes d'eau, se sentir trempé, et puis ce bruit, ce doux bruit continu l'aidait à réfléchir, l'apaisait pourrait-on même dire.

Ah dimanche, heureux dimanche, quel temps offres-tu là à des élèves espérant profiter de leur fin de semaine? Alexandre était maintenant vêtue de quelque chose de plus... correcte dirons-nous. Il avait enfilé un jeans noir, un pull blanc fin et léger à col V en laine avec par dessus une veste beige en coton possédant une capuche... pas vraiment bien armé pour résister à la pluie mais bon. Keitai chargé en poche, lit fait, c'était bien l'heure de descendre manger un morceau, ce qu'Alexandre se hâta de faire.

Comme à son habitude, c'est à une vitesse fulgurante qu'il descendit les marche et c'est ensuite d'un pas plus lent qu'il s'avança vers la sortie de l'immeuble. Très peu de monde dehors, quelque deux/trois parapluie cherchant désespérément un endroit où se réfugier... alala, notre petit prince est-il le seul fou pour n'avoir rien pris qui le protège efficacement des caprices du ciel? C'est vrai que d'habitude son majordome accourait avant qu'il sorte pour le protéger d'un parapluie bien assez grand pour que pas une goutte ne l'effleure. Mais là... l'a porte s'ouvrit en grand de part l'impulsion donné par notre jeune étudiant...

Flic, floc, le bruit des gouttes tombant devant soit, la mélodie de eaux du ciel revenant à la terre, flic, floc le bruit des pas d'Alexandre sur le sol inondé. Sa capuche sur la tête absorbait l'eau, une vraie éponge qu'il enleva bientôt... était-ce vraiment utile la douche ce matin? Flic, floc, la cadence accélère, Dieu soit loué le réfectoire n'est pas loin et voilà Alexandre qui rentre bientôt dans le bâtiment comme le cheveux trempé sur le biscuit sec... une foule impressionnante, en espérant que les petits du primaire ne soit pas venu prendre le petit-déjeuner au risque de mourir écrasé dans l'indifférence la plus totale.

- Pardon, excusez-moi... pardon...

Rien de plus chiant que de se frayer un passage dans un troupeau d'abrutis, encore plus difficile de le faire en gardant le sourire et en prenant soin de s'excuser à chaque fois qu'on bouscule quelqu'un. Là, le fait d'être trempé était un avantage non-négligeable, en effet, les gens s'écartaient plus facilement, par peur d'être transformé en éponge au contact du jeune homme. Alexandre gagna vite le buffet. Là, il prit deux pains au chocolat ainsi qu'un chocolat bien chaud. Problème numéro deux, où manger avec tout ce monde? Là encore il fallait interdire l'accès aux élèves de primaires, au risque que les malheureux reçoivent sur la tête du chocolat chaud bien chaud renversé maladroitement par une brebis du groupe ne sachant pas tenir un bol droit et petit-déjeunant debout.

Le jeune Valmont fit le chemin inverse vers la sortit, se débattant le moins possible pour ne pas renverser son bol et donner du travail supplémentaire aux pauvres dames de ménage qui visiblement en aurait beaucoup. Oui, un minimum de respect pour le travail des autres ne faisait pas de mal, et Alexandre, ayant grandit de part son milieu social avec des domestiques, avait appris à respecter leur travail et à le diminuer au mieux. Bref, la porte lui tendait à présent sa poignée grasse de part toutes les mains plus ou moins sales l'ayant abaissé, ainsi que ses vitres trempées. Alexandre l'ouvrit et sortit rapidement, tenant son bol par le haut pour que sa main le protège au mieux de la pluie, et si de malheureuses gouttes parvenaient à se mêler au mélange chocolaté, elles auraient le mérite de le refroidir. Vite, un endroit... là-bas, un préau et dessous presque personne, personne même si ce n'est une jeune fille.

Le jeune Valmont arriva alors sous le toit de béton, souriant... il adressa quelques mots à la demoiselle d'un voix qu'il voulait ironique et légèrement détachée de son sujet.

- Belle journée pour sortir, et en plus un dimanche! C'est vraiment pas de chance...

Il s'assit sur l'un des bancs, commençant à manger l'un de ses deux pains au chocolat et à boire quelques gorgées. Bien sûr il avait pris dans sa poche un serviette dans le réfectoire. La moustache en chocolat chaud non merci, et s'essuyer avec sa main encore moins. Bientôt il eu fini son bol et son premier pain au chocolat. Il prit un instant, à regarder les nuages noir et les éclairs commencer à pourfendre le ciel, regarder cela comme un gosse épaté, admiratif, la puissance des éléments... Alexandre avait entendu dire qu'au sein de l'Académie possédaient un tel pouvoir, il savait notamment que Yuka possédait la maîtrise de l'électricité. Sauf que cette énergie dans le ciel, il ne pouvait l'arrêter par émission d'un champs de radiation annihilant les pouvoirs. Il regardait donc admiratif, la puissance de la nature...

Bref regard de temps en temps vers sa voisine... mais?! Alexandre la regarda un instant, elle devait sûrement le prendre pour un imbécile à moins qu'elle l'ait reconnu...

- Meilin? Tu es bien Meilin? Je ne sais pas si tu me reconnais, Alexandre, on est dans la même classe...

Petit sourire gêné en passant une main sur sa nuque, aucun doute cette demoiselle était bien sa camarade de classe, classe dans laquelle il tardait à s'imposer en tant que personne du groupe, donc il restait assez méconnu au sein même de ses camarades, ne se faisant connaître que via les bruits de couloir... jeune homme intelligent, celui qui avait usé de son pouvoir pour aider deux élèves dans une situation délicate avant même l'arrivé du personnel d'entretien. Bref, la seul avec qui il avait établit un lien pour l'instant, c'était Namiya, par une journée de vent excessivement fort, Alexandre s'en rappelait encore, à croire que le mauvais temps favorisait l'établissement d'un contact avec ses propres camarades.

- Eh bien, je suis content de voir quelqu'un de ma classe... tu comptes partir ou tu as un peu de temps? Si oui nous pourrions rester tranquillement ici et... admirer la pluie en bavardant un peu!

Cela aurait pu passer pour de la drague avec n'importe qui d'autre, même avec Alexandre, mais pas avec ces mimiques qu'il avait, pas avec un tel sourire si candide et amical. Cela semblait être tout sauf de la drague. Discuter un peu lui permettrait d'en apprendre un peu plus. Oui, car même s'il n'était plus vraiment nouveau aux yeux de l'administration, notre jeune étudiant n'avait pour autant pas cessé sa quête d'informations.

Déjà 7h et Meilin s'empressait de s'habiller, un noeud par ci, une queue de cheval par-là et la voilà partit pour le réfectoire. Et oui, d'habitude elle ne se hâte pas autant pour aller déjeuner le matin, mais là nous sommes dimanche, et qui dit dimanche dit viennoiseries ! En plus de cela, l'académie frôle l'inondation et le réfectoire est sûr d'être remplie !
Durant sa courte course en direction du réfectoire, Meilin passa en revue tout ce qu'elle avait mis et/ou avait oublié de mettre dans son sac avant de partir. Keitai > OK, Bouquins en tout genre > OK, parapluie > OK ( un en main et un de rechange ), Mp3 > OK, porte-monnaie > OK PAS OK !
Et voilà, déjà qu'elle s'était réveiller en retard ! Maintenant elle n'avait plus qu'à faire demi-tour au prochain carrefour; pauvre d'elle quand je pense qu'il ne lui manquait plus que 200m à parcourir.
Enfin bref, arrivée en bas de l'immeuble Meilin s'empressa d'escalader avec ardeur toutes les marches la séparant de sa chambre, il faut bien le dire, 15 marches par étage et en plus dès le matin c'est pas de la tarte ! Passant outre le fait qu'elle soit fatiguée, elle se dirigea avec entrain vers la commode près de son lit, ouvrant et vidant peu à peu tous les tiroirs qu'elle contenait, ce promettant de les ranger en rentrant; Meilin reluqua alors tout ce qu'elle avait jeté par terre en vidant ses tiroirs mais ne trouva rien qui puisse l'aider à retrouver son bien. À force de patience et de bienveillance, les quelques 20 minutes de recherche approfondi avaient finies par portées leurs fruits. Son porte-monnaie en poche, Meilin ne perdit pas une seconde, et se remit à courir en direction de la salle à bouffe.
Puisque nous arborons ce sujet, autant l'étendre au plus au point. L'argent n'est en aucun cas nécessaire dans l'enceinte de l'académie pour pouvoir accéder au buffet, alors pourquoi en avait-elle besoin ? Peu importe ce qu'elle ferais de son argent, le réfectoire était bondé, et arriver au buffet était la seule préoccupation que Meilin pouvait avoir. Une marée humaine s'étendait d'un bout à l'autre du réfectoire, il était évident qu'il serait difficile d'accéder au précieux buffet; mais comme on dit, à tout problème il y a toujours une solution. Meilin pris alors son parapluie, l'enroula dans son gilet et feint donc d'être en possession d'un énorme rat pestiféré; je sais c'est pas croyable mais ils y ont tous crus !
Arrivée au buffet, c'est comme émerveillée par toutes ces douceurs que Meilin les fixaient sans les toucher; ce qui énerva bien sûr les personnes qu'elle venait de dépasser.

- Yah !! Si vous êtes venue pour admirer la devanture vous pouvez passer votre chemin, on a faim nous !

Des cris d'acquiescements se faisaient ressentir à l'arrière de Meilin, ce qui commença à l'énerver. Après tout elle avait le droit de prendre son temps pour choisir ce qu'elle voulait prendre. Meilin n'hésita pas plus, elle pris pains aux raisins, brownies, muffins et chocolat chaud les déposa sur son plateau repris une autre de ces boissons chaudes non pas pour la boire mais pour en faire profiter quelqu'un d'autre. D'un geste bref Meilin leva son bras en l'air et envoya le liquide bouillant sur la grande bouche située derrière elle avant de lui enfourner un croissant dans la gueule. Pour avoir du caractère, elle a du caractère !

- Tiens, ça devrait apaiser ta peine ! Et puis sors pas maintenant du réfectoire, vu le froid qui fait dehors avec ce que t'as sur la figure ça va pas s'arranger !!

Meilin se dirigea ensuite sourire en coin vers la sortie; elle était certes plus grande que ladite grande bouche mais si la surveillante la chopait, elle risquait de passer un sale quart-d'heure, déjà qu'elle était dans son collimateur ... bOum ! Meilin venait de se heurter à quelqu'un, heureusement qu'elle savait tenir sur des talons car sa nourriture n'aurait pas fait long-feu ... Issshhh, la surveillante ! Je vous laisse deviner la suite, deux bonnes heures de colle et la voilà repartit en direction d'un endroit tranquille pour savourer son repas. Mais ce n'était pas tout, en ayant jeté le chocolat sur la collégienne, elle n'avait pas fait que tâché son maquillage, elle avait aussi abîmé un précieux pull tricoter par sa défunte grand-mère, Meilin dû alors la dédommager, nous comprenons maintenant à quoi lui servait son porte-monnaie mais comme on dit l'amour n'a pas de prix.
Après cet incident, Meilin se mit à la recherche d'un endroit où manger calmement, faisant le tour de l'académie sans rien trouver jusqu'à ce qu'elle arrive sous le préau situé près du collège. Quelques bancs, secs sûrement puisque le toit était en béton, son parapluie ne lui servait plus à rien à présent. Après ses quelques mésaventures, elle méritait bien de savourer son repas sans que personne ne la dérange, si ce n'est peu dire. Gourmande comme elle était, elle eu vite finie ses quelques douceurs et se réchauffa à l'aide de son chocolat. Un grincement l'empêcha de finir son breuvage, c'était un jeune garçon, plutôt un jeune homme qui venait d'entrer bol et viennoiseries en main. Elle l'avait déjà vu, ils étaient à vrai dire dans la même classe mais afin de ne pas paraître sotte, elle préféra observer sa réaction et voir s'il se souvenait d'elle. Il était plutôt discret en classe, c'est pour cela qu'il ne se faisait pas souvent remarquer, la preuve je ne suis même pas sûre que Meilin se souvienne de son nom; Alexandre ... Alexandre ... arghh tellement énervant de ne pas pouvoir se souvenir de ce que l'on contient sur le bout de sa langue ! Elle savait son prénom c'était déjà ça. M'enfin, sa boisson refroidissait, il fallait vite qu'elle la boit...

- Belle journée pour sortir, et en plus un dimanche! C'est vraiment pas de chance...

Alexandre la coupa dans son entrain, même si ça n'avait pas était intentionnel c'était tout de même la seconde fois, elle bû alors le reste de son chocolat d'un trait et lui répondit tranquillement ...

- Pas vraiment, je trouve cette journée plutôt paisible comparée aux autres.

- Meilin? Tu es bien Meilin? Je ne sais pas si tu me reconnais, Alexandre, on est dans la même classe...

Meilin ne trouva rien à répondre à cela, faire la discussions n'était pas son truc, mais puisqu'elle n'avait rien à faire autant en profiter pour essayer de le connaître.

- Eh bien, je suis content de voir quelqu'un de ma classe... tu comptes partir ou tu as un peu de temps? Si oui nous pourrions rester tranquillement ici et... admirer la pluie en bavardant un peu!

En parlant de discussions ! Il venait juste de lui proposer d'en commencer une. Il lui restait quelques heures avant de partir. Elle se lança alors et lui demanda quelques petits trucs le concernant.
Abritée sous son parapluie Meilin arpenta les quelques flaques la séparant de son camarade et se figea en face de lui.

-Dis, tu as de la famille ou quelque chose comme ça ? C'est drôle, pourquoi je me mets à parler de famille; oublie-ça veux-tu .

Boulette, Meilin était partie en terre ennemie, même si Alexandre était plutôt discret, cela n'empêchait pas que quelques informations filtre à son sujet. A ce qu'il paraîtrait il c'était passé plusieurs choses mouvementées dans son foyer. On parlerait même de "Sister Complex"... Il ne valait mieux pas s'étendre sur ce sujet, même s'il l'attirait beaucoup elle s'informerait plus tard ...

- Pas vraiment, je trouve cette journée plutôt paisible comparée aux autres.

Triste constat en effet, il fallait dire que pour le reste de la semaine cela n'avait pas été tellement gênant, toutes cette pluie ruisselant sur les fenêtres, battant d'un rythme hypnotisant. Cela était une source de distraction pour Alexandre, ce simple bruit, cette humidité, cela l'amenait bien loin des paroles des professeurs... la fatigue, les pensées, il n'y avait rien de mieux que la pluie pour défaire son attention. Enfin... il est vrai qu'aujourd'hui c'était moins chaotique, mais c'était aussi dimanche, et c'était surtout là le vrai problème pour la majorité des élèves.

La demoiselle venait de se lever, maintenant la conversation amorcé. Ses souliers plongeant dans les flaques parcourant les quelques mètres les séparant, soulevant un bruit de flic floc plus fort que celui de la pluie. Elle vint se placer face à notre jeune étudiant, parapluie en main. D'ici le regard saphir du jeune homme pouvait sonder avec plus de précision ce visage, cette silhouette... pourquoi ne pas prendre le temps de regarder les gens en classe? Ne cherchez pas, c'est Alexandre, il vous semblera totalement distant et détaché en classe, ça ne l'empêchera pas d'être totalement différent hors des quatre murs habituels. Disons que la salle de classe était un sanctuaire dans lequel il préférait rester invisible et aveugle, pour mieux enregistrer le cours ou pour simplement réfléchir lorsque c'était un peu trop simple à son goût.

La première chose que vit le jeune homme fut un visage, un visage aux traits d'une finesse peu fréquente, illustré par ce petit nez très prononcé, légèrement creusé par endroit du fait de la minceur générale de la demoiselle. Quelques rares gouttes de pluie perlaient son ses joues, surplombées par quelques mèches d'une chevelure noire cendre regroupée en une queue de cheval. Que dire de ces grands yeux noirs, dont la majesté des cils faisait ressortir avec charme les deux belles amandes de ce visage? Malgré sa taille qui ne devait pas excéder le mètre soixante-dix, la demoiselle envoyait une allure digne de celle d'un mannequin. La voir ainsi figée, Alexandre se demandais ce qu'elle avait derrière la tête, trouvant la scène plutôt intrigante. Il se contentait d'un léger sourire, presque effacé mais pourtant bien là, juste ce qu'il faut...

- Dis, tu as de la famille ou quelque chose comme ça ? C'est drôle, pourquoi je me mets à parler de famille; oublie-ça veux-tu.

À ces mots Alexandre ne pu retenir sa surprise, sa bouche s'entrouvrit et ses yeux s'écarquillèrent l'espace d'une fraction de seconde... non il avait mal interprété... dis comme cela, ça laissait entendre que Meilin aurait pu avoir vent que notre jeune étudiant avait eu de la famille dans l'établissement, en l'occurrence sa soeur. Non, elle n'aurait pas pu le savoir à moins de consulter son dossier, c'était certainement une erreur, ça ne pouvait être que cela... cette réponse était de toute façon la seule qu'il trouvait afin de se persuader lui-même...

- Je...

Un seul mot? Mais voyons Alexandre ce n'est pas une réponse ça, appliques-toi un peu... quelques secondes, on reprend la maîtrise de ses émotions et on esquisse un faible sourire gêné, on garde ce regard légèrement détaché et on répond avec plus d'aisance...

- La seule famille que j'ai est en dehors de ses murs et ne se préoccupe pas vraiment de ce que je peux devenir ici... mais tu as raison, oublions ça...

Pas si mal comme échappatoire. Notre jeune Valmont devrait cependant être sur ses gardes, personne à part lui n'était au courant, ne pouvait être au courant de sa relation avec sa soeur, celle-ci n'en aurait jamais parlé et lui non plus... cependant il était bien inscrit dans son dossier qu'il avait eut une demi-soeur de passage à l'Académie, tuée l'année dernière, et bien que cela pouvait semblait une information comme une autre, le jeune homme préférait que cela ne se sache pas, exposer sa vie, c'était exposer une faiblesse... non, ça ne se saurait pas, quitte à trouver un mutant effaceur de mémoire si ça existait, mais ça ne se saurait pas...

Il y eut un léger silence qui suivit la réponse d'Alexandre, un silence pesant qu'il vint rompre rapidement.

- Alors Meilin, racontes-moi, ça fait longtemps que tu étudies ici?

À peine le question fut-elle sortit qu'une surveillante sous son parapluie passa devant le préau, observant les deux jeunes gens, non, plutôt juste la jeune demoiselle, d'un regard suspect. Elle lâcha alors un: "Je vous ai à l'oeil Miss Hatô...". Alexandre haussa un sourcil en regardant la surveillante passer, quelle menace, de quoi avoir froid dans le dos. M'enfin, qu'est-ce que cela voulait dire, Mr Valmont avait-il engagé la conversation avec une délinquante?

- Tiens, une admiratrice on dirait!

Paroles bien ironiques destinées à le jeune Meilin. Jusqu'à présent Alexandre avait su éviter les pions de l'Administration, simplement en travaillant son image, en se montrant serviable, bon élève et surtout très respectueux des personnels et des locaux. N'était-ce pas le cas de son interlocutrice? Apparemment non...

-Dis, tu as de la famille ou quelque chose comme ça ? C'est drôle, pourquoi je me mets à parler de famille; oublie-ça veux-tu .

Plutôt gênée de lui avoir posée cette question alors qu'elle en connaissait la réponse et les détails, Meilin s'assied à côté d'Alexandre sans dire un mot .
Il lui répliqua l'air troublé voir surpris qu'il en avait mais qu'elle ne se préoccupait en aucun cas de son sort et qu'il fallait mieux comme elle le lui avait dit plus tôt oublier ça. Un long silence se glissa entre les deux adolescents, jusqu'à ce qu'Alexandre ne lui pose quelques questions ...

- Alors Meilin, racontes-moi, ça fait longtemps que tu étudies ici?

Ses études ... quand on y pense, ça ne fait pas si longtemps que Meilin à intégrée l'Académie, mais comme vous pouvez le constater, elle en sait bien plus qu'il n'y paraît au sujet de ses camarades. La réponse la plus simple qu'elle pu trouver à ce moment là afin de ne pas plus compliquer la situation fut de lui dire que ça ne faisait pas plus de 4 mois qu'elle étudiait ardemment dans cette monstrueuse Académie. Monstrueuse certes, mais qui au fond contenait de bon éléments tout comme lui et Sumire.
Mais qui sait ce que pouvait cacher ce petit visage d'ange ? Il était très intelligent certes mais plutôt calme, voir trop calme pour une jeune introvertie dans son genre. Meilin avait bel et bien le caractère d'une délinquante mais elle avait l'âme d'une jeune pucelle innocente, dure à croire hein ?
Mais nous nous égarons, ce qui devait être su à ce moment là ne fut pas quel était le caractère de Meilin mais qui les regardait, et cette personne avait déjà été mentionnée plus haut; vous vous souvenez de la harpie par qui Meilin craignait tant d'être surprise ? Oui, la surveillante qui n'avait pas hésiter à la coller le moment venu, elle n'avait même pas chercher à savoir ce qu'il s'était passé, à peine avait-elle vue une trombe de perles transparentes défilées sur le visage de cette collégienne qu'elle s'était mise en colère et qu'elle lui avait prescrites 2 bonnes heures de nettoyage.
Elle passa devant eux tout en observant Meilin d'un regard noir et plein de soupçons, elle lui souffla alors "Je vous ai à l'oeil Miss Hatô..." et s'éclipsa en un instant. Le jeune adolescent parut surpris d'être assit aux côtés d'une "habituée", pour le coup il décocha une phrase plutôt ironique ...

- Tiens, une admiratrice on dirait!

Rien qu'après avoir entendu cette phrase, Meilin éclata de rire. Même si ce ne fut que de courte durée, elle ne passa pas inaperçu. Son fou rire stoppé, Meilin reprit ses esprits et lui répondit calmement par un "Oh tu parles, Elle m'adore !" avant de se mettre à éternuer. Après tout, il faisait froid et rentrer à l'intérieur du bâtiment ne serai pas de refus, mais puisqu'elle était en pleine discussion, elle devrait être patiente. Un énorme vide repris alors le dessus de la conversation, Meilin se laissa donc aller à divers passe-temps, mais se tourner les pouces fut le plus populaire d'entre tous. Aaaah, plusieurs minutes passèrent et Meilin s'inquiétait malgré son ignorance habituel auprès d'inconnus de savoir si Alexandre ne s'ennuyait pas trop, après tout il était son camarade de classe et il ne discutait pas avec tout le monde dans la classe, Meilin pouvait donc prendre le fait qu'il lui parle comme un privilège, quoi que ce serait un peu trop exagéré mais dans tout les cas, elle devait faire quelque chose pour animé la situation, peu importe se que ce serait. Elle décida alors de raconter des blagues, même si le comique n'était pas son fort, elle ferait de son mieux pour chasser l'ennui qui les entouraient et se faire un nouvel ami. Elle commença alors par ceci ...

- Qu'est-ce qu'une tomate avec une cape ?

Et elle enchaîna ...

- Eummm, essayons ça ! Qu'est-ce qu'une courge avec une cape ? euh...non, c'était une courgette je crois, enfin bref, alors qu'est-ce que c'est ?

Décidément, elle était à fond dans le thème fruits & légumes aujourd'hui. Même si ses blagues ne semblaient pas avoir un grand succès, elle espérait tout de même qu'ils se rapprocheraient un peu plus.
Elle venait justement de se faire un nouvel allié qui ne l'aiderait peut être pas à devenir amie avec lui mais qui leur donnerait un petit peu plus de temps pour apprendre à se connaître avant le départ de celle-ci... La pluie commençait à cesser, et Meilin se décida à faire une petite balade abritée sous son parapluie, elle invita Alexandre en espérant qu'il accepte; n'obtenant pas de réponse à sa première demande, Meilin insista et le tira par le bras en arborant un sourire confus dû à la honte qu'elle s'était payée devant lui. Ce que ce pouvait être humiliant d'essayer de briser l'ennui qui vous entoure...

4 mois? Eh bien, une durée plutôt courte... nous ne dirons pas que la demoiselle était nouvelle mais ce n'était pas vraiment une ancienne, juste quelques mois d'avance par rapport à Alexandre. Pourtant elle semblait vraiment... à l'aise, cela dépendait des mentalités. À l'aise... la surveillante passa tout près de l'endroit où ils étaient, ce petit regard de vieille pie revêche qui veut faire croire que son oeil globuleux et fatigué est capable d'épier chaque mouvement de la demoiselle. Mais sans vouloir offenser les pions de l'Administration, Meilin semblait suffisamment maligne pour faire ce qu'elle souhaitait en toute discrétion, elle semblait d'ailleurs n'avoir que faire de ce petit regard en coin qui lui passait largement par-dessus la tête. Enfin, cette petite phrase était suffisamment explicite, elle s'était faite attraper pour une bêtise quelconque et inconnu aux yeux de notre jeune étudiant.

Quelques secondes après la comparaison de cette pie à une admiratrice potentielle de Meilin, celle-ci se mit à éclater d'un rire franc, venant droit du coeur. Fou rire intense et rapide car bientôt elle reprit plus de sérieux... pour le coup notre petit Prince se découvrit un talent d'humoriste qu'il ne se connaissait pas, enfin bon, humoriste c'est vite dis ça, disons qu'il ne pensait pas être capable de faire autant rire une personne.

"Oh tu parles, Elle m'adore !"

Oui, c'est ce que notre jeune Valmont avait bien cru comprendre, et visiblement c'était une histoire d'amour qui ne datait pas d'aujourd'hui. Vraiment, les surveillants d'ici étaient donc aussi collant que ceux se trouvant dans les écoles "normale"? Oui bon, pire encore ils avaient certainement des pouvoirs incroyable afin de maîtriser toutes situations présentant un danger. Mais cela ne concernait pas Alexandre, parce qu'il prendrait bien soin de n'être sur aucune liste noire d'élèves perturbateur bien entendu.

Léger instant de silence alors que l'étudiant regardait, immobile, les gouttes de pluies tomber, de moins en moins nombreuses. Vraiment, quelle sale journée pour un jour de congé, et pourtant il aimait voir la pluie tomber, cette fatigue qui s'insinuait, discrète mais intense, au rythme des "flic-floc"... la voix de Meilin s'éleva alors, claire et presque sur un ton amusée

- Qu'est-ce qu'une tomate avec une cape ?

La fatigue partie, Alexandre tourna son visage surpris vers la demoiselle... une devinette mais... la réponse était pour le coup un mystère. Jeune fille bien spontanée en tout cas, une blague était toujours la bienvenue pour apporter le rire et la chaleur.

- Eh bien...

Léger instant de réflexion...

- Eummm, essayons ça ! Qu'est-ce qu'une courge avec une cape ? euh...non, c'était une courgette je crois, enfin bref, alors qu'est-ce que c'est ?

Toujours plus surpris, Alexandre la regardait alors fixement, un peu gêné, cherchant une trace de réponse sur son visage... aujourd'hui, blague en salade avec accompagnement de légumes. Non vraiment, les blagues n'étaient pas le fort d'Alexandre, il en connaissait très peu et était plutôt mauvais quand il s'agissait de trouver la réponse. Mais là, entre la tomate, la courge et la courgette, ça semblait extrêmement compromis...

- Je... je ne vois pas du tout ce que ça pourrait être... hormis une courgette avec une cape...

Le sourire gêné et la main venant gratter sa nuque, le jeune Valmont regardait impuissant Meilin se sortir de cette blague dont lui-même n'arrivais à trouver la réponse. Finalement, celle-ci se décida à se lever, abriter de son parapluie pour se protéger des dernières gouttes de pluie tombant malgré tout régulièrement. Elle invita Alexandre qui ne réagit pas de suite, encore un peu perdu par la précédente devinette. Finalement Meilin vint le tirer de sa réflexion par le bras, affichant un sourire confus, certainement dû à sa tentative de briser le silence par la devinette aux accents... très super-héros légumes... le sourire d'Alexandre était tout aussi gêné mais plus pour la raison suivante, celle de n'avoir pas de suite répondu à la première invitation de Meilin...

En parfait jeune homme il se proposa de porter le parapluie, s'arrangeant pour bien couvrir la demoiselle quitte à prendre sur lui les quelques gouttes fendant encore le ciel, profitant d'un parapluie légèrement trop petit pour deux.

- Je peux savoir ce que tu as fais pour qu'une surveillante tienne à ce point à t'avoir à l'oeil?... oeil qui au passage semble légèrement défectueux, heureusement pour toi. Tu lui as raconté ta blague sur les légumes et elle n'a pas aimé?

Ils marchèrent, Alexandre écoutant la réponse de la demoiselle. Ensemble ils parcoururent les allées du parc tout en discutant d'un peu tout et rien, que ce soit sur la classe et ses élèves, sur les cours. Au fur et à mesure, le jeune Valmont ne tarissait pas en matière de questions

- Dis-moi Meilin, qu'est-ce que tu penses de cette Académie, du Directeur? Ne t'en fais pas ce n'est pas un question piège et je ne suis pas un espion de l'Administration... mais j'ai entendu beaucoup d'avis différents depuis mon arrivé, mais pour me faire mon propre jugement, je considère toujours bon d'écouter aussi ce que pense les autres...

Question assez délicate qu'il avait toujours bien réussi à placer... la preuve, on lui répondait toujours, jamais de méfiance mais pas souvent de grand détail sur le pourquoi d'une telle opinion...

- Ah oui, je voulais aussi te demander, quel est ton pouvoir?... désolé, je pose beaucoup de question, ne te sens pas obligé d'y répondre...

Notre jeune étudiant esquissa un sourire légèrement gêné. Tenant toujours le parapluie du fait que l'eau coulait toujours de ce ciel gris, il prenait encore et toujours le soin que son interlocutrice soit bien à l'abri. Et puis là le drame, un groupe d'élève de primaire débarqua dans leur dos, en train de jouer encore à un jeu... qui les agitait dirons-nous. Les premiers ne firent que marcher dans les flaques, éclaboussant légèrement les deux protagonistes, mais deux autres qui semblait ne pas les avoir vu les percutèrent de plein fouet, tombant par la suite sur leur fesses et repartant aussitôt, lâchant un inaudible "S'cusez-nous!"...

Alexandre perdit l'équilibre sur le coup tout comme Meilin. Il évita la chute mais cependant rattrapa la demoiselle de la main qui ne tenait pas le parapluie... la prenant par la hanche. Une fois celle-ci bien sur ses appuies, il la lâcha rapidement, avec un air des plus désolé

- Je... pardon! Enfin je veux dire... non rien, désolé

Oufff, Alexandre avait accepté d'aller se promener avec Meilin, pour le coup elle parût assez heureuse car elle lui avait pas mal forcer la main ce qui fait qu'il aurait très bien pu refuser et s'en aller, mais il ne donnait pas l'air d'être ce genre de personne.

En plus de cela, il proposait ou plutôt imposait de tenir le parapluie, ce qui ne la gêna pas plus que cela au début, mais au fur et à mesure qu'ils avançaient, même si la pluie cessait peu à peu, il était de plus en plus mouillé ce qui la tracassait de plus en plus. Mais son tracas devrait attendre, il lui avait posé une question à propos de son accrochage avec la harpie, tellement elle était excitée par ce sujet, elle ne tarda pas à lui répondre...

- Je peux savoir ce que tu as fais pour qu'une surveillante tienne à ce point à t'avoir à l'oeil?... oeil qui au passage semble légèrement défectueux, heureusement pour toi. Tu lui as raconté ta blague sur les légumes et elle n'a pas aimé?

- Cette histoire est aussi longue que celle d'une vie si tu veux savoir. Mais puisque tu y tiens tant, je vais abréger ...Depuis mon arrivée, je n'ai cesser de me faire remarquer, au début on ne me donnait que de simples avertissements mais au fur et à mesure on m'a collée cette surveillante bizarre qui a pour mission toute aussi défectueuse que son oeil, de me surveiller et d'épier mes moindres faits et gestes. Aaaah, je suis vraiment malchanceuse ...

Après avoir décrit quel genre de relation elle entretenait avec la harpie, Meilin continua sa petite ballade en compagnie d'Alexandre autour du parc; Alexandre, lui préféra poser des questions afin de ne pas approfondir le silence entre eux deux.

- Dis-moi Meilin, qu'est-ce que tu penses de cette Académie, du Directeur? Ne t'en fais pas ce n'est pas une question piège et je ne suis pas un espion de l'Administration... mais j'ai entendu beaucoup d'avis différents depuis mon arrivé, mais pour me faire mon propre jugement, je considère toujours bon d'écouter aussi ce que pense les autres...

-Humm... à vrai dire je trouve cette Académie, euh non, plutôt le directeur monstrueux d'utiliser ses élèves et son personnel en passant par l'Académie pour parvenir à ses fins, mais comment dire, ... même s'il a ouvert cette Académie suspicieusement afin de vendre ou d'exploiter ses élèves, il m'a, dans mon cas, accueilli dans son école et à pu faire de moi une assez bonne dresseuse, c'est pour cela que je me suis en partie ranger de leur côté, mais ce n'est pas la principale raison...

- Ah oui, je voulais aussi te demander, quel est ton pouvoir?... désolé, je pose beaucoup de question, ne te sens pas obligé d'y répondre...

Cela faisait beaucoup de questions pour une simple promenade amicale, serait-ce un interrogatoire ? Afin, de ne pas trop s'attarder sur le sujet, Meilin préféra lui répondre d'une manière autre que vocalement. Elle appela alors l'une des colombes qu'elle n'avait dressée que depuis peu de temps, et lui fit faire quelques tours afin d'expliquer simplement en quoi consistait son pouvoir à son nouvel ami. Son spectacle terminer, Meilin convia Alexandre a venir sous le parapluie malgré les enfants qui ne cessait de leur tourner autour, mais un incident plutôt gênant arriva ... Même si, quelques enfants vous tournant autour et vous éclaboussant ne pose en général pas de problème, lorsque certains préfèrent s'arrêter et d'autres continuer, le problème ne fait que se mettre en place; il ne suffit que d'un léger choc pour qu'une jeune fille et je le précise en talons, ne perde l'équilibre et ne risque une malencontreuse chute durant un jour de pluie, mais heureusement pour elle, Meilin était accompagnée d'un charmant gentleman par qui, elle aurait très bien pu se passer d'être rattraper... pour une fois elle aurait préférée qu'Alexandre mette sa galanterie de côté et la laisse tomber, elle se serais certes fais mal, mais elle aurait évitée par la même occasion une situation gênante. Cependant lorsqu'elle se servit du bras de son compagnon pour reprendre son appuie, Meilin sentit la main d'Alexandre caresser le long de sa hanche et à ce moment-là elle compris que la situation serait un peu plus difficile à oubliée qu'elle ne le pensait.

Elle se dégagea alors immédiatement de son "emprise" et essaya de camoufler la situation en donnant les réponses à ses précédentes énigmes malgré les regrets dont il n'arrêtait pas de lui faire part.

- Je... pardon! Enfin je veux dire... non rien, désolé

- Euh, non c'est pas important, tu sais par contre la réponse à mon énigme de tout à l'heure, la première celle sur la tomate, bah la réponse c'était "super tomate" ! Et pour le concombre bah c'est un "concombre qui essaye d'imiter super tomate" ! Désolée, ça te dérangerait que j'aille me rafraîchir sur le point d'eau à côté ?

Les blagues de Meilin n'avait jamais fait un aussi gros flop ! Elles avaient au moins pour habitude de faire sourire les gens du coin de la bouche ou de les faire se moquer, mais pas de les laisser bouche bée. Pour le coup, cela montrait très bien à quel point Meilin était gênée d'avoir été rattraper par la hanche par un garçon, non pas qu'elle souhaitait que ce soit une fille qui la rattrape mais Meilin est une fille et malgré son mauvais caractère, elle aussi ne veut être enlacée que par son prince charmant...

Il lui fallait vite retourner auprès d'Alexandre qui ne se trouvait non loin de là et qui devait tout de même s'inquiéter du comportement de sa camarade. Et puis après tout, cette situation n'était pas entièrement de sa faute, seuls les enfants y étaient pour quelque chose, son seul crime à lui avait été d'être trop galant en voulant lui éviter un court séjour à l'hôpital ce qui était plutôt prévenant de sa part. Mais de toute manière, rien qu'à voir la tête que faisait Meilin pendant qu'elle s'aspergeait d'eau, montrait tout aussi bien à quel point elle n'avait pu être indifférente à tout cela. Une fois le mode arrosage mis sur "off", Meilin s'empressa d'aller rejoindre son camarade et s'excusa du comportement étrange qu'elle avait adoptée la minute passée.

Ils se remirent alors à marcher le long des allées du parc, pour ce qui est de Meilin, elle essaya de ne pas trop chercher anguille sous roche et se contenta de faire comme si de rien n'était par contre, elle n'avait pas la moindre idée de ce à quoi Alexandre était en train de penser pendant qu'elle essayait de faire bonne impression. Avait-il ressenti ne serait-ce qu'un frisson pendant qu'il tenait Meilin par la hanche ou s'était-il seulement senti désolé d'avoir toucher une jeune fille au coeur déjà pris ?

Edit Meg' > Je me permets d'espacer un peu ton Post ma Choupette..

- Cette histoire est aussi longue que celle d'une vie si tu veux savoir. Mais puisque tu y tiens tant, je vais abréger ...Depuis mon arrivée, je n'ai cesser de me faire remarquer, au début on ne me donnait que de simples avertissements mais au fur et à mesure on m'a collée cette surveillante bizarre qui a pour mission toute aussi défectueuse que son oeil, de me surveiller et d'épier mes moindres faits et gestes. Aaaah, je suis vraiment malchanceuse ...

- C'est le cas de la dire!

Meilin la rebelle, une hypothèse réaliste? Plutôt oui, au vu de ce qu'Alexandre avait pu constater et de ce que Meilin venait de lui dire. En tout cas de là à lui coller sur le dos une surveillante qui se fasse l'oeil et la voix du Diable, n'était-ce pas un peu fort? Peut-être cette demoiselle se trouvait être une vrai peste, en tout cas ce n'est pas l'impression qu'elle donnait à première vu... première impression trompeuses pourra-t-on alors rétorquer. Maintenant notre petit Prince abordait un sujet plus délicat que celui concernant le rapport entre Meilin et son "chien de garde". Quel sujet? Le Directeur et l'Académie bien entendu, beaucoup avaient des opinions très tranchées sur le sujet, Alexandre devait, à l'instant même où il envisageait d'apprendre à connaître une personne, savoir si celle-ci se fixait dans un camp, question de bon sens.

-Humm... à vrai dire je trouve cette Académie, euh non, plutôt le directeur monstrueux d'utiliser ses élèves et son personnel en passant par l'Académie pour parvenir à ses fins, mais comment dire, ... même s'il a ouvert cette Académie suspicieusement afin de vendre ou d'exploiter ses élèves, il m'a, dans mon cas, accueilli dans son école et à pu faire de moi une assez bonne dresseuse, c'est pour cela que je me suis en partie ranger de leur côté, mais ce n'est pas la principale raison...

Nuance faite entre Académie et Directeur, était-ce pour souligner un peu plus le fait qu'ici, l'homme le plus haut placé dans la hiérarchie administrative était le grand, le seul maître de ce jeu? Meilin parlait d'utiliser les élèves, notre jeune Valmont avait déjà entendu cela venant d'une autre bouche, une idée qui semblait s'être installée dans l'esprit de nombreux élèves. Elle allait même jusqu'à parler de vendre des élèves, ce que pour le coup Alexandre entendait dire pour la première fois. Mais les vendre à qui? Aux scientifiques avides, ayant assez peu de morale pour pratiquer des expériences sur des êtres vivants? À l'armée, auquel cas ce n'était sans doute pas mieux... ce lieu était-il donc la grande prairie dans laquelle grandissait les moutons jusqu'à ce qu'ils soient assez grands et conditionnés pour les revendre?

Malgré ces propos qui auraient pu dégoûter n'importe qui, elle conclut simplement en évoquant le fait qu'elle se tourner plus du côté de l'Académie que du côté de ses détracteurs... mais les raisons étaient compréhensible. Que dire pour les mutants abandonnés ou n'ayant pas conscience du pouvoir qu'ils ont? Mr Ogawa avait bâti un endroit dans lequel ils ne seraient plus seuls, plus seuls à être des mutants, des parias, des suspects... cette Académie avait des aspects positifs même si le Directeur ne semblait pas être celui qui les mettent le plus en avant.

- Je vois... en quelque sorte tu leur es reconnaissante...

Dans sa phrase, Melin avait prononcé un mot que le jeune homme avait gardé dans le creux de l'oreille... "dresseuse", d'où sa question sur le pouvoir de la demoiselle auquel ce mot était certainement lié. C'est qu'il ne faut pas lui en donner trop à ce petit Alexandre, car sa curiosité en demande toujours plus. Pas de mot, juste une démonstration simple. D'abord Alexandre regarda, l'air interrogateur. Un oiseau descendit vers Meilin, blanc, une colombe à n'en pas douter. Celle-ci se mit à faire des tours, semblant suivre la dresseuse aux cheveux noirs comme le charbon. Dresseuse oui, elle faisait ce qu'elle voulait de cet oiseau, celui-ci semblait suivre comme si la mélodie de quelques mots lui ordonnait dans sa tête de s'exécuter, comme un nouvel instinct qu'on lui aurait insufflé.

Des enfants, une pluie abondante, une paire de talon... un choc. Alexandre, la main sur la hanche de la demoiselle, semblait tout aussi gêné qu'elle, bafouillant quelque peu lors de ses excuses. Meilin se dégagea rapidement de cette "étreinte" si l'on peut ainsi dire. Ne faisant qu'accroître la gêne du jeune homme qui pour le coup n'arrivait même plus à afficher ce petit sourire gênée qui le sortait avec plus ou moins de réussite de ce genre de situation. C'était un accident, alors pourquoi réagissait-il ainsi? Jouait-il son propre rôle ou était-il sincère dans l'expression que son visage laissait transparaître? Si c'était vrai, il n'y avait peut-être pas de quoi en faire tout un drame, n'est-ce pas petit Prince...

- Euh, non c'est pas important, tu sais par contre la réponse à mon énigme de tout à l'heure, la première celle sur la tomate, bah la réponse c'était "super tomate" ! Et pour le concombre bah c'est un "concombre qui essaye d'imiter super tomate" ! Désolée, ça te dérangerait que j'aille me rafraîchir sur le point d'eau à côté ?

Belle tentative pour masquer le semi-catastrophe qu'avait prise la tournure des événements. Si bien qu'Alexandre, pouvant facilement émettre un sourire à de telles blagues n'en fit rien, le regard légèrement fuyant, qu'il ne parvenait à encrer aux traits fins de son interlocutrice. Il n'eut pas à répondre à sa question, évidemment cela ne le dérangeait pas mais de toute manière il n'avait même pas à le dire, la demoiselle était déjà partie vers le petit robinet un peu plus loin. Alexandre ramassait alors le parapluie qu'il avait fait tomber lors de l'incident. La bruine légère lui avait déjà rafraîchit le visage, sa veste ainsi que son T-shirt en-dessous étaient mouillés au niveau de son épaule, du fait que le parapluie avait été trop petit pour les deux jeunes gens. Discrètement, le jeune étudiant lança un regard confus à Meilin, son visage mouillé ne pouvait masquer le fait que cette main sur sa hanche, tout accident que se fut, l'avait quelque peu... touché. Son avant bras la soutenant, sa main s'était simplement déposé sur elle, comprimant le faible espace entre la peau de la demoiselle et le bout des doigt du petit Prince.

Alors petit Prince, qu'est-ce qui fut selon toi la chose la plus délectable, sentir ta main posée sur elle, mettre
ton bras autour de sa taille...
Ou bien la fraction de seconde, si petite soit-elle, durant laquelle tu l'as regardé, ainsi, dans cette position, prise
dans ton étreinte?

La petit voix du mal qui sommeille en nous ne tarde pas à lancer ses mots à l'esprit, ne serait-ce que pour le troubler. Meilin revenait déjà vers Alexandre, ça semblait aller, mieux, était-ce simplement pour faire bonne figure? Arrivée à sa hauteur, elle fit ses excuses pour un comportement qu'elle avait eu quelques minutes plus tôt, parlait-elle sans doute de son désarroi face à la situation et de son soudain départ temporaire pour aller se rafraîchir un peu. Alexandre rétorqua que ce n'était pas grave, que c'était même plutôt compréhensible comme réaction. Ainsi reprirent-ils tout deux leur promenade mais dans une ambiance bien différente. Le fait est qu'un silence s'était installé, un silence très léger car perturbé pour la fine pluie. Alexandre tenait toujours le parapluie plus au-dessus de Meilin que de lui, tant qu'à faire autant qu'il soit le seule à être un peu mouillé, il l'était déjà de toute manière. Ce fut notre jeune Valmont qui prit l'initiative de briser le silence, et part quelle manière... il ne voulait pas rester ainsi sur un malentendu qui semblait peser sur l'atmosphère. Sa bouche s'entrouvrit, il prit un ton bien plus calme que lorsqu'il s'était excusé, un voix bien plus posée

- Meilin je... je ne voudrais pas que tu es mal pris mon geste. J'ai juste eu le réflexe de te rattraper, je ne voulais nullement paraître... impoli, ou encore faire un geste déplacé envers toi. Alors voilà, je te pris d'accepter mes excuses, si tu veux on... on a qu'à oublier ce qui vient de se passer.

Quelles belles excuses, notre petit Prince ne s'en était pas sorti mal dans ses explications par rapport au premier jet un peu plus tôt. Meilin accepterait-elle cette explication? C'est possible, en tout cas malgré sa gêne, elle ne semblait pas tenir rigueur au jeune homme de son geste. Une bonne chose... mais, pourquoi avait-elle ainsi réagit, elle qui semblait plutôt pleine de vie, pleine de joie, une usine à sourire et à blague - parfois douteuse - inépuisable? Avait-elle vraiment interprété ce geste... d'une manière autre que le but premier de celui-ci.

Durant cette douce marche silencieuse, Meilin osait à peine entrouvrir la bouche tout comme son camarade. La pluie, elle, ne se gênait pas pour continuer de tomber tout aussi abondamment sur la tête de nos jeunes lycéens ou plutôt sur celle d'Alexandre, puisqu'il prenait toujours le soin d'abriter la belle brune sous le parapluie.
Malgré le lourd vide pourrissant l'atmosphère, Alexandre se décida à parler et s'excusa auprès de son interlocutrice.

- Meilin je... je ne voudrais pas que tu es mal pris mon geste. J'ai juste eu le réflexe de te rattraper, je ne voulais nullement paraître... impoli, ou encore faire un geste déplacé envers toi. Alors voilà, je te pris d'accepter mes excuses, si tu veux on... on a qu'à oublier ce qui vient de se passer.

Meilin ne s'attendait absolument pas à recevoir des excuses aussi sincère venant d'Alexandre, ce qui lui prouva qu'il pouvait être attachant même dans des moments aussi critique. Au fond d'elle, Meilin savait très bien que tout cela n'avait été qu'un simple malentendu mais les situations aussi délicate que celle-ci virent le plus souvent à la catastrophe en plus de cela si les personnes concernées sont du même sexe.

Les excuses d'Alexandre, elles, semblaient attendre une réponse, plutôt positive je pense vue la sincérité de son regard qui prouvait à quel point il voulait dissiper le malentendu qui s'était glisser entre eux. Ne voulant le laisser plus longtemps dans cette position inconfortable, Meilin lui répondit le plus sincèrement qu'elle pût en le regardant droit dans les yeux malgré l'inconfort de cette action.

- Ne t'inquiète pas je comprends... ou plutôt j'avais déjà compris tes intentions dès le départ et je ne veux moi aussi en aucun cas laisser ce petit incident gâcher notre relation. Je sais que ma réaction a été un peu brusque et je te pris de m'en excuser mais je suis une fille et plutôt pudique avec ça donc j'espère que tu pourras pardonner mon action irréfléchie.

Cette journée n'était pas seulement celle de tous les dangers mais aussi celles des excuses en tout genre. Puisque Meilin venait d'accepter les excuses d'Alexandre, il était plus ou moins logique qu'il accepte les siennes. Avant même qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, Meilin se remit à parler comme si de rien n'était sur divers sujets.

- Explique-moi s'il te plaît quel est ton pouvoir, en quoi il consiste, et quels son tes hobbies ?

Pas très inventive la brunette, effectivement puisqu'elle venait de reprendre quelques unes des questions qu'Alexandre lui avait poser plus tôt. Après tout maintenant qu'il savait quelques trucs sur elle, Meilin se devait d'en savoir plus sur lui. L'expression d'Alexandre à ce moment-là, lui semblait plutôt naïve. Meilin, même après ne l'avoir connu qu'une seule matinée, se doutait que derrière cette petite bouille adorable se cachait un tout autre caractère, un caractère totalement à l'opposer de ce qu'il lui présentait en ce moment et c'est cette chose qui l'intriguait énormément.

Plus mystérieux que dans certaines descriptions, plus gentleman que dans d'autres, Alexandre était vraiment un personnage hors paire, qui ne s'accordait pas du tout avec ce que l'on disait de lui. Et c'est d'ailleurs ce halo de mystère qui l'entourait qui lui donnait de plus en plus envie d'être amie avec lui, ce qui finira sans doute je l'espère par se faire. Mais en attendant l'heure tournait, il ne restait plus que quelques minutes à Meilin pour terminer de faire connaissance avec Alexandre.

Elle ne passa pas par quatre chemins et lui dit tout ce qui lui passa par la tête.

- Tu es à la fois grand et mince, signe d'une excellente corpulence. Tu es aussi beau et intelligent, signe d'aucun défaut. Tu as la plupart des qualités requises pour être prince, mais ton côté mystérieux fait de toi un apprenti car tout Prince se doit d'être ouvert à son peuple. Tu seras donc mon petit Prince, car moi Meilin Hatô règneras sur ton univers et ne tarderas pas à conquérir ton coeur !

Wow ! Meilin n'y étais pas aller de main morte. En plus de cela, elle ajouta à son discours une dernière touche plus ou moins raffinée. Car comme vous le savez Meilin est largement plus petite qu'Alexandre, qui lui mesure aisément les 1m86. Mais elle, malgré les derniers mois passés à l'académie n'a dû prendre que 2 ou 3 cm. Alors même avec des talons hauts, elle n'atteint pas les 1m75 . Ce qui explique pourquoi elle a dû se mettre sur la pointe des pieds afin d'atteindre la joue de celui-ci pour y déposer de ses lèvres fines un doux baiser saveur cerise.

Et oui, un baiser vous avez bien entendu, mais ce fût un baiser plutôt enfantin puisque Meilin toucha à peine la douce joue pâle du beau brun. Mais ce moment de bonheur ne dura guère longtemps. N'oublions pas que plus tôt dans la matinée, Meilin avait été coller, elle dû donc, puisque les quelques minutes restantes de répit dont elle disposait étaient passées, se diriger vers le réfectoire où la harpie se trouvait afin d'authentifier sa colle.
Elle laissa alors son parapluie à Alexandre et lui lança un " Tâche de te couvrir mon petit Prince ", avant de disparaître sous la pluie.

[ Désolée pour le retard et pour la longueur du post >.< ]