"Simple visite" [PV: Ismael] [Rp finito \o/]

« C'est l'histoire d'une petite fille curieuse.. »

Les débuts d'après midi dans cette académie étaient tellement mornes et ennuyeux. Les couloirs étaient pratiquement vides, les élèves se faisaient rares, et les distractions aussi cela va de soit. S'il y n'y a pas d'acteurs, il n'y a pas de pièce. Cet établissement ne dérogeait pas à cette règle:pas d'étudiants,pas de divertissements. Sakura était assise à une table bien au fond du réfectoire près d'une grande fenêtre qui laissait transparaitre la froide lumière de ce jour pluvieux. La jeune fille regardait les fines gouttelettes de pluie glisser lentement sur les carreaux. Le ciel se couvrait petit à petit. Ce n'était sûrement pas le moment pour une petite virée dehors. Dommage, cela ne serait pas pour cette fois, qu'elle visiterait un peu les alentours. La rose qui étaient perdue depuis quelques minutes dans ses pensée, revint peu à peu à la réalité qui l'entourait. La cafétéria se vidait petit à petit. Tout le monde avait donc quelques chose à faire aujourd'hui ? C'est alors qu'elle se souvint d'un léger détail. Comment appelait-il cela déjà...ah,oui les cours. Ou selon Sakura, torture psychologique, simple bourrage de crâne. Un lavage de cerveau effectué dans la plus pure des légalité. Elle soupira d'exaspération. « Courrez, courrez donc vous instruire...mes pauvres, on vous manipule et vous ne le voyez même pas. Incapable d'ouvrir les yeux... ». Elle en faisait sans doute trop. La théorie du complot. Mais à y regarder de plus près, elle n'avait peut-être pas tort, après tout Takuetsu est un monde de faux semblants. Elle en était persuadée:en ce moment même une guerre souterraine faisait rage. A quoi bon se battre cela est trop fatiguant, et peu gratifiant. Elle n'avait pas envie de bouger. Elle se sentait un peu mélancolique en regardant les nuages gris qui s'amoncelaient au dessus d'eux. Finalement elle se leva,paresseusement, pour rejoindre les dortoirs.

« C'est l'histoire d'une petite fille bien trop curieuse... »

En chemin vers sa chambre la rose, sortit une sucette de sa poche, la cinquième de la journée. Une véritable drogue, enfin être dépendante au sucre n'était pas réellement un problème en soit. La jeune fille mit la main dans la poche de sa veste. Elle sentait ses doigts frôler le papier de trois sucrerie différentes. Elle en pris au hasard. Fraise. Bonne pioche, son parfum préféré. Elle s'empressa de défaire l'emballage qui au moindre froissement provoque un bruit de plastique friper. Le sucre envahis alors sa bouche annihilant toutes les autres sensations. Les papilles furent prises d'assaut par l'excès de glucose et de colorant. Mais peut importe, c'est bon, c'est doux, ça réconforte. La jeune fille passa sa langue sur ces lèvres rosées et collante, y déposant le goût chimique de la fraise. Toujours personne. Les couloirs des dortoirs étaient inexorablement vides. La jeune fille s'assit sur le rebord de la fenêtre au bout du long corridor. La rose installé confortablement le dos calé contre le retour du mur, scrutait les événements qui se tramaient dehors.

« C'est l'histoire de la petite fille qui se mêlait sans cesse des histoires des autres... »

Aujourd'hui c'était apparemment cours de sport pour les primaires. Décidément leur professeur d'éducation physique ne semblait pas avoir de cœur. Il continuait encore et encore à les épuiser, sans faire attention à la pluie qui tombait. Un élève glissa, puis s'en suivit un autre gamin. Toujours derrière sa fenêtre elle regardait les petits bouts de chou jouer à ce qui semblait une balle au prisonnier. Rien de bien intéressant, en soit. Son regard se projeta alors un peu plus loin, vers le préau. Un couple de jeune tourtereaux qui roucoulaient. Alors on sèche les cours pour flirter. Cette pensée la fit sourire. Plus loin d'eux une bande de quatre garçons, au look de petits délinquants, assis sur des escaliers. Soudain un éclair transperça le ciel. Un, deux, trois. Le premier grondement. La pluie s'intensifia de minutes en minutes. Les enfants rentrèrent à l'abri. Les amoureux s'envolèrent vers un petit nid d'amour plus sûr. Et les quatre garçons filèrent en vitesse à l'intérieur. Les rats quittent le navires comme on dit. Décidément rien ne paraissait vraiment intéressant aujourd'hui. Un miaulement vint la sortir de sa torpeur. « Neko san ? », elle sourit au chat noir qui s'empressa de sauter sur ses genoux. Elle le caressa quelques instants avant qu'il ne reparte. Même lui semblait s'ennuyer.

« C'est l'histoire de la petite fille qui avait entendu des bruits étranges... »

Le plafond au dessus d'elle grinça. Rien de bien passionnant. Le plancher en bois ne datait pas d'hier. A chaque fois que quelqu'un marchait on pouvait l'entendre très distinctement. Attendez une seconde...cela voulait donc dire qu'il y avait quelqu'un en haut ? Elle n'était donc pas toute seule à faire l'école buissonnière. Bien, bien...il était temps pour Sakura d'assouvir sa curiosité. Elle monta alors les marches, lentement, une à une, en prenant bien soin de ne pas faire de bruit avec ses talons aiguilles. Dernière étage. Couloir S.A. Terminus, tout le monde descend. La jeune fille toujours en mode furtif derrière un mur passa discrètement sa tête à l'extérieur. Étrange qu'est-ce qu'une simple élève venait faire dans le couloir de ces chers S.A ? La rose remarqua alors quelque chose de vraiment intéressant. La journée ne serait peut être pas aussi ennuyeuse que cela après tout.

« C'est l'histoire de la petite fille qui avait vu quelque chose qu'elle n'aurait pas dût voir... »

Sakura sortit de sa cachette et commença à se racler bruyamment la gorge:

« Voyez-vous cela ? Je crois que l'on vient de tirer une carte chance. Ah, non, finalement, peut-être pas: ''aller directement en prison, ne passer pas par la case départ ne toucher pas...'' blabla et ainsi de suite. Effraction avec surement une tentative de vol par la suite. Tututtut.. c'est pas beau tout ça... »

La jeune fille se mit à rire et s'approcha de la jeune inconnu à l'air effarouché. Elle s'adossa contre le mur près de la porte qui était en train d'être forcée. Elle jeta un petit regard à la jeune fille aux allures de punk. Un petit sourire malicieux se dessina au coin des lèvres de la rose.

« C'est l'histoire de la petite fille qui savait beaucoup de choses... »

Elle s'avança en décollant son dos du mur et regarda en direction de la pauvre porte. Numéro 42:

« Choix judicieux, chambre 42, Yuka Kunimoto. Une fille comment dire...électrisante. Montée sur pile électrique, assez populaire d'après mes souvenirs. Mais pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre... »

Elle laissa sa phrase en suspend et fit un signe de la tête:

« Tiens pourquoi pas celle-ci:chambre 41, Ayumi Lovely. Le petit chaton docile... »

Elle se mit à rire. Ses yeux se posèrent alors sur les mains de son interlocutrice, qui semblait avoir de la peine à ouvrir la porte:

« Le coup de l'épingle à cheveux...pas bête. Un peu vieux, mais efficace. Parait-il que les cartes de crédits ouvrent très bien toutes les portes...avec ou sans argent,bien sûr. »

« C'est l'histoire de la petite fille qui voulait en savoir plus... »

Elle avait une idée derrière la tête. Mais laquelle. L'avenir nous le dira, sans doute. Mais il fallait faire attention, une rose c'est jolie, mais ça pique. Et celle là plus que les autres,croyez le. La demoiselle au cheveux rose lui sourit:

« Je suis Ai Sakura. Et tu es ? »

L'après midi commençait bien. Oh, oui...elle allait bien s'amuser...

Il pleuvait encore et toujours, les gouttes frappants le toit, les fenêtres et tout ce qu’elles pouvaient trouver comme obstacle entre elle et le sol… et c’était définitivement bien trop démoralisant pour Ismael plongée dans la lecture d’un journal d’économie dans sa chambre.
Le temps gris et froid, moite et humide lui rappelait les nombreuses après midi à fixer la fenêtre de sa chambre en Belgique au lieu de réviser son allemand ou son piano, loin de sa famille, se rappelant avec mélancolie le puissant et brulant soleil Californien de son enfance. Cette fameuse époque bénit dont on oublie de profiter et qui se remémore difficilement à vous, souvenirs bien trop joyeux dans une vie aussi terne que le ciel orageux, la piscine cristalline dans cet immense jardin sans fin, sa mère en maillot de bain et lunette noire alanguit sur une chaise longue bronzant pour sa futur campagne de publicité et au dessus dans le 4 ième étage, la fenêtre du bureau de son père grande ouverte pour laisser un faible courant d’air y pénétrer. Un silence de plomb brisait par le glouglou d’une fontaine et les allées et venues des jardiniers.

… Et 1,2,3 Alice est née dans un endroit
Un endroit qu'il ne fallait pas…

Un grésillement de la part de son lecteur de musique, une nouvelle musique, mais toujours la même sensation de mourir étouffée dans cet établissement si elle ne faisait rien d’autre que boukiner.

« Une parfaite petite élève modèle… si ils pensent que sa marcher avec moi. Je n’ai même pas remarqué à quel point je m’étais calmée »

Il fallait qu’elle sorte, loin et vite, qu’elle fasse quelque chose de stupide mais qui lui redonnerait cette sensation de vivre de nouveau, ces bouffées d’adrénalines, plutôt que rester assise sur un lit à se tourner les pouces ! La jeune punk attrapa sa veste sans réfléchir laissant sa pulsion remonter et prendre le contrôle de son corps, sensation grisante au milieu du calme reposant de la chambre. Le calme avant la tempête.

Où aller ? Que faire ? Comme à son habitude tout viendrait naturellement, le gout de scandale c’était dans les gènes vu ses parents. Oui, juste oublier la pluie qui tombe et qui la noit dans cette langueur infernale, si le soleil ne vient pas à toi, va chercher ta place au soleil.

…Elle n'avait juste qu'un ennui
C'est de comprendre les jours de pluie…

Chaussures misent, journal planqué sous son oreiller, mp4 chargè à bloc et voila que la porte se referme sur Ismael, la laissant seule dehors, dans un couloir encore une fois vide. Au loin elle entendrait des bruits de course, quelques intrépides surprit par la pluie surement. On remet ses écouteurs, on oublie tout et on se laisse aller, voyageant à travers les couloirs de l’école sans bruit veste jetée négligemment sur les épaules se balançant au rythme de ses pas, laissant ses doigt voyager sur le murs, effleurer les plaques gravées de noms inconnus. Couloir du collège… marche… escalier..couloir du lycée… marche… escalier..Couloir du… couloir de quoi exactement ?

Voila. On y est.

C’est une chose finalement simple que de décider de faire une connerie, on se retrouve seule avec son cerveau en mode « off » dans un endroit inhabituel, une situation inhabituelle et on se laisse aller.
La punk s’avance encore plus doucement, profitant de ce curieux instant où l’on aperçoit la lumière au bout du tunnel… c’était si simple et si tentant. Elle ne connaissait personne de ce couloir, les noms ne lui disaient rien et pourtant son instinct lui disait qu’il fallait le faire, juste pour voir. Qu’est ce qui était après le lycée ? Là haut surplombant tout le reste de l’école comme des rois dans leur château… qui pouvaient bien se cacher ici ? Des universitaires ? Des professeurs ? Ou autre chose… quelques chose qui creusait la curiosité maladive de la jeune collégienne. Une simple porte entre elle et une réponse, une envie de s’occuper. Un sourire naquit sur son visage.

« y’a quelqu’un !! » demanda t’elle d’une petite voix, se coulant déjà contre le mur d’une des chambre sans se préoccuper du nom. Pas de réponse… les secondes défilent et c’est partit, la course commence, la lumière apparait dans son esprit tandis qu’elle ressentait déjà les premières bouffées d’adrénaline dans son corps au milieu des dernières paroles de la chanson.

…Et 1,2,3 Alice est tombée dans un trou noir
Je pourrais peut etre la sauver..

La main posée sur la poignée, elle hotta un de ses percing à l’oreille et utilisa avec doigté la fine branche métallique. Combien de fois l’avait elle fait ? Pas souvent mais c’était ça qui était drôle, la difficulté pendant que le temps file sans qu’on puisse s’en rendre compte et que le danger augmente, encore juste encore un peu, comme une dose de morphine qu’on balance dans votre corps.
Allait-elle se faire prendre ? Si oui sa ne pouvait être qu’encore plus intéressant. Qui étaient-ils c’est professeurs qu’elle n’avait jamais vu ? ce directeur qui se croyait capable de maitriser tant de jeunes adolescents si puissants, qui se croyait capable de LA maitriser, elle, Ismael Delaloutre ? Qui était donc ses élèves qui vivaient là haut dans leur haute tour d’un mauvais conte de fèe.
Perdue dans ses pensées, dans sa musique et surtout dans son plan machiavélique et démoniaque de forçage de serrure, Ismael ne remarqua pas une présence qui se rapprochait dangereusement d’elle. La jeune punk sursauta violemment en entendant une voix féminine… et jeune. Une collégienne ou une lycéenne fringuée comme elle n’avait rarement vu.
Non seulement elle avait l’air de connaitre les personnes de cette étage mais en plus elle avait l’air de ne pas prendre la mouche devant sa tentative d’effraction. Pourquoi pas alors ? Relevant la tête avec un étonnement croissant des mèches roses tombant sur ses yeux bleu vert, la jeune voleuse prise la main dans le sac.

« Ismael… tout court. Je suis au collège et je pense qu’avec la banque de mon coté, la prison sera plus courte que prévu, pas besoin d’attendre au double 6 pour en sortir »

Répondit elle sans sourciller, hésitant à sortir sa carte gold en guise de multipasse.

« Tu les connais ceux a qui appartiennent ses chambres ? » Le mystère de la journée serait peut être vite résolut, mais il laisserait place à une rencontre bien plus intéressante.

« La petite fille qui n'était pas prêteuse... »

Peut-on vraiment prétendre les connaître ? C'était une bonne question. De grands pouvoirs, de grandes conséquences qui engendrent de lourds fardeaux. Un don d'une puissance extraordinaire, certes, mais qui ne donne l'accès qu'à une vie cloitrée, à jamais cloisonné entre les murs de cette prison dorée. Il auront beau être entourée physiquement, il n'en resterons pas moins seule psychologiquement, moralement. C'est la règle, elle est immuable dans cette académie.
La jeune, accolée à son mur, roula des yeux avec une petite moue :

« Connaître c'est un bien grand mot. Une nom par-ci, une rumeur par là, une conversation entendu au détour d'un couloir...enfin tu vois un peu. Ce n'est pas le genre de personnes que je côtoie réellement. »

En même temps on pouvait se poser la question: qui côtoyait-elle réellement ? Même elle n'aurait pu répondre à cela. Une jeune fille bien mystérieuse qui ne révèle pas ses informations, un simple courant d'air, qui, pourtant ne passe aucunement inaperçue. On la voit, on la dévisage et on l'oublie. Mais pas elle, non, elle ne vous oublie pas, croyez le. Qui observe l'autre ? Les apparences sont souvent trompeuses, car sous cette allure désinvolte et désintéressé de tout se cache une jeune fille avec un sens de la déduction et de l'observation bien plus développé que la moyenne. Selon la rose la psychologie humaine est fascinante: tellement primitive, mais imprévisible, parfois trop complexe. Par exemple qu'en était-il vraiment de cette petite délinquante aux allures de punk ? Pour commencer pas de nom de famille, seulement un prénom. Se pourrait-il qu'elle veuille cacher ses origines ? Ensuite analysons un peu plus sa réponse. « La banque de mon côté ». Bingo. Pauvre petite fille riche en manque considérable d'adrénaline, ou refusant simplement les principes de l'empire parental. Et voilà comment en deux phrases, on peut connaître les gens. Le monde est tellement peu précautionneux, ça en devient même trop facile à son goût. Et oui, que voulez vous: trop de facilité, tue le plaisir de découvrir.

« La petite fille qui voulait se brûler les ailes... »

Les minutes défilaient, et l'on entendait toujours la pluie s'abattre tel un torrent sur le toit au dessus de leurs têtes. Un éclair, suivit d'un grondement. Tout cela allait vite devenir monotone. Sakura décida alors de prendre les choses en mains. Elle se tourna vers la petite voleuse:

« Alors ''Ismael...tout court '' je vois qu'on a quelques problèmes pour ouvrir une porte. Petite joueuse, on ne maitrise apparemment pas assez bien les règles. Comme je suis une fille, disons, ''sympathique'' je t'accorde un joker. »

Quoi de mieux que cette petite touche d'ironie pour détendre l'atmosphère. La rose se mit devant la lourde et vielle porte en bois, et posa sa main sur l'épaule de la jeune fille:

« Laisse moi essayer , tu veux bien ?»

« La petite fille qui voulait savoir quels secrets se dissimulait derrière la porte... »

La lycéenne prit la place de la collégienne et sortit une épingle à cheveux de sa longue chevelure rose. Simple effet de style, elle n'en aurait bien sûr pas besoin. Pourquoi ? La réponse était pourtant évidente, non ? Un simple mot suffisait à y répondre:télékinésie. Ainsi ouvrir le le loquet de la porte par la simple force de son esprit, serait un véritable jeu d'enfant. Après tout, elle en avait fait sa spécialité. Bien utile dans certain cas, par ailleurs. La jeune fille s'accroupit devant la serrure,et regarda à l'intérieur. Un petit tour de passe-passe avec une épingle qui ne sert à rien et voilà qu'on entend distinctement le bruit d'un verrou décadenassé, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La jeune fille se releva un petit sourire aux lèvres. Elle posa sa main sur la poignée et l'ouvrit en un geste ample et gracieux. Elle regarda vers la jeune punk et fit une petit courbette:

« Si vous voulez bien vous donnez la peine d'entrée...à vous l'honneur. »

Elle se mit à rire. Ses yeux étaient dès lors animés d'un éclat de malice. Entrer dans l'intimité de quelqu'un que l'on ne connaissait pas avait quelque chose un brin excitant Qui sait ce qu'elles pourraient trouver une fois à l'intérieur. Quels squelettes avait-on cacher au fond du placard ?

« La petite fille qui s'amusait avec la vie d'autrui... »

« Laisse moi essayer, tu veux bien ?»

« Bien sur… Si tu pense pouvoir y arriver »

Répondit Ismael rapidement en lui adressant un sourire joyeux et étonné de voir un tel cas ici ainsi qu'un mini clin d’œil. Le petit sourire suivant qui naquit sur les lèvres de la punkette était nettement moins amical mais bien plus intéressant.
Tandis qu’elle laissait sans problèmes Sakura tenter d’ouvrir la porte et commettre déjà la première effraction, elle se releva en frottant le tissu du pantalon pour retirer une poussière imaginaire. Si la lycéenne avait été capable de voir derrière son dos, elle aurait pu apercevoir ce petit air victorieux que la collégienne arborait pourtant rarement ayant la victoire facile.
Mais elle ne le pouvait pas et ne connaitrait surement jamais cette expression, de même qu’elle ne verrait surement jamais le rapprochement avec l’une des figures économiques les plus connu de la planète. Dans cette façon de savourer les petites victoires de la vie quotidienne, quand un plan s’exécute à merveille et que chaque rouages se met en place, cet unique petit regard en coin et ce sourire joyeux qui disparait aussi vite qu’il apparait. Une vision mécanique, froide, économique en fin de compte et d’une beauté rare pour qui sait l’admirer. Car à cet instant précis de toute sa hauteur et admirant son petit travail Ismael Delaloutre était la digne fille de son père, et dans ses yeux on pouvait retrouver très facilement ce regard calculateur de requin qui faisait frissonner les plus grands Pdgs de la planète. Pourquoi une telle joie ? C’était simple et enfantin, et c’était la le vrai "génie" de la jeune fille, qui n’était pourtant pas connu pour être une flèche dans ce genre d’exercices; surement l’évolution dans un univers trop hypocrite, où chaque failles vous conduit directement à la mort ou à une honte suprême.
Qui n’aurait pu pas conclure que l’apparence d’Ismael trahissait une simple envie de se faire remarquer et de cacher vainement ses origines plus que bourgeoise, une simple grande gueule incapable de faire plus que dépenser l’argent de papa et maman ? Révéler cette identité était simple, un jeu d’enfant que la plupart des gens réussissait en quelques secondes, après tout, tout dans ses manières, ses vêtements et ses paroles trahissait son appartenance de la haute.
Mais pas de la très haute et il était la le génie du piège, comment jouer et rester à l’abri derrière une couverture facilement jouable et difficilement découverte, charmant petit paradoxe qui jouait sur le mental des gens et sur des faiblesses bien naturelles qu’une gosse de riche ne pouvait pas connaitre.

Tout ceux qu’elle croisait croyaient cerner la punkette facilement en voyant outre ses attitudes et la jugeait comme une personne sans danger, une paumée de plus en manque d’affection parentale et avec une tendance à porter des couleurs vive pour avoir de l’attention faisait erreur. Quand on perce une carapace on ne s’attend pas à y trouver une illusion de premier ordre… et pourtant.

C’était sous estimer Ismael qui laissait à cet instant son esprit vagabondait quelques secondes, regardant la jeune fille aux cheveux roses ôter une épingles de ses cheveux. Pas besoin d’espérer ou de rêver, elle était incapable de faire une analyse psychologique de Sakura mais bon, l’idèe de connaitre une personne lui paraissait impossible alors autant profiter… Nathan était bien plus fort qu’elle à ce niveau alors la seule chose à faire c’était rester fidèle à l’image qu’elle donnait, sans se soucier des conséquences après tout, on n’était pas obligée d’etre toujours manipulateur dans cette école non ?
La vérité c’était que la punkette appréciait bien plus de rester à l’arrière et de se faire oublier dans ce genre de petites affaires du moins le temps de connaitre d’avantage à qui elle devait faire affaires. Etre sous estimée par ses camarades n’était pas une mauvaise chose, surtout si ils se voyaient tout puissants et laisser ainsi les gens prendre les devants, la jugeant incapable et laissant tomber leurs barrières en se croyant sans danger.
Certes elle n’avait pas prévu que Sakura prenne sa place aussi facilement mais bon, elle avait l’air finalement de tenir autant qu’elle à découvrir le petit monde secret des fameux élèves et c’était cette volonté qui venait de la perdre . Pour un observateur extérieur la seule fautive ici restait la lycèenne et par la méchante petite punk.

Il pleuvait encore, renforçant cette ambiance digne d’un film noir mais pas de solo de trompette comme bande originale. Juste le son de la pluie s’écrasant en rythme sur les vitres bien plus fort qu’à l’étage des collégiens, surement l’orage prenait il encore d’avantage de la puissance ?… où étais ce parce qu’elles étaient plus proche du toit ? Dehors c’était la tempête et le couloir s’assombrissait d’avantage

« Finalement on est plus dans une ambiance de film d’horreur… hey Harry je vais ouvrir la chambre des secrets ! » Commenta mentalement la jeune punk vérifiant que le couloir restait vide durant leurs petites affaires.

Quelques éclairs apparaissaient par les grandes fenêtres qui ornaient le couloir et jetaient des lueurs pales semblable aux flashs des appareils photo. Comment allait bien pouvoir se finir cette journée ? Ses interrogations prirent fin quand le loquet de la porte se débloqua avec une telle aisance que c’était difficilement croyable. La punkette reprit rapidement son visage habituel, regardant la noirceur de la chambre l’esprit ailleurs.

« Elle a dit quoi déjà sur cette fameuse Yuka ? Un choix judicieux.. Électrisante et populaire ? Hum pas très bon pour pénétrer dans sa chambre mais bon comme dit le proverbe alea jacta est… avec des pincettes »

« Si vous voulez bien vous donnez la peine d'entrée...à vous l'honneur. »

Ismael fit un premier pas après un rapide petit regard vers la chambre, faire confiance ou pas ? Son instinct de survie n’avait pas l’air d’accord, elle avait fait pas mal de conneries dans sa vie et celle ci ne la dérangeait pas spécialement, mais quelque chose tracassait de plus en plus la jeune fille, on pouvait être rebelle sans être stupide, c'était d'ailleurs l'un des credo si l'on voulait rester en vie .

« Tu veux dire quoi par électrisante exactement?" Murmura la jeune fille soudainement prise d’une étrange inquiétude tandis que le chaton de la lycéenne pénétrait déjà dans la petite chambre sombre au milieu de petits miaulements.

« Rho Sheet ! » S’écria-t-elle en voyant le bout de la queue noire disparaitre chez Miss Yuka.

[Hrp: On m'a dit que je pouvais rp ton chat mais bon, vu que je suis pas très sure et que tu es contre je peux éditer sans problèmes ^^']

[Bien sûr que non, il y a pas de problème pour le chat ^-^ C'est même une bonne idée... =p]

« La petite fille qui n'aimait pas qu'on la sous-estime... »

La rose avait minutieusement préparé son plan. Pas un détails ne pouvait venir contrecarrer ses attentions. « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises... ». Cette pensée la fit sourire. De toutes façons, elle était peut-être étrange, mais n'était pas dénuée de toute intelligence. Elle ne se serait jamais lancé dans une telle aventure s'il elle avait sut qu'elle pouvait être susceptible d'encourir un quelconque risque. A regarder l'horloge, il leur restait au moins deux heures avant la première fin des cours. Oui, ces cours dits « obligatoires ». Enfin qu'importe, c'était tout de même plus amusement d'être dans l'illégalité » la plus complète. C'était comme un doublet : sécheuse de cours et délinquante s'introduisant dans une chambre sans autorisation. Peu importe, elle savait exactement ce qu'elle faisait . Il lui restait assez de temps pour découvrir ce qui se tramait réellement dans ce couloir. Et pour l'effraction ? Une simple question de temps, elle n'allait tout de même pas gaspiller des minutes à regarder une délinquante débutante tenter d'ouvrir une vielle porte ,non ? Et puis en ce qui concerne le forçage de serrure, il n'y en a pas eu car le loquet s'est déverrouillé « tout seul comme par magie », une simple petite formule, comment était-ce déjà : « alo mora » . Pas de trace, pas d'effraction, comme on dit. Elle n'était qu'un courant d'air . Puis elle n'oublierais pas de refermer la porte comme elle l'avait ouverte. Après cela, qui saurait que quelqu'un avait osé pénétré dans l'antre de Yuka Kunimoto . Sans nul doute personne. Tout était parfait, absolument et exactement sous son contrôle.

« La petite fille qui n'aimait pas perdre la maîtrise des événements... »

Qui aurait pu prévoir que la trahison viendrait de l'un des siens. De toute façon c'était toujours comme ça le méchant de l'histoire, était souvent un proche ami du héros. Quel chat déloyal. Lui faire ça , à elle ? Sa chère maîtresse qui s'est toujours occupée de lui comme une réelle personne. Infidèle et insidieux animal égoïste. Quand on y repense tel chat, tel maître. Toujours à fourré sa moustache là où il ne faut pas. Un peu comme Sakura. Elle regarda le petit bout de queue se faufiler dans la chambre obscur. La lycéenne tenta vainement de rappeler son chat:

« Neko san , reviens ici. Je te jure que si je t'attrape, je ... »

''Je...''quoi , d'abord. Elle le savait pertinemment, elle était incapable de lui faire du mal. Après tout c'était son seul ami. Le seul qui lui était fidèle, et l'unique en qui elle avait confiance. Une confiance bien trop aveugle, apparemment elle aurait du se méfier. Un chat c'est comme un homme, va : aucune reconnaissance. Sakura était resté sur le seuil de la porte à côté de la punk . Elle regardait cette entrée béante, d'où se dégageait une étrange obscurité. L'expression « se jeter dans la gueule du loup » venait alors de prendre tout son sens pour la jeune fille.

« La petite fille qui n'aimait pas le noir... »

Il fallait qu'elle y aille, sans réfléchir. Pourquoi fallait-il que cette pièce soit plonger dans le noir total. La rose fit le premier pas dans la chambre, hésitant à rentrer le deuxième pied. Ou se cachait ce fichu interrupteur. Plongée dans l'obscurité, ses yeux semblaient avoir du mal à s'acclimater. Elle ne distinguait que de vagues formes à d'allures effrayantes. En regardant ses ombres, elle crut retourner en enfance avec ses craintes de petite fille. Non il ne fallait pas penser à cela. Soudain ses doigts effleurèrent un bouton. Que la lumière soit et la lumière fut. Enfin presque. Car les deux jeunes filles n'eurent le temps que de voir un aveuglant et bref éclair de lumière avant que la vielle installation électrique n'explose en bruit sourd et retentissant. Ce fut tellement soudain que la rose sursauta. Les voilà à nouveau plongées dans le noir le plus complet. Et ce maudit chat toujours à l'intérieur. C'était maintenant que les ennuis commençaient. Elle venait sûrement de faire exploser les plombs de tout le dortoirs des filles, et ce traître ne se décidait pas à sortir. Tout ce qu'elle put faire à cet instant c'est se retourner vers la collégienne, un sourire gêné aux lèvres:

« Qu'est-ce que j'avais dis...électrisante n'est-ce pas ? Malheureusement je crois qu'on a un réel problème, les ampoules ont littéralement explosé. Doit y avoir du verre un peu partout et Neko san doit toujours être planqué à l'intérieur de cette foutue chambre n°42 . Oh j'oubliais de dire , que ce maudit chat était un froussard, et que vu l'explosion qui s'est produite, il ne sortira que si on le vient le chercher. Alors je crois qu'on est mal. »

« La petite fille qui n'aimait pas être en manque d'idées... »

C'était catastrophique. Tout avait tellement bien commencé, justement peut-être trop bien. Il lui fallait de la lumière. Une idée, cherche une idée, dépêche-toi, cherche et ...trouve. Bien sûr un keitai, l'écran lumineux lui permettrait de voir un peu mieux et de pouvoir atteindre la fenêtre pour ouvrir les volets. Mais...elle n'avait pas son portable sur elle. Si elle redescendait d'un étage pour aller le chercher dans sa chambre et que quelqu'un la surprenait en train de faire un aller-retour, elles seraient toutes les deux dans le pétrin. Une seule solution:

« Passe moi ton keitai, il me faut de la lumière... »

La jeune fille leva les yeux vers la punk. Et put voir une certaine hésitation dans son regard. Oh, non pas ça ....surtout pas. La rose lui fit volt face, avec un regard noir:

« Je te jure, que si tu te dégonfles maintenant et que tu me laisses tomber, tu passeras pas la nuit. Et même si par chance tu t'en sort. Ta vie ne sera plus qu'un tas de ruine, je peux te l'assurer. Et pas la peine de me menacer. Peu importe que tu sois la fille d'un des plus grands hommes d'affaires du monde, je m'en fiche, tu pourrais être la fille d'un président que j'en aurait toujours rien à carrer. C'est clair. Si je tombe, tu tombes. C'est la règle numéro un. Maintenant donne-moi ton keitai. »

En disant cela , elle n'avait ni haussé la voix, ni même sourcillé. A vrai dire, elle avait gardé le même ton qu'au début de la conversation. Savoir garder son sang froid, c'était important. Surtout maintenant que tout allait de mal en pis.

« La petite fille qui n'aimait pas les derniers recours, mais qui en abusait pas mal... »

PNJ enfant :

Au premier étage des dortoirs des filles, une gamine aux yeux rougis de larmes et légèrement échevelée avait décidé de s’enfermer dans sa chambre. Méchants. Ils étaient tous méchants de lui avoir caché sa poupée.

Alors elle s’était isolée, pleurant toutes les larmes de son corps dans la salle de bain de sa petite chambre d’enfant. Sans fenêtre, la lumière artificielle lui laissait un visage blafard. Mais, c’était la seule qu’elle avait…Du moins jusqu’à ce qu’un léger grésillement se fasse entendre. La lumière de la pièce clignota puis s’éteignit soudainement sous les yeux de la petite. Elle releva la tête, se préparant à quitter cet endroit pour un autre lorsqu’il lui sembla entendre des grincements d’un peu partout. Au-dessus d’elle ? A côté ?
Elle devait sortir ! Mais la porte s’était bloquée, refusant de céder aux supplications.

Une petite prête à tout pour sortir tambourinant à une porte de salle de bain…cela peut ramener du monde dans un immeuble. Faites attention mesdemoiselles…Le chrono tourne…

« Passe moi ton keitai, il me faut de la lumière... »

Sakura leva les yeux vers elle, c’était vrai qu’il y’avait une sacrée différence de taille entre les deux jeunes filles.. Ismael put lire un bref instant dans ses yeux cette panique qu’on possède de se faire abandonner au moment crucial, mais pourquoi la lycéenne avait elle cette peur ? Se dégonfler ? Ce mot ne faisait hélas pas partie du vocabulaire d’Ismael, c’était une question d’égo et d’une volonté de fer… bien sur elle ne pouvait le savoir. En fait même si la mort se dressait devant elle la jeune punk aurait refusé d’abandonner la partie et aurait tout tenté pour gagner la partie. Une Delaloutre ne perd jamais et n’abandonne jamais dut elle sacrifier sa vie tout pour accéder à la victoire.

« Je te jure, que si tu te dégonfles maintenant et que tu me laisses tomber, tu passeras pas la nuit. Et même si par chance tu t'en sors. Ta vie ne sera plus qu'un tas de ruine, je peux te l'assurer. Et pas la peine de me menacer. Peu importe que tu sois la fille d'un des plus grands hommes d'affaires du monde, je m'en fiche, tu pourrais être la fille d'un président que j'en aurait toujours rien à carrer. C'est clair. Si je tombe, tu tombes. C'est la règle numéro un. Maintenant donne-moi ton keitai. »

Lorsque le chat était rentré dans la chambre, l’alarme mental et son instinct de survie s’éteignit instantanément, déconnexion du cerveau évolué pour laisser les reflexes agir en toute liberté comme sous l’emprise d’une drogue.
Tout était en train de dégénérer sans que les deux filles soient capables de maitriser le court des événements… et par tous les diables qu’est ce que c’était bon ! Ismael adorait ce genre de moment et son plaisir ne fut que renforcé lorsque les plombs explosèrent...

« Chiche que Kruger est à l’intérieur de cette saloperie de chambre, ou alors un fantôme démoniaque»

C’était le chaos le plus total dans sa tête et surement dans celle de sa « camarade d’ennuis » vu son mini discours et un élan d’incompréhension commença à monter.
Pourquoi devait-elle partir maintenant alors que ça devenait enfin vraiment intéressant ? Elle voulait une connerie, elle était servit après tout. C’était encore mieux que sauter en parachute sans avoir vérifié son matériel de secours.
Mais avant de profiter pleinement de la situation de folie dans laquelel elles venaient de s’enfoncer jusqu’au cou, il fallait agir… hem et donner un.. katei ? koutai ? késako ? C’était quoi cette saloperie. La punkette eu la vision d’un gros insecte lumineux mais bon, la logique voulait qu’il y’ai peu de chance qu’on lui demande ce genre d’artefact à un instant aussi critique. Sakura aimait elle les collections d’insectes ? Le sourcil droit de la collégienne se souleva devant la question… Grand moment de solitude face au néant qui meublait l’espace entre les deux oreilles de la jeune fille.
Bon, par chance la deuxième partie de la phrase était compréhensible… lumière.

« Si tu veux de la lumière attend un peu.. »

Elle farfouilla dans ses poches à vitesse lumière, avec une aisance particulière d’ailleurs le stress n’ayant pas l’air de faire trembler ses mains ou de l’empêcher de ne plus contrôler ses mouvements. Plutôt rassurant de la voir se contrôler ainsi, nettement moins de savoir que depuis qu’elle avait pensait à des fantômes elle chantonnait mentalement la musique de Ghostbuster.

S'il y a quelque chose de bizarre dans ton voisinage
Who you gonna call (Ghostbusters)
If there's somethin' weird and it don't look good
Who you gonna call (Ghostbusters)

Elle finit par sortir son mp4 et retira le casque de DJ qui lui servait d’écouteur avant de l’allumer, manquait plus d’ameuter toute l’école avec sa musique de barbare. L’objet était de la taille d’un Iphone, avec une mémoire digne d’un mini ordinateur et un écran suffisamment grand et rétro éclairé pour permettre d’avoir une luminosité encore plus forte que dans une boite de nuit, son gros bébé était un vrai trésor de technologie, gourmand en énergie.
Elle manipula rapidement l’écran tactile pour augmenter la luminosité et augmenter sa durée, ça finirait pas lui viser les batteries mais bon… en enfer on ne devait pas avoir le droit d’écouter du Miss Kittine.

« Que la lumière soit » répondit distraitement la punkette en s’engageant dans la chambre, souriante. Tout en dépassant la lycéenne elle souffla à son oreille.

« Et si tu pense te débarrasser de moi si facilement.. Tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’aux orteils ma grande, mais n’ai pas la menace aussi facile avec moi par contre avec moi c’est à la vie à la mort. »

On ne se débarrasse pas de pourriture aussi facilement voyons ! L’amiante et compagnie sa survit facilement aux explosions nucléaires. Et c’est toujours dans une bonne humeur affligeante, chantonnant à voix basse que la jeune fille commença les recherches à toute vitesse passant sous le lit et les meubles. Par chance la porte menant à la salle de bain était fermèe, le traitre était donc juste dans cette salle.

I ain't afraid of no ghost
I hear it likes the girls
I ain't afraid of no ghost
Yeah, yeah, yeah, yeah

Pauvre Sakura, elle n’avait pas idée du phénomène qui venait de tomber sur elle.

«Promenons-nous chez les S.A pendant qu'ils n'y sont pas... »

Sakura suivit la jeune punk à travers l'obscurité de la pièce. Suis simplement la lumière, elle guidera tes pas. Où se maudit chat pouvait bien se terrer? Sale froussard doublé d'un traître. Au moins pour l'instant la rose était rassurée, cette dénommée Ismael semblait être une personne de confiance, sur qui on pouvait compter. Ou bien alors, une fille complètement masochiste cherchant les ennuis à tout pris. La lycéenne n'arrivait pas vraiment à se décider sur ce point. Enfin ce n'était pas la question la plus importante à ce moment là. Et comme on dit: « advienne que pourra ». Et qui sait cette collégienne avait peut-être bien d'autres tours dans son sac pour amuser et dérouter Sakura. Pendant que la punk balayait les lieux avec la lumière de son lecteur de musique, la jeune fille aux cheveux roses s'avançait vers l'unique fenêtre de la pièce. La demoiselle marchait prudemment, à ce moment précis elle aurait donné n'importe quoi pour devenir nyctalope. Une vison nocturne n'aurait sûrement pas été du luxe. Tandis qu'elle avançais, elle entendais chantonner la petite délinquante. Cela la fit sourire, mais bien sûr personne ne pu le savoir, ainsi plongée dans l'obscurité, impossible de discerner quoi que ce soit. Première obstacle, un bureau et un ! Première collision douloureuse. Tant pis elle ferait plus attention désormais. Mais cette chambre était-elle interminable ? Fallait-il trois-quart d'heure pour parcourir le chemin qui va de la porte d'entrée jusqu'à la fenêtre. En tout cas c'est l'impression qu'elle avait. Sans même s'en rendre compte elle se mit a chuchoter:

« Bon...si j'étais un animal peureux, égoïste et cherchant à me cacher du regard des autres: où irais-je me cacher ? Bonne question...dont je n'ai absolument pas la réponse... »

La jeune fille se mit a soupirer et repris de plus belle en haussant la voix:

« Neko san, ramène -toi vite fais ici ! Si je te chope ça va être ta fête mon vieux, tu vas t'en souvenir de cette petite escapade dans le noir, je te le promets... »

Mais qu'est-ce qu'elle était en train de faire au juste ? Avait-elle oublier qu'elle s'adressait à un simple chat, qui ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle disait ? Elle avait dut trop souvent l'identifier à une vraie personne, elle en oubliait presque sa simple condition animale. Sa main frôla alors la poignée de la fenêtre: enfin c'était pas trop tôt.

« Promenons-nous chez Yuka pendant qu'elle n'y est pas... »

La rose ouvrit les volets de la chambre. « Laissons entrer le soleil ». Du moins le peu de soleil qu'il pouvait y avoir lors de ce jour orageux. Une lumière blafarde et froide pénétra à l'intérieur de la pièce. Toute suite moins lugubre comme endroit, c'était même un peu décevant en soit. La jeune fille aveuglée par la le faible éclat du jour, mis sa main devant son regard et plissa des yeux. Elle se retourna vers la jeune punk. Apparemment elle n'avait rien trouvé. La rose soupira longuement et mis ses mains dans ses poches. Ses doigts effleurèrent les papiers de bonbons, qui crépitèrent à ce contact. Mais bien sûr la solution a leur problème était dans sa poche depuis le début. Neko san avait toujours été attiré par le bruit du papier froissé. Quel chat étrange. La jeune fille sortit un emballage de sucette vide et commença à le froisser bruyamment. Un éclair noir apparu soudain de nul part. Le chat regarda tour à tour les deux délinquantes et émit un léger miaulement avant de bailler en ouvrant bien sa gueule. Essayait-il de les narguer encore plus ? Quoi qu'il en soit la jeune fille au cheveux roses, perdit patience:

« Tu es la chat le plus stupide de toute cette foutue planète. Tu répond pas à ta maîtresse, mais seulement au bruit d'un ridicule papier de bonbon...toi... »

Le regard magenta de Sakura croisa les pupilles dorées de l'animal. Même la chat avait dut sentir la tension qui régnait dans la pièce, si bien que ce dernier préféra sortir en courant de la chambre. Les jeunes filles regardèrent la boule de poil partir furtivement à la vitesse grand V. Pour la troisième fois depuis le début la rose souffla d'exaspération :

« Une bonne chose de faite, non ? »

Elle n'attendais pas de réponse à cette interrogation . C'était une simple question rhétorique. La jeune fille maintenant débarrassée de ce problème pris ses aises et s'allongea sur le lit de la S.A.

« Si Yuka y était, elle nous électriserait... »

La rose ferma un instant les yeux. Son repos de quelques secondes fut bientôt interrompu par un bruit sourd et étrange. Assez lointain , mais en même temps assez fort pour qu'il parvienne jusqu'à ses oreilles. La jeune gothique lolita se releva lentement, ses cheveux roses en bataille:

Tu entend pas quelque chose ? C'est comme si... quelqu'un...frappait violemment quelque chose. Étrange, c'est peut-être rien après tout »

La lycéenne se releva, défroissa sa jupe en dentelle et sourit malicieusement à la punk:

« Bon maintenant qu'on est là on fait quoi ? Je propose une visite guidée des lieux, enfin guidée...façon de parler...plutôt une visite-découverte. »

Elle scruta la chambre autour d'elle en riant, son regard se posa sur le bureau :

« Voyons voir par ici... »

Elle s'empara du premier cahier venu et l'ouvrit au hasard. Ses yeux parcoururent quelques instants les mots écrits à l'encre bleu. Puis elle se mit à lire à haute voix sans détacher son regard du papier:

« Cher journal, aujourd'hui je crois bien que c'est mon jour de chance. Tu ne devineras jamais! Il m'a regardé et il m'a enfin adressé la parole... »

La jeune fille s'arrêta en souriant et regarda avec attention la collégienne qui semblait l'écouter attentivement. Elle continua:

« Il est tellement parfait. Je n'oserais jamais lui dire que... »

Petit coup d'œil à la punk qui s'était rapproché d'elle. La jeune fille aux cheveux roses se mit à rire:

« Je plaisantes, c'est juste un cahier de maths. Regarde...pas de journal intime pour miss Kunimoto. C'est dommage, quand même, tout cela aurait put être drôle... »

Elle reposa le cahier négligemment sur le bureau.

« Mais comme elle n'y est pas, elle nous grillera pas... »

La jeune fille s'assit sur la chaise en face de la table. Elle tourna le siège vers son interlocutrice, et croisa les jambes d'un geste sûr et élégant. La rose la fixa longuement avant de briser le silence:

« Alors, tu ne m'as encore dis pourquoi je t'ai trouvé en train de crocheter cette porte. Une raison particulière peut-être ? Tu... »

La jeune fille stoppa sa phrase nette. Encore ce même bruit sourd:

« Me dis pas que tu l'entend pas ? Je suis pas folle tout de même... »

Quoique... les voix ça la connaissait, une venait régulièrement la visiter par ailleurs. C'est ce que l'on pouvait appeler de la schizophrénie. Donc en conclusion elle était belle et bien folle. Mais peut-être pas pour ce coup-là, non, sûrement pas.

« Yuka y es-tu ? Que fais-tu ?Entends-tu ? »

Son instinct lui dictait de partir immédiatement. Mais son désir d'adrénaline lui ordonnait de rester. Passion ou raison ? Après tout elle commençait seulement à s'amuser...

[Je m'excuse du retard que j'ai, gros problèmes irl. Je tente donc de poster le plus vite possible ^^'. Encore pardon]

Ismael souffla pour faire virevolter un instant une mèche de cheveux en pleine crise de rébellion qui lui gâchait la vue, coupant son regard vert acide d’une touche de rose bonbon. Et quelle vue pourtant ! Dommage de gâcher ça pas vrai ? Une superbe, une magnifique, une impressionnante et angoissante… chambre d’adolescente tout ce qui a de plus normale. Voir même encore moins intéressante que les chambre des habituelles prèpubaires en pleine crise de rébellion.

Et pourtant quelque chose gênait la jeune fille dans cette simple chambre. C’était étrange d’ailleurs comme sensation car ses yeux ne pouvait lui mentir, tout était habituel pas vrai ?

Oui rien de bien transcendant ne se dévoilait à la lumière blafarde et artificielle de son lecteur de musique. Des teintes habituelles, des vêtements habituels et manquants sérieusement de gout et d’originalité pensa la collégienne. Les seuls meubles qui apparaissait petit à petit devant ses yeux, sortit de leurs noirceurs était une simple armoire, un lit un bureau… et rien d’autres.

Elle pensa devant la porte de la salle de bain soigneusement fermée. Aucuns indices encore une fois qui pourrait aider la collégienne à mieux comprendre qui pouvait bien vivre ici et en quoi les gens de cet étage étaient si particuliers. Ses doigts effleurèrent naturellement la tranche de livres déposés sur la commode.

« Un livre à l’eau de rose je te parie, cette fille à l’air d’être une grosse frustrée de la vie, ça chambre est plus clean qu’un laboratoire » Soupira mentalement Ismael, de plus en plus déçue par ce qu’elle venait de trouver.
Son excitation retombait comme un soufflet au fromage trop rapidement sortit du four la laissant dans un océan de… frustration !

Soudainement un bruit la fit se retourner violemment. Enfin un peu d’action ? Un prof ? Un pion ? Un tueur en série ? Non ce n’était que le chat qui fuyait courageusement hors de la chambre à cause du bruit d’un papier de bombons

« Fuis fuis gros chat avant de mourir d’ennuis » Murmura la punkette en regardant Sakura ouvrir les volets. Une feuille d'arbre en profita pour voleter et se déposer sur le bureau, emportée par une puissante bourrasque.
Suivant son trajet des yeux elle éteignit son appareil et s’assit lourdement sur le lit en compagnie de sa camarade, fixant le plafond les sourcils froncé, les lèvres esquissant une moue de pur dépit.

Il ne pleuvait plus mais le bruit du tonnerre était encore tout proche, et le ciel gris et blafard était encore de temps en temps parcourut par la lumière envoutante et flashy d’un éclair. Sur la vitre humides, quelques gouttes de pluies coulant lentement. Un temps morne et plat, comme cette chambre et comme sa journée. Que devait-elle donc faire pour trouver un peu d’aventure dans cette stupide école ?

Une colère sourde s’empara d’elle, son pied tapant sur le sol en rythme.

La jeune fille aux cheveux roses continuait pourtant de chercher quelque chose à ce mettre sous la dent, avec persévérance. Ismael la regarda s’approcher du bureau et ouvrir un cahier soudainement concentrée sur sa lecture. Suivant son petit manège la punk se releva, une lueur d’espoir brillant dans ses yeux en entendant les premières phrases.

« Cher journal, aujourd'hui je crois bien que c'est mon jour de chance. Tu ne devineras jamais! Il m'a regardé et il m'a enfin adressé la parole... »

« Oui ! Enfin.. » Hurla de joie l’esprit tordu de la jeune collégienne, sautillant mentalement devant les révélations, ne lâchant pas du regard la mangeuse de sucre. Son souffle était suspendu, ses yeux attaché aux lèvres rose de Sakura, suivant avec avidité chaqu’un des mots qu’elle prononçait.
Un leger sourire s’afficha sur ses lèvres en écoutant la suite, se penchant petit à petit au dessus de l’épaule de la lectrice.

« Il est tellement parfait. Je n'oserais jamais lui dire que... »

« Lui dire que… » Répéta Ismael à voix basse suivant la lecture comme elle aurait suivit un camion de bière sur la route. Elle voulait tellement lire elle aussi ! C’était devenu une évidence, si elle ne lisait pas elle restera frustrée à vie ! Découvrir encore quelques secrets, ne pas avoir fait tout ses efforts pour rien !! Tendant encore sa tête elle commença à voir des lettres et … des équations. C’était quoi ce bordel??

« Je plaisantes, c'est juste un cahier de maths. Regarde...pas de journal intime pour miss Kunimoto. C'est dommage, quand même, tout cela aurait put être drôle... »

Au moment où elle prononça ses mots la punkette découvrit le poteau rose. Elle fixa le cahier bleu avec une haine intense, si elle avait pu, elle l’aurait tout simplement brulé. Son visage aurait pu d’ailleurs être comique si elle n’avait pas continué à regarder le cahier pendant une longue minute, déconnectée de la réalité. Ses poings se serrèrent compulsivement, en proie à un conflit intérieur inimaginable.

Moitiée coléreuse, moitiée terrifiée par cette sensation toujours incompréhensible.
Mais qu’est ce qui n’allait pas dans cette chambre ?

Tout était en place, tout était parfait pourtant son esprit continuait de lui envoyer des vagues de picotement jusqu’à ses doigts, son cœur continuait de battre à toute vitesse. Au final peut être était ce ses propres réactions qui la mettait hors d’elle.

« Tout ça pour rien » Dit elle, enragée grinçant des dents pour elle-même, se sentant lésée. Et là.. ce fut le déclic. C’était ça, cette sensation !

« Tout ici, oui totalement tout a étè prévu pour quelqu’un comme moi » pensa t’elle en écoutant la lycéenne parler d’une oreille distraite, se fouttant même royalement de ce qu’elle pouvait bien dire.

« C’était ça la vraie chose flippante ! C’est ça le piège bordel, le truc qui cloche depuis le début. La personne qui vit ici, cette Yuka.. elle était sure que quelqu’un finirait par rentrer. C’est pour ça qu’il ni à rien !»
Ismael remua la tête pour se résonner

« Non.. Tu vire parano ma grande on ne peut pas se préparer à être cambriolée dans une école privée. Mais pourtant, c’est une fille et il ni a rien de personnel ici ! Tout est plat et fade »

Prise d’une fièvre inexplicable elle se remit à observer la chambre dans les moindre détails mais rien… rien du tout. Le conflit reprit plus violemment en elle.
Elle entendait vaguement cheveux rose parler mais son esprit était trop préoccupé.
Ça sentait mauvais, dans quoi c’était elle fourrée ? Et surtout… pourquoi voulait elle savoir encore ? Pourquoi cacher ainsi ses activités ? Qu’est ce qui faisait qu’on refusait de laisser des objets personnels dans une chambre d’adolescente? Si le couloir inconnu ne révélait rien alors il fallait remonter plus haut.. Ses yeux verts s’éclairèrent d’une lueur folle et dangereuse.

« Le bureau du directeur » C’était devenu le nouvel objectif. Fouiller, farfouiller. On venait de se payer la tête d’Ismael pour la dernière fois et elle trouverait ce qui se trame ici, cout que cout.

Une fois son esprit apaisé elle prit enfin conscience que la lycéenne tentait de lui faire remarquer quelque chose. Pour une fois elle se contenta de lever la main, donnant l’ordre de redevenir silencieuse dans ce simple geste et sans se préoccuper d’avantage de ses paroles, elle releva la tête, un regard de tueuse dans les yeux.

« On se casse. On se fout de nous ici et je te jure qu’avec moi sa ne fonctionne pas comme ça. » Siffla t’elle, soudain semblable à un serpent qu’on venait de déranger de sa sieste. Le regard vert était quasiment électrique qui ne voulait rien dire de bon .

Dans un élan de colère noire et fasse au retour de l’adrénaline elle s’empara de la feuille qui était tombé sur le bureau. Dès que celle-ci se retrouva sur sa paume elle commença à se flétrir sans raison, jusqu’à devenir un tas brunâtre sans forme ni vie. Une poussière moite dont tout substance vitale venait d’être absorbée jusqu’à devenir de la taille d’une pièce de monnaie. Mais même cette sensation n’arrivait pas à calmer Ismael.

« Je veux rendre visite à notre chère administration… si il ni a que ce moyens pour faire comprendre le message… avec moi on ne fait pas de cachoterie ! Tu sais où c’est ? »

Une véritable furie cette fille. Le coup du faux journal intime avait sûrement dut l'achever. La rose n'eut pas grand peine à sentir la colère qui bouillonnait au fond de la collégienne. Après tout c'était largement visible. Toujours assise sur la chaise devant le bureau, elle la regardait un sourire aux lèvres, savant pertinemment qu'elle ne l'écoutait pas. Sakura se mit alors à marmonner:

« De mieux en mieux ... que croyait-elle franchement ? »

La colère commençait à se percevoir dans ses mouvements, la jeune punk semblait de plus en plus excité. Voyons voir jusqu'où elle est prête à aller pour l'amour du risque. C'est fou comme les personnes en manque d'action ou à la recherche d'une quelconque vérité peuvent être si étonnant et si peu précautionneux. Cette fille voulait quelque chose à tout prix mais quoi ? C'est bien là la bonne réponse. Elle désirait quoi au juste ? Elle était déçu mais pour quelle raison ? La rose n'avait rien de trouvé d'intéressant et c'est pas pour cela qu'elle s'énervait. Soudain le regard de la rose croisa celui de la punk. La jeune fille avait un regard noir, un mélange intense de colère et d'amertume. On aurait dit une vrai tueuse prête à tuer quiconque sur son chemin. Effrayant...c'est vraiment pas beau tout ça. Mais Sakura avait eu à peine le temps de s'en remettre que la collégienne était repartit pour un tour. Elle entendit quelques bribes de son discours : « on se casse », « visite », « administration », « cachotteries ». Et puis la dernière phrase, une question. La rose se leva et la regarda attentivement en ricanant sombrement:

« Tu m'expliques une chose. Une fois là bas, devant la secrétaire ou même le directeur, on peut toujours rêver,! Donc je disais une fois arrivé à l'administration, tu va les menacer de ton regard de tueuse et leur dire: ''je veux tout savoir! '' Franchement à ton avis, il vont te répondre: ''mais bien sûr voici les dossiers secret de Takuetsu, libre à vous de les consulter. Surtout n'hésitez pas à poser des questions sur ce qui vous semble trouble!'' avec un grand sourire. Bizarrement je pense pas... »

Elle se mit à tourner autour de la punk doucement d'une démarche silencieuse comme un félin attendant le moment propice pour sauter sur sa proie. Elle continuait d'étouffer un petit rire narquois. Elle l'intriguait. Pourquoi être venue à Takuetsu si elle déteste qu'on lui mente. Ce n'était pas vraiment l'endroit idéal pour cela. Après tout, cette académie entière était basé sur le secret et les mensonges. Bienvenue dans notre école pour mutants, là où tout n'est qu'illusions et faux semblant. Elle reprit sur un ton doucereux:

« Dis-moi, qu'attendais tu à trouver ici ? Une réserve d'arme, de la drogue, la bombe nucléaire, la preuve que la zone 51 n'est pas un mythe ? Franchement cette fille c'est juste une élève, comme toi et moi. C'est une lycéenne pas un dealeur ou je ne sais quoi d'autre. Voyons voir qu'avons nous ici: des vêtements, des affaires scolaires, des souvenirs amassés tout au long d'une vie. Rien de plus. Tout comme dans la mienne, tout comme dans la tienne, tout comme dans celles des autres. »

Au fond d'elle même, Sakura savait. Elle savait que la collégienne avait raison et qu'on leur cachait quelque chose. Après tout comment un établissement comme celui là pouvait ne pas pas avoir de secret ? Impossible n'est-ce pas ? Quelque chose se tramait en profondeur. Quelque chose qui dépassait sans doute deux simples petites délinquantes comme elles. Sakura était certes curieuses, mais pas suicidaire. A trop vouloir se rapprocher du soleil on finit par se brûler les ailes. Et dans ce cas là, la rose préférait rester dans l'ignorance la plus totale. Faire comme si de rien était. Prudence est mère de sûreté. Elle ne creuserait donc pas plus loin. La seule raison pour laquelle elle était rentré dans cette chambre c'était pour satisfaire les ragots de cette école. Les bruits de couloirs se répandent vite...trop vite. Les alimentés était souvent très drôle. Mais pour l'instant elle n'avait rien à se mettre sous la dent. C'était frustrant,mais pas au point de s'énerver comme la punk. Sakura s'adressa à elle en baissant un peu plus la voix:

« Mais maintenant, si tu tiens à te ridiculiser devant tout le monde, je peux te conduire à l'administration, histoire qu'on s'amuse un peu... »

Elle se dirigea alors vers la porte ouverte, mis la main sur la poignée:

« Libre à toi... »

Soudain un grincement retentit dans le couloir. Quelqu'un était en train de monter les escaliers menant au quatrième étage. La jeune fille eut le réflexe de fermer la porte immédiatement. Elle soupira. Et maintenant ? Et dire que la situation c'était améliorée. Elle était coincée là jusqu'à temps que la personne s'en aille. Ce n'était pas leur jour de chance. La rose avait l'oreille collée contre la porte, écoutant les bruits de pas à l'extérieur. Elle espérait tout simplement que l'inconnue qui se baladait chez les S.A, n'était pas la propriétaire de cette chambre...

PNJ enfant:

Tambourine...tambourine...un cri strident retentit dans tout le bâtiment. Le loquet de la porte rompt. La petite fille emprisonnée derrière s'étale maladroitement sur le sol. Le genou écorché, les bras et les yeux rougis, elle se force pourtant à se relever et se précipite dehors.

Tic-tac, tic-tac, le temps vous est compté..

.tic-tac tic-tac, le temps n'est plus à parler...

Les yeux d’Ismael perdirent instantanément toute colère tandis qu’un voile de tristesse passa sur son visage. Elle lâcha le bout ratatiné de ce qui restait de la feuille volante qui retomba à terre sans un bruit, se détruisant au contact du sol pour envahir le sol de petit bout marron et morts.

Le soudain retour à la réalité était dur et le visage de la collégienne se baissa tandis que ses épaules s’affaissèrent au fur et à mesure que Sakura la prenait de plus en plus de haut, sans se rendre compte de ce que la punkette aurait pu lui faire face à cet affront. Sans se rendre compte que son discours lui avait été déjà répété maintes et maintes fois.
C’était même drôle en fait quand on prenait l’habitude.

La fille aux cheveux roses devait se trouver intelligente de dire cela. Elle devait se trouver douée, manipulatrice peut être, fière de comprendre la situation si facilement surement. Mais en fait, elle pensait comme tous les autres.

Mouton…

Elle voyait la porte de sortie mais refusait de l’emprunter parce que… oui… c’était trop dur, trop dangereux, trop stupide.
Cette école était une pièce sombre, il y’avait au loin de la lueur, mais elle était faible et tremblotante. Et c’était peut être mieux de rester dans le noir de se cacher plutôt que de voir enfin ce qui se cachait dans cette pièce.
Sakura n’en avait finalement rien à faire de se faire utilisé, cette position de pion lui plaisait au fond, la collégienne en était sure maintenant.
Elle pouvait se plaindre, faire de temps en temps des actes de rébellion pour ce donner un genre mais rien d’autre. Elle ne pouvait qu’envier les autres pièces plus importantes de l’échiquier sans pour autant oser prendre leur place. Quoi qu’elle n’en avait peut être même pas envie.

Pitoyable…

Ismael y avait pourtant cru, pendant un instant, oui, elle y avait cru, stupidement même. Elle avait cru que Sakura serait comme elle.
Elle avait pensé trouver quelqu’un dans cette école de son avis. C’était ce qu’elle avait ressentit dès qu’elle avait vu la lycéenne la prendre en flagrant délit.
La collégienne avait espérée, juste un peu, qu’elle ne serait pas toute seule dans ce genre d’aventures, qu’elle avait trouvé une fille capable de… Capable de quoi d’ailleurs ? De se suicider littéralement et stupidement ? Quelqu’un qui aurait pu faire face à ses envies, quelqu’un qui l’aurait suivit juste parce qu’elle l’aurait ordonné ? Quelqu’un qui aurait préféré mourir plutôt que d’accepter d’être utilisé comme un simple objet, quelqu’un qui ne supporterait pas ce genre de secret.
La lycéenne avait raison, Ismael était ridicule, elle le savait bien. Mais tout comme Sakura devait savoir que ce qu’elle disait sonné faux et creux et qu’elle-même ne devait qu’y croire qu’à moitié, la punk ne pouvait pas rester là, les bras ballants.

Incapable…

Elle ne pouvait pas vivre ici sans rien savoir, elle ne l’avait jamais fait ! Pourquoi devait-elle changer sa façon de voir la vie dans cette école ?
Mais encore une fois, elle avait surement trop demandé.

Ismael voyait bien la démarche de la petite fille, car à présent elle avait perdu toute considération pour elle et son égoïsme naturel avait reprit le dessus.
La punk savait où elle veut en venir et se contenta de la regarder avec un dédain de plus en plus marqué.

Finalement la leçon de moral se finit et Sakura ouvrit la porte avant de la refermer brusquement, collant son oreille à la porte. Les bruits de cavalcades dans l’escalier se faisaient entendre, quelqu’un ou quelque chose allait bientôt arriver.

Il fallait partir et vite.

« Oui mais si il y’a du monde derrière la porte ? On va surement se faire repérer. Quoi que moi ça ne me pose pas de problème mais pour elle.. »

Elle leva la tête pour trouver une idée, il fallait sortir de là. De toute façon, pensa t’elle avec tristesse, vue les réactions de sa camarade… ça ne servait à rien qu’elle l’embête encore avec ses vieux rêves et ses idéaux inatteignables.
Les deux jeunes filles faisaient peut être partie d’un univers totalement diffèrent où la punk ne faisait que passer, une vague comète qui filait à travers le ciel sans pouvoir s’arrêter et stopper son processus de destruction. La mangeuse de bonbon avait d’autre chat à fouetter qu’une quêtes sans intérêts de réponses. Finalement cette école était vraiment différente de tout ce qu’elle avait connu, une vraie prison où chaque élève était terrorisé par une administration qu’on ne voyait jamais.

Chiche que je vais les rencontrer avec ce coup là…

Elle se rapprocha de la fenêtre pour rouvrir les vitres avec délicatesse sans faire de bruit et prit le premier livre qui lui passait par la main avant de regarder Sakura froidement. Finalement sa serait juste un dernier acte avant de peut être ne plus jamais se revoir. La collégienne parla donc à voix basse, fixant sans vraiment la voir la porte.

« Désolée alors de t’avoir conduit dans une situation qui ne sert à rien. Je te le dit, je m’appelle Ismael Delaloutre et je ne laisse pas tomber aussi facilement les gens.
Prépare-toi à sortir, je vais essayer de faire une vague diversion mais je pense que tu seras la seule à pouvoir t’en tirer. Je vais faire un autre truc stupide, surement inutile et qui avancera peut être à rien mais bon… c’est parfois comme ça qu’on s’amuse vraiment. » Murmura t’elle. Fallait il lui expliquer ou pas ce plan ?

Bha pourquoi pas après tout… elle se fouttra encore de moi mais bon.

« En balançant ce livre à travers la fenêtre d’en bas on va faire du bruit dans l’étage dans dessous. Normalement les gens devront redescendre par l’escalier. Après il faudra se dépêcher de sortir d’ici. Écoute je m’en moque d’avance que tu es déjà une autre idée ou que se soit inutile. On doit se casser et j’accepte de me prendre tous les tords… de toute façon ça ne sert à rien qu’une fille comme toi se retrouve impliquée dans un truc pareil.»

Restera, restera pas ? Fuira, fuira pas ? Tic,tac, tic ,tac. Le Lapin Blanc n'attend pas. Tic tac. Le temps s'écoule et ne reviendra pas. Tic tac. Alice doit sortir du terrier avant qu'il ne devienne un traquenard. Tic tac. L'heure de la sentence à sonner. Tic tac. Le temps n'est plus aux bavardages inutiles. Décides toi... fais ton choix.

La rose avait toujours la main posée sur la poignée. Elle n'avait même pas pris la peine de se retourner vers son interlocutrice. A croire qu'elle n'en n'avait que faire de ces paroles. Mais en réalité elle avait analysé minutieusement chacun des mots qui venaient de sortir de la bouche de la punk. Avait-elle vraiment parlé de sacrifice ? Cela y ressemblait fortement. Ismael lui proposait une porte de sortie grande ouverte. Mais bien entendu, elle ne pourrait laisser passer qu'une seule personne. En soit ce n'était pas son problème, elle avait toujours été très égoïste, la laisser tomber en plein milieu de ce coup foireux ne l'aurait pas vraiment gêner. Mais vous voyez cette petite voix au fond de son cœur n'était pas du même avis...cette conscience comme on dit. Ses propres paroles résonnèrent dans sa tête : « si je tombe, tu tombes... ». Comment appelait-on cela ? L'honneur sans doute. Il n'était pas vraiment bon d'avoir des principes dans ce bas monde, cela finissait toujours par se retourner contre vous. La main crispée sur la poignée, elle restait plongée dans ces pensées. Les idées s'entremêlaient dans sa tête, se confrontaient, se contredisaient, résonnaient inlassablement. Pourquoi fallait-il que cela se termine comme cela ? Sakura laissa échapper un long soupir d'exaspération, avant de se retourner vers la collégienne. Elle fit quelques pas sans dire un seul mot. Arrivée à la hauteur de la jeune punk , elle lui arracha littéralement son livre des main et le posa bruyamment sur le bureau. Elle resta un instant à l'observer avec un regard noir avant de briser le silence pesant qui régnait dans la pièce:

« Mais pour qui tu me prends à la fin. Tu m'écoutes pas quand je te parle? J'ai dis si je tombe, tu tombes et c'est valable dans les deux sens, OK ? Alors maintenant si tu veux bien on va trouver une autre solution. Et comme on dit: ça passe ou ça casse. Alors tiens toi prête. »

Soyez prêtes pour le coup le plus génial...ou au contraire le plus gros scandale. Dans les deux cas leurs destins étaient scellés. Elles étaient entrées à deux, elles ressortiraient à deux. Peu importe comment et peu importe ce qui se passerait ensuite. Une idée commença doucement a germé dans l'esprit de la rose. Elle se replaça alors juste derrière la porte pour écouter ce qui se passait dans le couloir. A tous les coups c'est un surveillant. Comment sortir de cette chambre légalement ? Soudain ce fut le tilt. Elle n'y avait pas le droit d'y être mais sa propriétaire, si. Elle se tourna vers sa camarade d'ennuis, un sourire aux lèvres. C'est quitte ou double. Un éclat malicieux animait son regard:

« J'espère que tu sais jouer au poker. Parce que là on va faire un gros coup de bluff. Quoi qu'il arrive tu joue le jeu jusqu'au bout. T'as pas le droit de te coucher, ni de déclarer forfait. Je mise, tu relances et on gagne. C'est aussi simple que cela. »

Simple en théorie...mais en pratique ça donnait quoi ? Bonne question, dont nous ne tarderons pas à découvrir la réponse. La jeune fille tourna en rond et scruta un instant les environs:

« Tout d'abord il me faut un accessoire. »

Son regard se posa sur la couverture du cahier de maths qu'elle avait reposé il y a dix bonne minutes déjà. Parfait. Elle s'empressa de s'en emparer. Dernier clin d'œil à Ismael. La jeune fille pris son inspiration et entrouvrit la porte. Elle s'exprima d'une voix forte et audible pour que cela soit bien compréhensible à l'extérieur:

« Merci beaucoup Yuka de nous avoir expliqué cet exercice de maths. J'ai vraiment cru qu'on y arriverait jamais, pas vrai Isma ? Bon je pense qu'on va te laisser continuer tes cours tranquilement. On voudrai pas te déranger. Tu viens Ismael chan ? »

Elle venait de prononcer ces derniers mot avec une emphatique gaieté et, disons le clairement, de façon a passer pour une véritable cruche sans cervelle. La porte toujours entre-ouverte, elle avait les yeux fixés sur la punk. Dans son regard on pouvait lire un truc comme: « c'est maintenant, faut qu'on s'en aille avant qu'il comprenne qu'il y a que nous deux ici. ». Elle se faufila à l'extérieur par la mince ouverture, son cahier de maths à la main, bien en évidence . Maintenant , libre à elle de la suivre ou non. Elle n'allait pas la forcer à la suivre après tout, c'était une grande fille, elle avait son propre libre arbitre...

Ismael inspira le livre toujours en main, les mains sèches et les cheveux sur ses yeux. La fenêtre était ouverte, elle avait chaud, le front moite et le vent était froid. Elle se sentit frissonner, d’angoisse ou d’impatience ?
Elle n’avait pas remarqué Sakura jusqu’à ce que celle-ci lui arrache son livre par surprise, trop concentrée sur sa tache et sur les pensées qui lui traversaient l’esprit.

C’était le genre de moment qu’elle aimait bien en fait.
Ce retrouver seule avec soit même était toujours une chose étrange. Parfois, il fallait l’avouer elle ne comprenait pas tout et elle mettait le doigt sur une chose qui clochait dans sa vie. Sa conscience arrivait et lui chuchotait des choses qu’elle ne voulait pas entendre, et souvent… très souvent même elle lui chuchotait combien elle se sentait seule dans ce genre de moment. C’était le calme avant la tempête en quelques sortes. On voit les nuages noirs s’avancer on en veut au capitaine de forcer l’équipage à souffrir autant.

Y’avait il un trésor après cette tempête ?

Dans ce genre de moment son esprit devenait un vrai bouillon de pensée des plus philosophiques au plus saugrenu et inutiles.

J’ai vraiment raison ? Pourquoi je fais ça ? Qu’est ce qui m’attend après ? J’ai bien éteint la lumière en sortant de ma chambre ?

C’était sa manière à elle de se calmer et de savourer ce petit moment de calme. Il arrivait bientôt à sa fin, la punkette le sentait.

Tempête à bâbord

Son bras avait pris son élan… et voila qu’on venait de briser ce moment si particulier! Ismael se sentit un brin frustrée et pourtant… interrogée ? Surprise ? Etonnée ? Pas vraiment.

Non.

Elle se sentait soulagée.

En une seconde, juste en voyant qu’elle n’allait pas devoir encore se sacrifier. Parce que là où nombre aurait était ceux qui l’aurait abandonné… Sakura était restée.
La punk qui pensait que la jeune fille c’était déjà enfuit, préférant protéger ses petites fesses…c’était trompée. Pour la première fois de sa vie.
Même son cousin l’avait déjà fait, la manipuler. Elle le savait, derrière ses cheveux coloré il y’avait un cerveau mais elle préférait le taire, c’était parfois trop dur de se rendre compte de ce genre de détails. Après ça ne la gênait pas vraiment qu’on l’utilise pour ces petits trucs, vu qu’elle aimait les conneries.
…
Pourquoi avait elle finit par rester d’ailleurs ? En voila une de question intéressante et qui donnerait sujet à être analysé. La collégienne venait d’accepter de se sacrifier pour elle après tout, et lui offrait une porte de sortie plus qu’intéressante. Tout le monde soupçonnerait la punk plutôt que la petite fille aux cheveux roses et aux yeux larmoyants qui n’avait jamais rien fait de mal dans sa vie ?
Les apparences sont tellement importantes dans la société.. Et Ismael n’était pas pure et calme. Elle était même le suspect parfait !
Alors pourquoi ? Certes la lycéenne tentais d’expliquer son acte mais bon, elle n’y croyait pas vraiment à son blabla sur si je tombe tu tombe aussi. C’était seulement dans les films policiers ce genre de truc.

Il suffisait que je dise que j’ai fracturé la porte et je fais un tel suspect que sa passera facilement. Je pourrai même dire que j’ai provoqué le Tsunami et on me croirait… Pourquoi elle est restée celle là ?

La collégienne secoua la tête et écouta avec difficulté la jeune fille, mettant à la porte les questions qui se bousculaient en elle.
Se tenir prête ? Prête à quoi exactement ? La seule sortie c’était la porte et il y’avait trop de monde dans le couloir pour sortir sans se faire repérer. Elles n’allaient quand même pas sortir la bouche en cœur en criant surprise, tout en espérant que la personne derrière serait cardiaque et que la surprise lui causerait une crise cardiaque. Elle aimait les situations extrême mais de là à commettre un meurtre !!

En plus pour que la personne ai un truc au cœur faudrait qu’on ai vraiment une chance de cocue là ! C’est trop aléatoire comme plan son histoire !

Du calme elle doit avoir une autre idée en tête, pensa la punk en fixant d’un air oh combien inquiet sa camarade.

Du poker ? C’est pas du bluff là ! On parie qu’une personne dans une école entière à la santé suffisamment fragile, c’est du suicide ! Autant parier qu’il est roux, qu’il a un œil de verre et qu’il porte un pantalon violet. »

Tout d’abord il me faut un accessoire.

Un accessoire ? On va se déguiser ? Mon dieu c’est quoi cette histoire. Je refuse tout déguisement pour faire peur à une personne âgée et potentiellement en danger !

A présent totalement larguée et à coté de la plaque, Ismael regarda Sakura prendre un cahier et lui adresser un clin d’œil. En réponse elle n’aura qu’un regard torve et visiblement sceptique, pas très glamour comme réaction ni très malin, mais il y avait une limite à l’entendement humain. Pas vrai ? Puis la lumière se fit en l’entendant parler, et en même temps elle vit la grosse faille du plan. Aucune personne ayant un minimum de jugeote penserait qu’elle, Ismael Delaloutre, possédant un casier judiciaire et un livret scolaire de la taille d’un annuaire viendrait réviser ses maths. C’était une aberration ! Tenter de filer une crise cardiaque à un jeune homme dans la force de l’age serait même plus logique. Mais le plan était déjà en route et les mécanismes, certes peu complexe, avait déjà fait leurs œuvres. La porte c’était ouverte, le cahier était dans la main, le discours avait été dit, le public était en place, il ne restait que les acteurs.

Trop tard, il fallait faire retentir les trois coups maintenant et entamer la pièce. Il ne restait plus qu’une solution, marcher dans son sens et jouer le jeu.
Au risque de détruire sa réputation et à contre cœur Ismael prit une petite voix aimable.

« Oh oui ! J’espère vraiment que cela m’aidera pour mon programme, douée comme je suis en maths ! Tu pourra m’aider après pour le programme d’histoire ? Moi et les dates sa fait trois je ne connais même pas la prise de la Bastille. »

Elle eu un petit rire gêné , finissant d’ouvrir la porte et s’engouffrant dans le couloir arborant un petit sourire discret des jeunes filles qui n’avaient pas d’autre intérêt dans la vie que d’avoir de bonnes notes et de sortir avec des sportifs. Mentalement par contre, elle fusillait celle qu’elle avait appelé jusqu’alors sa camarade et qu’elle aurait pu voir comme une amie.

Un jour oui… Sakura devra payer ce moment de honte totale.

P l a y; Lecture de la Vidéo en Cours

Tout s'était déroulé à merveille. C'était bien sûr évident ses plans réussissaient toujours parfaitement. Cela ne pouvait donc pas se passer autrement. C'était écrit Elle était passé maitresse dans l'art de rafistoler les accrocs dans diverses situation . Et cette fois ci n'échappait pas à la règle. Sakura passa la porte, le cahier de maths à la min ouvert. Elle fit semblant d'être plongée dans des calculs savants, des équations du troisième degrés et autres barbantes dérivées. Elle leva le nez vers le surveillant et lui adressa un grand sourire en guise de salut. Elle le dévisagea un instant: un grand rouquin, plus si jeune que cela avec un pantalon...violet ? Quelle faute de goût impardonnable! Sakura ne fut pas pour autant surprise, c'était plutôt Ismael qui devait se poser des tas questions à ce moment là. Elle traversa le long couloir des SA comme si de rien n'était avec un air bêta gravé sur le visage. Il fallait dire qu'elle jouait très bien le rôle de la fille blonde qui avait reçu une ablation du cerveau. Elle aimait vraiment ça..jouer avec les nerfs des gens. Les pousser au bout de leur limites, de leur patience, de leur calme, de leur passivité. Sakura aurait put énerver n'importe quel pacifiste et non violent sur cette terre. Quand elle s'y mettait vraiment, elle devenait insupportable. Il n'y avait pas d'autres mots pour la qualifier. Pas étonnant qu'elle ait plus d'ennemies, que d'amis. Quoi qu'il en soit, excepté ses relations personnelles avec le monde extérieur, tout se déroulait pour le mieux. Elle atteignit enfin les escalier qui menait directement au troisième étage du dortoir des filles. Plus que quelques centimètres. Elle tourna au bout du couloir et disparu complètement de la vue du surveillant. Tandis qu'elle dévalait les marches quatre à quatre, elle entendait toujours les pas réguliers de sa « camarade de jeux ». Une fois arrivé en bas, Sakura s'adossa contre le mur et adressa à Ismael un petit sourire narquois, comme pour lui dire: « tu vois, je suis un génie ». Elle posa le cahier sur le rebord de la fenêtre où elle s'était assise au tout début de l'après-midi. Les deux étudiantes entendirent des bruits de pas descendre les escalier et venir vers elles. Le surveillant les regarda d'un air jovial et leur sourit en leur souhaitant une bonne journée. Sakura soupira. Elle n'aurait jamais du douter de ses capacités pour le mensonge et la duperie. Oui après tout, un petit mensonge vaut mieux que la vérité qui fâche...

S t o p; Arrêt sur Image

Et voilà comment cette mésaventure à pris fin. Chacune est rentrée dans sa chambre respective, n'a plus adressé la parole à l'autre. Tout est bien qui finit bien. Aucune colle, aucune répercussions quelque qu'elle soit. Finalement cette petite virée interdite n'a pas été très enrichissante certes, mais assez pleine de rebondissements. C'est ce qui compte après tout: la connaissance lui importait peu tant qu'elle avait l'adrénaline. La jeune fille ouvrit la porte de sa chambre déserte. Elle balaya du regard la pièce vide et rejoignit son coin. La rose s'effondra immédiatement sur son lit et ferma les yeux. Elle se réveillerait sans doute quelques heures plus tard, prête pour de nouvelles et palpitantes aventures...ou presque. Vous y avez cru ? Vraiment vous êtes naïfs. On vous montre une image et vous prenez cela pour argent comptant. On ne vous a jamais appris à ne pas croire tout ce que l'on vous montrait à la télévision ? Il faut faire la part des choses entre le réel, le fictif et la manipulation d'informations. Laissez moi vous montrer ce qui s'est réellement passé au quatrième étage. Ici il n'existe pas de fin heureuse et sans soucis. Il y a toujours un événement imprévisible de dernière minute. Après tout nul ne peut contrôler le destin. Regardez plutôt cela...

R e v i e w; Retour en Arrière

La rose continuait d'avancer inexorablement à travers le couloirs, tandis qu'Ismael la suivait sans rien dire. Mais elle n'en pensait pas moins évidement. La lycéenne adressa un grand sourire au surveillant et finit par le dépasser. Mais même en lui tournant le dos elle réussi à entendre cette petite phrase dite sur un ton enjouée et ironique:
« Mademoiselle Kunimoto est ici ? C'est étrange...je ne pense pas qu'elle ait le don d'ubiquité, ni qu'une autre personne se prénommant Yuka loge dans sa chambre. Je dis cela car je vient juste de la voir passer:elle sortait d'une chambre au deuxième étage. Dans l'absolu, je ne crois pas qu'elle ait eu le temps en moins de trente seconde de remonter et de vous expliquer le principe de l'équation différentielle. Qu'avez vous à dire pour votre défense mesdemoiselles ? »
Sakura se figea en plein milieux du corridor. Ses doigts se crispèrent sur la couverture bleue du cahier de mathématiques. C'est ce qui s'appellait être grillé. Sakura soupira et se retourna vers Ismael avec un petite moue comme pour dire : « oups...je l'avais pas prévue celle là. ». Décidément elle n'en ratait pas une. Enfin compte, elles allaient tomber toute les deux. Entre elles, c'était un peu devenu pour le meilleur et pour le pire...

E j e c t; Fin de la Retransmission

Poisse : Être malchanceux, ne pas avoir de chance.

Ismael c’était toujours vu comme une personne naturellement peu chanceuse. On pouvait naitre avec une cuillère d’argent dans la bouche, ou de platine dans le cas présent… on était naturellement poisseux. Peut importe les grigris, les croyances ou les horoscopes on ne pouvait pas fuir sa destinée, c’était impossible et écrit dans le marbre métaphysique de l’univers.
Oui, la collégienne en était sure, quelque part sur les lunes de Pluton, un monolithe de marbre noir se dressait fièrement au milieu des vents célestes avec écrit :

« Ismael Delaloutre aura la poisse toute sa vie il en a été décidé ainsi, et nul ne peut s’y opposer ».

L’univers entier lui vouait une haine sans bornes et se vengeait en lui faisant subir toutes les plaies de Égypte. L’espace voulait son malheur par pure jalousie…en toute modestie bien sur.
Alors lorsqu’elle suivit en prenant un air nonchalant-cruche-nulle-en-histoire Sakura, une part d’elle n’y croyait pas.
Un quelque chose avait réussit à la mettre en doute… était ce l’excuse bancale ? Le fait que le surveillant soit en effet roux avec un pantalon violet, signe non seulement de mauvais gout mais aussi d’une étrange coïncidence qui ne pouvait être synonyme que de poisse soudaine ?
A moins que ce ne soit le sourire suffisant de la lycéenne ?

On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, dépecé, découpé, et mis dans un camion réfrigère.

Tout ceci n’était pas bon signe, on n’échappait pas à sa destiné.
L’espoir n’était même pas possible.

La collégienne ressentait le sol sous ses pieds à chaqu’un de ses pas, la fenêtre du bout du couloir était de plus en plus proche, luisante d’une lueur blafarde comme la lumière au bout du tunnel.
Voila que son cœur battait à tout rompre.
Les secondes défilent et son battement cardiaque n’est que le métronome de la douce frayeur qu’elle ressentait.

Passe ou passera pas ?

Ismael fit l’erreur d’espérer. Elle avait espérer rencontrer quelqu’un qui aurait eu le courage de rentrer dans cette salle et elle l’avait trouvé, en quelque sorte. Alors pourquoi ne pas croire, un instant de folie bien sur, qu’elle s’en sortirait ?
Encore quelques mètres… qu’elle était la distance qu’elle avait parcourut ? Surement des kilomètres pour pouvoir réfléchir autant.

Etrange, je ne me souvenais pas qu’il était aussi long ce satané couloir…

•Première loi de fuite : Ne jamais se retourner, peut importe la situation toujours aller tout droit.

Première erreur.

Elle n’avait pas pu s’en empêcher maintenant qu’elle avait eu de l’espoir, elle n’avait pas pu se retourner. Dieu que la collégienne était faible. Juste se retourner, à peine, un regard, et vérifier que l’excuse passe et qu’elle met le plus de distance possible entre elle et le rouquin diabolique.
Dévier juste le regard.. retenir sa respiration et faire passer le geste pour une attitude naturelle
Premier pas… deuxième pas et…hop. La punk laissa son regard dévier une microseconde vers l’arrière, et ce changea en statut de sel.
Il était derrière, il allait leurs parler, il avait croisé son regard et elle vit clairement une lueur dans ses yeux sadiques.
Mauvais signe

•Deuxième loi de fuite : Ne pas rougir, rester naturel, Toujours ! Quoi qu’il se passe, ne pas montrer qu’on est troublé.

Deuxième erreur.

Habituellement la punk n’agissait pas comme ça. Habituellement elle fonçait dans le temps. Elle ne mentait pas, elle assumait et jouissait de ces moments d’incartades.
La collégienne n’était pas une lâche, et surtout pas une stratège.
Aussi lorsqu’elle croisa les yeux d’un bleu intense de cet homme, Ismael détourna tout de suite ces pupilles et se gratta la gorge.

« Ca n’allait pas. Ca n’allait pas. Ca n’ira jamais. Tout aller foirer. Tout. »

Qu’est ce qu’elle faisait là ? Pourquoi devait-elle tourner le dos ? Même la présence de Sakura n’arrivait pas à la calmer.

« J’ai jamais agis de cette façon ! Je refuse de tourner le dos… c’est quoi cette mascarade »

Les pensées de la jeune fille se bousculaient dans sa tête. Elle se sentait tiraillé entre le « pacte » réalisé avec la demoiselle aux cheveux roses et sa nature si… agitée, et Dieu savait qu’avoir trop de pensées dans la tête d’Ismael était une mauvaise chose
Mais si elle‘n’avait pas d’expérience sur la fuite elle savait qu’elles étaient déjà mortes. Le surveillant les avait captés.
Etait il superman ? Etait là la réponse pour cette tenue horriblement moche ? la punk ne savait pas. Ce dont elle était sure et certaine, prête à mettre la main au feu, c’était qu’encore une fois, sa malchance avait joué.

•Troisième loi de fuite : Toujours avoir un plan de secours.

Elle c’était retournée suivant le geste de Sakura lorsque le pion les avait apostrophés.

Respire, elle doit avoir une idée de secours… c’est surement une habituée de ce genre de situation. Tout va bien se passer, tu auras même pas à ouvrir la bouche.

Mais le sourire de la lycéenne avait finit de détruire ses maigres espoirs et d’accentuer la perte de sang dans son visage tandis qu’une chape de plomb venait de s’écraser lourdement sur ses épaules et que ses intestins dansaient la samba. Seule face à l’univers qui voulait sa perte, son cerveau était le dernier espoir de la galaxie.

Il était une fois dans une galaxie lointaine… très lointaine… quelques neurones qui fonctionnaient à toute vitesse.

Trouver une saloperie de solution ! Cherche ! cherche !

Le temps jouait contre elle et restait bouche ouverte, blanche comme la mort et les yeux grands ouvert ne suffiraient pas pour satisfaire la curiosité de leur bourreau.

Cherche, cherche cerveau tu m’entends !! Je t’appelle, je t’invoque ! Sert à quelque chose !

Le chat !

Et voila à demander une réponse on s’emmêlait les pinceaux. La collégienne n’avait pas pu empêcher ce petit mot de sortir.. il ni avait plus qu’à broder. Elle prit une faible inspiration

Sakura.. on était sur le toit et son chat est tombé et il est rentré dans la chambre de Yuka qui avait la fenêtre ouverte alors… on a réussit à passer par la fenêtre du toit, mais comment remonter sur le toit avec un chat dans les bras ?

Certes niveau syntaxe on avait fait mieux, mais Ismael été en mode pilotage automatique et elle disait les premières choses qui lui passaient par la tête, au risque que se soit totalement pitoyable.

« On a rouvert le loquet de la porte de l’intérieur et le matou est partit et.. voila.
On vous a vu et comme on voulait pas avoir de problèmes.. Enfin vous comprenez !
C’est tellement facile d’imaginer la pire des choses à mon sujet, j’ai les cheveux colorés et des percings donc je suis qu’une délinquante qui force les portes mais c’est faux !
Je suis pas comme ça ! Vous pouvez me juger mais j’ai rien fait de mal et Sakura non plus ! On ne voulait pas vous déranger et sa va nous retomber dessus tout ça parce que notre apparence est pas dans les critères des enfants modèles. »
Aaaaah » Elle haussa la voix, s’emportant elle-même dans son dialogue

« C’est facile de juger ! Vous nous avez vu sortir et automatiquement on était en tord ! Faites nous confiance ! On refera plus ça c’était juste pour le chat et.. et puis voila hein ! On veut pas avoir de problèmes pour un animal donc on va partir chercher le chat et voila hein.. d’accord !»

Meday meday ! Cerveau en mode crash ! Les femmes et les enfants d’abord !

« Allo Houston , nous avons un problème [...] »

Et voilà la phrase qui pouvait résumer toute son histoire et ce, depuis sa naissance. « Nous avons un problème... ».Effectivement sa vie était une succession de malencontreuses mésaventures. Certains croient que l'existence est un cycle où tout se répète encore et toujours. Pour Sakura c'était une certitude, sa vie entière était emprisonnée dans un tourbillon d'infortune. Mais après tout, en y réfléchissant bien, elle ne faisait pas partie des ses gens qui trainent la guigne avec eux comme un boulet depuis leur tendre enfance,non loin de là. En réalité, les ennuis, elle les cherchait. Et oui, ne soyez pas étonnez, certaines personnes trouvent leurs bonheur que dans la déconvenue. Vous avez dit étrange ? Je n'aurais pas dit mieux. Mais voyons le bon côté des choses: quand on touche le fond, on ne peut que remonter, non ? A moins que l'on se mette à creuser...malheureusement pour Ismael c'est souvent ce que Sakura faisait. Elle avait même prévue une réponse toute prête à la question « qu'est-ce que vous faites ici ? ». Si elle avait eut le cran, elle lui aurait sans doute répondu quelque chose comme: « On est ici pour un reportage pour le cours de « science et économie sociale », notre thème c'est ''en quoi l'espace socioculturelle de l'académie et en particulier celui du quatrième étage, agit sur la santé mentale de ses élèves ? '', thème intéressant n'est-ce pas ? On se devait donc de vérifier certains points concernant le mode de vie des habitants du quatrième étage. ». Ça c'est ce qu'elle aurait répondu, si elle avait été seule...mais ce n'était pas le cas. Cette fois ci la jeune fille ne jouerait pas les égoïstes pour satisfaire son égo ô combien surdimensionné. Elle avait donc décidé de laisser sa camarade prendre le rôle de commandement de bord. Et à vrai dire, elle ne savait pas quoi penser du pilotage automatique qui venait d'être enclenché. Sa réponse ressemblait plus un amalgame de mots mis bout à bout qu'à une porte de sortie bien construite. Mesdames et messieurs, voici l'annonce du commandant de bord du Titanic: « je crois que nous sommes en train de couler ». Iceberg à tribord, à moins que cela soit à bâbord...peu importe il est déjà trop tard...

« La lâcheté est cette condition que personne ne reconnaît ou n'accepte, mais qui pourtant est indispensable à la survie [...]»

Cela se voyait le jeune punk n'était pas une experte dans le mensonge. Elle pataugeait, s'enfonçait, perdait pied et fini par se noyer sous un flot de mots quasi incompréhensibles. F5 touché, coulé! Cependant la lycéenne, restait là au bord, la laissant couler petit à petit dans une marée d'explications. Lancez lui une bouée, elle s'enfonce! Une femme à la mer! Et pourtant elle restait là, en acquiesçant bêtement de la tête tout ce que disait la collégienne. Pour une fois Sakura avait préféré la lâcheté à l'action « héroïque » (quoique si l'on pouvait encore qualifier ses actions on choisirait plutôt le terme de « kamikaze »). Enfin là n'était pas le problème, si elle la laissait faire désormais c'est que les explications, bien que très hasardeuses, de la collégienne avait un sens et finalement tenait assez bien debout quand on analysait un peu mieux la situation. Le toit, le chat, la chambre de Yuka, le cahier de maths...ah non pas le cahier maths ! La rose regardait la couverture bleue du cahier qui portait une inscription à l'encre sur la couverture « Yuka Kunimoto ». La jeune fille écarquilla les yeux et cacha le cahier dans son dos. Elle respirait difficilement, en espérant qu'il n'aurait pas l'idée de lui demander ce qu'elle était en train de lui cacher . L'étau de leur propre bêtise se refermait sur les deux jeune fille. La punk avait cessé son discours enflammé sur la discrimination, les préjugés sur les apparences et tout le blabla (et Sakura devait avouer qu'elle s'en sortait plutôt bien dans le registre pathétique). On avait presque pitié pour la pauvre petite délinquante brimée et incomprise. Cependant le silence avait repris son droit et la tension était palpable dans l'étroit couloir du quatrième étage. Le surveillant continuait de jauger les deux adolescentes d'un regard suspicieux et presque accusateur. Les secondes s'écoulait avec lenteur appesantissant l'ambiance qui partait en décrépitude totale. La sonnerie retentit. Elle fut tellement inattendue qu'elle fit sursauter Sakura . L'heure de la sentence avait sonné...

« Cessez de juger sur l'apparence. Jugez avec équité [...] »

La rose avait les yeux fixés sur le visage ridé du vieux surveillant. Elle ne pouvait détacher son regard de toutes se mimiques incessantes. Selon la perception de la jeune fille chaque tic que pouvait avoir l'homme était décuplé en horreur. Chaque clignement d'yeux, chaque reniflement, chaque fois qu'il ouvrait la bouche, tout cela semblait se faire au ralentit dans la tête de la lycéenne. C'était à la fois une scène étrange et repoussante. Elle sortit de cette torpeur, lorsque celui ci lui posa une question:

« Vous là, vous voulez ajoutez quelques chose ? »

La jeune fille n'osa pas répondre et fit un simple non de la tête. Il les observa une nouvelle fois de son regard de vautour avant d'ajouter sur un ton qui ne présageait rien de bon:

« Je laisse pour cette fois, mais soyez prévenu que la prochaine fois que je vous surprend à faire quelque chose de louche, je vous envoie directement dans le bureau du directeur lui-même! Vous êtes prévenue...je vous ais à l'œil vous deux. »

Il pesta et partie de sa démarche trainante. La lycéenne le regarda tourner au bout du couloir et disparaître totalement de son champs de vision. Elle souffla une bonne fois pour toute. Le calvaire était passé. C'était pas trop tôt, elle avait bien cru qu'elle allait y rester. Ah ces adultes avec leurs règles, franchement à quoi tout cela pouvait bien servir ? Les lois ? Poubelle. Voilà l'endroit où elles étaient le mieux, bien au fond d'une corbeille à papier, là où personne ne puisse les lire et surtout les faire appliquer. Les deux adolescentes redescendirent les escaliers. Cette fois ci rien ne pressait. Le pire était passé..

« Tout est bien qui finit bien [...] »

Malgré qu'elles étaient redescendu d'un étage, l'ambiance ne s'était pas amélioré. Elle sentait que la punk lui en voulait un peu. Pourquoi ? Pour une si petite, si ridicule affaire...d'humiliation publique. Après tout il n'y avait presque personne là haut à ce moment là, seul Sakura, le pion et le chat. On ne pouvait pas dire « humiliation publique » avec le nombre de personnes présentes. Elle s'appuya contre la fenêtre du troisième étage et détourna un instant le regard vers l'extérieur. L'orage était passé, les enfants était retournés dehors comme au départ, petit à petit tout le monde avait repris sa place et le cours de sa vie. Elle se tourna vers la collégienne et lui esquissa un petit sourire narquois du bout des lèvres:
« Pas mal joué le coup du chat, franchement. Moi même je n'y avais pas pensé... »
Mais cette petite flatterie ne la menait à rien et elle se savait pertinemment. Un jour, elle devrait payer cet affront. Oui, un jour sans doute... mais pas tout de suite, du moins elle ferait en sorte de retarder son arrivée. Elle allait ajouté quelques mots quand elle fut interrompu par une voix masculine venue de l'autre bout du corridor:
« Hey, la fille au cheveux roses, j'ai un compte à régler avec toi ! »
Elle soupira, cela n'annonçait rien de vraiment bon. Pourquoi les ennuis se succédaient ainsi ?Mais cette fois ci c'était une autre histoire. Sakura se détacha subitement de son mur et partit sans demander son reste. Elle se retourna une dernière fois vers sa camarade et lui lança le cahier de maths:
« Tiens un petit souvenir de notre virée ! »
Puis elle fila en courant avant que le garçon n'arrive. Elle tourna au bout du couloir comme une ombre. Sakura était comme un courant d'air. Il arrive, claque les portes,surprend..et on l'oublie une fois qu'il est partit. ien entendu, elle n'eut donc pas trop de mal à semer le jeune homme et a rejoindre sa chambre sans encombre. Une fois à l'intérieur elle soupira et se laissa tomber sur son lit. Une pensée lui traversa soudainement l'esprit. « Pourquoi ne pas avoir gardé ce fichu cahier de maths ? ». Elle avait l'impression qu'elle venait de laisser filer la seule occasion d'avoir les corrigés des exercices qu'elle devait faire pour le lendemain...dommage.

[Bah je crois que c'est bon pour moi là, nos mésaventures sont terminées X) je suis ravie d'avoir rp avec toi :'D *a clôturé un rp et est fière d'elle /SBAFF/ * Libre à toi de faire un dernier post ^^ ]

La ,je réalise que tu me fais mal…

Le jeune homme sursauta en entendant le son caractéristique d’un poing venant s’écraser contre le mur avec la délicatesse d’un phacochère dans un magasin de porcelaine accompagné d’une insulte américaine à faire rougir un présentateur de Talk-Show. Lui qui était passé comme une fusée, il n’avait même pas remarqué une autre personne dans ce couloir, normalement peu fréquenté durant la journée.
La curiosité et l’étonnement l’emportant sur sa volonté d’attraper Sakura qui avait, de toutes manières détalé comme un lapin, visiblement habitué de la situation pour se réfugier dans son terrier. Les chances de rattraper cette petite peste état infime, aussi il se permit un simple coup d’œil ralentissant l’allure, pour voir le boxeur de mur.
Sa course s’arrêta nette tout comme sa respiration, tandis que son regard remonta au ralentit le long d’une baggy en mauvaise état, survolant une veste militaire et bugant sur une bouche fine esquissant une grimace de pure colère et de dégout, des yeux d’un vert intense brillants d’une haine sans bornes et plus brulant que le soleil californien et des sourcils froncés pour témoignaient de la colère croissante qui envahissait le corps de la punk juste en face de lui, le fixant comme un serpent fixerait un petit garçon de trois ans qui venait de soulever une pierre pour réveiller le reptile. Ses épaules étaient agitées de petit spasme musculaires, sa respiration de plus en plus courte, son poing toujours contre le mur laissé d’étrange trace sur la tapisserie.

Quand j’avance, toi tu recule… comment veux tu que je…que je…

Partir sans chercher d’ennuis…

C’était la pensée principale qui dansait dans la tête de ce garçon, probablement conscient de son futur rôle de punching-ball humain. La situation devenait vraiment très tendue, vu que le poing jusqu’alors lâche c’était lui aussi refermé dans des petits mouvements frénétiques, laissant tomber sans réaction un petit cahier de cours dans un bruit mate atténué par la moquette au sol. Étrangement, il avait l’impression qu’il ni avait pas que de la colère, il y’avait autre chose. Une sorte de frustration, ou de déception…

Et la situation partit totalement en sucette.

..Mais que j'aime ça. Moi, j'idéalise quand tu me fais mal, mais que j'adore ça

Cette jeune fille, cette chose étrange visiblement à cotè de ses pompes ou avec un taux d’alcool important dans les veines, se mit soudainement à sourire pour une obscure raison. Ses muscles se relâchèrent, sa respiration cessa d’être anarchique pour un rythme plus lent, son regard s’adoucit pour laisser place à un amusement presque enfantin, tandis que ses lèvres dessinait un étrange sourire. Ce genre de sourire qu’on possède après avoir était sujet à une mauvaise blague. Ce petit sourire en coin qui veut dire « tu m’as bien eu.. Mais rira bien qui rira le dernier ».

Se baissant elle ramassa le cahier et le serra contre elle, se mordillant la lèvre inférieure, toujours animée de cette expression à l’opposé de sa colère d'il y’a quelques secondes et laissa une unique phrase se faire entendre, brisant le silence qui c’était installé dans ce couloir.

« Quelle fille… quelle sale petite fille… »

Compliment ou insulte ? Mieux ne valait pas rester encore dans les parages pour le savoir et cette fois ce fut au tour du garçon de prendre ses jambes à son cou lorsque la collégienne ferma les yeux, remit sans se redresser ses écouteurs sur ses oreilles et s’assit un instant contre le mur, levant les yeux vers le plafond.

Quand on s'approche de moi je suis de moins en moins tranquille. Il semblerait que mon fiancé soit une fille. J'aimerais bien te raser les cheveux, voir l'allure que ça te fait…Tes parents Auront peur de moi…

Le petite chaperon rose avait filait, ne laissant pas le loisir au grand méchant loup de lui expliquer l’impôt pour l’avoir forcé à une telle humiliation, et le pseudo compliment n’aiderait en rien, Sakura devrait payer.
L’addition serait sacrement salée, car elle avait commis une grosse erreur dans sa petite activité de remplissage de journée. Une erreur pourtant rare chez les gens qui possèdent un minimum d’instinct de survie, celle d’attirer l’attention de l’un des pires adolescents au monde, et actuellement pire élément perturbateur de l’école.

« Pauvre sale petite gamine» Soupira, un brin affectueuse, Ismael

Un nouveau sourire sadique naquit tandis qu’elle roulait entre ses doigts une cigarette, l’allumant avec des gestes nets et précis.
Bon dieu, que Sakura allait payer si elle la recroisait. Elle avait trouvé quelque chose de vraiment intéressant dans cette école, une sorte de pierre encore brute au beau milieu de cette boue de perfection mielleuse qui paraissait être le mot d’ordre de l’école.
Mais il manquait le polissage, la petite étape pour voir le meilleur et Ismael se demanda si elle ne pourrait pas être un petit interrupteur pour voir jusqu’où cette lycéenne pouvait aller dans le « semage d’anarchie » .
Sa menace lui revint en mémoire attisant d’avantage sa curiosité maintenant que le danger était passé, que pouvait-elle donc lui faire cette petiote ? Était-elle si importante ? Encore un mystère à résoudre.

La cigarette fut allumée dans cet état étrange d’esprit, apportant un peu de sérénité au flot bouillant de son cerveau en pleine activité, non pas de réflexion, mais de futiles supposition. Trop d’éléments étaient sombres dans son esprit.

Finalement elle se redressa et reprit sa route, faisant craquer les jointures de sa nuque. Cela faisait longtemps qu’elle ne c’était pas amusé, malgré le cout de cette activité, elle la retenterait bien. Il ne restait qu’à voir quand, comment et quoi.

La lycéenne Sakura, dans le bureau du directeur avec le passe partout

Je reste en vie et je réussis a grandir et a sourire ,ça fait quand même un mal de chien d'être bien

Elle descendit les marches d’un pas lent, ne croisant personne sur sa route. Le garçon avait filé sans demander son reste, dommage… Elle aurait aimer se défouler un peu.
Petit à petit le bruit de la cours se faisait mieux entendre, et c’est sans se faire remarquer qu’elle sortit des dortoirs pour se mêler à la foule, le précieux cahier de cours sous le bras et la veste négligemment jetée sur son épaule.

Dis-moi
Est-ce que tu voudras
Encore
Te pencher sur moi…