Chambre de Yuka Kunimoto [42, dernier étage, étage SA]

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Do not distrub'

Une petite main, une petite fille et une adolescente qui la conduisait avec un certain empressement à travers les hautes herbes tout droit en direction des dortoirs. Heureusement, ou malheureusement selon le point de vue, elles ne croisèrent personne sur leur route. Ce qui leur évita de perdre du temps inutilement en explications cousues de fil blanc afin de savoir ce que deux élèves traficotaient dehors pendant les heures de cours en pleine semaine.
C’est donc sans encombre que la Kunimoto conduisit la jeune Sakura jusqu’à sa chambre. Une fois dans le couloir, les risques étaient fortement diminués de se faire prendre car peu d’élèves, cours ou pas cours, osaient s’aventurer à l’étage des SA sans un bon prétexte. Il fallait noter qu’au fond du couloir se situait la chambre de Mitsuko Ogawa, ce qui n’arrangeait donc pas la réputation de cet étage.

La porte s’ouvrit dans un grincement sonore peu discret et se referma tout aussi vite sur les deux silhouettes qui venaient de pénétrer dans la pièce. La chambre qui leur faisait face était assez spacieuse et éclairé uniformément. Le lit à l’édredon crème jonché de coussins multicolores avait été poussé contre le mur du fond afin de laisser un plus grand espace au centre de la pièce. Comme dans toutes les chambres de l’académie, celle dans laquelle elles se trouvaient comportait un bureau. A un détail près que sur celui-ci trônait un ordinateur portable offert par l’académie. Les rayons du Soleil semblait joué sur l’écran miroir noir avant d’aller se répercuter aux quatre coins de la pièce par une réflexion désorganisée.
Yuka fit asseoir l’enfant sur le lit pendant qu’elle fouillait dans son armoire, étrangement bien rangé il fallait le dire. Cependant, plutôt que de s’attarder sur les étagères d’où elle prenait habituellement ses vêtements, l’adolescente passa une main derrière celle-ci pour atteindre le fond de l’armoire…et revenir bredouille. Légèrement décontenancée, elle saisit la chaise de son bureau afin de grimper dessus. Ainsi positionnée, la jeune fille pouvait avoir accès aux vêtements entreposés tout en haut de son dressing. Sakura ne pouvait pas voir exactement ce qu’elle fabriquait à chercher minutieusement parmi ses vieux habits, aussi lui offrit-elle un sourire à la fois fier et heureux en dénichant la robe qui lui paraissait convenir exactement à la petite primaire.

Ayant prêté attention aux vêtements que cette dernière portait, elle avait jugé bon de lui en trouver des qui correspondait à la même image de petite fille. Les tons orangés avaient été gardés cependant, ils étaient maintenant mariés avec des touches de noir ce qui assombrissait considérablement la tenue. La robe gardait un joli jupon mais avait été cintré au niveau du ventre, donnant un effet de poupée en dentelle moins fragile.

Spoiler:

Lui prenant la main, elle l’obligea à avancer jusque vers la salle de bain, lui tendant la robe et refermant ensuite juste derrière Sakura en lui expliquant gentiment :

« Essaie d’enfiler celle-ci, si elle ne te plait pas je verrais ce que je peux faire. »
Comme en résonance, une porte claqua dans son dos à l’instant même où elle refermait celle de la salle de bain. Un homme, le surveillant qui d’autre ?, se trouvait dans l’entrebâillement, à l’affût du moindre geste suspect.

« Vous parlez toute seule Kunimoto-san ? »
Bien obligée de trouver une excuse, jurant intérieurement comme si sa vie en dépendait, l’appellé se redressa un peu afin d’offrir un magnifique faux-sourire teinté d’innocence à son interlocuteur.

« Ce n’est pas interdit à ce que je sache… »
L’ironie de la phrase ne se faisait même pas ressentir dans son ton. Ce que Yuka pouvait être bonne comédienne lorsqu’elle s’en donnait la peine…

« En revanche, je ne me rappelle pas que vous ayez accès à notre étage… »
Touché.

Se crispant insensiblement sous la remarque, le surveillant devait se faire violence pour ne pas reculer de suite. Embêter les SA étaient certes tentant, mais assez dangereux pour les répercussions qui suivaient. Il du donc se résigner et soupirer pour signifiait qu’il allait partir, non s’en avoir jeté toutefois un dernier coup d’œil suspicieux vers la salle de bain.
« Vous devriez être en cours… »
« Et vous ailleurs… »

Comptant jusqu’à trente dans sa tête alors qu’elle entendait (enfin) les bruits de pas s’éloigner en direction des escaliers, la jeune fille tapota doucement à la porte derrière laquelle devait encore se trouver Sakura.

« Tu peux sortir miss. »
..
Mais pourquoi cette porte ne s’ouvre pas bon sang !

L'enfant était restée interdit devant la robe pendant plusieurs longue minute. Elle ne s'attendait pas, malgré les paroles de Yuka, à réellement trouver une robe pour elle. Après tout, pourquoi une personne presque adulte garderait des vêtements d'enfants ? Sakura trouvait cela étrange.
Elle regardait une fois de plus le vêtement qu'elle tenait du bout des doigts. Ce n'était pas qu'elle la trouvait moche, même si elle n'était pas particulièrement belle pour autant, mais quelque chose en elle, l'empêchait de revêtir cette robe. Peut-être parce que le simple signe de gentillesse, de sa geôlière était sur son dos ? Quelque part, elle savait que cela n'avait rien avoir.
Elle observait plus attentivement le bout de tissus, avant de se rendre compte, de se qu'il clochait réellement. La robe était bien plus courte que ce qu'elle portait, on allait voir ses bras et ses jambes, puis il y avait pas que du jaune.

Sakura commençait à tremblée légèrement, elle essayait de se rassurée légèrement, elle pouvait la mettre, elle avait plus de coup sur son corps d'enfant. Pourtant l'ordre de son père de porter des vêtements qui la recouvrait, ne cessait de retentir dans sa tête. La petite fille fermait les yeux, elle inspirait un bon coup et finalement décidait de posée Dolly sur le sol.

- Tu bouges pas hein ? murmurait-elle à sa poupée, alors qu'elle était terroriser au simple fait de mettre autre chose, bien sûr elle avait déjà mis un maillot, mais on il avait contraint, alors que là, elle avait plus ou moins le choix.

La blonde s'empressait d'enlever sa robe, comme si celle-ci lui brulait à présent la peau, elle se retrouvait donc rapidement en petite culotte, blanche avec un nœud rouge, ainsi que ses chaussettes blanche et ses chaussures noires. Malgré sa tenue, ainsi que sa personnalité pudique, l'enfant restait une fois de plus figée devant le vêtement qui était posée près de sa seule amie.
Le froid de la salle de bain, eu raison de sa longue hésitation, elle se dépêchait de revêtir la toilette. Une fois que le tissu fut contre sa peau, elle retenait son souffle, prêt à se que son père arrive et l'envoit d'une bonne claque de l'autre côté de la pièce, mais rien de si terrible ne lui arrivait.
Sakura s'agenouillait, au plutôt elle tombait sur ses genoux, car ses jambes ne la tenait plus, elle était tellement soulagée. Elle saisissait Dolly et la serrait fort contre elle, avec un sourire vrai, ravi, venait se mettre sur ses lèvres.

L'enfant ne prit que quelques minutes supplémentaire avant de se relever et de se diriger vers la porte de la salle de bain, elle ne se regardait pas dans le miroir ni ne voulait le faire car elle avait un peu peur de se qu'elle pourrait y voir. Elle ne pénétrait cependant pas tout de suite dans la chambre, pas qu'elle avait envie de faire patienté son aîné outre mesure mais elle avait entendu la voix d'un patrouilleur. C'était un ton qui lui était familier, sûrement le même que toujours, celui qui l'avait ramenée dans cet enfer. Sakura devait quand même reconnaître, que depuis qu'elle n'était plus entre les griffes du directeur et de sa femme de main, sa vie était nettement plus agréable mais elle aurait tout de même souhaitée ne jamais revenir.

Au bout de quelques secondes supplémentaire, Sakura poussait doucement la porte, elle regardait ses chaussures et une rongeur tentait ses pommettes. Elle n'osait levé ses yeux améthystes pour y croiser le dégout ni même la déception de la jeune femme. Si elle n'était pas aussi jolie, qu'elle le croyait, elle serai peut-être aussi méchante avec elle. Alors elle préférait ne pas la ''provoquer'' et attendre gentillement que la rousse lui dise quelque chose.

Un petit ange miellé sorti de la salle de bain, un peu penaude. Probablement n’avait-elle pas l’habitude de ce type de robe, à moins que cela ne soit le fait qu’une grande qu’elle ne connaissait pas ne s’occupe d’elle…Afin de l’encourager un peu, Yuka lui offrit son plus beau sourire et lui fit comprendre qu’elle devait tourner sur elle-même pour qu’elle puisse visualiser l’ensemble du tableau.

Adorable fut la première pensée qui lui vint à l’esprit en regardant la petite sous toutes les coutures. La robe retombait parfaitement sur les genoux, les couvrant de dentelle de la même couleur que celle qui encadrait le col de la robe. Le jaune saillait parfaitement à son teint. Alors que les stries noires permettaient de réaffirmer ses pupilles fuyantes.

De son point de vue Yuka avait fait tout son possible pour lui redonner toute la beauté enfantine dont elle était naturellement dotée. Cependant, il commençait à se faire tard et il allait falloir que la petite regagne sa propre chambre comme tout bon primaire qui se respecte. Il était d’ailleurs étonnant qu’elle ne stresse pas plus que cela à ce propos. Un enfant normal aurait peur des adultes et de leurs sentences. Bon, peut-être que le mot sentence était un peu fort. Mais, à cet âge une simple punition pouvait s’avérer un sacrilège. Enfin, normalement. Pas pour tous lorsque l’on regarde Yuka. Mauvais exemple…

Bref, soit Sakura était très naïve, soit l’heure filait sans qu’elle ne l’ai vu et elle allait tout à coup s’en rendre compte et réagir en poussant un cri strident.

« Dis moi Sakura-chan, les primaires ne sont-ils pas sensés retourner aux dortoirs un peu plus tôt que les autres ? Tu veux que je te raccompagne ? »

Elle hocha la tête pour approuver. Cependant, contrairement à ce qu’elle aurait pu penser, l’enfant ne fit aucun signe prouvant une quelconque anxiété, mais, au contraire, déclina son offre en fuyant son regard. Oh, pas méchamment. Elle lui indiqua simplement que l’accompagner près du couloir des primaires suffirait. Elle ne voulait probablement pas que Yuka connaisse son numéro de chambre. Après tout, c’était son droit.

D’un geste rapide, la Kunimoto replia la robe en mauvais état qui était resté dans la salle de bain puis la lui plaça dans les bras. Dans un petit coin de sa tête, elle espérait que Sakura ne la détestait pas. Elle n’avait pas fait tout cela que pour la petite, s’amusant comme avec une poupée grandeur nature. Mais, peut-être que Sakura l’avait vu autrement. Elle replaça une mèche de ses cheveux qui lui tombait dans les yeux avant de saisir la main de la blondinette et de descendre les escaliers avec elle.
Malgré tout, elle la remercia avec un petit sourire timide auquel Yuka répondit chaleureusement.

« Si tu t’ennuies un jour, tu n’auras qu’à venir me chercher. Après tout, maintenant tu connais ma chambre. »

Et, puisque Sakura ne semblait pas décidé à partir tant que elle-même n’aurait pas quitté les lieus, l’adolescente lui fit un dernier au revoir de la main et regagna sa chambre.
Qui aurait cru qu’en séchant un cours de piscine on pouvait se trouver une petite sœur d’adoption au coin d’une fontaine ? Car, maintenant, dans son esprit, Sakura Komatsu qu’elle le veuille ou non, se retrouvait à la place de petite sœur d’adoption, et donc, sous sa protection en quelque sorte. Le premier qui la toucherait, peu importe qui ce serait, directeur ou universitaire, il aurait à faire directement à elle…