Cinq... Cinq et demi...

Jules avait à peine ouvert sa fine bouche pour lui parler que la fille ouvrit sa petite bouche en coeur. Il la laissa faire. Okai, c'était de la triche vu que c'était à Cinq et non à Cinq et demi qu'il devait parler mais Jules était comme ça. Tant que tout se passait bien pour tout le monde, tricher ou pas, ca n'était pas si grave. Tout d'un coup, une question lui traversa l'esprit «Devait-il utiliser sa voix d'envoûteur?» Cette question le perturba, il serra fort ses doigts sur la corde de la balançoire. Ca faisait bizarre de se demander cette question, mais il n'avait pas vraiment "le choix", desfois, c'était comme ça, sa voix d'envoûteur s'emparait de sa voix normale, ne laissant pas le choix à Jules de faire de son interlocuteur sa victime. Ou quelques fois, il devait se concentrer afin d'envoûter les gens. A l'interieur de lui, il secoua la tête. Non, il ne devait pas. Il devait connaitre les gens tels qu'ils sont.

"B…Bon…Bonjour." murmura-t-elle.

Elle avait l'air très embarassée d'avoir fait le premier pas. Enfin, disons la première parole. Il se sentait un peu gêné d'avoir provoqué cette embarassement en elle. Aussi, il passa la main sur sa nuque et eut un petit sourire désolé. Il s'apprêtait alors à lui répondre lorsqu'elle prit alors de nouveau la parole.

"Euh…Tu as entendu parler de la rumeur du dôme ?"

Jules haussa les sourcils. Il ne s'attendait pas à cette question, mais plutôt à une phrase banale telle que «Je m'appelle X MachinChose. Et toi?»
Et puis, il se reprena. Une rumeur? Laquelle? Il était très curieux, et tendit l'oreille. Il avait extrêmement envie de savoir quelle était la rumeur qui figurait sur ce dôme où ils s'y trouvaient. Etait-ce une malédiction? Quelque chose du genre «Une malediction tombera sur vous et vos proches pendant 3 mois!! Hahaha!!» ou peut-être qu'il y avait un fantôme qui hantait ce dôme? Ou peut-être une fée maléfique? Il adorait ce genre d'histoire, mais il n'allait tout de même pas montrer son impatience, car il n'était pas "impatient" juste curieux.
Il se pencha vers elle et murmura d'une voix velouté, celle qu'il avait toujours d'habitude sans user son pouvoir.

"Je t'écoute. Avec attention. Dis moi... Ca ne fais pas trop peur hein?" demanda-t-il tout de même.

Il adorait les histoires enchantées avec les fées, les lutins, les licornes, les malédictions de sorcières ... Mais il n'appréciait pas trop les histoires d'horreur. Jules est plutôt du genre passif, qui aime que les choses se passent comme il se doit. Même si posseder un pouvoir et étudier parmis des êtres surnaturel ne lui permettait pas de vivre «comme il se doit».
Il attendit avec patience, appuyant ses genoux contre ses cuisses et son menton calé contre ses deux paumes. Il avait hâte d'écouter cette légende. Esperons que la fille allait se mettre dans l'ambience. Ca serait plus drôle.

Jules tendit l'oreille, prêt à frissonner. De plus, le dôme mettait dejà une ambience d'horreur, et de ça, rajouté par la pluie, il commençait à frissonner. Lorsqu'il se rapprocha d'elle, il vit que ses yeux bleus pétillaient, elle était sûrement embarassée qu'il s'approche tout d'un coup aussi rapidement.
Il se remit droit, avec un petit sourire d'excuse.

"En fait…certaines rumeurs, disent, que le dôme est piégé. C’est à dire, que si les personnes à l’intérieur passe plus de quatre heures dans celui-ci, la porte se refermait automatiquement, et ceux-ci resteraient coincé pour toujours dans le dôme…a moins d’avoir un don puissant, bien sûr."

Quatre heures? Lui, il était là depuis déjà depuis à peu près une demi-heure.. Il ne leur restait que donc 3h et demi avant de se faire pieger par le dôme. Il sourit malgrè lui. Cette histoire l'excitait [pas de pensées perverses s'il vous plait =__=] et il se remit à sa posture de tout à l'heure, oubliant la gène qu'il avait provoqué chez la jeune fille. Elle avait précisé que si l'on avait un don puissant, on pouvait réussir à s'en sortir. Petit problème.. Jules était un envoûteur, c'est à dire qu'il pouvait envoûter des gens, des personnes, des êtres vivants quoi! Son don ne lui serait donc d'aucune utilité..

"Mais ce n’est pas tout ! Les rumeurs disent aussi, qu’en suite, le dôme se replierait sur lui même, comme s’il s’écrasait. Genre, 2m², de surface. Mais ce n’est pas fini…C’est long hein ? (Jules eut un petit sourire qu'il adressa à son interlocutrice bien qu'il n'avait encore presque rien dit) Certain disent, que le dôme, s’enfoncerait dans le sol, et ne remonterait qu’une fois les victimes privées d’oxygène, donc sans vie. On dit aussi, que le corps des victimes et apportés au directeur pour des expériences…Brrrr."

Pour le directeur? Même s'il venait d'arriver, il avait appris par des rumeurs que le directeur était un sadique qui les manipulait tous.. Il fronça alors les sourcils, ce qui lui donnait plutôt un air séduisant qu'un air colérique. Esperons que ca n'était pas vrai. Jules n'était pas du genre clostrophobe, bien qu'il adorait rester au soleil regarder les nuages avancer, poussés par le vent, mais il n'était pas vraiment d'accord pour servir de cobaye pour le directeur..
La pluie venait d'arriver, les gouttes s'écrasant comme des mini-boulets sur le toit en verre. Le soleil était partit apparement, et cette histoire prenait toute son ampleur à présent.

"Enfin ce ne sont que des rumeurs hein ? Mais moi, j’y crois, malheureusement…"

Jules hocha la tête. La peur était présente sur son visage. Mais pourquoi était-elle venue ici alors? Peut-être, voulait-elle s'abriter de la pluie, mais si elle connaissait cette rumeur et qu'elle en avait peur, mieux valait ne pas entrer dans ce dôme maudit non? Jules eut un petit sourire et lui dit d'un ton calme, rêveur et zen.

"Ne t'inquiètes pas, je suis là.. Enfin, même si tu me connais pas vraiment. Je m'appelle Jules. Jules Mitskunimi si tu veux le savoir. Tu n'es pas obligée de me donner ton nom si tu as peur de moi. Il eut un petit sourire complice. Mais, si tu crois vraiment en cette légende, tu préfères pas qu'on sortes? Ne te moques pas, mais je commence à avoir la trouille la."

Il ria d'un petit rire clair et cristallin, que rares sont les hommes puissent avoir avec autant de classe et d'élégence. Il s'approcha un peu plus d'elle pour lui montrer qu'il n'allait pas la mordre. Cette jeune fille était timide, et il esperait qu'il n'avait pas trop parlé pour ne pas trop la brusquer.
Il se leva et lui tendit la main afin qu'ils sortent de ce dôme.. On ne sait jamais, les rumeurs peuvent s'avérer vraies.. Le ciel commençait déjà à s'assombrir et la pluie repartait de plus belle comme pour alourdir cette atmosphère déjà étrange.

"J'ai pas de parapluie mais.. Si tu veux, jte preterai ma veste. Il regarda ses bras. Mince, cette veste n'a pas de manches.."

Il parlait beaucoup pour quelqu'un qui n'avait pas réagi depuis tout à l'heure..

La jeune fille fille eut un petit sourire soulagé. Elle non plus n'avait pas envie de rester ici, alors pourquoi ne partaient-ils pas? Il leva les yeux vers la porte et vers le toit en verre. La pluie martelait les carreaux et semblait devenir de plus en plus menacante. Il soupira. Il avait tellement envie de sortir regarder les nuages passer, mais premièrement, le soleil n'était pas avec lui, il ne pouvait donc pas aller compter les nuages et deuxièmement, il venait tout juste de rencontrer cette jeune demoiselle, il n'allait pas l'abandonner de si tôt, juste pour aller compter les nuages.. Surtout si ceux-ci les menaçait avec sa pluie..

"Détrompe-toi je n’ai pas peur…Je m’appelle Megumi, Matsukaze. Ne t’inquiètes pas je ne suis pas du genre à me moquer des autres, déjà que je ne suis pas un exemple de confiance en soi… Je veux bien que l’on sorte, c’est angoissant, de rester là."

En seulement une phrase -certes, très longue- elle avait déjà sourit trois fois. Elle n'était peut-être pas si timide que ca alors. Elle n'avait pas peur? Ce n'était pas ce qu'il avait cru comprendre.. Elle avait plutôt l'air effrayée -du moins, un peu- tout à l'heure. Mais, il n'allait pas lui faire la remarque. Ca ne serait pas très gentil, et la gentillesse, Jules l'avait en lui.
Elle se recoiffa, dépoussiera sa robe de poupée de porcelaine, prit son sac -car toute fille digne de cela porte un sac biensur 8D- avant de passer devant lui pour aller ouvrir la porte. Elle sembla hésiter quelques secondes, la main sur la poignée -vous voyez qu'elle avait peur?- et tourna la clé de la liberté [quelle jolie métaphore j'ai inventé là!]. Celle-ci sembla hésiter -la poignée hein, pas Megumi- et laissa quand meme ses deux occupants sortir. La porte enfin ouverte, on entendait la pluie qui avait l'air de ne pas vouloir laisser partir les deux jeunes gens. Megumi se tourna vers Jules avec un petit air amusé.

"Tu sais à Londres, les pluies sont encore plus forte que ça, et pourtant, beaucoup sorte sans parapluie.
-Je me demande comment ils font.. A chaque fois que j'essaie d'aller sous la pluie pour faire comme dans les mangas, je tombe malade.." dit-il en fronçant le nez comme à chaque fois qu'il reflechissait intensement.

Le fronçement de nez chez lui n'avait pas l'air de gêner des gens. Il avait plus l'air d'un petit garçon qui hésitait entre le parfum chocolat ou vanille pour sa glace que quelqu'un qui reflechissait intensement.
D'un côté, à chaque fois qu'il < reflechissait intensement > c'était plutôt des questions telles que "il me reste combien de T-Shirt dans mon armoire avant que je fasse mon linge?" ou "Combien de sucettes j'ai dans mon sac?" ou autres choses que tant des personnes de son âge trouverait sans pour autant < reflechir intensement >.
Il soupira. Il n'avait pas vraiment envie de sortir sous cette pluie plutôt dangereuse. Les gouttes tombaient si vites qu'elles ressemblaient à des grains de riz qui tombaient par terre lors d'un mariage et qui les blesserait dès qu'il serait en dessous. Comment pouvaient-ils sortir sans être mouillés?
Il n'en savait rien. Mieux valait demander à Megumi, on ne savait jamais, peut-être avait-elle la solution? Et puis, les filles sont souvent plus intelligentes que les garçons non? En tout cas, cette théorie marchait sur lui. Non pas que Jules était bête, non pas du tout, c'était un garçon intelligent, qui comprenait vite. Mais, il n'était pas le genre de garçon qui avait des reflexes intellectuelles..

"Dis Megumi? Tu veux vraiment traverser ce torrent de pluie?" demanda-t-il d'une petite voix.

Il n'avait pas peur de la pluie, mais il n'avait pas envie d'être tout mouillé -meme si l'eau le rendait encore plus sexy qu'il ne l'était déjà *O*- et il avait peur d'être malade. Comment pourrait-il user de son pouvoir s'il était enrhumé et avait la gorge sèche? Il leva les yeux vers le ciel. Ca n'avait pas changé. Les nuages s'étaient justes assombris.

En regardant le ciel, Jules remarqua que ce n'était plus des gouttes menancantes de pluie qui tombaient, mais des grêlons. Megumi avança sa main et la retira vite fait. C'est vrai que les grêlons étaient encore plus "dangereuses" car elles picotaient et ca n'était pas très agréable de marcher alors que des centaines de grêlons vous menacent..

"En faites…J’en aie plus trop envie. C’est pas de la pluie mais des grêlons…"

Jules hocha la tete. Vallait mieux ne pas sortir .. Mais cette pluie n'allait surement pas s'arreter de si tôt. Comment allaient-ils faire? Il ne voulait pas vraiment rester ici.. Mais il ne voulait pas sortir non plus.. Il n'allait pas rester coincé sur la porte non plus! Il soupira. Megumi devait croire qu'il était indecisif, c'était peut-être vrai.. Mais le jeune garçon ne voulait pas vraiment tomber malade car il venait tout juste de guérir d'un rhume et sa voix avait retrouvé son timbre rassurant, clair et sexy.
Megumi recula alors d'un pas et la porte qui était entrouverte se referma doucement laissant le silence et le bruit de la pluie qui tombait sur le toit les envahir. Il se retourna et vit que Megumi s'était assise sur la balancoire et se balançait légèrement. Sur le coup, avec toute cette pluie, il avait completement oublié cette rumeur.. Mais Megumi non. Elle avait l'air d'angoisser légèrement et faisait de la balançoire comme pour se rassurer elle-même. Jules souriat. Il avait toujours trouvé que les filles étaient fragiles et comptaient toujours sur les autres -sur lui plutôt- pour s'en sortir. Mais Megumi apparement ne comptait que sur elle même.
Sa voix le tira de ses reflexions.

" Tu ne viens pas t’asseoir ? On va passer un bon bout de temps ici…Alors mieux vaux garder tes forces, si tu veux pas mou…hum, t’épuiser.
-Mmh.." répondit-il en hochant la tête.

Mais au lieu de se diriger vers la balançoire à ses côtés, Jules se metta derrière Megumi et la poussa légèrement pour qu'elle n'aie pas besoin d'utiliser ses forces afin de se balancer. Il la poussait doucement afin qu'elle ne prenne pas peur mais pas trop lentement pour qu'elle ne s'ennuye pas. En gros, le rythme parfait.
Quand il était petit, sa mère -qui l'adorait encore- le balancait à ce rythme là, ce qui provoquait le pouvoir de l'apaiser. Il ne pensait plus à rien, laissant le vent lui caresser la joue doucement.

"Comme ça, tu n'as pas besoin de te fatiguer.." murmura-t-il d'un ton rassurant.

Il dût utiliser 10% d'envoûtement dans cette phrase afin qu'elle s'apaise et se calme. Mais, il ne voulait pas non plus l'envoûter completement car il n'avait pas envie de se retrouver avec un pantin humain.. Il voulait juste qu'elle se calme un peu, même si lui flippait un peu à l'idée de rester coincé dans cet endroit morbide.
Il continua à la pousser doucement pour qu'elle puisse profiter à la fois de sa voix calme et douce et de l'apaisement produit par la balançoire. Alors, sans savoir pourquoi, il commença à chanter d'un ton calme mais si rassurant à la fois. Il chantait pour lui, pour qu'il se calme aussi, mais aussi pour Megumi.

"Douce pétale de rose..
Sous les cerisiers du printemps tu te régales
Ce paysage n'appartient qu'à nous..
Ne t'inquiètes pas, personne ne viendra
Ne t'inquiètes pas, laisse tes pensées de côté
Et rejoins moi.."

C'était une berceuse que sa mère lui chantait souvent lorsqu'il était encore petit. Ca faisait si longtemps.. Maintenant, ses parents le détestaient, ne le supportait plus. Cette époque si lointaine le manquait. Il ne se sentait pas chez lui ici, à Takuetsu.. Il ferma les yeux, laissant une larme nostalgique couler sur son oeil droit. C'était la seule qu'il avait versé depuis son départ et ca restera la seule. Il n'avait pas reniflé, ni rien et ses yeux étaient aussi clairs et brillants que tout à l'heure.

Après avoir terminé sa chanson, Jules ne se sentait pas de taille à balancer de nouveau Megumi. Il sentait qu'elle s'était calmée, qu'elle s'était apaisée comme un enfant à qui on aurait donné sa tétine fétiche. Il retourna s'assoir à sa place, comme tout à l'heure. La balançoire s'était refroidie -sans blague- et Jules se gelait les fesses. Il regarda en direction de Megumi. Elle avait l'air si calme par rapport à tout à l'heure... Même si elle avait l'air de trifouiller son cerveau. Tiens? Se serait-elle rendue compte qu'il avait dû utiliser un soupçon d'envoûtement pour qu'elle s'apaise? Sûrement.. C'est sûr qu'utiliser que 10% d'envoûtement dans une toute petite phrase ne la calmerait pas jusqu'à l'arrêt de la pluie. D'ailleurs, il avait l'impression que les effets se seraient déjà dissipés.
Dans son intérieur, il se secoua la tête. C'était tout bonnement impossible. Les effets se dissipaient légèrement qu'après une heure ou deux. Ca faisait à peine trois minutes qu'il s'était assis. Rassuré de ses reflexions, il se balança légèrement, tentant de se calmer à son tour.

"Je me suis relaxée…grâce toi. Merci."

Elle avait l'air reconnaissante. Ouf. Il avait raison, elle ne pouvait pas redevenir à son état normal aussi rapidement. Il lui fit un grand sourire. Cette chanson l'avait replongé dans la nostalgie, aussi, il ne parlait pas trop, repensant à ses moments partagés avec sa mère.. Maintenant effacés par les coups qu'elle lui avait infligés. Il n'avait même pas remarqué qu'ils étaient là depuis un bout de temps et que le silence commençait à peser jusqu'à que Megumi lui parle.

"Ca fait combien de temps que tu es ici ?
-Pas très longtemps.. A peu près une semaine. Et toi?"

Il n'était là que depuis une semaine et ne connaissait encore personne mais était au courent pour toutes ces rumeurs qui circulaient sur le directeur. Ce vieux fou qui les enfermait comme des animaux dans un zoo. Il soupira, dire qu'ils ne pourraient plus jamais voir au delà de Takuetsu.. Non pas que ses parents le manquaient -si, peut-être un tout petit petit peu quand même- mais, il n'avait pas envie de rester coincé ici pour toujours. Megumi devait surement être ici depuis bien plus longtemps qu'elle. Elle devait .. car si elle connaissait la rumeur circulant sur ce dôme..

"Est-ce-que tu crois que.."

Il s'apprêtait à dire "est ce que tu crois qu'on va rester coincé à Takuetsu pour toute notre vie" mais il n'en n'eut pas le temps. Il avait entendu des pas juste devant la porte. Tout à coup un grand "BOUM" se fit entendre de la porte. Il lanca un regard appeuré.à Megumi. Les pas s'éloignaient rapidement. Quelqu'un les avaient enfermés? Non, ca n'était pas possible.. Non, c'était pas possible. Qui pouvait faire ça? Il leva les yeux vers le toit du dôme. Les grelons avaient cessés, il ne s'était pas rendu compte .. Ils auraient dû sortir lorsqu'ils en avaient encore le temps. Maintenant, une petite pluie balayait le parc.

Jules se leva et lança un regard à Megumi. Il fallait qu'il sache. Qu'il sache s'il étaient bien enfermés dans ce dôme. Peut-être que c'était le concierge du parc qui avait fermé car il le temps ne permettait pas aux gens d'aller au parc? Oh, mais qu'est ce qu'il disait.. Il se mentait à lui même, ca se voyait bien. Mais, au fond de lui regnait quand même une petite lueur d'espoir. Ils n'étaient pas là depuis quatre heure, et puis c'était quelqu'un qui les avaient enfermé, la porte ne s'était pas fermé toute seule. Donc il y avait encore une chance que la rumeur s'avère fausse et qu'ils ne meurent pas étouffés ici.. Il lança un grand soupir.

Inspire.. Expire.. Inspire.. Expire. Il fallait d'abord qu'il se calme avant d'ouvrir cette fichue porte, histoire de savoir s'ils étaient vraiment coincés. Si ca serait le cas.. Ca serait completement de la faute de Jules.
Il avança lentement vers la porte et..

Jules venait tout juste de poser la main sur la poignée. Il se tourna vers Megumi, histoire de voir sa tête, juste pour se soutenir lui même, se forcer à essayer. Il avait peur, ca c'était sûr, mais il n'était sûrement pas aussi angoissé que Megumi. Elle avait l'air affolée. Il le voyait à ses yeux. Elle les ferma alors -ses yeux- et commença à respirer très fort. L'espace d'une minute, Jules ne comprenait pas. Elle avait l'air endormie, si paisible.. Si tranquille. Euh? Qu'est ce qui s'était passé? Jules ne lui avait pas parlé en lui disant de s'endormir.. Si?
Quelques fois, il n'avait même pas conscience de ce qu'il faisait.. Mais pas autant non? Pas au point d'endormir une personne lors d'une situation si critique.. Il commenca à voir la salle qui tournait. Il ferma les yeux, histoire de ravoir les pieds sur terre. Il avait l'impression qu'il venait de se lever après une soirée arrosée tellement sa tête tournait.

Alors, Megumi releva ses yeux pétillants -ils sont bleus ou verts maintenant vu que t'as changé de vava? O__o'- elle avait l'air de se réveiller. Jules expira profondement. Ouf, ca n'était pas lui qui l'avait endormi, elle essayait juste de se contrôler elle-meme.. Il était rassuré. Il n'avait jamais eu l'attention de l'endormir ou quelque chose du genre, faisant d'elle une jolie petite poupée sans cervelle.. Il n'avait jamais utilisé son don en le tournant vers le "mal". Jamais il n'avait endormi sa gouvernante pour aller sortir -il connaissait bien des gens qui l'auraient fait depuis longtemps- ou hypnotisé des gens pour qu'ils leur donne de l'argent. D'ailleurs, il n'avait pas jamais eu l'occasion de s'entraîner, de le perfectionner. Dès qu'il rentrait des cours, il se faisait battre -jusqu'au sang quelque fois- et s'occupait des taches menagères -même s'ils avaient une bonne- juste pour qu'il sache "la dureté de la vie" .. d'après ses parents.

Elle approcha et mit la main sur la poignée que Jules avait lâché depuis, puis la tourna doucement. //Clic// La porte ne s'ouvrait pas. Elle avait l'air coincée, vérouillée.. Megumi reessaya, cette fois ci en tournant plus férocement. Elle regarda la poignée d'un regard net puis tourna ses yeux vers Jules.

"*Bruit de respiration intense* Je pense qu’on est coincé."

Jules ne répondit pas. Il était bien trop occupé à digérer l'information. Il revoyait les images de la poignée, de la main de Megumi dessus. Ce //Clic// qui faisait des échos dans sa tête. Ils étaient coincés. Ils allaient mourir. Ils allaient servir de cobaye pour ce fichu directeur. Il allait les découper en morceaux. Il ne reverrait jamais le monde de dehors.. Jules commençait à angoisser, la peur augmentant à chaque rythme de sa respiration. Non, il fallait qu'il se calme. La chanson, la chanson. Il la chercha dans sa tête mais il avait l'impression qu'elle se décomposait, faisant des paroles des mots de mort. Le prévenant qu'il allait mourir.

"Douce goutte de cristal ensanglantée..
Sous les tombes de la nuit tu te régales
Ce corps n'appartient qu'à nous..
Ne t'inquiètes pas, les armes sont là
Ne t'inquiètes pas, la mort arrive
Et rejoins moi.."

Son subconscient lui chuchotait ces affreuses paroles à l'oreille. Jules respira profondement, cherchant, fouillant dans sa tête afin de trouver les vraies paroles. Mais elles ne venaient pas. Elles étaient enfouies, cachées sous cette illusion meurtrière.
Il s'effrondra contre le mur, glissa contre celui-là, accroupit. Il se tena la tête entre les mains, fermant les yeux afin de chasser cette horrible comptine qui trottait dans sa tête avec comme fond la scène de la main de Megumi sur la poignée qui avait signé leur pacte de mort qui défilait en boucle, en boucle.. Comme si ca n'allait jamais finir.. La chanson passait de plus en plus fort, effacant les mots que Megumi prononçait. -Lui avait-elle parlé? Il ne savait même pas. Il avait juste intercepté quelques mots-

"... sais ... nous ... de là..."

En gros les mots les moins importants. Qui ne voulaient rien dire.. Il referma ses doigts sur sa tête, la chanson devenait de plus en plus forte. Tellement forte que Jules commençait à la connaître par coeur, en la chuchotant inconsciament. Megumi ne l'entendait surement pas mais lui si..