Urgence à l'infirmerie [PV Yui][Terminé]

Alors qu'il venait de terminer son speech, une chose bien étrange se produisit. Les yeux et les cheveux de son interlocutrice prirent la couleur d'un blanc lumineux. Une expression choquée se peignit sur son visage. Sa bouche était ouverte et son regard était vide. Soudain, une larme roula sur sa joue avant de s'écraser lamentablement sur son pull. Puis, comme par magie, elle revint à la réalité, mais pas pour longtemps. En effet, la jeune fille s'évanouit presque instantanément.

Yori qui n'avait quasiment rien vu passer tant il trouvait toute cette scène invraisemblable, resta une fraction de seconde sans bouger jusqu'à ce que ses sens soient à nouveaux optimales. Alors, il se leva d'un bond, ramassa la demoiselle et quitta l'auditorium avec une rapidité quasi surhumaine. Les autres personnes présentent dans la salle étaient totalement interloquées comme si elles avaient été frappées par la foudre tant tout ceci avait été bizarre.

Le lycéen courait presque dans les couloirs de Takuetsu No Gakuen. Sa destination, l'infirmerie de l'établissement. Il y arriva d'ailleurs assez rapidement. Yori y entra sans ménagement et héla l'infirmière.

-S'il vous plaît ! Quelqu'un ! J'ai besoin d'aide !

S'écria le garçon qui était totalement chamboulé par les évènements. Pourtant il n'avait absolument pas perdu son sang froid, preuve que ce genre de situation lui arrivait bien plus souvent que ce qu'on aurait pu croire. Le SA déposa délicatement la jeune fille, toujours inconsciente, sur l'un des nombreux lits que comptaient la pièce. Curieusement, l'endroit était vide aujourd'hui, chose rare à Taku'.

Yori regarda autour de lui, mais la personne responsable n'était visiblement pas là. Toujours aussi calme, il contrôla que la demoiselle respirait correctement et que son pouls était régulier. Il semblait qu'il n'y avait pas de dégâts majeurs et cela rassura le garçon. Celui-ci se rendit soudainement compte qu'il ne connaissait pas le prénom de la jeune fille. Bon d'un côté, tout c'était passé tellement vite que ç'en était presque normal.

Cinq minutes plus tard, l'infirmière arriva enfin. Yori alla à sa rencontre et expliqua dans les moindres détails ce qu'il s'était produit un peu plus tôt dans l'après-midi. La femme se dirigea vers la demoiselle et l'ausculta avec délicatesse, tandis que le SA attendit patiemment le verdict.

Invité

Un gouffre noir, le sentiment de reposer dans l'eau, quelque chose de moelleux. Yui fondait dans le noir total de l'inconscience. Les couleurs revinrent pour n'afficher que des bribes de la vision de Yui... Son propre avenir. La première fois d'après elle que cela lui arrive. Une souffrance brûlante et incessante lui avait parcourut tout le corps en quelques secondes. Une douleur tellement forte qu'elle aurait fait succomber le plus fort des hommes. Elle commença à sentir des sensations, comme un lit moelleux et doux. La chaleur des draps dans son dos. Elle sentit quelques vérifier son pouls. Puis une autre main, différente de la précédente...

Elle ouvrit les yeux brusquement et attrapa cette main. Une jeune femme se trouvait devant elle. Elle ne la connaissait pas vraiment mais devina qu'il s'agissait de l'infirmière de l'académie. Serrant un peu plus fort le bras de la demoiselle celle-ci essaya de se dégager. Puis Yui la lâcha, et prononça en un souffle...

" - Je vais bien...Otez vous de là.... "

La jeune femme sûrement apeurée par les yeux rouges de la lycéenne recula un peu. Puis lança quelques mots...

" - Vous...vous n'avez pas l'air d'aller bien...surtout si vous êtes là!...Vous avez une mine affreuse!... "

Yui lui lança un mauvais regard et se leva péniblement...Ses jambes fléchirent et Yui tomba sur le lit, assise. L'infirmière se rapprocha tout en restant à distance de la lycéenne. Puis comme traversée par un éclair d'intelligence elle leva un doigt en l'air et fit demi-tour. Elle sortit de l'infirmerie et s'absenta quelques minutes. Laissant ainsi les deux jeunes lycéens dans la même pièce. Yui fixa le sol, essayait de reprendre ses esprits pour bouger, pour marcher. Chaque gestes, chaque respiration lui faisait mal, mais son visage était sans expression. Le silence s'installa... Un silence que Yui ne trouvait pas plus mal... Mais ne savait pas si il allait durer jusqu'à que l'infirmière revienne...

Alors que l'infirmière auscultait avec précaution la jeune fille, celle-ci ouvrit soudainement les yeux qu'elle posa de suite sur la dame se tenant à ses côtés.

" -Je vais bien...Otez vous de là.... "

Prononça-t-elle avec un peu de difficultés, tout de même. C'est à ce moment là que l'infirmière croisa le regard rouge sang de la lycéenne ce qui dût la surprendre quelques peu, car celle-ci esquissa un geste de retrait visible et effrayé.

" - Vous...vous n'avez pas l'air d'aller bien...surtout si vous êtes là!...Vous avez une mine affreuse!... "

Réussit-elle quand même à dire à la demoiselle qui n'écouta pas le conseil bien sage de celle-ci, car oui, la jeune fille se leva avec peine. Mais ses jambes encore trop faibles fléchirent quasi instantanément. C'est à ce moment que la femme décida de sortir de la chambre pour laisser les deux adolescents seuls.

Yori qui avait suivit silencieusement toute la scène, n'avait pas bougé d'un seul millimètre. Il n'aurait été d'aucune utilité lors de l'intervention de la nurse. Pourtant, lorsque celle-ci avec quitté la pièce, ce fut d'un naturel presque déconcertant qu'il s'assit auprès de la lycéenne. Le SA hésita quelques instants avant d'engager la discussion.

-Ca va ?

Mais bien sûr, elle ne répondit pas, ce qui ne l'étonna guère. Ca devait être un de ses traits caractères qui dévoilaient en elle son côté têtu.

-Au fait, je m'appelle Yori, Yori Akiba.

Déclara-t-il de sa voix chaleureuse qui donnait l'envie naturelle à son interlocuteur de lui répondre. Mais dans ce cas présent, c'était une autre histoire. Pourtant, il ne lâcha pas l'affaire et enchaîna :

-Et toi ? Quel est ton nom ?

Il espérait sincèrement que la jeune fille lui réponde. Se serait déjà un petit pas en avant.

Invité

-Ça va ? -Au fait, je m'appelle Yori, Yori Akiba. -Et toi ? Quel est ton nom ?

Un ton chaleureux... Yui regarda le jeune garçon de ses yeux rouges sans expression, comme à son habitude...Il s'était assis sur le lit avec un naturel à la limite de l'insolence... Elle le fixa et finit par lâcher avec presque de la répulsion, comme si elle n'avait pas le choix de se résigner à donner son nom..

" - Yui... Yakishi Yui. "

Sur un ton quasi désinvolte elle enchaîna en optant pour un ton assez froid et sec...

" - A quoi mon nom te servira? Il ne te sera d'aucune utilité... En revanche,... "

Elle laissa ses paroles en suspens et l'attrapa au bras, Yui ne sentait pas son corps capable de supporter une autre vision mais elle serra l'étreinte de sa main autour de son bras... Puis ses cheveux devinrent bleu argenté tout comme ses yeux qui devenaient bleu ciel, l'azur de la journée qui brillait dans ses yeux... Elle sentait son coeur battre, et essoufflé par le trop d'effort qu'elle demandait à son esprit, puis alors que ses cheveux et ses yeux reprirent leurs couleurs normales, elle se recroquevilla sur elle-même et cracha du sang. Elle se tenait la poitrine, souffrait mais ne disait rien, elle en avait trop fait... Yui lâcha dans un murmure :

" - Trop tôt... "

Elle fixa Yori de ses yeux rouges, et se leva doucement, à ce moment l'infirmière rentra et la prit par les bras avant de l'obliger à s'asseoir. Elle sortit une seringue, et la planta dans le bras de Yui. Ses yeux s'écarquillèrent un moment pour se refermer par la suite... Elle entendit vaguement les dernières paroles de l'infirmière avant de s'endormir :

" - Elle va faire un petit somme pendant que je lui prodigue quelques soins, vous pouvez partir si vous le désirez...Ça risque d'être un peu long... "

La dernière vision de Yui avant de tomber dans un sommeil fut le léger sourire de l'infirmière adressé à Yori, penché sur Yui pour la laisser tomber sur l'oreiller...

" - Yui... Yakishi Yui. "

Son ton dur et froid ne fit aucun effet sur Yori. Les gens pouvaient lui parler méchamment, il répondrait toujours sur un ton doux et gentil. C'était dans sa nature, un point c'est tout ! Et c'était sans doute bien ainsi !

" -A quoi mon nom te servira? Il ne te sera d'aucune utilité... En revanche,... "

Elle s'arrêta nette de parler et empoigna brusquement le lycéen qui n'eut d'autre réflexe que de la soutenir comme il le pouvait. Comme la scène un peu plus tôt dans la journée, les cheveux de Yui prirent une teinte bleu argenté, alors que ses yeux devinrent bleu ciel. Son coeur battait si fort que même le garçon l'entendait. Puis, tout redevint quasi normal... Quasiment, car la jeune fille se recroquevilla sur elle-même avant de cracher un filet de sang. Tout en se tenant la poitrine, elle prononça ces mots :

" - Trop tôt... "

Yui regarda le lycéen droit dans les yeux. Il ne bougea toujours pas, mais aida la demoiselle à se relever. A ce moment précis, l'infirmière débarqua à nouveau dans la salle. Elle sortit une seringue et piqua la lycéenne qui partit aux pays des songes presque instantanément après l'injection.

" - Elle va faire un petit somme pendant que je lui prodigue quelques soins, vous pouvez partir si vous le désirez...Ça risque d'être un peu long... "

Dit-elle en posant délicatement Yui sur le lit. Yori observa la jeune fille et se tourna ensuite vers l'infirmière.

-Non, c'est bon, je reste.

-Vous êtes certain ? Ca risque de durer un petit moment !

-Pas de souci, j'ai tout mon temps.

Par contre, il retourna rapidement à l'auditorium pour y récupérer ses affaires qu'il avait laissé en plan lorsqu'il avait emmené d'urgence la jeune fille à l'infirmerie. Il s'installa alors confortablement et attendit l'instant de son réveil tout en continuant l'écriture de son mini-roman. Mais une chose le tracassait... Les dernières de paroles de la demoiselle : "Trop tôt...". Ca l'avait interpelé et il espérait pouvoir la questionner à ce sujet.[/i]

HJ : désolé pour le retard, mais je suis en pleine période d'examens, donc c'est un peu chaud avec les RPs :s...

Invité

Alors que Yui sombrait, elle repartait pour des cauchemars, encore et toujours le même... Il n'avait pas changé depuis qu'elle avait eu six ans. La mort de sa mère...

Rêve...

Mamaaaaann!!

A peine six ans...Yui avait vu l'avenir de sa mère quand elle l'avait embrassé sur le front avant de partir travailler. Comme à son habitude, Yui dormait toujours quand sa mère partait et lui déposait un baiser sur le front de sa fille. Mais ce matin là, elle avait fait pour la première fois, une vision de l'avenir....
Elle voyait sa mère, après une dur journée, elle était fatiguée et tenait à peine debout. Elle avait travaillé comme une dingue, et rentrait à pied. Elle se trouvait dans une rue pas très loin de leur maison, et traversa le passage piéton au vert... Yui revit et revit encore ce passage, ce passage piéton, le feu rouge des voitures que l'une d'elle n'avait pas respecté... Le sang qui coulait sur le bitume de la route, les bandes blanches rougirent par le liquide qui s'étalait sur plusieurs mètres. Le crâne défoncé par la chute, le vol plané que le corps de sa mère avait fait lorsque la voiture l'avait percuté, jusqu'au bruit des os broyés lorsqu'il s'écrasèrent sur le sol...Yui voyait ce passage toutes les nuits depuis l'âge de six ans. Et à chaque fois elle ne pouvait rien faire... A chaque fois elle criait à sa mère de ne pas traverser, à chaque fois elle criait : Mamaaaaan!! Sans obtenir un regard, sans obtenir un seul instant qui lui ferait penser que ce n'est qu'un mauvais rêve depuis le début...

La première fois qu'elle avait eu cette vision, elle s'était réveillée en sursaut, et pleurait, pleurait encore pensant que c'était un mauvais rêve. Elle en avait parlé à son père, mais rien. Il ne la croyait pas. Pourtant le soir même, on entendait des pneus dérapé puis une ambulance, un appel, et le regard de peur que lançait le père de Yui à sa fille. Ce regard, ancré à jamais dans son esprit. Ce regard qui vous plonge un peu plus dans ce sentiment de culpabilité....

Comme toujours Yui se réveilla en sursaut. Attrapant les draps avec force, elle fixa le mur d'en face, une goutte de sueur coula de son front jusqu'à sa joue... Elle respirait fort, et bougea enfin les yeux après plusieurs secondes à fixer le mur. Elle remarqua que Yori était encore là. Assis sur un fauteuil près d'elle. Il la regardait bizarrement. Les yeux rouges de Yui le dévisagèrent avant de voir qu'il avait un carnet dans les mains. Elle ne savait combien de temps elle avait dormi, et encore moins quelle heure il était. Elle espérait qu'elle n'avait pas crié encore une fois pendant son sommeil... Cela aurait été embarrassant. Elle relâcha sa prise autour des draps qu'elle serrait entre ses mains. Puis elle s'assit contre le dossier du lit, légèrement recroquevillée sur elle-même, elle entoura ses genoux repliés contre sa poitrine par ses bras, et posa sa tête sur le sommet de ses genoux. Elle resta silencieuse....

Yori était confortablement installé dans un fauteuil près de Yui.Tout en écrivant dans son carnet, il jetait des coups d'oeil régulier en direction de la jeune fille qui semblait se battre contre elle-même. Soudainement la voix de celle-ci s'éleva dans la salle, stridente et aiguë :

Mamaaaaann!!

Elle dormait toujours, mais la tension qui émanait d'elle était palpable. Pourtant Yori ne bougea pas de son siège. Il s'arrêta quelques instants, puis reprit son activité tranquillement.

Le temps passa et Yui continuait à bouger dans tous les sens et tout à coup, elle se réveilla en sursaut. Alors, le SA la fixa avec un de ses regards indescriptibles que personne ne pouvait comprendre. La demoiselle respirait fort et irrégulièrement. De la sueur coulait de son front. Elle regarda le garçon pendant une fraction de seconde avant de se poser contre le dossier du lit et de se recroqueviller quelque peu sur elle-même. Elle posa ensuite sa tête sur ses genoux tout en restant silencieusement.

Le jeune homme quant à lui continuait à la regarder fixement. Cette situation resta tel pendant bien deux minutes. Soudain, Yori se leva tout en posant son carnet sur son fauteuil, puis il s'assit sur le lit à côté de la lycéenne. Alors, il posa sa main sur la tête de Yui avec un geste doux et réconfortant.

-T'as pas eu une vie simple, toi...

Murmura-t-il plus pour lui-même que pour Yui. Ce n'était pas vraiment difficile à deviner dans le fond... Et ces signes avaient interpelés Yori qui au début ne comprenait pas le comment du pourquoi. Une partie de ceci s'était éclairé pendant qu'elle rêvait.

HJ : Je m'excuse pour le retard, mais j'étais parti en vacances xD... Désolé, désolé :s

Invité

Alors que le silence régnait depuis déjà plusieurs secondes, minutes même... Yori se leva et vint s'assoir sur le lit. Il posa alors une main sur sa tête d'un geste doux et réconfortant ce qui exaspérait Yui qui n'avait pas besoin de ça... Il murmura alors :

" - T'as pas eu une vie simple, toi... "

Yui frappa la main du lycéen qui se trouvait encore au sommet de son crâne et se leva en trombe elle lui lança :

" - En quoi ça te regarde de toute façon? "

Puis elle enfila ses chaussures et sortit. L'infirmière arrivant au même moment, elle lui bloqua le passage sans vraiment le faire exprès. Yui se permit de la bousculer un peu pour sortir de l'infirmerie... Alors que l'infirmière lançait des :" Attendez! Vous ne pouvez pas encore partir!", Yui ne se retourna pas, et se mit presque à courir pour partir le plus loin possible de cette infirmerie.

[HRP] Bah pas grave XD... en plus mon post est court de court --" [/HRP]

A peine Yori avait-il posé sa main sur la tête de la jeune fille que celle-ci se dégagea violemment avant de lui lancer à la figure un :

" - En quoi ça te regarde de toute façon? "

Yui se leva telle une furie et se dirigea vers la sortie de l'infirmerie. C'est alors que l'infirmière arriva à ce moment précis et tenta d'empêcher la demoiselle de quitter les lieux. Mais c'était peine perdue. Celle-ci avait nonchalament bousculé la femme qui l'avait soignée peu de temps auparavant.

Toujours assis sur le lit, Yori avait regardé la scène sans bouger. Cette réaction ne l'avait absolument pas étonné puisque la lycéenne avait été très distante depuis le début. Alors que Yui sortait en trombe de la salle, il se décida tout de même de se lever et de la suivre. Il la rattrapa en moins de deux et se planta droit devant elle l'empêchant ainsi d'avancer.

-Ça ne me regarde pas et je ne t'ai rien demandé à ce sujet. J'ai simplement fais une constatation des plus évidentes...

Déclara-t-il sereinement. Sa voix était totalement neutre et aucune trace d'émotion s'emmêlait dans ses paroles solennelles. Le visage de Yori était pareil à son ton ; indescriptible, sans sentiment. Pourtant cette façade qui venait de se créer n'enlevait en rien le sentiment qu'il donnait à la plupart des gens ; la confiance. Lorsqu'on voyait le SA, on sentait très clairement les ondes positives et chaleureuses qui émanaient de cet être pourtant si mystérieux. Les personnes étaient alors envahis par une soudaine sécurité quand ils se tenaient près de lui. Et c'était un certain avantage pour lui dans la vie de tous les jours.

-Après c'est à toi de voir si tu veux continuer à fuir quelque chose que tu devrais plutôt résoudre.

Continua-t-il toujours sur le même ton. Yori savait bien qu'elle se fichait éperdument de son conseil et qu'elle s'en irait dans pas moins de deux secondes après lui avoir envoyer un autre vent dans la figure. Mais, c'était dans la nature du garçon de s'occuper de ces personnes qui s'étaient volontairement créé un cocon solitaire.

Invité

Yui courrait. Tout simplement, sans réfléchir. Elle ne savait même pas où elle irait. Ce qui lui fit ralentir sa cadence, pour ainsi courir moins rapidement. Elle continuait cependant son action, courir, jusqu'à ce que le souffle lui en coupe, regardant par terre. Lorsqu'elle releva la tête pour éviter de ce prendre le mur, elle vit une ombre à côté d'elle, qui se plaça juste en face après l'avoir dépassé. Elle s'arrêta nette. Yori, le garçon qu'elle avait rencontré à l'auditorium, et qui l'avait gentiment amené à l'infirmerie quand elle en avait ''besoin''. Il déclara sereinement alors :

Ça ne me regarde pas et je ne t'ai rien demandé à ce sujet. J'ai simplement fais une constatation des plus évidentes...

Yui était stupéfaite de ce qu'il disait. Elle sentait déjà la leçon de moral arriver, ce qui lui permit de garder un visage sans expressions. Personne n'arrivait à la comprendre et ne la comprendrait jamais... C'est ce qu'elle se disait. Mais n'était-ce pas plutôt elle qui ne voulait pas être comprise?... Il enchaîna alors sur ce que Yui appela sa leçon de moral de la journée :

- Après c'est à toi de voir si tu veux continuer à fuir quelque chose que tu devrais plutôt résoudre.

- Tu crois que je ne le sais pas? Tu crois que je peux résoudre la mort de quelqu'un? En quoi mes problèmes pourraient t'intéresser? Je n'ai jamais rien demander!

Elle contourna alors Yori, voulant juste disparaître, elle prit une marche rapide, espérant juste qu'elle puisse être seule. Elle commença à descendre les escaliers...

- Tu crois que je ne le sais pas? Tu crois que je peux résoudre la mort de quelqu'un? En quoi mes problèmes pourraient t'intéresser? Je n'ai jamais rien demander!

Répliqua Yui froidement avant de contourner le jeune homme et se jeter en direction des escaliers. Yori voyait très bien qu'elle ne l'écouterait pas et c'était tout à fait normal vu qu'ils se connaissaient depuis à peine quelques heures. Pourtant la laisser partir ainsi, il n'arrivait pas à se le résoudre. Alors c'est avec un naturel presque insolent qu'il se posta en haut du long escalier en marbre et lui lança, toujours de sa voix douce et neutre :

-Je ne cherche pas à comprendre ce que tu ressens, Yui.

Commença-t-il de sorte qu'elle l'entende distinctement.

-Mais tu crois vraiment que c'est en fuyant ton passé et en ignorant ceux qui te tendent la main que tu vas t'en sortir ?

Ce n'était pas une leçon de moral, juste la réalité à laquelle de toute manière la jeune lycéenne serait confrontée un jour que se soit de gré ou de force.

-A force de te laisser dériver, tu vas forcément te perdre à jamais. Mais si tu te relevais et que tu commençais à te battre ?

Le but de Yori était de la faire réfléchir aux propos qu'il énonçait, car il savait pertinemment que rien ne changerait d'un coup. C'était un long et périlleux chemin de s'en sortir de ce cercle vicieux où l'on a finit par laisser entrer totalement dans notre vie.

-Juste pour à nouveau ressentir l'effet que ça fait d'être aimé. Juste pour ressentir à nouveau ces petites émotions qui font que la vie est belle.

Le souffle léger du vent qui caressait votre visage, la mélodie rythmée de la pluie, les rayons du soleil qui vous réchauffaient, toutes ces petites choses essentielles faisaient que l'on pouvait se sentir en paix. Même si notre passé était tordu et horrible et même si l'avenir ne nous réservait pas forcément que de belles histoires. Yori pouvait vous le confirmer, car grâce à ça, il arrivait à continuer à se regarder dans une glace chaque matin.

-Bien sûr, il y aura toujours des hauts et des bas. Ça fait parti du quotidien. Mais vivre, c'est quand même une sacré belle aventure. Se serait bête de la gâcher, non ?

Relever la tête et sourire à la vie comme c'étaient des gestes difficiles à faire. Pourtant en s'accrochant de toutes ses forces, on serait d'une manière ou d'une autre récompensé. Et c'est ce que Yori essayait d'expliquer à Yui. La regardant dévaler les escaliers, il se demandait si elle allait réfléchir à ses belles paroles pleines de philosophies et malgré ça, si vraies. Il espérait sincèrement qu'elle se reprendrait en main.

Invité

- Je ne cherche pas à comprendre ce que tu ressens, Yui.

Yui continua à dévaler les escaliers, pour s'arrêter à une sorte de demi-étage avant de reprendre des marches. La main sur la rambarde elle regardait froidement par terre, ses cheveux argentés cachant son visage.

- Mais tu crois vraiment que c'est en fuyant ton passé et en ignorant ceux qui te tendent la main que tu vas t'en sortir ?

- Je m'en sors très bien toute seule... dit-elle dans un murmure inaudible...

- A force de te laisser dériver, tu vas forcément te perdre à jamais. Mais si tu te relevais et que tu commençais à te battre ?

- Je n'en ai pas la force... (murmure inaudible)

- Juste pour à nouveau ressentir l'effet que ça fait d'être aimé. Juste pour ressentir à nouveau ces petites émotions qui font que la vie est belle.

- Tais-toi... (pareil)

- Bien sûr, il y aura toujours des hauts et des bas.

- Tais toi...

- Ça fait parti du quotidien.

- Pourquoi tu me dis tout ça? Tais-toi...

- Mais vivre, c'est quand même une sacré belle aventure. Se serait bête de la gâcher, non ?

Yui releva la tête et les larmes coulant sur ses joues, elle cria au lieu de garder son murmure inaudible qu'elle prenait avant :

- Pourquoi? Pourquoi tu me dis tout ça? Est ce que j'ai l'air d'être intéressante?! Est ce que j'ai l'air d'apprécier la vie?!

Yui serrait fort la rambarde avant de la lâcher et de s'adosser contre, de se laisser glisser et d'enfouir sa tête sans ses jambes, entourant ses bras autour de ses genoux, sanglotant à pierre fendre... Jamais ces yeux rouge glacés n'avaient été aussi expressif qu'à ce moment. Mais personne ne le voyait, il était caché par ses cheveux, ses jambes et ses bras réunit. Elle se recroquevilla le plus possible, de sa petite taille elle essayait quand même de prendre le moins de place possible. Elle s'était jurée de rien montrer à personne, aucun sentiment, aucun ressentis, aucune douleur... Mais celle-ci était si vive dans son esprit, et Yori avait tellement bien touché la corde sensible qu'elle n'avait rien pu retenir. Elle s'en voulait, elle se détestait, et se reprochait de ne pas avoir eu un don d'invisibilité à la place de ces foutues visions de l'avenir. Au moins elle aurait put disparaître plus facilement...

[HRP] j'étais inspirée sur ce coup là XD... mais c'est un peu court quand même =x [/HRP]

A la grande surprise de Yori, Yui ne s'enfuit pas, mais se retourna pour lui hurler en pleurant :

- Pourquoi? Pourquoi tu me dis tout ça? Est ce que j'ai l'air d'être intéressante?! Est ce que j'ai l'air d'apprécier la vie?!

Un léger sourire plus que doux et chaleureux se dessina alors sur les lèvres du SA. La faire réagir avait été son but, et il venait justement d'être atteint. Tandis que la demoiselle se recroquevilla contre l'escalier pour se faire le plus petit possible, Yori la rejoignit à pas lent mais régulier. Lorsqu'il arriva à côté d'elle, il s'assit sur une des marches et posa son regard réconfortant sur le petit être perdu qu'il souhaitait aider.

-Pour répondre à ta deuxième question...

Commença-t-il de sa voix qui vous donnait confiance instantanément.

-Je pense que tout au fond de toi, la réponse est oui...

Pour ça, le jeune homme en était quasiment persuadé.

-En ce qui concerne ta première question...

Le SA marqua une petite pause. Il voulait vraiment bien choisir ses mots pour qu'ils aient un véritable impacte sur Yui. Alors il choisit les plus simples, les plus sincères.

-Oui, je te trouve intéressante.

Le lycéen ne parlait pas aux personnes qui ne lui inspiraient. Et c'était tout le contraire de Yui. Ses grands yeux rouges, sa froideur glacial contrastait énormément avec son magnifique talent pour le piano. Comment un être qui n'aimait pas la vie pouvait remplir une salle de cette sensation de paix qu'elle avait réussi à dégager il y a quelques heures auparavant ? Yori avait eu raison de ne pas la lâcher, car il avait eu l'honneur de découvrir la vraie face de Yui, celle qu'elle tenait vainement de cacher. C'était une fille fragile qui avait tout simplement besoin qu'on lui tende la main. Et lorsqu'on l'avait fait, il fallait avoir la patience d'attendre qu'elle réagisse de son côté. Ce que le garçon avait réussi. Mais qu'allait-il se passer maintenant ?

Invité

Yui pleurait, se vidait, en un sens ça lui faisait du bien. Elle retenait ses larmes depuis bien trop longtemps. D'un autre côté, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pleurer, elle ne voulait qu'il la voit aussi faible alors qu'elle essaie d'être forte, elle ne voulait pas paraître si fragile alors qu'elle faisait tout pour ne pas se briser...Pour elle c'était comme une défaite brûlante, une défaite amer. Elle pensait qu'à cause de ça, elle avait tout raté. Qu'elle ne pourrait jamais réussir quelque chose de bien dans sa vie... C'est cruel de se dire ça, elle se détruisait de l'intérieur. Pourquoi Yori cherchait-il à rassembler quelque morceaux d'elle-même?

- Pour répondre à ta deuxième question...

Sur le coup Yui fut surprise, elle releva un peu la tête pour voir à travers ses cheveux et ses yeux humides qu'il se trouvait sur la marche, à côté d'elle...

- Je pense que tout au fond de toi, la réponse est oui...

Est ce qu'elle apprécie la vie? Si seulement elle en avait une raison,...

- En ce qui concerne ta première question...

Suspens... Yui se demandait bien ce qui pouvait répondre à ça... Yui se trouvait profondément inintéressante. Pour cause elle n'avait jamais parlé à personne de son passé, de ses problèmes, d'elle-même tout court. Elle n'avait jamais parlé à personne de ce qu'elle aimait, de ce qu'elle n'aimait pas. De ses passions, de son plat préféré, des choses qu'elle aimait faire et ne pas faire... Tous ces petits rien, qu'elle ne partageait avec personne...

- Oui, je te trouve intéressante.

Yui qui avait remis entière son visage dans ses genoux releva un peu la tête, regardant ainsi le parquet...elle ne savait pas quoi répondre, et même si ses sanglots s'étaient stoppés, ses larmes, elles, coulaient encore sur ses joues... Elle n'osa pas regardé Yori, elle était bouche bée... Elle? Intéressante? Quelqu'un la trouvait intéressante? Yui marmonna instinctivement :

- Menteur...

Yui commença à croire qu'il se moquait d'elle. Elle ne voulait pas croire que quelqu'un puisse la trouver intéressante. C'était impossible. Yui était si renfermée, personne ne pouvait briser ce mur qu'elle s'était forgée... Pourquoi s'effritait-il alors? Déjà un peu avant sa rencontre avec Yori, elle sentait qu'il menaçait de tomber. De toute façon un jour ou l'autre le masque tomberait, le mur éclaterait et alors tout le monde découvrirait Yui. Et ils auraient tous peur, tout le monde la fuirait, elle en était sûre... Alors autant rester discrète...Elle en était venue à ça. Elle ne trouvait pas mieux que rester enfermée dans son cocon, sa bulle où personne ne pénétrerait... Seule. Encore et toujours seule. Elle se battrait pour ça. Rester seule. Mais à quoi bon être solitaire si c'est pour pleurer sur son sort, au final Yui se faisait plus de mal, seule, que le mal que lui infligeait les autres... Yui marmonna à nouveau :

- Menteur...

- Menteur...

C'était ce que la jeune fille avait marmonné deux fois. Yori comprenait parfaitement sa réaction. Comment une personne que vous aviez rencontré il y a à peine quelques heures osait vous parler ainsi ? Vous dire ce que vous aviez à faire ou non ? Il était vrai que sur ce coup, le garçon avait été drôlement culotté. Mais il était trop tard pour reculer désormais.

-Tu crois vraiment que je mens ?

Demanda-t-il sur son habituel ton neutre. Mentir ce n'était pas son fort au lycéen. La franchise l'emportait facilement. Parfois cela pouvait être blessant, mais parfois ça pouvait simplement vous rendre service.

-Tu penses vraiment que j'aurai fais tout ça pour ensuite te raconter des bobards ?

Avait-il repris après quelques secondes de pause. Si Yui ne l'avait pas intéressée il n'aurait pas pris autant de temps pour s'en occuper. S'en rendait-elle compte ? Au fond d'elle, sûrement... Yori savait également qu'un sacré combat était en train de passer à l'intérieur de la demoiselle. C'était pour son bien. Il fallait qu'elle s'en sorte ! Qu'elle revoit la lumière du jour, si on pouvait le qualifier ainsi. Et le SA se démenait pour que cela se produise dans les plus brefs délais.

-Je crois en toi Yui.

Termina-t-il. Sa voix avait dégagé une véritable conviction que personne en ce moment n'aurait pu ébranler. Quand le jeune homme commençait quelque chose c'était pour aller jusqu'au bout !

Invité

- Tu crois vraiment que je mens ?

Pourquoi tu ne mentirais pas? Tout le monde ment...

- Tu penses vraiment que j'aurai fais tout ça pour ensuite te raconter des bobards ?

Yui pensait que c'était possible, elle se doutait de tout, elle ne voulait croire en personne pour éviter de souffrir à nouveau. Ces relations avec son père s'était tellement dégradé que, à quoi bon les améliorer, maintenant c'était fini. Alors pourquoi lier une amitié? Pourquoi croire en quelqu'un alors que tous ceux qu'on aime sont morts ou vous ont tellement déçu que la vie même que l'on a ne nous plaît pas... Yui n'avait pas cette conviction dans la voix que les autres pouvaient avoir... Elle n'avait pas ce ton colérique que les autres ont quand ils sont en colère. Tous ce langage que les autres pouvaient user avec leurs voix, elle le faisait mais avec yeux mais personne ne le comprenait. C'était des choses débiles et sans intérêt mais pourquoi Yori ne pourrait pas lui mentir depuis le début juste pour la déstabiliser? Pourquoi adoptait-il un ton si neutre? Pourquoi ne la laissait-elle pas s'enfermer au plus profond de son âme, le seul endroit que personne n'atteindrait?

- Je crois en toi Yui.

Il avait changé de ton. Aussi soudainement... Alors que quelques secondes avant elle pensait qu'il avait un ton neutre parce qu'il mentait, pourquoi il avait l'air si convaincu. Je crois en toi ... impossible. Yui s'était arrêtée de pleurer, les larmes qui restaient séchaient sur ses joues, elle avait relevé la tête et fixait désormais le parquet. Et pourtant, elle avait un visage stoïque, sans expressions à nouveau. Et ceux même après tout ce que Yori avait dit... Yui ne voulait pas changer. C'était trop dur pour elle d'accepter ce qu'elle était. Elle ne savait pas encore qui elle était. Et si soudainement elle reprenait un caractère un plus joyeux et qu'elle disait bonjour à un camarade de classe qui est assis à côté d'elle en cours? Comme réagirait-il à votre avis? Du point de vue de Yui, ce bonjour serait très mal vu, et son comportement ne serait pas compris... Elle ne pouvait donc pas changer.

Qu'avait donc Yori derrière la tête pour lui dire avec autant de convictions qu'il croyait en elle? Yui fixait le parquet avec un regard à en avoir froid dans le dos... Elle ne pensait pas qu'elle parlerait encore, et pourtant, ses lèvres bougèrent toutes seules, et ses cordes vocales vibrèrent sans l'accord de Yui.

- Pourquoi croirais-tu en moi? Est ce que je te fais si pitié que tu as besoin de t'occuper de moi? Je m'en sors très bien toute seule. Fous moi la paix.

Sur ces mots, Yui se leva et descendit les marches une par une. Cette fois-ci Yui était certaine que Yori ne cherchait pas à la retenir. Elle avait été catégorique. Yui ne voulait plus parler, elle voulait se retrouver seule. Sa destination? Le toit. Son endroit préféré pour se retrouver seule avec soi-même et faire le vide. Au moins elle n'aurait pas besoin de ressentir quoique ce soit. Elle ne voulait pas torturer son esprit à penser à ce qui venait de se passer. Elle préférait de loin l'oublier...

- Je crois en toi Yui.

Ces mots qu'avaient prononcés Yori quelques instants plus tôt semblèrent faire réfléchir Yui, car celle-ci ne répondit pas tout de suite. On aurait dit qu'elle analysait dans le détail chaque mot, chaque lettre que comportait cette phrase emplie de sens. Alors que le lycéen s'apprêtait à reprendre la parole, la demoiselle déclara d'un ton vif et ferme :

-Pourquoi croirais-tu en moi? Est ce que je te fais si pitié que tu as besoin de t'occuper de moi? Je m'en sors très bien toute seule. Fous moi la paix.

Sur ce, elle se leva d'un bond et dévala le restant des escaliers sans s'arrêter cette fois-ci. Yori, lui, ne bougea pas. Libre à elle de mener sa vie comme elle l'entendait ; il n'allait pas lui dicter sa conduite. Pourtant, voir Yui dans un tel état lui faisait mal au coeur. Ce n'était pas de la pitié, loin de là. Plutôt de la compassion, car au fond il savait ce qu'elle ressentait.

Le jeune homme la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse au contour du couloir. L'endroit était désert et silencieux : on aurait pu entendre une mouche voler. Yori ne semblait pas vraiment prêt à bouger. Pourtant, il se leva finalement et rejoignit à pas lent l'infirmerie pour aller chercher ses affaires qu'il avait laissé en plan sur le fauteuil qui se trouvait à côté du lit dans lequel Yui avait fais quelques rêves agités. Il ne recroisa pas l'infirmière qui avait eu bien du mal à s'occuper de la demoiselle.

Avant de quitter la pièce, Yori se retourna une dernière fois pour contempler les lieux qu'il n'espérait pas revoir de sitôt. Puis, il partit en direction du bâtiment qui abritait les chambres des étudiants de Takuetsu No Gakuen avec un air pensif peint sur son visage. Sa journée avait été riche en émotions, ça, c'était une certitude.

HJ : Je clos donc le rp. Désolé pour le retard =s ...