L'arrivée dans un autre monde [Pv Selene] TERMINÉE!

Le jour était finalement arrivé. Ce jour-là.. Le soleil n’était toujours pas levé lorsqu’une grande femme blonde vena la chercher, sa mère. Dehors, où tout était baigné par un noir profond, une voiture d’un bleu cobalt, identique à ses yeux, éclairé par la lumière d’un lampadaire, était visible. Une porte était ouverte, un grand homme dans un costard noir l’attendait, sûrement le chauffeur où l’homme dont lui avait parlé sa mère. La petite tenait fermement une pile de livre alors que Alice portait ses bagages à l’arrière. Un simple sac à dos noir et une valise à roulette suffisaient pour son âge. La jeune femme revena, déposa un baiser sur le front de sa fille, déclanchant ainsi un frisson à celle-ci qui recula vivement. D’un pas rapide, Marie-Emilianne, tel était son vrai nom, prit place dans le véhicule et quittait à présent pour toujours son monde.. celui qu’elle avait détruit. Le paysage défilait sous son regard mélancolique alors que le soleil commençait à tout éclairer. Elle était fatigué, mais ne dormait pas. La peur était trop forte et sa peine également. Maintenant, sa mère allait être seule à journée longue.. Elle allait sûrement en profiter pour aller voir son mari, le père qu’elle avait presque tué. Ses iris maintenant azur baissèrent vers ses faibles mains blessées. Le temps passait et quelque chose ou quelqu’un vena la secouer pour la réveiller. Emi s’était finalement endormit sur le banc arrière, ses divers livres collés contre elle. On la fit sortir du véhicule et la fit traverser une cour, puis une autre. Cependant, elle n’écoutait pas, préférant sa musique aux paroles de l’homme. Elle finit par lever les yeux tout en marchant se rendant compte qu’elle était complètement perdue et seule, du moins presque. Beaucoup de personnes marchaient autour d’elle, quelques uns la bousculant puisqu’elle était invisible à leurs yeux. Elle entendait des chuchotis et sentait plusieurs regards sur elle. Un vent frais digne du printemps vena caresser sa peau légèrement bronzé, lui donnant de nombreux frissons sur sa colonne vertébral avant de faire onduler ses longs cheveux blancs qui aujourd’hui était lisse. Diverses arômes et parfums l’entouraient ainsi que plusieurs couleurs. Ses yeux lui faisaient presque mal en voyant autant de fleurs. La gamine recommença à marcher, la tête basse. Aujourd’hui était l’une des rares fois qu’elle portait des jeans. Tous étaient vêtus de vêtements courts puisqu’il faisait chaud, mais Emi avait pourtant que des vêtements longs. Son haut était composé d’un chandail à manche longue d’un mauve plutôt foncé qui cachaient complètement ses petites mains avec un t-shirt d’un blanc identique à sa chevelure par-dessus. Soudain, elle rentra en collision avec quelqu’un. Le choc la fit reculer pour finalement la faire tomber par terre. Ses livres s’éparpillèrent sur le sol. Rapidement, elle s’empressa de les ramasser. L’un était ouvert, montrant justement le dessin qu’elle était en train de faire. Une photo était accrochée sur le coin, montrant sa mère lors de son mariage avec Nathan.. Elle avait déjà ramassé son livre qui lui était plutôt intime, son agenda, son livre de lecture mais elle ne réussissait pas à trouver ses dessins. Ses mains, maintenant visible, étaient visible et tapotaient le sol vivement alors que son regard se dirigeait d’un coin à l’autre, affolé.

Spoiler:

Selene se promenait dans le jardin. Enfin, elle tentait plutôt de réfreiner l'ardeur de son double mental qui l'incitait à se transformer pour aller chasser dans le parc.

Allez, vas-y. Tu sens l'odeur alléchante des jeunes lapins? Transformes toi, va en grignoter un ou deux..

Ah non, pas question. Elle portait une robe Dior vert foncé dans le tissu de laquelle était enchassées de minuscules particules d'or qui luisaient dans le soleil, et se transformer reviendrait à la détruire ou à l'enlever pour s'exiber devant tous. Alors, non merci!
Toute à ces pensées, elle tourna brusquement à droite pour s'éloigner d'un terrier de lapins à l'odeur délicieuse, et rentra alors brusquement dans un petite fille. Une très petite fille d'ailleur, qui s'étala de tout son long sur le sol. Oups, pensa-t'elle. Les livres de la petite, une primaire au moins, étaient tombés par terre. Alors qu'elle allait lui demander si elle s'était fait mal, l'enfant ramassa rapidement les ouvrages éparpillés sur le sol. Dans l'un d'eux, elle apperçut un dessin commencé. Il lui sembla qu'il était éfféctué avec beaucoup de talent, et à vrai dire, même sans une grande connaissance artistique, Selene ne put qu'admirer le tracé, précis et assuré. Dans un coin, elle vit une photo d'une très belle femme, blonde, en robe de mariée.

Sa mère peut-être? Mais regarde comme elle est fragile...tu pourrais la manger aussi soit dit en passant.

Mais c'est pas vrai! Son esprit devenait de plus en plus idiot, c'était incroyable. Mais l'enfant cherchait encore quelque chose...elle avait les mains, que son chandail mauve ne cachait plus, couvertes de petites cicatrices et de blessures. Est-elle battue? Cela semblait improbable, elle était si mignone. Peut-être est elle simplement maladroite...enfin bon. Selene se décida enfin à s'accroupir, vérifiant au passage que sa robe ne touchait pas le sol, puis demanda:

"Tu cherches quelque chose?"

Elle cherchait toujours, affolé de ne pas retrouver ses œuvres. Sa plus important et sûrement sa plus réussit si trouvait, celle de son père sur son lit d’hôpital. La pensée de ce mauvais souvenir la fit arrêter quelques instants alors que ses iris bleutés montaient vers le ciel comme à chaque fois où elle pensait à cela. Cependant, quelqu’un plus grand qu’elle lui bloquait la vue au berceau des nuages. La petite ferme légèrement ses yeux, aveuglée par les rayons du soleil, mais elle tente tout de même de savoir qui est cette personne. De longs cheveux ayant une couleur semblable a un brun bronzé ou alors d’identique au caramel somptueux et délicieux qu’elle avait justement dans sa poche. Une visage de la même couleur que celui de l’enfant si on enlevait les rougeurs qu’Emi avait. Deux grands et magnifiques yeux d’une teinte émeraude brillaient dans ce visage, l’observant comme si elle était à la fois une proie et une simple enfant mignonne. Elle était grande, très même. Sa tenue était magnifique et elle semblait y faire très attention. Emi remarquant que les longues jambes qui semblaient si fragiles se plièrent pour le mettre à la même hauteur qu’elle ou du moins presque. De mots doux sortaient de sa bouche, lui demandant si elle cherchait quelques choses. Les longs cheveux blancs se relevèrent du sol pour être entraîné dans le mouvement de sa tête qui allait de gauche à droite alors que ses mains avaient recommencé à fouiller le sol. Le vent recommençait à souffler et ce fût lui qui l’aida à trouver le fameux cahier. Les pages bougeaient tranquillement, créant un léger froissement qui avait guidé la gamine. Ses mains attrapèrent le livre avant de reculer rapidement en le relâchant, portant sa main ou plutôt le doigt blessé vers ses petites lèvres. Le goût plutôt amer lui fit faire une grimace. Tant qu’elle ne voyait pas le liquide, elle n’allait pas s’évanouir. Cependant, on pouvait déjà remarquer son visage devenu plus blanc. Sa tête tournait légèrement, mais sa vue redevena normale en moins de temps qu’elle avait changé. Ses mains recommencèrent à prendre le carnet à croquis et elle l’ajouta au reste de sa pile pour se relever. Emi eu un peu de difficulté à garder son équilibre encore un peu sur le choc. Ses jambes lui faisait légèrement mal puisqu’elle avait été durement plier sur le sol. Elle secoua la tête de sur ses jeans, gardant les yeux baissés sans rien dire à la jeune femme. Sa main droite alla fouiller dans sa poche pour y sortir deux caramels qu’elle mit rapidement dans sa bouche pour finalement recacher ses mains par les manches. Elle en ressorti un autre et le mis au creux du tissu qu’elle utilisait comme un gant avant de tendre sa petite menotte vers celle qui l’avait renversée.

La pauvre petite avait l'air complètement sonnée, à moins que ce ne fut par timidité extrème qu'elle refusa tout contact visuel...Finalement, l'enfant rammassa un cahier qui avait volé plus loin dans l'herbe. Soudain, elle le lacha et Selene vit une goutte de sang tomber sur les brin d'herbe tendre. Le tigre en elle frémit.

Comme c'est touchant, une goutte de sang posé sur l'Herbe comme une goutte de rosée...quel romantisme, c'est tellement éxitant...

Oh mais tais-toi, pensa-t'elle. Elle regardait plutôt la petite, Emi comme l'indiquait le nom inscrit sur la couverture du livre, qui était devenue toute pâle. Et puis, aussi brusquement, elle retrouva une couleur normale. Elle prit deux caramels dans sa poche, les goba tout rond, puis offrit à Selene un troisième qu'elle posa sur sa manche.

"Merci" dit la jeune femme en prenant le bonbon. Elle le suça doucement, puis ajouta:

" tu n'es pas obligée de me répondre, mais tu viens d'arriver? Tu es sûre que tout va bien?"

Ce n'était pas qu'elle était vraiment inquiète, cette petite, bien que fragile, avait l'air d'en avoir connu d'autres, mais cette école pouvait vraiment être détestable pour certains. Elle même se sentait toujours plus prisonnière qu'élève.

Enfuies toi! tu peux voler, profites en! mais il est vrai cependant qu'on doit prévoir que, dans une école pour surdoués, ils ont du installer des protections contre les intrus, mais aussi contre les élèves...je me demandes ce que fait cette petite, quel pouvoir elle a...

Enfin bon, comment communiquer avec elle, Selene ne voyait pas vraiment...Elle s'installa sur le sol, car cette position était de loin plus comfortable. Elle sentait l'odeur des fleurs autours d'elle, elle entendait le remus-ménages des mulots sous la terre. Ce serait un comble que je ne puisse l'entendre, elle, se dit-elle. Elle regarda sous ses cils maquillés la petite, qui semblait hésitante.

"Allez, viens, assis-toi!"

Emi gardait la tête basse ne sachant que faire, que regarder et que répondre. Ses yeux bougeaient rapidement dans leur orbite, montrant sa gêne et sa nervosité à qui pouvait les voit tout en explorant le sol pour trouver une chose intéressante à observer, mais elle ne trouvait que roche et terre. Elle sentit une légère pression sur sa main puis un vide totale. On venait de prendre le caramel ce qui permit à l’enfant de faire revenir sa main près de sa hanche. Emi eut un petit geste de recul sans le vouloir. Deux nouveaux pas les séparaient. Son visage montrait bien sa peur étant donnée qu’elle mordait à présent sa lèvre inférieur comme toujours. Celle-ci était également parsemée de diverses petites plaies dues à ses mordillements répétitifs. De nouveau, la voix de la jeune fille vena résonné dans ses oreilles, un son doux et agréable. Un remerciement qui étonnait un peu la gamine puis une question et une autre. Elle n’était pas obliger d’y répondre comme l’avait préciser la lycéenne. La jeune enfant secoua la tête de haut en bas, faisant signe d’un oui sans pourtant oser regarder l’autre personne. Un bruit de pas l’intrigua et sa curiosité reprit le dessus. Emi releva légèrement la tête, laissant voir les orbes bleutés à la perfection jusqu’à ce qu’elle entend Selena l’invité à la rejoindre. La petite fût surtout sur le choc de cette demande mais elle ne se voyait pas la refuser puisque cela impliquait de parler. L’ancienne blondinette s’approcha d’un pas plutôt lent, serrant le carnet à dessin contre elle pour finalement s’asseoir sur le sol à un bras de l’inconnue. De nouveau, elle fouilla dans ses poches pour y sortir un petit suçon à la cerise. Elle avait faim, faim de friandises. Ses maigres menottes, ses maigres jambes, sa petite taille , elle ne l’es avait sûrement que parce qu’elle ne mangeait rien d’autre que des sucreries ou alors de simple chose comme une tranche de pain. La gamine commença à ouvrir la bouche pour parler mais la referma aussitôt. De quoi parler? Lui demandé pourquoi l’avoir fait asseoir? Cela semblait trop indiscret.. Elle continua donc à sucer son bonbon, préférant humer l’air et ses divers parfums que d’être impolie. Tranquillement, elle prit un crayon dans le carnet en ouvrant le livret entouré de cuivre pour trouver une page vide. Elle n’allait pas continuer le portrait de sa mère, elle voulait en faire un nouveau. Le calpin commençait déjà à être vers sa fin malgré qu’il était bien épais. Il restait encore cinq pages mais une suffisait pour le moment. Elle commençait à faire un tracé, puis un autre et un autre. Une forme commença à apparaître, un œil. La gamine s’arrêta pour faire l’iris en couleur. Pour elle, s’était important de mettre l’œil en couleur et le reste en noir et blanc pour ainsi le faire ressortir. L’œil est le miroir de l’âme.. Pour elle, s’était le cas. Elle continua son tracée pour faire un nez, une bouche ,un menton. La gamine dessinait vite mais plutôt bien pour son âge. Cependant, si un professeur d’art la voyait, on la disputerait sûrement de commencer par les yeux et non le visage. Emi continua le dessin et tendi l'esquisse à la jeune fille , espérant un bon commentaire. En bas de la feuille une petite phrase était inscrite: Quel est ton nom?

En se mordant les lèvres et après une hésitation, Selene vit la petite s'assoire à coté d'elle, mais pas trop près. Elle distingait vraiment bien ses yeux bleus, occillants entre le marine et le turquoise, encadrés par ses superbes cheveux blancs comme les clochettes des premièrs muguets du printemps.

Comme c'est poètique, je vais pleurer d'émotion! Oh, la douceur de la brise dans les fleurs tendres, le sintillement subtiles du soleil sur les feuilles encore humides de vapeurs...mais que c'est niais! Reprends toi ma vieille!

L'enfant saisit un crayon et commença un nouveau dessin sur une page vierge de son cahier. Selene observait attentivement tandis qu'elle traçait un oeil, qu'elle coloria, puis un nez, une bouche, un menton. Elle était habile, rapide mais précise. Selene admira les proportions parfaites du visage, les courbes délicates des joues et du nez, et l'éxquise douceur de l'oeil. La petite lui tendit enfin l'esquisse. Tout en bas était notée une question: Quel est ton nom?

"Selene, Selene Minami" répondit-elle. "Et toi c'est Emi? Tes dessins sont vraiment magnifiques tu sais...j'aime beaucoup! "

Emi observa la réaction de la jeune fille avec nervosité. Allait-elle détester le fait quel l’est dessiner sans sa permission ou simplement ne pas aimer le portrait? La réaction de la lycéenne rassura la jeune enfant lorsqu’elle l’entendit parler. Sans oser ouvrir la bouche, Emi reprit son cahier mais oublia de cacher sa main. Sa peau froide et glacée toucha celle de Selena, un peau brûlante. Marie-Emilianne recula vivement en s’excusant d’une faible voix avant de serrer le calpin contre elle. L’enfant se releva en reculant de quelques pas et s’inclina en bégayant.

- Dé.. Désolé.. Mon… vr..vrai nom est.. Ma..Marie-Emi.. Emilianne.. Vous…vous.. savez où.. je suis?

L’enfant se releva tout en gardant son regard sur le sol avant d’oser observer les alentours. Cependant, Emi le paysage se mit à tourner avant qu’elle ne puisse voir que le ciel. Être petit, un avantage? Non! Tout le monde vous fonçait dedans sans vous remarquer et le sol faisait mal que l’on soit plus près de lui ou pas. En soupirant, Émi se redressa légèrement pour observer ses mains. Les roches l’avaient bien abîmées cette fois. Ses petites menottes lui brûlaient et plusieurs petites plaies se coloraient de rouge. La tête de l’enfant commença à basculer de l’avant et de l’arrière alors que son teint bronzé prenait un air de cadavre. Lentement, son corps sembla tomber vers l’arrière avant de s’étendre pour de bon sur le sol où les autres élèves ne faisaient que passer à côté d’elle, croyant sûrement qu’elle dormait.

Selene vit Emi s'appaiser en entendant ce compliment. En reprenant son cahier, la petite frola sans le vouloir le bras de la jeune femme. Selene trésaillit au contact glacial de la main sur sa peau chaude. Si sa température corporelle normale, avec 40°c, dépassait de trois degrès la normale (résultat d'une altération complexe du processus de refroidissement de son hypotalamus due à ses modifications corporelles fréquentes), la peau de l'enfant était pour le coup anormalement froide. Mais Selene n'était pas la seule choquée: en effet, la petite se releva brusquement et bégaya quelques mots. Sa voix était douce et assez aigüe, agréable.

Pas comme ta voix rauque: on a l'impression que tu miaules à chaque parole.

C'était plus fort qu'elle. Elle injuria mentalement son double psychologique dans des propos qu'il ne serait pas convenable de rapporter ici, puis elle tendit ses jambes et se prépara à répondre, lorsqu'elle vit la fillette, Marie-Emilliane, regarder ses mains qui saignaient un peu et s'évanouir. Merde, se dit-elle. Elle se leva, s'agenouilla à coté de la petite et tenta de la réveiller. Et personne pour se bouger, bien sur! Par chance, elle portait dans son sac (une sacoche brune LV) une bouteille d'eau qu'elle vida en partie sur la tête d'Emi. Voyant que ça ne la réveillait pas, elle poussa son sac sous la tête de l'enfant et lui frappa doucement les joues, faisant rougir sa peau maintenant blafarde.

"Emi, Emi! réveille-toi!"

Les yeux clos, le visage blanc comme un drap et ses cheveux couvrant une partie de celui-ci, Emi se laissait caresser par le vent qui s’amusait à faire bouger arbre et plante. Sa faible poitrine se soulevait de temps à autre d’un mouvement presque inexistant alors que son souffle était à peine audible. Cette phobie de l’avait jamais aidé puisqu’elle se blessait souvent, un peu trop même. Comme toujours, la conscience d’Emi était plongée dans un noir profond. Cependant, cette fois, ce n’était pas pareil. Une maison… De la brique rouge sur laquelle on remarquait une traînée verte, une plante grimpante. Elle recouvrait tout le côté gauche de la maison ainsi que la cheminée, mais elle ne touchait toujours pas le toit. La demeure avait deux étages et un balcon à l’avant ainsi qu’une terrasse à l’arrière. Un jardin y était aménagé, un magnifique petit coin de détente. Au centre, il y avait un hamac entre deux chênes puis plus loin une chaise berçant à deux places. De petites lanternes étaient accrochées jusqu’au siège, mais elle était éteintes puisqu’il ne faisait pas encore nuit. Une délicate odeur se promenait entre les fleurs. Cependant, le parfum ne venait pas d’elle, mais du barbecue où un poisson était en train de cuire. Emballé dans son papier aluminium, la créature marine ne semblait guerre appétissante. Une jeune fille se tenait un milieu de ce jardin, semblable à une petite poupée. Elle portait une magnifique robe d’un rose bonbon et blanc. Le bas était bouffant ainsi que les manches avant de se coller sur son corps plutôt maigre. Un large ruban rose était autour de sa taille pour former une boucle derrière elle. L’enfant avait de longs cheveux blonds qui frisaient un peu vers le bas. Un bandeau de la même couleur que le reste de sa tenue était dans ses cheveux et une petite boucle était installée dessus. Bref, cette jeune fille ressemblait à une poupée. Un jappement fût perceptible près d’elle. Un chiot se tenait près d’elle, assis sans bouger. C’était un golden retriever blond qui la regardait avait de grands yeux bruns curieux. L’enfant tenait un bâton de bois dans les mains et le lança au loin. Comme une statue, le canidé resta à sa place, la langue pendante. Frustrée, la gamine alla rechercher le bâton pour faire un nouvel essai. Emi observait la scène de loin comme un fantôme dans un souvenir. Mais, cet instant lui était flou. Était-il le sien ou quelques choses comme ça qu’elle voyait? Elle sentit quelques choses de froid lui couler sur le front puis glisser sur son visage avant de perler sur son menton. Ses lèvres étant entrouvertes laissèrent passer le liquide incolore. Emi se releva légèrement en toussant pour éviter de s’étouffer avant de sentir ses joues lui picoter. Sa main droite, toujours blessée, se posa sur celles-ci alors qu’elle entendait quelqu’un nommé son nom. Ses yeux à moitié ouverts observèrent la jeune lycéenne qui se trouvait près d’elle. Sentant un étrange liquide sur son visage, Marie-Emilianne observa ses mains avant d’avoir un haut de cœur. Son visage reprit sa teinte blanche avant qu’elle ne tourne de l’œil à nouveau.

[ On continue à l'infirmerie? ]

Mince, c'est pas vrai, mais elle est vraiment vraiment mal, se dit Selene somme toute alertée. Allongée dans l'herbe, la petite venait de s'évanouir de nouveau après avoir passé sa main ensanglantée sur son visage. En voyant le sang, la peau blanche de la gamine et l'herbe luxuriante, Selene sentit remonter des souvenirs lointains, enfouis dans son inconscient.

On dit que le passé laisse toujours une trace imperceptible chez les gens. Tu te souviens? On vivait dans les arbres, et si les autres avaient une autre couleur, on était vénérées comme des déesses. On était appelées Anoka, l'esprit de la jungle. Et ces petits pygmés, ceux qui nous avaient élevés, savaient déjà ce que nous étions: l'humaine, le tigre, la raie et la chauve-souris. Quelle importance cela avait alors, notre pouvoir dont nous n'avions pas connaissance, les gens que nous avions perdus? On ne s'en souvenait pas, on les avait oubliés avec l'innocence d'un enfant de 3 ans. On jouait dans les arbres, plus hauts que les nids des perroquets. On avait adopté les gorilles qui vivaient en dessous de l'arbre des pygmés, et ils nous avaient adoptés en retour. Le chef nous faisait tellement peur que tous les gamins s'égayaient en hurlant dés qu'il arrivait, mais on était protégées des bêtes féroces. On avait une tribue pour veiller sur nous, et on pouvait leurs faire confiance. Cette petite, elle est quoi pour toi? Une inconnue, alors laisse la et pars!

Mais elle n'avait plus 3 ans, et une décision s'imposait. Peut-être faut-il à présent que ce soit moi qui veille sur les autres, se dit-elle. Soudain, les bout des ses doigts noircirent, et la tâche progressa le long de ses bras dénudés. De la fourure couleur d'encre apparut sur les membres couleurs ébènes, mais la jeune fille empécha une transformation complète. Et pour une fois, son double se tut. Avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve, Selene prit l'enfant dans ses bras, à présents doux et plus comfortables, et se dirigea vers l'infirmerie.

>suite à l'infirmerie